Nous devons ce roman, ce « faire frémir », puisqu’entrant dans le genre artistique des thrillers, à Cagliostro du Marais… Quel magnifique et évocateur nom d’emprunt adopté par notre sœur pour exercer son activité littéraire.
Initiée il y a bientôt dix ans au sein du GODF, elle maçonne désormais dans une loge indépendante, autonome et souveraine. Certains diront sauvage… « Peux nous chaut ».
Et notre sœur de bien vouloir nous donner les raisons du choix de son pseudonyme Cagliostro du Marais.
Comme chacun sait, Giuseppe Balsamo (1743-1795), comte de Cagliostro, fut cet aventurier franc-maçon qui parcourut, de 1764 à 1767, sous différentes identités la Grèce, l’Égypte, l’Arabie, la Perse, Malte, Naples, Rome, et de nombreuses autres villes d’Europe. Il acquiert de ses voyages la connaissance de quelques secrets alchimiques et médicinaux, et se fait une grande réputation pour des « cures merveilleuses ». Il est aussi, le 12 avril 1777, à Londres, initié à l’art royal au sein d’une loge francophone. Il importe aussi en France la maçonnerie dite égyptienne.
Quant à « du Marais », notre sœur a souhaité tout simplement rendre hommage à cet homme extraordinaire qu’elle a bien connu et qui fut l’une des plus grandes figures du monde artistique français : Jean Alfred Villain-Marais, dit Jean Marais (1913-1998), acteur mais aussi metteur en scène, écrivain, peintre, sculpteur et potier. De plus, en 1973, sur le petit écran, Jean Marais retrouve le succès pour sa huitième et ultime collaboration avec le réalisateur André Hunebelle (1896-1985) dans le téléfilm en sept épisodes Joseph Balsamo, adaptée par Pierre Nivollet d’après le roman homonyme d’Alexandre Dumas.
Cagliostro du Marais, sans cesse à la recherche de ce qu’il y a derrière le miroir, au-delà du visible, se passionne depuis toujours pour l’inexpliqué. Dans son esprit le hasard et la vérité n’existent pas, le premier car tout est question de synchronicités et la seconde car elle peut toujours être contredite : dixit la maxime attribuée par Platon au philosophe grec Socrate « Je sais que je ne sais rien ». À retrouver dans l’Apologie de Socrate (21d), dans le Ménon, ou De la vertu (80d 1-3) et dans Hippias mineur, ou Sur le mensonge (372b-372d).
Si Cagliostro du Marais manie subtilement drame, émotion et humour dans la forme, le fond reste ancré sur le message suivant : L’ordre peut-il encore naître du chaos quand le bien ne triomphe plus du mal et que la lumière ne parvient plus à percer les ténèbres ?
Après In Nomine Aeternam en 2020, déjà chez Edilivre, où un homme avait décidé, dans le plus grand secret et en toute illégalité, de se faire cryogéniser, après, l’année suivante toujours chez le même éditeur, publié In Nomine Fraternitatis, où deux frères se réveillaient dans un endroit qu’ils ne connaissent absolument pas, tout en se faisant les alliés d’une fraternité médiévale qui n’a jamais cessé d’exister et devant élucider un meurtre et retrouver un objet dont dépend le futur de l’humanité, Cagliostro du Marais, nous offre son dernier opus achevant cette trilogie – pouvant se lire séparément – In Nomine Mundi, soit au Nom du Monde.
Bordée par l’océan et faisant partie de la Bretagne historique, La Bernerie-en-Retz est une petite commune située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire. Jusqu’ici tout va bien et tout est véridique !
Après In Nomine Aeternam et In Nomine Fraternitatis, David et Philippe Reinaus endossent une dernière fois leurs costumes de détectives privés. Jean-Edmond de La Rondaire, rencontré dans les deux précédents ouvrages et cette fois Grand Maître d’une obédience maçonnique, fait appel à eux pour élucider le meurtre, commis en loge, de son frère et meilleur ami, Louis de Guérin Saint-Georges. Seulement voilà, pour enquêter chez les frères 3 points, il faut quelqu’un qui fasse partie de la confrérie…
Le duo de détectives va donc se transformer en trio, puisque leur sœur, Pat Reinaus, qui n’est autre que Cagliostro du Marais, les rejoint. Eux vont, ouvertement, mener l’enquête et elle, investiguera en secret… La loge Équinoxe, où a été commis le meurtre, est-elle gangrenée comme la tristement célèbre loge italienne P2, ou bien n’est-elle qu’une façade qui masque un projet à faire rougir de jalousie Machiavel ?
Deux détectives privés, aux enquêtes plus ennuyeuses les unes que les autres, sont contactés par une vieille connaissance car un crime, maquillé en suicide, a été commis dans une loge maçonnique. N’étant franc-maçon ni l’un, ni l’autre, ils vont bénéficier de la complicité de leur sœur qui, elle, appartient à la célèbre confrérie. Que vont-ils découvrir ? Un crime ordinaire ? Les francs-maçons sont-ils vraiment derrière tout cela ? Et si le meurtre était lié à un complot mondial, ourdi par une poignée d’illuminés à la recherche de… Vous le saurez en lisant l’ouvrage.
Nous vous proposons une divulgation de quelques extraits, 3 au total :
« Mercredi 4 juin dernier, un homme est mort d’une balle dans la tête. La police a, très vite, beaucoup trop vite, conclu à un suicide. Il est vrai que ça y ressemblait, car la victime était dans une pièce fermée de l’intérieur. Les amis avec lesquels ils devaient se réunir, prenaient un verre dans un endroit voisin. Avant d’aller plus loin, je me dois de vous donner quelques précisions : ces événements se sont déroulés dans l’enceinte d’un temple maçonnique. Je suis certain qu’il s’agit d’un assassinat, le crime a, indéniablement, été prémédité. »
« Le vestibule était magnifique, en arc de cercle avec des pilastres surmontés de chapiteaux ornés de feuilles d’acanthe. Des niches abritaient des statues représentant des divinités grecques. Le comble de l’anthropomorphisme ne se trouvait-il pas dans cette représentation humaine des dieux ? L’homme, en les sculptant à son image, n’avait-il pas seulement voulu les rendre plus accessibles à son espèce ? » « Aliénor et Gilles pensaient que le groupe sataniste auquel ils appartenaient, et qui allait installer ce gouvernement mondial, ne pouvait pas échouer. »
« Le message de Goethe ne les avait même pas ébranlés. Rares étaient ceux qui avaient compris qu’on ne négocie pas avec Satan. Ils étaient beaux, de cette beauté que perce la laideur du diable, quand on est prêt à lui vendre son âme pour préserver sa jeunesse, son pouvoir, pour maquiller sa réalité du fard de ses illusions. Mais Pat était seule à le voir, car pour tous, ce soir, même Méphistophélès avait une gueule d’ange. »
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In Nomine Mundi
Cagliostro du Marais – Éditions Edilivre, 2023, 136 pages, 14,50 €