lun 06 mai 2024 - 12:05

L’influence des collèges d’Oxford sur la maçonnerie spéculative

Au XVIIe siècle, dans cette Angleterre qui inventait un protocole de Cour à l’image de l’étiquette française et se piquait de parler notre langue, le terme de « curiosités » gardait son sens premier de « désir de connaître », et concernait au premier chef « les choses nouvelles ». Il n’est donc pas surprenant qu’un ensemble de documents reliés ayant appartenu à Sir Hans Sloane qui vécut entre deux siècles, de 1660 à 1753, porte le titre de « Papiers divers m’appartenant et concernant des curiosités ». L’ensemble se trouve au British Museum.

C’est au sein de cet agrégat disparate que l’on a déniché plusieurs manuscrits maçonniques. L’un d’eux, référencé Sloane 3329, contient un rituel qui ressemble par bien des points à celui que l’on a trouvé plus tard dans un autre manuscrit découvert dans les archives du « Trinity College » de Dublin et qui a été publié en 1924 dans les Transactions de la Loge de Recherche d’Irlande n° CC. Ce dernier manuscrit porte au dos l’inscription « Franc-Maçonnerie fév. 1711 », mais qui n’est pas de la même main que le texte, ce qui permet d’inférer qu’il est probablement antérieur à cette date. Le Sloane 3329, lui, serait d’avant 1700 ; même s’il paraît anglais divers indices montrent que ses sources sont écossaises (par exemple l’ « apprenti entré » entered apprentice y est appelé attenders).

Si ces deux manuscrits sont si intéressants, c’est qu’ils attestent l’existence avant 1717 d’un système en trois grades. En effet, les « secrets » et notamment les mots des maîtres et des compagnons sont distincts. Néanmoins ils diffèrent sur un détail : pour le Ms Sloane il faut 2 Maîtres, 3 Compagnons et 2 Apprentis, soit 7 membres pour qu’une Loge soit parfaite, alors que le Trinity College en exige 9 (3 de chaque).

Vétilles certes, quoiqu’on ait longuement et savamment disserté sur le sujet ! On peut toutefois en déduire qu’il y avait, dès le XVIIe siècle, une activité maçonnique dans les « Colleges » – dont le Trinity College de Dublin – puisqu’on y mettait en œuvre et qu’on y interprétait des rituels (au double sens du terme de représenter et de modifier ou, plutôt, d’adapter aux circonstances).

Les « collèges », on le sait, avaient une triple fonction, d’hébergement, d’enseignement et d’étude. En principe ils étaient réservés aux étudiants et aux professeurs, mais on y trouvait aussi des « pensionnaires » à vie.

Ainsi, dans celui d’Oxford nommé « Christ Church », on note la présence constante d’un certain Robert Burton (1577-1640). Cet étudiant, une fois achevées ses études de théologie et bien qu’il n’ait jamais soutenu sa thèse, y restera sa vie durant et finira même par devenir conservateur de la bibliothèque du Collège en 1624, c’est-à-dire à l’âge de 47 ans, jusqu’à sa mort 16 ans plus tard. Contrairement à ce que l’on a souvent prétendu il n’y vivait pas en reclus ; il nous rapporte qu’il y a fréquenté de nombreux mathématiciens ou physiciens célèbres de son époque et même des astrophysiciens comme Képler. Il met d’ailleurs une certaine complaisance à citer les célébrités qui le valorisent, mais il avait, en fait, bien d’autres relations.

Robert Burton

Il mentionne ainsi à plusieurs reprises (certainement par ouï-dire parce qu’il aurait eu 6 ans à cette époque) Giordano Bruno, qui avait effectué, en avril 1583, un séjour en Angleterre, d’abord à Londres puis à Oxford, où il s’était heurté aux théologiens de l’église anglicane. Plein de mépris pour leurs conceptions désuètes, Bruno avait consacré deux années à leur répliquer dans trois ouvrages qui paraissent tous en 1584 (La Cena de le Ceneri (Le Banquet des cendres) ; De la causa, principio, e Uno (La Cause, le principe et l’un) ; et De l’infinito, universo e Mondi (De l’Infini, de l’univers et des mondes). C’est dans ce dernier livre qu’il écrit : « Nous affirmons qu’il existe une infinité de terres, une infinité de soleils et un éther infini. » Cette thèse avait été violemment rejetée tant par les catholiques que par les calvinistes ou les luthériens. C’est pourquoi, dès son départ, les théologiens d’Oxford avaient fait prendre par décret l’obligation pour toute l’université de s’en tenir strictement aux thèses d’Aristote sur la matière et le cosmos (le fameux « Aristoteles dixit » qui concluait les débats, que l’on nommait querelles, dans la scolastique du moyen-âge). On sait qu’à la suite d’Albert le Grand et de Thomas d’Aquin l’Église avait choisi Aristote contre Platon, la mise en catégories du christianisme étant moins risquée que la théorie des Idées…

