lun 29 avril 2024 - 11:04

La Tétraktys, ou une théorie de l’émanation dans le delta lumineux ?

Pour le docteur Pierre-Gérard Vassal, dans son Cours complet de maçonnerie, ou Histoire générale de l’initiation depuis son origine jusqu’à son institution, ce furent les Hébreux qui appelèrent le nombre quatre «tétractyn». Ils révéraient ce nombre parce qu’ils croyaient que D.ieu était apparu à Moïse sous le nom quadrilatère du tétragramme.

Le mot tétraktys signifie «quadruple éclat rayonnant», elle est la tétrade, le Quatre sacré par lequel juraient les Pythagoriciens pour qui cela représentait le résumé universel de la révélation divine enfermé dans les nombres quatre, trois, deux et l’unité (comme on le lit dans les Vers Dorés attribués à Pythagore : «La Tétrade sacrée, immense et pur symbole, Source de la Nature, et modèle des Dieux»). Ne manquez pas de lire le commentaire explicatif (25) de ces vers qu’en fait Fabre d’Olivet : “le quaternaire était l’emblème général de toute chose se mouvant par elle-même, et se manifestant par ses modifications facultatives; car, selon Pythagore, 1 et 2 représentaient les principes cachés des choses ; 3, leurs facultés, et 4 leur essence propre“.

La Tétraktys, triangle sacré, est à la base des rapports musicaux essentiels: l’octave (2/1), la quinte (3/2), la quarte (4/3), qui permettent de constituer la gamme occidentale et les modes musicaux grecs. Valablement analysée et comprise, la Tétraktys représente le fondement même du Cosmos et est un symbole exprimant la Divinité dans son acte créateur du monde.

La Tétraktys est un formalisme, un plérôme, une image pour exprimer une vision de la formation de la création, de la structure du monde selon une théorie de l’émanation.

Il y a plérôme là où l’unité et l’intégralité des principes spirituels commandent la constitution du monde. Le plérôme englobe l’Un-et-Tout qui fonde l’expérience, organise ses éléments, répartit ses médiations ; il embrasse tout ce qui concourt et contribue à la création, à sa cosmologie (dualisme du monde d’en haut qui est lumière et du monde d’en bas qui est ténèbres), à sa chronologie (divisions du temps, détermination astrologique des ères favorables ou défavorables), à la sotériologie qui accompagne l’ontologie (chute dans le monde des corps, retour au monde des esprits).

L’arbre de vie (arbre des séphiroth) de la Kabbale, comme la trétaktys mais aussi comme l’oignon (le fétiche le plus ridiculisé par les Saints-Pères) sont des plérômes. Cette analogie proposée dans La maçonnerie considérée comme le résultat des religions égyptienne, juive et chrétienne (page 337) est des plus cocasses. “L’oignon fut un des plus célèbres emblèmes du sacerdoce par les pellicules qui le composent; il offrait dans ses sphères enfermées les unes dans les autres, l’image végétale de l’Univers, toujours différent, toujours le même, et où chaque enveloppe représente l’ensemble de l’unité divine”. Mais pourquoi pas aussi la musaraigne (p.339), “que le peuple supposait aveugle à cause de ses petits yeux, qui était désignée par le sacerdoce comme l’incompréhensibilité du premier principe. Par tous les emblèmes, chaque dieu égyptien, à son tour, est représenté comme le Grand Architecte, digne de vénération et de sacrifices. On trouve, dans Diodore, Osiris représenté comme le Grand Tout; dans Apulée, Isis ; dans Procope, Neith; de même, Sérapis, dont les pieds sont la terre, le corps, la mer, les oreilles, l’air, les yeux, le flambeau du ciel et la tête, le firmament, est regardé par Diodore comme le Grand Tout. Le Nil est appelé le père de toutes les divinités ; il est figuré par un serpent circulaire. Athir est la nuit élémentaire ; elle engendre les premiers Dieux, Cneph, Phtas, Neith; ceux-ci veulent avoir ensuite la prééminence sur leur mère. Cneph et Phtas deviennent Osiris, Cneph est Isis ; ils retournent tous les trois dans le sein de leur mère ; là, par un inceste, ils engendrent d’autres Divinités. Isis eut Harpocrate d’Osiris. Dans ces allégories, les divinités sont les symboles variables des doctrines sur la matière et sur l’esprit qui la coordonne et l’anime.”

