jeu 25 avril 2024 - 16:04

Ce que vous perdez, ce que vous gagnez : la pénombre du Franc-maçon

De notre confrère italien expartibus.it – Par Chrétien de Rosemunda

En franc-maçonnerie, le chemin n’est pas un départ des origines, mais un approfondissement de leur sens. Les débuts, en effet, restent essentiels et orientent dans le temps. Ils sont rejoués, interrogeant leur sens, devenant parfois complexes et articulés, et il devient un devoir de ne rien leur enlever.

Autour des vérités que nous avons réussi à trouver en nous-mêmes, il y a une aura poétique, une douceur et un mystère, qui ne sont que la pénombre que nous avons traversée.
Lella Romano

Nous naissons tous purs. Mais ensuite, à un moment donné au cours de notre développement de l’enfance, nous apprenons des connaissances, qui nous apprennent à séparer le bien du mal. Au moment où nous nous en nourrissons, nos ombres naissent et nous commençons à nous diviser en plusieurs parties.

En tant qu’adultes, sous ce masque social que nous portons tous les jours, nous avons une face sombre et cachée : une part impulsive, blessée, triste ou isolée, que nous essayons généralement d’ignorer, la pénombre, qui peut pourtant être source de richesse émotionnelle et de vitalité.

Le reconnaître peut être un voyage long et parfois tortueux, mais cela peut garantir une vie authentique.

Chacun de nous a sa propre pénombre, cette condition intermédiaire entre la lumière et l’obscurité. Il évoque la fraîcheur tranquille d’un sous-bois, la pièce éclairée uniquement par la lumière qui filtre à travers les lamelles des volets fermés, le parc au coucher du soleil, quand on aperçoit encore les arbres et les buissons.

C’est un mot qui s’emploie tant et volontiers pour ses capacités évocatrices : il est ambigu et ne laisse jamais indifférent, il sait être accueillant et protecteur, mais aussi risqué et dépaysant. Comme un crépuscule, un interrègne se découpe dans lequel beaucoup de choses particulières peuvent se produire.

Quand j’étais très jeune, je me suis retrouvé à me poser beaucoup de questions, je ne trouvais pas les bonnes réponses ; ceux qui m’étaient donnés par le monde profane ne me satisfaisaient pas, ils me semblaient assez évidents. Une façon de me rassurer, sans succès, qu’alors, à un moment donné, tout irait « bien ».

Dans mes pérégrinations, je me suis donc retrouvé à frapper à la porte du Temple. Pour moi, franchir le seuil signifiait sortir de cette pénombre et vivre la vie avec passion. C’est à partir de là que mon côté profane a pris le côté initiatique par la main et nous nous sommes montrés en public, sans avoir peur de nous présenter au monde.

Devenir franc-maçon induit un changement, surtout si vous y participez activement. Les Frères fournissent des énergies et sont porteurs de vibrations particulières, mais une consonance doit avoir lieu pour que le maximum de potentiel s’exprime. Ces conditions peuvent être auto-induites par une présence constante et active aux travaux de la Loge.

La voie maçonnique est celle de “l’éveil”, pour que chaque Frère puisse approfondir sa connaissance de soi et réaliser ce qu’il est vraiment ; il permet de s’éloigner de l’ombre, d’avoir le courage de vivre dans la “Lumière”.

Notre devise “faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous fassent” contient une procédure visant à favoriser et à changer la conscience pour le mieux.

Il y a un changement d’état efficace – physique, mental, émotionnel – qui parvient à augmenter la conscience de ses capacités et a une influence positive, donnant de l’énergie.

Pour sortir de cette pénombre, il faut « se rectifier », c’est-à-dire travailler de manière irréprochable « à l’intérieur » et « à l’extérieur » de soi ; le « droit chemin » devient ainsi une métaphore du but lui-même. L’immortalité ramène la sagesse à la lumière.

Se détacher de la pénombre permet une descente aux enfers d’où ressortir grâce à une nouvelle conscience de soi, à travers les différents chemins qui ont été empruntés sur ce chemin au fil du temps.

Epictète a déclaré :

Ce qui trouble et agite l’homme, ce ne sont pas les choses mais ses opinions et ses fantasmes sur les choses.

Vivre dans la pénombre équivaudrait à ne nourrir que ses fantasmes et à garder ses opinions inchangées. C’est en comparaison, cependant, que nous grandissons.

Entrer dans un temple maçonnique équivaut à sortir de la pénombre. Le Temple est le symbole de l’Univers, compris comme Lumière, et en lui tout peut devenir Lumière.

À ce jour, j’aime penser que la franc-maçonnerie peut aider les gens à devenir la meilleure version d’eux-mêmes.

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