Burton possédait dans sa bibliothèque L’infini, l’Univers et les Mondes de Bruno ; il cite à plusieurs reprises l’ouvrage mais sans prendre parti entre la théorie aristotélicienne d’une terre située au centre du ciel avec des étoiles fixes mues par Dieu, ou une pluralité de mondes. L’homme est prudent. On note toutefois que s’il était ouvert à des conceptions novatrices et presque révolutionnaires, c’est qu’il vivait au cœur du savoir. Car ces collèges attiraient les savants de passage – on voyageait alors beaucoup plus qu’on ne le pense ! – tandis que les penseurs des collèges voisins se retrouvaient pour échanger à la veillée.

C’est dans ces contacts, étayés par son immense culture de bibliothèque, qu’il trouvera l’inspiration d’un ouvrage qui obtiendra un succès considérable, en Angleterre et au-delà, Anatomie de la Mélancolie, qui paraît en 1621 et sera plusieurs fois réédité au cours du XVIIe siècle. Le succès en est probablement dû – aussi – au fait qu’il est écrit en anglais, au lieu du latin qui demeurait la langue « chic » de l’époque et qu’il cite à l’envi tout au long du texte, sans mentionner au demeurant les auteurs de ses citations, ce qui a représenté et représente encore un casse-tête culturel pour les chercheurs !

La « mélancolie » résultait de la théorie de humeurs élaborée par Hippocrate au 4e siècle av. J.-C. et approfondie bien plus tard par Galien (au 2e siècle ap. J.-C.). Cette théorie a joué un rôle prépondérant dans l’histoire de la médecine jusqu’à la fin du XVIIIe. Elle prétendait que la santé de l’âme, et celle du corps, réside dans l’équilibre des humeurs : sang, phlegme, bile jaune, bile noire selon la terminologie de l’époque, autrement dit le sang, la lymphe, la bile et le liquide céphalo-rachidien.

Ces humeurs étaient liées aux quatre éléments fondamentaux, air, feu, eau et terre et aux qualités physiques qui les accompagnent, chaud ou froid, sec ou humide. Ces qualités étant contradictoires : l’eau et la terre éteignent le feu, le feu fait s’évaporer l’eau, l’équilibre en est donc fragile. S’il était rompu, si une humeur dominait les autres, il se produisait un encrassement des humeurs – ou surcharge humorale – et les symptômes pathologiques (toux, fièvre, éruptions, etc.) n’étaient rien d’autre que l’expression visible (ce que le vulgaire appelle des « crises ») qui répondaient à des purifications humorales et des éliminations toxiques.

Il fallait donc aider à cette purification. Nous nous souvenons du remède dont Molière s’est moqué au XVIIe siècle dans Le malade imaginaire – et il en est mort sur scène – en parodiant le processus suivi par les médecins : Primo saignare, deinde purgare, postea clysterium donare…

On expliquait alors, savamment, que la mélancolie était un excès de bile noire. On la trouve représentée par Albrecht Dürer dans une célèbre gravure sur cuivre de 1514.

La psychiatrie actuelle l’a réduite à une psychose maniaco-dépressive mais, en ce temps-là, cet état pouvait aller de la folie passagère jusqu’à l’installation de la tristesse la plus pernicieuse.

Albrecht Dürer – Melencolia I

Dans son Anatomie de la Mélancolie, Robert Burton en explique les causes et les remèdes.