L’importance de la Tétraktys pythagoricienne, dans n’importe quel type de connaissance métaphysique et cosmogonique, est incontestable.

D’abord, c’est l’unité ou le Un sous quatre aspects différents. L’Un c’est le principe impersonnel, Dieu. L’unité est représentée par le point ou, quand le système alphabétique de la numérotation écrite fut adopté, par la lettre alpha a (A) qui la désigna. Le deux est la matière, la ligne. Le trois, combinant la monade et la duade et participant de la nature des deux, est le monde phénoménal, la surface plane. Il est le tout du temps. Le quatre, la tétrade (forme de perfection) contenant la décade est le volume sans lequel il n’y aurait pas de création. Le nombre quatre représente la matière dans ses quatre principes élémentaires: la terre, l’eau, l’air et le feu. Il représente aussi  symboliquement l’essence du concret et la solidité. Quatre est l’espace et symbolise le cosmos, le monde puisqu’il y a quatre points cardinaux. Le quaternaire ainsi constitué est regardé comme présupposé par la manifestation, en ce sens que la présence de tous ses termes est nécessaire au développement complet des possibilités que comporte celle-ci ; et, est-il ajouté, c’est pourquoi, dans l’ordre des choses manifestées, on retrouve toujours spécialement la marque (on pourrait dire en quelque sorte la «signature») du quaternaire.

 Le dix, le nombre de la perfection, la décade (la somme de tout, 1 + 2 + 3 + 4 = 10) renferme le cosmos tout entier, la totalité de l’univers créé et incréé. «Si la nature de l’univers est déterminée par les raisons et les proportions des nombres, si tout ce qui est engendré, qui s’accroît et qui arrive à son développement complet, est réglé par les raisons des nombres, si de plus la décade contient toutes les raisons, toutes les proportions et toutes les espèces de nombres, comment la décade ne serait-elle pas un nombre parfait ?». Ces Nombres, sont en fait des Puissances Vibratoires comme les séphiroth. Chacun des quatre mondes est un reflet du précédent, sur un plan différent (émanation, création, formation, action).

La tétraktys dévoile l’unité génétique de toutes choses en train d’accomplir leur achèvement comme les séphiroth de la kabbale. Rappelons que “Pythagore” (VIe siècle av .J.C.) dont le nom serait la réduction de l’expression «Pitouï Chel Guer» (פיטוי של גר), « la séduction du converti» (il se serait converti au judaïsme), est un nom issu de  l’araméen.

La tétrade sacrée des Pythagoriciens semble avoir été connue des anciens Chinois.

Comme l’Arbre de vie, c’est un plérôme, une forme imaginale de la progression dynamique des illimités et des limitants. Philolaos, qui à l’époque de Socrate, transcrivant la mémoire du maître Pythagore, écrivait : «Les illimités et les limitant, en s’harmonisant, constituent, au sein du monde, la nature, ainsi que la totalité du monde et ce qu’il contient.» En somme, la triangulation de la tétraktys, c’est l’enveloppe qui montre les mystères de la nature.

Les pythagoriciens distinguaient, en fait, 11 tétrades. Chaque tétrade est, non une collection, un inventaire, mais une progression qui conduit du point au volume, de l’homme à la cité, de la naissance au déclin. Chaque élément engendre et limite le suivant comme le point est l’origine et la limite de la ligne, la ligne celle de la surface, la surface celle du solide. La tétrade est un métalangage, une forme pour dire comment le monde de la réalité est issu de l’unité primordiale, à travers les principes exprimés par les nombres. On retrouvera leur développement dans l’article Divagation autour de Pythagore sous le paragraphe La fameuse tétraktys.

