De notre confrère RadioFrance
Née à Londres, au début du XVIIIe siècle, la franc-maçonnerie fera rapidement des émules dans les principaux pays d’Europe.
Il ne s’agissait pas d’une société secrète, comme il en existait déjà plusieurs à l’époque, mais d’un réseau de sociabilité regroupant des aristocrates, des artistes, des scientifiques, des artisans partageant le même but. Ils voulaient œuvrer à la construction d’un temple idéal, c’est-à-dire d’une société rationnelle, rassemblant des individus libres, égaux et éclairés. Soucieux de se tenir à distance des passions et des intérêts du monde dans lequel ils vivaient, les francs-maçons imposaient à leurs membres un devoir de réserve, en cultivant d’emblée des rituels perçus comme ésotériques pour les non initiés.
La franc-maçonnerie fut condamnée par le pape Clément XII. Ce qui déclencha une vague de persécutions dans les pays européens les plus soumis à l’autorité de Rome. En France, malgré quelques condamnations à des peines légères, les francs-maçons continuèrent à se réunir, sous la protection de personnalités de la haute noblesse, comme le duc d’Antin. Voilà pourquoi, au XVIIIe siècle, la franc-maçonnerie française fut principalement composée de catholiques. La Révolution française marqua une première étape dans l’histoire du divorce entre maçons et chrétiens. C’est à ce moment-là que les Jésuites publièrent les premiers écrits affirmant que les francs-maçons avaient activement préparé la révolution de 1789, ce qui accrédita l’idée d’un complot maçonnique.
Au XIXe siècle, un nombre croissant de francs-maçons s’engagèrent dans les mouvements révolutionnaires. En 1848, tous les membres du gouvernement provisoire, mis en place après le renversement de Louis-Philippe, étaient francs-maçons à l’exception de Lamartine et de Ledru-Rollin. En 1871, beaucoup d’entre eux s’impliquèrent aussi dans la Commune de Paris. (…)