L’une de ces causes nous intéresse, c’est « La mélancolie religieuse » qu’il étudie dans la IIIe et dernière partie du livre, après « La mélancolie amoureuse ». Voici ce qu’il écrit à propos des « fatidici dii, dieux qui vaticinent, pythonisses, sibylles, enthousiastes, pseudo-prophètes, hérétiques et schismatiques de nos époques récentes » :

« Le monde est plus que jamais enclin à subir toutes ces folies, tous ces symptômes stupéfiants qu’entraînent la superstition, l’hérésie et le schisme ; et qu’à lui seul, ce type de mélancolie religieuse est comparable à tous les autres, libre qu’il est de se répandre, avec des effets plus formidables qu’aucune autre forme de mélancolie […] ; qu’il rend les hommes plus niais et plus crédules qu’aucune des formes plus anciennes ; qu’il fait plus de mal, inquiète davantage les hommes et a crucifié l’âme de plus de mortels (ruse suprême du démon), que ne le firent jamais les guerres, les épidémies de peste, la maladie, la disette, la famine et tout le reste. »

Et il renvoie dos à dos « ceux qui combattent sous la bannière de la superstition [et qui] tyrannisent plus la conscience des hommes qu’aucun autre tortionnaire, en partie par commodité et pour leur bénéfice propre, […] pour gagner du pouvoir, des avantages, sauver leur position et leur réputation, par ambition et avarice [et le] grouillement infini de jobards qu’ils ont attiré à eux [tandis qu’]à l’autre extrême […] défilent les impies, épicuriens, libertins, athées, hypocrites, apostats, mondains, insouciants, impénitents, ingrats, ne pensant qu’à la chair, qui attribuent tout à des causes naturelles, qui ne veulent reconnaître aucun pouvoir suprême… »

On comprend mieux ainsi l’Article 1 des Constitutions d’Anderson moins d’un siècle plus tard. Les esprits étaient, par de tels propos, préparés à un certain relativisme et la seule voie possible était celle du juste milieu : n’être ni « un Athée stupide, ni un Libertin irréligieux » mais être, au contraire, de« cette Religion que tous les hommes acceptent, laissant à chacun son opinion particulière »…

La question est de savoir comment des idées aussi avancées ont pu naître dans une Angleterre corsetée par la rigueur de monarchies absolues qui détenaient en plus, avec l’anglicanisme, le pouvoir religieux !

Le cas d’Oxford est éclairant. La ville comptait de nombreux collèges qui avaient des relations entre eux, notamment grâce à ce que l’on pourrait appeler des clubs inter-établissements aux vocations diverses. Ainsi trouvait-on le College of Physicians, la Literary Society, le Philosophical College, etc., autant de centres où trouver des interlocuteurs permettant de conjurer l’ennui et d’échanger sur l’avenir, cette terre bénie depuis que Thomas More lui avait donné un cadre en 1516 avec l’île Utopia.

Le plus ancien de ces cercles, qui regroupait des membres de plusieurs Colleges d’Oxford, était certainement la Society of Antiquarians. C’est d’elle que tout est parti. Elle était née pour protéger les richesses des monastères démembrés par le roi Henri VIII, entre 1535 et 1539, à la suite de sa rupture avec la papauté. Les Antiquarians s’efforçaient de sauver le patrimoine, en premier lieu les bibliothèques. Par la suite, ils devinrent un centre d’étude sur l’Angleterre ancienne composé d’archéologues, de géographes et d’historiens, ces spécialités étant souvent concentrées sur un seul homme. On trouve parmi eux John Dee qui fit prendre par la reine Anne une loi de protection des sites antiques en 1566, contraignant même à les réparer (1570) ceux qui les avaient endommagés, par exemple pour en récupérer les pierres et construire leurs demeures à moindre coût ; son successeur John Stow, prit la relève et ses travaux sur Londres sont aujourd’hui d’un intérêt majeur pour connaître l’état des lieux de l’époque.

Ils n’étaient évidemment pas seuls ; d’autres passionnés les accompagnaient. Et si leurs noms ne sont pas restés, ces chercheurs du XVIIe siècle se sont attachés (de façon pas toujours désintéressée) à approfondir l’histoire galloise de la maison Tudor dont était issu Henri VIII quand celui-ci était au pouvoir, puis de celle qui lui a succédé, Elisabeth 1ère surnommée the Virgin Queen, « la Reine Vierge » qui éteignit la dynastie par manque de descendance. Leur intérêt se porta ensuite sur l’Écosse dont était issu le successeur d’Elisabeth I, Jacques Stuart, roi d’Écosse sous le nom de Jacques VI devenu Jacques 1er d’Angleterre en 1603. Ils étudièrent alors de nouveaux aspects historiques et d’autres traditions, en particulier les traditions celtiques. Leurs études historico-légendaires se propageront jusqu’à Anderson : il suffit pour s’en convaincre de lire le préambule des Constitutions de 1723 où la légende l’emporte clairement sur l’histoire, par référence aux Old Charges, les Anciens Devoirs.

