Je dois vous l’avouer depuis mon adolescence j’ai une relation durable avec l’Italie, à tel point que parfois sous les feux de la rampe j’en ai un peu honte. J’ai essayé d’en savoir plus pour comprendre et analyser mon comportement au cas où je serais récupérable. Dans ce sens je vous dois quelques explications. Les symptômes ont commencé tôt au lycée Don Bosco de Nice avec des signes avant coureurs évidents après coup.
Nice, ville proche de l’Italie, Nice le fief de Giuseppe Garibaldi par son histoire tumultueuse avec la Savoie et le comté de Nice. Je ne suis pas historien et je m’en tiendrai à ces quelques bribes d’histoire. Il faut noter qu’il existe à Nice une loge Garibaldi et si je ne m’abuse cette loge propose chaque année une tenue commune avec des loges italiennes.
Tout a donc commencé avec cette école Don Bosco, école religieuse qui eu la chance de m’abriter dès mon adolescence fragile (pléonasme) car les frères (tiens déjà) salésiens avaient la réputation de redresser les faiseurs de torts afin de les mettre dans le droit chemin comme il se doit.
L’Italie voisine, les écoles « franchisées Don Bosco », nombreuses , les tournois de football, sport national italien incontournable, me firent connaitre l’Italie plus que le ballon dont je n’étais pas un grand adepte.
Plus tard vers les vingt ans, sur Paris, une opportunité unique me permit de renouer avec l’Italie si j’ose dire d’une façon originale et ce grâce à la compagnie des wagons-lits. En effet, les élèves des grandes écoles avaient la possibilité pour un travail d’appoint de postuler à la Compagnie Internationale des Wagons-Lits comme « stewart accompagnateur occasionnel ».
J’étais à l’École Nationale du Cirque et je profitais de cette aubaine qui me permit de rencontrer un nombre fou de personnes passionnantes de tous les milieux, comme des voyageurs ou des collègues de travail, aujourd’hui présents sur les radios, ou les chaines de télévisions par exemple.
Le plus passionnant était de pouvoir travailler et de voyager dans toute l’Europe depuis Paris. Évidemment je fis en sorte de m’organiser à réaliser de multiples missions de travail, et ce sur toute l’Italie. Les trains de nuits étaient nombreux à cette époque.
Voilà pour mes anecdotes de jeunesse qui m’ont ouvert les premières portes vers l’Italie.
Depuis je n’ai cessé de me rendre en Italie, à tel point que depuis une bonne quinzaine d’années, avec l’âge avancé de jeune retraité, je passe mon temps entre deux spectacles sur mon île sarde en Italie, c’est vous dire que j’y suis souvent!
Pourquoi je vous raconte tout cela me direz-vous. Tout simplement car on parle régulièrement dans les médias de la fameuse loge P2. Alors je suis allé chercher des infos comme sans doute beaucoup d’entre vous. On se sent interpelé, on veut comprendre.
De ce côté médias, aujourd’hui les analyses sont abondantes et concluantes voire consternantes mêmes si elles ne sont pas toujours très claires sur ce phénomène de spoliation de loge maçonnique.
« JE LE REDIS, J’AIME L’ITALIE »
En 2010 je me suis retrouvé dans une loge du Grand Orient d’Italie où je suis resté 10 ans.
Initié à la GLDF à Paris-Puteaux en 1988, puis après un passage dans les années 2000 à la GLNF, en partie sur la Côte d’Azur (je bougeais beaucoup surtout de part mon métier d’artiste de variétés) j’ai donc suivi mon enrichissement et mon perfectionnement maçonnique dans l’influence italienne et je poursuis aujourd’hui comme je peux, suivant mes voyages, un peu comme dans l’esprit Kipling…
J’avais en quelque sorte une certaine expérience de la maçonnerie en arrivant au Grand Orient d’Italie. J’y suis rentré presque par hasard.
J’étais sur Cagliari, une ville portuaire de la Sardaigne, un frère par relation m’a proposé d’aller en tenue dans sa loge du Grand Orient d’Italie. J’y ai retrouvé la chaleur et la fraternité que l’on ressent dans toute loge tranquille. De plus venant de la France je n’étais pas très au courant de la vie en loge en Italie mais nos conceptions universelles font que nous ne sentons guerre les différences hormis la langue pour échanger.
Petit à petit ayant intégré cette nouvelle obédience, j’ai au fur et à mesure des années appris à connaitre cette obédience et d’une manière plus générale j’ai découvert la maçonnerie en Italie et ses similitudes avec la France. Le propos de cet article n’est pas d’analyser de façon précise et pointue les rouages et le fonctionnement des principales obédiences italiennes, des experts l’ont fait et le font encore avec brio. Je reste dans mon domaine artistique et je me contente de saupoudrer les situations avec une note d’humour.