La théorie de l’émanation

L’émanation est un  processus consistant en ce que, suivant certaines doctrines, les êtres multiples qui forment le monde découlent (émanent) de l’être un qui en est le principe sans qu’il y ait de discontinuité dans ce développement. « Émanation » s’oppose à « création». Ce terme implique la réalité du devenir et de la production successive des êtres dans le temps (André Lalande, Vocabulaire technique et critique de la Philosophie). «Du moment où Dieu émane éternellement de sa propre substance, qui contient toute chose en potentialité, d’abord les principes, puis les mondes, les univers et les êtres, par le fait de son activité propres, tous les mondes, les univers et les êtres, toutes les formes réalisées, ne sont animés et ne vivent que par l’effet du souffle divin qui les a émanés et les conserve. En d’autres termes, les univers et les êtres ne vivent que parce que Dieu habite d’une certaine manière en eux.»

Dans son sens métaphysique, cette théorie s’oppose à celle de l’évolution ; pourtant l’une et l’autre sont étroitement associées. La science enseigne que l’évolution est physiologiquement un mode de génération dans lequel le germe, qui développe le fœtus, préexiste déjà dans le géniteur ; le développement et la forme finale ainsi que les caractéristiques de ce germe sont accomplis dans la nature. L’occultisme répond que ce n’est là que le mode apparent, le processus réel étant l’émanation, processus guidé par des forces intelligentes dans le cadre d’une loi immuable.

Il fut un temps où la doctrine de l’émanation était universelle. Elle était enseignée aussi bien par les philosophes d’Alexandrie que par ceux de l’Inde, de Chaldée, ainsi que par les hiérophantes hellènes. Pour eux, bien que le mot hébreu asdt ait été rendu par «anges» dans la version des Septante il signifierait émanations, Æons, comme chez les Gnostiques. C’est ce qui est proposé dans Isis Dévoilée : «Dans l’évolution, telle qu’on commence à la comprendre maintenant, on suppose qu’il y a dans toute matière une poussée pour assumer une forme supérieure, une supposition clairement exprimée par Manou et les autres philosophes hindous de la plus haute Antiquité.»

Selon Basilide, le plus célèbre des gnostiques, il n’y avait, avant la création du monde, que Celui qui est, mais n’existe pas, ce qui est une conception assez analogue à celle de l’Aïn soph (littéralement le sans fin) de la kabbale. Celui qui est, «voulut» un jour (mais ces mots, pour Basilide, ne sont que des approximations, car il n’y eut pas vraiment de jour, ni de volonté, ni même de pensée ou de sentiment au sens courant de ces termes) faire l’univers. Il émit alors ce qui devint comme le germe (sperma) de l’univers ; ce «germe» est comme une graine qui, dans son volume minuscule, contient en puissance un grand arbre portant lui-même un grand nombre de graines pouvant donner naissance à leur tour chacune à un arbre.

La question cruciale du passage de l’au-delà de l’être à l’être, du Un au multiple se fait, selon Plotin, par l’intellect (Luc Brisson, Les Ennéades de Plotin 1/4 : Au commencement était l’Un, vers 22’.

Grande figure gnostique de Rome, Valentin (auteur d’un Évangile de Vérité au IIe siècle) va développer et structurer les théories gnostiques fondatrices de l’univers. Le Propator (le Père), engendre Sige (le silence), qui engendre le Noùs (l’esprit) et Aléthéia (la Vérité) qui à son tour engendre le Logos (le verbe) et Zoé (la vie) et ainsi de suite jusqu’à l’Anthropos (l’homme) lequel engendre Thélétos (la volonté) et Sophia (la sagesse). Ces 30 premiers éons constituent le Plérôme dont sortira le démiurge créateur. Tout cet enseignement se trouve dans la Pistis Sophia, la bible des gnostiques d’Égypte.

