sam 05 octobre 2024 - 15:10

Lieu symbolique : Bethléem, en Cisjordanie

Pour les Chrétiens du monde entier, la fête de Noël est célébrée le 25 décembre, soit dans trois jours. À l’origine, c’est le jour où l’on fête la Nativité, l’Incarnation du divin dans Jésus, né de la Vierge Marie dans une modeste étable de Bethléem.

Nous vous emmenons à la découverte d’une ville elle aussi sainte, Bethléem, qui se trouve à seulement 10 kilomètres de Jérusalem.

Bethléem, dans la région de la Cisjordanie, est aujourd’hui sous administration de l’Autorité Palestinienne. Elle est le lieu où la Bible situe la naissance de Jésus, né entre l’an 7 et l’an 5 av. J.-C., jugé par les Romains et crucifié le lendemain vendredi 14 nisan (7 avril) de l’an 30.

Construite sur les flancs des montagnes de Judée, Bethléem est considérée comme une ville sainte pour deux grandes religions. Les évangiles chrétiens, notamment dans l’Évangile selon Matthieu et l’Évangile selon Luc, soulignent que Jésus est né devant une

Tombeau de Rachel.

porte de Bethléem, alors que pour les Juifs, elle est la ville où Rachel, une des femmes les plus importantes de la Torah, est enterrée et où le roi David, figure emblématique de la Bible reconnu pour ses nombreux exploits et son rôle crucial dans l’histoire d’Israël et père de Salomon qui a construit, sur le Mont Moriah, le premier Temple à Jérusalem afin d’abriter les Tables de la Loi données à Moïse, a été couronné. Il est dit que le prophète Samuel a oint David pour être le roi d’Israël, comme décritdans le Premier Livre de Samuel.

Le lieu où les bergers reçurent l’annonce de la naissance de Jésus par les anges.

Que voir à Bethléem ?

Le Champ des bergers : la première annonce de la naissance du Christ a été faite à des bergers qui se reposaient sur une colline. Dans ce lieu sacré, connu sous le nom de Champ des bergers, une chapelle fut érigée pour commémorer cet événement. À côté du temple se trouve une grotte où, selon la Bible, l’événement a eu lieu.

La rue de l’Étoile : convertie en la rue la plus célèbre de Bethléem, cette étroite avenue marque le chemin que les trois sages d’Orient ont pris en suivant l’étoile jusqu’à la crèche. Ses portes colorées s’ouvrent sur des ateliers d’artisanat et des boutiques de toutes sortes.

La place de la Crèche : cette place centrale de Bethléem est adjacente à la célèbre basilique de la Nativité et est l’un des quartiers les plus visités de la ville, elle est animée toute l’année !

L’étoile de la Nativité dans la basilique.
L’étoile de la Nativité dans la basilique.

La Basilique de la Grotte du Lait : un autre des temples les plus célèbres de Bethléem est cette basilique, construite au-dessus de la grotte où Jésus, Marie et Joseph se sont réfugiés pour échapper au massacre des enfants ordonné par le roi Hérode. Le site présente des mosaïques byzantines du Ve siècle, bien que la basilique actuelle date de 1872.

Mur de la séparation.

Le Mur de séparation : bien qu’il ne soit pas une attraction touristique, de nombreux voyageurs s’arrêtent devant ce grand mur de béton de huit mètres de haut qui sépare Bethléem de Jérusalem. Le mur est plein de graffitis vindicatifs, certains sont l’œuvre du célèbre artiste Banksy.

Revenons sur la Basilique de la Nativité

S’il y a un monument à Bethléem qui attire l’attention des pèlerins et des visiteurs, c’est bien la Basilique de la Nativité, construite au-dessus du célèbre portail de Bethléem. Les dimensions et la décoration intérieure du temple sont vraiment spectaculaires et donnent un sentiment de grandeur et de majesté.

L’intérieur de la Basilique de la Nativité est éclairé par la faible lumière des lampes suspendues au plafond. Tout cela, ajouté aux files d’attente des personnes qui attendent leur tour pour visiter la crèche, confirme que cette église est un lieu très particulier.

La porte de l’humilité… Une porte basse ?

La Grotte marque l’endroit où, selon la Bible, Jésus est né. Une pierre en forme d’étoile marque le lieu exact de sa naissance, et chacun attend son tour pour toucher ce lieu sacré. En raison de l’arrivée des fidèles du monde entier, la grotte déborde toujours de chants, de prières et même d’offrandes.