De l’humour, j’ai souvent trouvé qu’il en manquait quand j’allais visiter. Je pense que cela est dû aux au fait que pratiquer l’humour dans un autre pays que le sien demande une très grande connaissance de la langue de ce pays. D’où le proverbe « Traduttore e trahitore »
Globalement les tenues sont sensiblement égales, je n’ai pas trouvé que le côté latin donnait plus de piment aux tenues sauf dans certaines occasions où l’on retrouve le coté méridional italien avec des discussions qui n’en finissent plus. Quand même on est italien!
J’en viens à notre Cavaliere Berlusconi. Une chose que j’ai comprise, c’est qu’il est difficile de critiquer Berlusconi, il est apprécié par un large public. Je me souviens, de nombreux frères italiens me demandaient ce que nous pensions en France de Berlusconi et j’avais beaucoup de mal à répondre.
Des frères de divers partis politiques opposés l’appréciaient et parfois l’adulaient.
J’ai beaucoup réfléchi, c’est typiquement italien et difficile à comprendre, mais on y arrive!
Une parenthèse, bien qu’éloignée du propos, j’ai été confronté à des similitudes avec des propos délicats à tenir envers le Duce Mussolini, un sujet lui aussi tabou et que de nombreux admirateurs du personnage abordent difficilement.
Je me souviens encore de discussions interminables à l’italienne avec mon voisin berger pour qui Mussolini avait donné du travail aux italiens. J’avais eu le tort en remettre une couche avec un héros plus récent et pour moi plus tranquille car moins sulfureux qu’était Berlusconi.
Erreur! C’était ne rien entendre au Berlusconisme et à ses protagonistes. Pour de nombreux italiens, Berlusconi a apporté énormément en politique pour le renouveau, il a sorti le paysage audiovisuel public d’où il s’était enlisé pour lui “redonner de nouvelles lettres de noblesse” avec de nouveaux concepts télévisuels comme ceux de son groupe Mediaset.
Une partie du grand public le remercie encore aujourd’hui pour cette nouvelle ouverture. Quand vous prenez l’apéritif, chez de nombreuses personnes la marque Berlusconi est présente dans la pièce avec un bel écran TV plat (plus c’est plat, plus c’est creux à l’intérieur) et le logo Médiaset du programme, une animatrice tendance avec si possible une poitrine chaleureuse….
En choisissant de défendre Berlusconi je me suis donné le bâton pour me faire battre.
Sans aucun doute, un homme avec de nombreuses qualités souvent artistiques à ses débuts, un humour personnel difficilement critiquable sauf par lui-même. Il me donne l’impression de s’être très rapidement épuisé. En attendant, financièrement il a réussi…
Il a côtoyé la franc-maçonnerie et sur ce chapitre je n’ai pas réussi à retrouver trace de travaux, mais en toute mauvaise foi comme il se plaisait souvent à parler, j’avoue que je n’ai pas bien trouvé.
Je dois vous avouer également que j’ ai regardé de nombreux reportages sur Berlusconi, j’ai passé beaucoup de temps à étudier toute sa période et ses moments médiatiques.
J’ai appris des choses très intéressantes comme ses rapports avec la mafia et la politique. Cependant j’ai fini par m’ennuyer, par me fatiguer avec ce personnage qui m’est apparu à la fin pas digne d’un grand intérêt, un peu dépassé, très chanceux, très chanceux finalement…
Je n’ai d’autre anecdote à vous compter sur le sujet sauf que dans les années fin 98/99, je retravaillais sur un bateau de croisière où vu la taille énorme du bateau, mon agent artistique avait trouvé bon de rajouter à mes prestations humoristiques un récital de chansons françaises.
Bien sûr pour être sur de son coup il me mit à disposition un super pianiste.
C’est ainsi que j’ai passé plus de six mois en Méditerranée et aux Caraïbes avec un pianiste, Andrea, qui au bout de quelques jours se dévoila être un frère.
Mais quelle histoire! Il m’avoua qu’il travaillait sur cette croisière comme pour rembourser une dette.
En effet, il avait fait une erreur de rentrer dans une loge qui allait faire parler d’elle par la suite car elle s’appelait « Loge P2 », maintenant je paye les pots cassés m’avait-il dit.
Un très bon pianiste et chanteur aussi, nous avons souvent parlé de maçonnerie et chanté ensemble la chanson québécoise de
Raymond Lévesque « Quand les hommes vivront d’Amour »