Pour compléter ce tableau de la circulation des idées au sein de ces groupes fraternels, il faut ajouter qu’à la fin du XVIe siècle naît en Europe une mode culturelle portant sur la mythologie gréco-latine ignorée jusque-là en raison d’une culture chrétienne exclusive. Plusieurs ouvrages font fureur : le De genealogia Deorum (la généalogie des Dieux)de Boccace publié en 1472, le De Deis Gentium varia et multiplex Historia (l’histoire récréative de la Société des Dieux) de Lilio Gregorio Gyraldo qui paraît à Lyon en 1535, mais surtout le répertoire mythologique de Vicenzo Cartari intitulé Les Images des Dieux qui paraît à Venise en 1556 et qui a été très vite illustré de gravures qui frapperont l’imagination de Robert Burton (il en fait état dans son Anatomie de la Mélancolie). Mais le livre qui influença le plus les mentalités fut peut-être les Mythologies de Natale Conti qui paraissent à Venise en 1551 : l’auteur attribue à Prométhée la création de l’homme. Voici ce qu’il en dit dans le Livre IV, chap. VI :

« On dit que Prométhée fut le premier à modeler les hommes avec de la boue et fut le père de tout le genre humain, ou plutôt, son artisan, ce dont atteste Ovide dans le livre I (80-3) de son œuvre majeure. Or il s’avère que la terre toute fraîche, récemment séparée du ciel son proche parent, en conservait des semences et que Prométhée, en mélangeant cette terre avec de l’eau de pluie, la façonna à l’image des dieux qui gouvernent toute chose. […]

On raconte en effet que Prométhée, pour créer l’homme, incorpora à son œuvre des parcelles de chaque élément de l’univers et qu’en fonction de leur assemblage, il ajouta à chaque corps non seulement les forces mais aussi les émotions et le caractère.

Ceux qui ont essayé d’expliquer de façon plus merveilleuse encore cette affaire, affirment que c’est Prométhée lui-même qui a introduit en l’homme la crainte des lièvres, la ruse du renard, l’orgueil du paon, la férocité des tigres, la colère des lions et leur grandeur d’âme …

Et l’on rapporte aussi qu’obligé d’ajouter à la boue des origines une particule de tout, il a situé dans notre estomac la violence du lion furieux. Selon la tradition, rapportée par Pausanias dans la description de la Phocide (Livre X 4,4) on trouvait dans un torrent proche de Panopée, d’énormes rochers considérés comme les restes de cette boue avec laquelle Prométhée modela tout le genre humain. »

L’époque est aussi au rêve et l’idée du microcosme reflet du macrocosme, de l’Un cher aux néoplatoniciens et de l’homme comme partie prenante du Tout, pénètre les esprits éclairés. Giordano Bruno avait décrit cette conception de l’Homme universel dans l’un de ses derniers ouvrages, De la magie :

« C’est ce que l’on peut observer aisément dans un grand miroir, qui restitue une image unique d’une chose unique, et qui, même brisé en mille éclats, continue de restituer cette même image, indivise, en chacun de se fragments » (Éditions Allia, p. 62).

Robert Fludd

Je voudrais terminer en évoquant un autre « club », célèbre celui-là, « L’invisible Collège » ainsi nommé par référence au mouvement Rose-Croix qui se prétendait invisible et dont on peut dire, en forçant à peine le trait, qu’il résulte du canular d’un étudiant en théologie à Tübingen, la célèbre université du Würtemberg, Johann Valentin Andreae (1586-1654). Le mouvement surgit en 1614 avec la parution de la Fama Fraternitatis, suivi, l’année suivante, de la Confessio Fraternitatis et couronné en 1616 par les Noces chimiques de Christian Rosenkreutz, en l’année 1549, récit d’une étrange quête spirituelle inspirée par la chevalerie et l’alchimie. Ce fut un coup de tonnerre dans l’inquiétude du temps.

