sam 27 avril 2024 - 15:04

Knight Kadosch et le devoir pour le devoir

De notre confrère italien nuovogiornalenazionale.com – Par Silvano Danési

Malgré la narration insistante que les rituels de la franc-maçonnerie sont secrets, ils sont publiés et peuvent être trouvés en abondance dans la vaste littérature sur le sujet et, maintenant, également sur Internet. Il est intéressant pour quiconque le souhaite et, en particulier, pour les savants, d’aborder la ritualistique maçonnique afin de comprendre comment la franc-maçonnerie, bien comprise, traite de la recherche et, en particulier, de la recherche spirituelle. Ce dernier aspect est très important en ces temps de matérialisme marchand rampant.

Dans le rituel d’initiation en tant que Chevalier Kadosch (30e degré du Riro écossais) nous lisons : “Vous devez faire votre devoir car c’est votre devoir : c’est le dernier mot de la franc-maçonnerie”.

La seule certitude que nous livre cette affirmation ultime est qu’elle est le dernier mot de la franc-maçonnerie mais, comme il sied bien à tout mot ultime, tout en clôturant une phase de la connaissance, elle en ouvre une autre, ramenant celui qui a de l’intellect à comprendre, au doute, à la question, au point d’interrogation, levures de toute prise de conscience.

Que signifie donc le devoir ?

Le devoir, du latin de habere, est de posséder quelque chose après l’avoir reçu d’autrui et introduit le concept de restitution et la question qui en découle : reçu de qui ?

Reçu de soi-même, de son daimon, de ce dieu personnel que les Sumériens indiquaient comme le créateur de la personnalité humaine.

Dans le mazdéisme, nous pourrions nous référer au Fravashi “le principe le plus élevé et éternel inhérent à un être humain”.

La réponse est : reçue de soi-même.

Ce n’est pas un hasard si l’énoncé suit la citation de l’impératif catégorique, qui est « absolu ou il ne l’est pas ».

Absolu, comme libre, indépendant, libéré des contraintes et des limitations. Des caractéristiques, celles-là, typiques de la Libre Pensée et de la Pensée Pure, ou plutôt de l’Arché.

Ce n’est pas un hasard si l’affirmation est également suivie de celle que le plus grand bien est le libre arbitre, c’est-à-dire agir par soi-même selon son propre jugement.

Des questions fondamentales se posent.

Kant, à propos de l’impératif catégorique écrit : “Agis de telle manière que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir en même temps qu’un principe de législation universelle”.

Le principe de législation universelle est la Règle qui, renfermée dans l’Arché, s’explicite par l’action du Lógos dans la législation universelle, c’est-à-dire dans les règles qui président à la détermination du Logos comme zoé : vie naturelle universelle.

Nous sommes revenus à l’apprentissage, à la première référence sapientielle, non attribuable à une seule religion, qui nous est offerte par le rituel du premier degré avec l’équerre et le compas superposés au Prologue de Jean.

Nous sommes appelés, avec ce geste et ce texte, à être co-créateurs d’une manifestation de l’Arché qui a lieu et devient à travers le travail du Lógos, qui matérialise (gravitation, cristallisation, vie) la Pensée Pure, étant Arché Tek- ton, artificier ou, mieux : Grand Artificier.

Ici une autre question fondamentale se pose concernant les appellations Pantokrator et Kosmocrator. L’Arché Tek-ton est-il créateur ou dirigeant ?

Nous devons effectuer le rappel selon la conscience, c’est-à-dire selon cette connaissance intérieure qui découle du savoir cum, c’est-à-dire avec. Avec qui? Avec le Lógos qui est « la lumière des hommes » et dont on apprend (on saisit en saisissant) l’impératif catégorique qui se présente comme un éclair éclairant, Ziza, tel qu’il est indiqué depuis les premiers pas dans la voie de l’écossais Rite?

Des concepts tels que le devoir, l’impératif catégorique, le libre arbitre, l’inspiration, la connaissance ont occupé le travail et la réflexion de générations entières et ne sont, par conséquent, que des marqueurs de nouvelles expériences intellectuelles et spirituelles que chacun devra faire pour devenir Chevalier Saint (Kadosch). et devra le faire plus tard dans sa vie initiatique.

Un chevalier sacré n’est pas un chevalier héritier de tel ou tel ordre chevaleresque, encore moins l’héritier de bandes armées de chevaliers médiévaux. La prolifération de manteaux de chevaliers autoproclamés est tout simplement ridicule. Ce point essentiel mérite qu’on s’y attarde.

Chevaliers de la violence ou chevaliers de la sagesse ?