Selon le Vêdânta, le Point suprême, l’Unique, mû par le désir de se connaître en un autre, se Scinde en deux il devient alors Shiva-Shakti, lui-même (potentialité) et son énergie (virtualité). Ainsi prend naissance la première division de l’Être Unique, la dualité, et avec elle le phénomène de polarisation en même temps que le premier  son» accompagnant le «mouvement initial» dans la substance cosmique. Enfin, et toujours par l’action des mêmes lois, prennent naissance les éléments subtils du monde manifesté tangible  celui dans lequel se meuve et les astres et les êtres dont ils sont peuplés  C’est la troisième phase créatrice qui correspond à l’éclosion du point «sensible» et de «son développement dans l’espace» tel que nous le connaissons.Ce troisième plan implique l’existence  :1/ de la Matière, d’abord sous des formes subtiles d’énergie qui vont se densifier de plus en plus et qui correspondent ultimement aux divers règnes du monde tangible 2/ l’Espace nécessaire au mouvement de la Matière 3/ du Temps ou mesure du mouvement de la matière « dans» l’espace. Dès la troisième phase créatrice, c’est à dire dès l’apparition du point «sensible» apparaissent aussi ses conditions de manifestation, l’Espace et le Temps, car le point en mouvement, soit par dilatation, soit par déplacement, ne peut bouger que dans l’Espace. D’autre part les différentes positions occupées  successivement dans l’espace par le point en mouvement (la ligne) impliquent l’existence du temps Le rayon, la ligne droite  horizontale  est le symbole de l’Espace et les lignes perpendiculaires à la ligne droite marquent les positions successivement occupées par le point en sa course à travers l’espace et symbolisent le Temps.

Au XVIe siècle, Isaac Louria a l’intuition du tsimtsoum. Son interprétation du Zohar (זֹהַר סֶפֵר ), le Livre de la Splendeur et en particulier du Béreshit (בְּרֵאשִׁית), première parole de la Genèse, généralement traduite par «Au commencement»), fait appel à une contraction de l’essence de Dieu (אַין סוֹף, l’aïn Sof) qui se retire pour laisser un vide d’où paraîtra un point de lumière (aor, אַוּר) qui, en simplifiant à l’extrême, donne origine au créé par émanations successives.

Au fondement de la conception kabbalistique du réel, il y a l’idée du nom de Dieu comme être premier et élément agissant de la création, le nom constituant le point d’origine d’un mouvement linguistique (combinatoire) se rapportant au mouvement même par lequel s’effectue la création. Le nom de Dieu est le mode sous lequel ce fondement se manifeste et, dans le même temps, par lequel il donne le monde à être : «Le nom lui-même est semblable à la quintessence de la puissance […] qui est immanente au monde et agit au sein de la création.» (Guershem Scholem) (voir l’article Le logos primal et ultime) . Pour la kabbale hébraïque, la théorie de l’émanation repose sur l’exégèse d’un verset d’Isaïe : quatre mondes, correspondant aux quatre verbes utilisés dans le verset IS. 43,7, soit dans l’ordre de densification croissante : «appeler», «créer», «former» et «faire». Ces verbes sont des étapes de développement de l’univers, c’est-à-dire de l’ensemble des réalités sensibles et supra sensibles, imbriquées entre elles par des interactions, à la fois conjointes et simultanées. Comme l’écrit Raymond Baumgarten dans la Revue Initiation en 1963 (page 80) : “La création, acte primordial de l’émanation, n’est qu’un symbole grandiose de la manifestation divine. Elle fait voir ainsi la valeur intrinsèque du monothéisme (quoique son essence repose sur des conceptions panthéistes) qui n’est que l’Unité suprême rayonnant sur tout, ou régissant ou embrassant tout. Le mystère de la création semble résider au fond dans l’acte transformateur de la matière inerte en matière vivante…mais dans l’esprit pénétrant de la kabbale ; Dieu et l’univers ne forment en réalité qu’un. La Création n’est, si l’on peut dire, qu’une forme concrète de la divinité au sein de l’Univers”.

Pour Spinoza l’émanation est une causalité immanente. La substance et son déploiement c’est D.ieu, rien ne s’excepte de cette Nature, par conséquent D.ieu n’est pas transcendant.

La Monas Hieroglyphica, composée à Londres, et terminée en 1564 à Anvers par le Dr John Dee, astrologue de la reine Élisabeth 1ère, est un petit traité qui enseigne comment le hiéroglyphe mercuriel dérive du point central ou iod générateur. Cela évoque «l’araignée au centre de sa toile, image du soleil dont les rayons, qui sont des émanations ou des extensions de lui-même (comme la toile de l’araignée est formée de sa propre substance), constituent en quelque sorte le tissu du monde, qu’ils actualisent à mesure qu’ils s’étendent dans toutes les directions à partir de leur source» (René Guénon).