L’étymologie du nom Bethléem

Elle est enracinée dans les langues hébraïque et araméenne, offrant un sens riche et historique. Le nom est composé de deux parties :

Beth : en hébreu, beth (בֵּית) signifie maison. C’est un terme courant dans les noms de lieux bibliques, indiquant souvent une habitation ou un lieu de résidence.

Lehem : la seconde partie, lehem (לֶחֶם), signifie pain en hébreu. De plus, en araméen, un langage étroitement lié à l’hébreu et largement parlé au Moyen-Orient antique, un mot similaire signifie chair ou viande.

L’interprétation symbolique de Bethléem, la maison du pain

Bethléem, un nom chargé de symbolisme, revêt plusieurs dimensions dans le contexte biblique et spirituel.

Historiquement, Bethléem était située dans une région fertile, propice à l’agriculture, notamment à la culture du blé. Le nom “maison du pain” pourrait donc refléter cette réalité géographique et économique, symbolisant l’abondance et la providence.

Nous l’avons vu, Bethléem est surtout connue dans la tradition biblique comme le lieu de naissance de deux figures centrales : le roi David et Jésus de Nazareth. Dans le cas de David, Bethléem symbolise les humbles débuts du futur roi d’Israël. Pour Jésus, dont la naissance à Bethléem est prophétisée dans l’Ancien Testament (Michée 5:1), le lien avec “la maison du pain” prend une dimension spirituelle plus profonde.

Pour les chrétiens, le terme “maison du pain” acquiert une signification eucharistique. Jésus, né à Bethléem, est décrit dans le Nouveau Testament comme le « pain de vie » (Jean 6:35). Cette métaphore renforce l’idée que, tout comme le pain nourrit le corps, Jésus nourrit spirituellement les croyants.

Dans une perspective plus large, Bethléem peut être vue comme un symbole de la nourriture spirituelle fournie par la Parole de Dieu. De même que le pain soutient la vie physique, la Parole de Dieu est essentielle pour la vie spirituelle.

Enfin, Bethléem, en tant que lieu de naissance du Messie, symbolise l’espoir et la promesse de salut. C’est un lieu qui rappelle aux croyants les prophéties de l’Ancien Testament et leur accomplissement dans le Nouveau Testament, ainsi que les promesses futures.

Voilà pourquoi beaucoup considère que Bethléem, “la maison du pain”, est bien plus qu’un simple nom géographique. C’est un symbole riche de significations théologiques, spirituelles et eschatologiques, jouant un rôle central dans les récits bibliques et dans la compréhension de la foi de nombreuses personnes à travers le monde.

Le « Que la paix règne sur la Terre ! » de nos rituels

Une phrase que prononce le vénérable maître à la fermeture des travaux au premier degré du Rite Écossais Ancien et Accepté. Est-elle issue des textes sacrés ?

En vérité, « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté » est une phrase célèbre issue de la narration biblique de la naissance de Jésus dans l’Évangile selon Luc. Selon ce récit, des anges apparaissent à des bergers pour annoncer la naissance de Jésus à Bethléem, et ils louent Dieu en disant : “Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime !” (Luc 2:14, selon certaines traductions de la Bible).

Cette phrase est souvent citée, surtout pendant la période de Noël, comme un message d’espoir, de paix et de bonne volonté. Elle est devenue un élément central des célébrations de Noël et est souvent utilisée pour rappeler l’importance de la paix, de l’amour et de la fraternité parmi les peuples du monde.

Cette phrase reflète l’espoir d’un monde meilleur où règne la paix et la bonne volonté, et elle est fréquemment citée dans des discours, des chants de Noël, des cartes de vœux, et dans diverses formes d’art et de culture. Elle incarne l’esprit de bienveillance et d’harmonie qui est au cœur de nombreux enseignements religieux et philosophiques.

Alors, que la joie soit dans les cœurs ! Nous vous souhaitons de passer de très belles fêtes de Noël.

Sources : TripAdvisor, Wikimedia Commons, Wikipédia, Site Jérusalem, Histoire pour tous, Franciscains au service de la Terre Sainte

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Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti, fut le directeur de la rédaction de 450.fm de sa création jusqu'en septembre 2024. Il est chroniqueur littéraire, membre du bureau de l'Institut Maçonnique de France, médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie et auteur de plusieurs ouvrages maçonniques. Il contribue à des revues telles que « La Chaîne d’Union » du Grand Orient de France, « Chemins de traverse » de la Fédération française de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain, et « Le Compagnonnage » de l’Union Compagnonnique. Il a également été commissaire général des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, qu'il a initiées.

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