La chevalerie est inhérente au féodalisme du XIe siècle, et se caractérise par l’orgueil et la violence, à tel point que l’Église a dû imposer la « Trêve de Dieu », demandant aux chevaliers de prononcer une promesse solennelle : « Pour sauvegarder ce qui protège cela, je n’attaquerai en aucune manière une église, ni les entrepôts compris dans son enceinte. Je n’attaquerai pas le clerc ou le moine sans armes séculaires, ni l’homme qui les escorte s’il est sans lance ni bouclier. Je ne volerai ni le bœuf ni la vache, ni le cochon, ni le mouton, ni l’agneau, ni la chèvre, ni l’âne ou son fardeau, ni la jument, ni l’ânon non sevré. Je ne ferai pas prisonniers le fermier, ni la paysanne, ni les sergents ou marchands ; Je ne vais pas les voler ou les extorquer. Je ne les ruinerai pas en extorquant leurs biens sous prétexte que leur maître est en guerre.[le]

« Le premier résultat de cette législation – commente Duby – a été d’isoler dans la société un groupe bien défini, que les dirigeants de l’Église croyaient en état d’agression perpétuelle et responsable du désordre du monde entier ; un corps dont il fallait se défendre, et dont la puissance destructrice devait être contenue en lui infligeant la crainte de la colère divine. Cette catégorie d’hommes, considérés comme des ennemis et qui du point de vue du dualisme élémentaire véhiculé par les croyances chrétiennes semblaient constituer l’armée du mal, n’était autre que la cavalerie ». [ii]

La culture féodale de la chevalerie est donc une culture violente, ignorante, uniquement sensible aux gestes. Une société masculine vouée à la guerre.

“Seuls le corps et le courage comptent, pas l’esprit. Le futur chevalier – écrit Duby – ne sait pas lire, car l’étude corromprait son âme ; la chevalerie est ignorante par son choix, et voit dans la guerre, réelle ou imaginaire, l’acte fondamental qui donne un sens à l’existence, un jeu où l’on risque tout, l’honneur et la vie, et dont les meilleurs reviennent riches, triomphants, couverts dans une gloire digne de leurs ancêtres et qui se transmettra de génération en génération. La culture du XIe siècle, si profondément marquée par l’éthique chevaleresque, était presque entièrement fondée sur le plaisir de la capture, sur l’enlèvement et l’agression ». [iii]

Cette éthique basée sur la capture et l’enlèvement est la même que celle des héros grecs dits homériques, dont Eva Cantarella parle avec une compétence ponctuelle dans son « Ithaque » (Feltrinelli). Ménélas, à la fin de la guerre de Troie, ne revient pas directement à Sparte, mais erre dans de nombreuses régions ” rassemblant beaucoup de richesses “. Ulysse n’est pas différent. Arrivé au pays des Cicones, il incendie et détruit, enlève femmes et richesses.

L’esprit chevaleresque qui triomphe au XIVe siècle est une parodie de la chevalerie féodale.

“Au moment même où l’évolution économique ruinait les familles de l’ancienne noblesse – écrit Duby à ce sujet – les entraînant plus bas que certains requins qui s’étaient enrichis de la guerre, de la haute finance ou de la cour, et détruisait les anciennes hiérarchies, des images symboliques et vaines ont été créées, qui maintenaient pourtant efficacement les valeurs du jeu : comme, par exemple, les ordres de chevalerie fondés par la suite, au XIVe siècle, par les rois de Castille, par l’empereur, par le dauphin du Viennois, par les rois de France et par ceux d’Angleterre, et bientôt par bien des princes moins puissants, dans le but de s’entourer, comme le roi Arthur, de nouveaux chevaliers de la Table Ronde ». [iv]

Le chevalier des ordres chevaleresques est un guerrier pour le plaisir. Les combats singuliers et les tournois sont ce qu’on appelle aujourd’hui les jeux de rôle. Les ordres chevaleresques sont des parodies où les manteaux et les panaches ont remplacé le bouclier et l’épée et où l’orgueil a été remplacé par une arrogance et une arrogance ridicules.

Le chevalier authentique, et non le violent ou les futiles jeux de cour, est appelé, dans la tradition initiatique, à un tout autre duel : celui avec l’éternel féminin et avec la Sagesse.

Au passage, une question me vient à l’esprit : “Qui est la femme que le Dieu de Michel-Ange dans la Chapelle Sixtine embrasse en tendant son doigt inaccessible vers l’Anthropos ?”.

Je tire de mon : « Les racines écossaises de la franc-maçonnerie » quelques considérations.

Le héros littéraire de l’une des œuvres les plus connues de Chrétien de Troyes est Yvain, le Chevalier du Lion, d’après le vieux poème gallois Iarlles y Ffynnawn, qui apparaît, dans le Mabinogion, dans le conte “Owein, ou la Dame de la Fontaine “. et aussi dans Historia Regum Britanniae de Geoffrey de Monmouth.

