lun 06 mai 2024 - 18:05

Venez visiter la charpente reconstituée de Notre-Dame de Paris au musée des Compagnons de Limoges

De notre confrère lepopulaire.fr – Par Jean-François Julien

Du 7 février à la fin du mois de mars 2024, sera exposée, à la Cité des métiers, rue de la Règle à Limoges, une reconstitution au 1/20e de la charpente de Notre-Dame de Paris.

“Il ne s’agit pas là d’une reproduction à l’identique, mais d’une pièce située dans l’esprit de la charpente d’origine de Notre-Dame de Paris. Si elle était mise en place, elle pourrait parfaitement fonctionner”, expliquent Jean-Paul Chapelle, compagnon charpentier, ancien président national de la Fédération compagnonnique des métiers du bâtiment et organisateur, et Armand Labarre, ex-directeur de cette institution pendant 35 ans.

Ces passionnés sont les organisateurs de l’exposition La forêt de Notre-Dame qui sera présentée du 7 février au 30 mars 2024, à la Cité des métiers, rue de la Règle à Limoges. La présence de cette création à Limoges sera l’un des points forts de la vie culturelle de 2024.

Un déclic après l’incendie de Notre-Dame

Armand Labarre et Jean-Paul Chapelle

Cette pièce remarquable, qui sera dressée en ce lieu magnifique, n’est pas visible partout. Jean-Paul Chapelle s’est investi pour que les Limougeauds puissent l’admirer.

Cet ouvrage a vu le jour après l’incendie de la cathédrale de Paris. Vécu comme un désastre, pour ne pas dire une catastrophe, par les catholiques et les amateurs de patrimoine, cet accident a, paradoxalement, redonné du baume au cœur des compagnons des devoirs.

Ils ont vu là l’occasion d’exprimer pleinement leur talent et de renouer avec leurs lointaines origines. L’origine du compagnonnage remonte à la plus Haute Antiquité et a explosé au Moyen Âge.

“La recherche de la perfection”

Ces ouvriers sont des hommes éclairés qui ont compris la nécessité de se grouper, d’être parfaitement unis, sans aucune dépendance, pour s’instruire, s’entraider et parfois même se défendre dans un idéal commun : la recherche de la perfection.

“Nous sommes les descendants des tailleurs de pierre et des bâtisseurs du Moyen Âge. Sans la construction des cathédrales, nous n’existerions pas”, souligne Jean-Paul Chapelle.

C’est au Pays basque, à Anglet précisément, dans les ateliers de Jean-Michel Hourcade, dit “Basque la ténacité”, que cette aventure artistique a débuté en 2019.
Compagnon du devoir, ce charpentier s’est entouré de trois aspirants et jeunes compagnons du Tour de France, issus des centres de formation et d’apprentissage d’Anglet de Lons. L’équipe se compose d’Armand Dumesnil, alias “Normand l’ami du Tour de France”, de Yann Férotin, connu sous le nom de “Provençal la sérénité”, et de Valentin Pontarollo, surnommé “Bressan la confiance”. Avant d’assembler les premières poutres, il trace des plans. L’étude et la conception sont confiées Mattin Uthurry et Jean-Yves le Tretollec qui a pour patronyme compagnonnique ” Breton l’ami du trait”.

Jean-Michel Hourcade active ses réseaux pour trouver le bois nécessaire à la création de ces deux pièces qui doivent illustrer à merveille le savoir-faire des jeunes charpentiers. Les chênes secs, en provenance de Bourgogne et de la forêt de Tronçais, arrivent dans son atelier.

Avec cette charpente, “le Normand”, “le Provençal” et “le Bressan”, réalisent leur chef-d’œuvre, l’équivalent chez les compagnons des devoirs d’une thèse à l’université.

Cette reproduction de la Forêt de Notre-Dame est à la fois dense et relativement rapide. L’utilisation, pour le tracé notamment, des technologies modernes, leur a permis d’avancer rapidement. Pour le reste, ils ont fait appel à leurs connaissances, leurs compétences et leur génie.

Le souci du détail

Le point le plus complexe, par exemple, est celui où se croisent le transept et la nef. C’est ce support qui doit porter la lourde flèche, couverte de plomb. 3.500 heures ont été nécessaires pour assembler cette charpente réalisée à l’échelle 1/20e.

Cette pièce de 190 kg, dont la superficie égale 4,7 m², est haute de 4,23 m et longue de 2,8 m. Jean-Louis Hourace, l’initiateur du projet, a poussé loin son souci du détail.

Des cloches ont été offertes par la fonderie Paccard, créée en 1796, située en Haute-Savoie. La charpente qui vient d’entamer son Tour de France a reçu de la part du président de la fédération Alexandre Largillière et de la directrice Cynthia Villerégnier un accueil enthousiaste et ils ont donné leur feu vert pour l’exposition à Limoges.

Une cagnotte ouverte pour soulager les dépenses

Rue de la Règle, c’est actuellement l’effervescence. Bien sûr, l’organisation de cette manifestation a un coût. Pour le transport, l’installation qui se fera sur une ou deux journées, il faut des humains et des moyens. D’où l’ouverture d’une cagnotte pour soulager les dépenses.

Une chose est sûre, cette œuvre attisera la curiosité des âmes sensibles à l’excellence.

1 COMMENTAIRE

  1. Bonjour
    Je vous invite à respecter l Histoire Les cagots avaient construit la charpente de notre dame.Oubliez l Histoire n est pas digne d un Compagnon Accompli sous l heure d été de Petain de février 1942..
    Il faut restituer l Histoire avec un grand H et non la falsifiée..

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