L’un des plus fervents partisans des Rose-Croix, qui tentera par tous les moyens d’entrer en contact avec la mystérieuse fraternité, évidemment sans succès, est Robert Fludd (1574-1637). Fludd, scientifique de talent, était très dévot ; aussi s’attacha-t-il à concilier sa foi avec les progrès de la science, comme le montre Serge Hutin dans son étude sur l’alchimiste et philosophe rosicrucien. Ce dernier avance la thèse d’un « Dieu caché » et de deux grandes forces contraires qui géreraient le monde.

L’homme, libre par définition, oscille entre la face sombre et la face lumineuse de l’univers ; mais il peut, par son travail, remonter vers la Cause première. Cette conception était très proche de celle de son contemporain Jakob Böhme dont il n’est pas sûr, cependant, qu’il ait connu les écrits.

On retrouve cette même vision dualiste chez les gnostiques qui dissocient un Dieu suprême, distant et hors du monde, d’un Dieu créateur (appelé « démiurge » dans la tradition platonicienne), souvent décrit comme balourd ou ignare, parfois comme carrément mauvais. Fludd ajoute à cela une conception de la réminiscence qui n’est pas sans rappeler le Phèdre (249c-250b) ou le Ménon (81a-81d) de Platon, où le philosophe grec affirme qu’en travaillant sur soi on peut atteindre à la source de l’âme immortelle qui s’est réincarnée plusieurs fois après être retournée auprès des dieux : « La nature entière étant homogène et l’âme ayant tout appris – écrit-il dans le Ménon –, rien n’empêche qu’un seul ressouvenir (c’est ce que les hommes appellent savoir) lui fassent retrouver tous les autres, si l’on est courageux et tenace dans la recherche ; car la recherche et le savoir ne sont au total que réminiscence ».

Cette approche avait déjà trouvé un nouvel écho chez les néoplatoniciens de Florence, en particulier chez Marsile Ficin. Mais Fludd la complète. En partant de l’observation du monde il en tire des symboles signifiants dépassant le cadre limitatif de la philosophie et des mathématiques afin de déceler cette force de cohésion agissant dans le monde au sein duquel se cache Dieu. Cette approche de la réalité à travers les symboles n’a pas été sans influence sur la Franc-maçonnerie spéculative.

Il y aurait beaucoup à dire, en particulier sur le passage de l’Invisible College à la Royal Society, l’Académie des Sciences fondée en 1660 en Angleterre – avant que la France ne fonde la sienne, en 1666 – et, de la Royal Society à la Franc-maçonnerie de 1717. Mais nous avons pu ici suivre le cheminement de quelques notions et voir comment, au sein de cette microsociété qu’étaient les Collèges d’Oxford, elles ont pu naître lors d’échanges fraternels, même si elles ont été, par la suite, attachées à un seul nom. Ces conceptions étaient comme « dans l’air du temps » ; elles furent mises en forme par des personnages éminents, comme Elias Ahsmole (1617-1692) qui fut un antiquarian avant d’être initié à Warrington, dans le Lancashire, en 1646, et d’être membre fondateur de la Royal Society.

Ainsi se forme l’histoire des idées, et cette culture de la tolérance qui nous constitue encore.

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Jean François Maury
Jean François Maury
Agrégé d'Espagnol, concours externe (1969). Inspecteur d'Académie (depuis le 01/06/1977), hors-classe.Inspection Générale de l’Éducation Nationale. Parcours maçonnique sommaire : 5e Ordre du Rite Français, 33e Degré du REAA Initié à la GLNF en 1985 au Rite Français (R⸫L⸫ Charles d’Orléans N°250 à l’O⸫ d’Orléans). - 33e degré du R⸫E⸫A⸫A⸫ - Grand Orateur Provincial de 3 Provinces de la GLNF : Val-de-Loire, Grande Couronne, Paris. Rédacteur en Chef : Cahiers de Villard de Honnecourt ; Initiations Magazine ; Points de vue Initiatiques (P.V.I). conférences en France (Cercle Condorcet-Brossolette, Royaumont, Lyon, Lille, Grenoble, etc.) et à l’étranger (2 en Suisse invité par le Groupe de Recherche Alpina). Membre de la GLCS (Grande Loge des Cultures et de la Spiritualité), Obédience Mixte, Laïque et Théiste qui travaille au REAA du 1er au 33e degrés, et qui se caractérise par son esprit de bienveillance.

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