Les données récentes sur l’accélération de l’expansion de l’espace et l’éloignement des galaxies de notre univers, ainsi que la présence de ce qu’on a appelé énergie sombre et matière noire, pourraient faire penser que la vision de Louria du tsimtsoum n’est pas très éloignée de la réalité cosmologique.

Aujourd’hui, la théorie de l’émanation est à repenser en perspective avec les connaissances scientifiques de la physique quantique. Voir ci-dessous Les origines de l’univers.

Et si notre conscience participait de et à cette émergence

Parler d’origine c’est parler d’achèvement, raconter l’origine d’une chose, c’est raconter l’histoire dont cette chose est la conclusion.

On suivra avec enchantement les onze cours d’Aurélien Barrau sur le thème de l’univers ( cliquez ici)

La triade du delta lumineux à l’orient peut être comprise comme une tétraktys.

2 Commentaires

  1. Quelle époque cette Renaissance ! Des érudits qui connaissent plusieurs langues (l’hébreu en particulier), les écrits des Anciens et qui pensent courageusement malgré l’Inquisition.
    – Au chapitre, “Du nombre quaternaire & de son Échelle”, Henri Corneille Agrippa (qui parle huit langues :allemand, français, italien, espagnol, anglais, latin, grec, hébreu) dans son livre “La philosophie occulte”, énumère, à partir de la Tetracte (Tétraktys), les représentations et les significations holistiques du nombre quatre : .
    – Joannhes Reuchlin fait une analogie entre la tétraktys et le tétragramme : ” si uultis tetragrramaton per choros ad cubum, per cubum ad romani quadernitudinem appellant, per cubum ad tetractyn uestram, quam nos tetragrammaton , romani ab ea ad binariu angelicam naturam significantem et inde ad unitatem deum optimum maximum et experiemini “De Arte cabalistica libri tres” (Trois livres de l’art cabalistique 1818), à partir de la P.146/200 :
    Idée traduite par François Secret dans son ouvrage, La Kabbale (De arte cabalistica) (pp.177 et 178) : «Nous voyons donc découler d’une seule source les principes jumeaux des choses temporelles, la pyramide et le cube, c’est-à-dire la forme et la matière. Nous les voyons provenir du même carré, dont l’idée, comme nous l’avons montré auparavant, est la Tétractys, le divin exemplaire de Pythagore. J’ai donc expliqué le plus brièvement que j’ai pu les symboles primordiaux qui, en fait, ne désignent rien autre que la matière et la forme.»
    Rappelons que pour Reuchlin, le nom de Jésus, traduit en hébreu, présente les cinq lettres du pentagramme YHSVH ou IHSUH : il équivaut aux quatre lettres du nom sacré de Yahvéh יהוה, le tétragramme sacré, YHWH ou IHUH, où, au milieu, vient s’insérer un shin (un « s »), une consonne entre deux voyelles de part et d’autre ; ainsi, le Nom interdit, ineffable, devient dicible. Trois étapes dans les Noms de Dieu se dessinent, selon Reuchlin : aux temps de la nature Dieu s’appelait par le trigramme Sadaï (SDI), aux temps de la Loi (sous Moïse) Dieu s’appelait par le tétragramme sacré prononcé Adonaï (ADNI), enfin, au temps de la grâce (sous Jésus), Dieu s’appelle par le pentagramme Jhesu (IHSVH). In natura SDI, in lege ADNI, in charitate IHSVH (Dans la nature SDI, dans la Loi ADNI, dans la charité IHSVH).
    Fraternellement

  2. comme d’habitude Solange nous démontre toute sa science et sa connaissance des sujets les plus complexes.
    félicitations et merci de partager avec nous ces symboles complexes.
    fraternellement.

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Solange Sudarskis
Solange Sudarskis
Maître de conférences honoraire, chevalier des Palmes académiques. Initiée au Droit Humain en 1977. Auteur de plusieurs livres maçonniques dont le "Dictionnaire vagabond de la pensée maçonnique", prix littéraire de l'Institut Maçonnique de France 2017, catégorie « Essais et Symbolisme ».

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