Dans la “Dame de la fontaine”, Owein, après avoir entendu le récit d’une prodigieuse aventure à la cour d’Arthur, part la vivre en personne. Arrivé, sur les instructions d’un géant qui vit dans un bois et commande les animaux, à une fontaine où se dresse un arbre très vert, symbole de vie (l’Arbre de Vie), il renverse de l’eau sur la pierre entourant la fontaine et déchaîne une grêle dont il est difficilement sauvé. Un vol d’oiseaux chanteurs doux suit et un chevalier noir apparaît, qu’Owein affronte et bat, pour prendre sa place dans la défense de la fontaine et de la ville, après avoir épousé sa veuve, qui est la comtesse qui gouverne les terres où elles se trouvent. l’arbre et la fontaine. Dans ses exploits, Owein est rejoint par un lion tout noir, qu’il a sauvé d’un serpent et qui devient son fidèle compagnon, une sorte d’alter ego.

Yvain de Chrétien de Troyes précède Owein dans la « Dame de la fontaine » de Mabinogion, qui n’en est pas la traduction. Les deux récits s’appuient tous deux sur une source plus ancienne.

Lorsque Chrétien commence à écrire, s’instaure dans le Nord de la France le genre épique de la chanson de geste qui exalte les exploits de Charlemagne et des paladins, c’est-à-dire les vertus du chevalier guerrier, tandis que dans les régions de langue d’oc (Provence , Aquitaine , Limousin et Poitou) était né le mouvement des troubadours, avec son idéologie de l’amour, selon laquelle tout héros “doit” aimer et dédier son intention et ses oeuvres à une dame.

La Dame des troubadours est la même que la Philosophie de la Consolatio de Severino Boezio, de Socrate dans le Criton, de l’image dépeinte par Marciano Capella, et c’est l’Intelligence divine, la Sagesse divine que l’on retrouve dans les œuvres d’Hermès Trismégiste et aussi dans le mysticisme des Fidèles d’Amour, une secte qui comptait parmi ses fondateurs le Normand Frédéric II de Souabe, le fils de Federico Manfredi, le chancelier de Federico Pier Delle Vigne, le notaire de Federico Jacopo da Lentini et par la suite : Guido Guinizelli, Guido Cavalcanti (célèbre pour être un hérétique patarin), Dante Alighieri, Cino da Pistoia, Francesco da Barberino, Cecco d’Ascoli.

Pour les Fedeli d’Amore, la femme bien-aimée (Rose) est l’Intelligence divine ou Sagesse (Fleur), qui est attachée à Dieu et guide l’homme selon sa volonté. L’Amour est l’union de l’intellect avec la Sagesse (avoir l’intellect de l’Amour). L’amant (dans le Roman de la Rose) embrasse la Fleur, la Rose, les bras croisés.

Le thème de la rose est présent chez Apulée, qui dans les Métamorphoses mentionne la déesse celtique Épone “qui était soigneusement parée de guirlandes de roses” et Vénus, à qui la rose est associée, qui dit d’elle-même : “Ici, moi l’antique parent de l’univers, moi, cause première des éléments, moi, Vénus, auteur du monde entier… ».

Lucio, le protagoniste des Métamorphoses, après être devenu un âne (âne, c’est-à-dire seulement soma) grâce à la magie, est ramené à l’état humain par la suggestion d’Isis de manger des roses, ou, en d’autres termes, de se nourrir d’aliments divins. Sagesse.

Dans les Métamorphoses d’Apulée, Isis dit : « Me voici à toi, Lucius, puisque tes prières m’ont émue. Je suis le parent de l’univers, le souverain de tous les éléments, l’origine avant les âges, la reine des ombres, la première des célestes ; Je résume sur mon visage l’apparition de toutes les divinités mâles et femelles : c’est moi qui gouverne d’un hochement de tête les cimes lumineuses de la voûte céleste, les vents salutaires de la mer, les silences désolés d’Averno. Indivisible est mon essence divine, mais dans le monde je suis vénéré partout sous de nombreuses formes, avec des rites différents, sous des noms différents. ….. et les Égyptiens à qui l’antique savoir confère le pouvoir, honorez-moi de rites qui n’appartiennent qu’à moi, et appelez-moi, de mon vrai nom, Isis Reine ».

Après avoir mangé les roses, Lucius (Apulée) sera initié aux rites isiaques.

Pour les Fedeli d’Amore, la Sainte Sagesse (voici une référence ponctuelle pour Owen et Yvain) est assise à la fontaine de l’enseignement et la fleur qui portera ses fruits est sur l’arbre au-dessus de la fontaine de l’enseignement.

Au XIIe siècle, la traduction de l’Historia regum Britannie par Goffredo di Monmouth, c’est-à-dire le Roman de Brut par le Normand Wace (1155), apparaît également en France. En France arrive la “matière de Bretagne”, qui va alimenter le cycle du Graal.

“La rencontre de la tradition héroïque du Nord de la France avec la tradition lyrique de la Provence du bel amour avec la matière de la Bretagne et avec les contes celtiques que bardes, ménestrels et bouffons – écrivent Gabriella Agrati et Maria Letizia Mogini – narraient entre les deux rives de Channel, a été réalisé dans l’entourage d’Aliénor d’Aquitaine, petite-fille de ce Guillaume IX qui avait été le premier troubadour, épouse de Louis VII de France puis d’Henri II Plantaganet et mère de Marie et d’Alice, mariée à deux des plus grands seigneurs de France, les comtes de Champagne et de Blois ». [v]

Il ne faut pas sous-estimer que la narration courtoise qui contrastait avec le cycle carolingien satisfaisait les “aspirations à une épopée nationale des Normands qui avaient conquis le trône d’Angleterre”. [vi] Normands comme Frederick II et ses initiales Fedeli d’Amore.

Ivano-Owein représente le point de transition du cycle carolingien au cycle breton ; du chevalier guerrier masculin qui se bat avec d’autres chevaliers guerriers masculins, au chevalier masculin qui affronte l’éternel féminin; des batailles extérieures aux batailles intérieures.

L’histoire d’Yvain commence à la cour d’Arthur à la Pentecôte, le jour où le Saint-Esprit descend dans la tradition chrétienne. Une journée donc d’inspiration : l’Awen celtique. Et Chrétien, comme pour indiquer son appartenance à la lignée initiatique des Fedeli d’Amore, écrit que, tandis que les uns racontaient des histoires « les autres parlaient de l’Amour, des tourments, des souffrances et des grandes joies que les disciples de son règne. A cette époque, elle était douce et bienveillante, alors que maintenant elle a très peu d’adeptes : presque tout le monde l’a abandonnée de sorte que l’Amour est grandement dégradé par elle ».

Dans son dicton selon lequel « un mort courtois vaut bien mieux qu’un paysan vivant », nous voyons chez Chrétien un parallèle avec la distinction entre adeptes et « grands » des Fedeli d’Amore.

Ivano est accueilli dans le château d’un gentilhomme père de bonne qui l’amène « à s’asseoir dans le plus beau pré du monde, clos d’un muret tout autour » : c’est l’hortus clausus, la roseraie et c’est aussi le lieu de sa première rencontre avec le féminin.

Ivano se rend ensuite dans une forêt (comme le fera Dante), où il rencontre un géant seigneur des animaux, c’est-à-dire la nature dans sa version matérielle (le Kernunnos, l’homme sauvage, le masculin paléolithique) qui le dirige vers une fontaine.

La fontaine bouillonne comme si elle était en ébullition. C’est une source thermale symbole du ventre chaud de la terre. A côté de la fontaine se trouve le plus bel arbre que la nature ait pu créer, dont le feuillage résiste à chaque saison. La pierre est une émeraude soutenue par quatre rubis et le bassin suspendu à l’arbre est en or, c’est-à-dire en lumière, et contient de l’eau.

Un Saint Chevalier est celui qui est “ordonné en premier”.

Un saint est une personne prescrite par la loi, c’est-à-dire un être humain prae-scriptum, premier ordonné, premier mis en conformité avec la loi.

Un saint est donc tout être humain en tant que prae-scriptum de la loi universelle.

Le Saint Chevalier est celui qui s’est cherché lui-même, son propre Graal (Soi, noyau pensant spirituel) en surmontant les épreuves de la Quête et a pris conscience de qui il est et de son ordre, c’est-à-dire de sa place dans la hiérarchie de l’univers.

Le Saint Chevalier peut dès lors s’atteler aux armes de la parole et de la plume pour raconter sa propre histoire, pour écrire son chemin initiatique vers la liberté sur un livre blanc, le long du chemin évolutif de la fabrication du monde ; être témoin.

Le Saint Chevalier, s’il l’est vraiment, peut exercer le devoir pour le devoir, car il a compris d’où vient l’impératif et que cet impératif a besoin d’un retour et a compris que l’impératif, c’est-à-dire l’ordre est un « allez ! vers de nouveaux buts, dépassez-vous, utilisez le cor actum, rendez, remettez-vous à l’état primitif, c’est-à-dire restez comme vous étiez : Spiritus.

© Silvano Danesi

[i] Citation in George Duby, Art et société médiévale, Laterza

[ii] George Duby, Art et société médiévale, Laterza

[iii] George Duby, Art et société médiévale, Laterza

[iv] George Duby, Art et société médiévale, Laterza

[v] Gabriella Agrati et Maria Letizia Mogini, Introduction à Ivano par Chrétien de Troyes, Mondadori

[vi] Gabriella Agrati et Maria Letizia Mogini, Introduction à Ivano par Chrétien de Troyes, Mondadori

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