ven 19 avril 2024 - 20:04

Lieu symbolique : La Maison La Petite-Pierre, dite « Maison des Païens » ou  « Maison de l’Alchimiste »

La Petite-Pierre, dans le département du Bas-Rhin, est une commune touristique située dans le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord. Ce site se veut être une vitrine des richesses qu’offre un village

La Petite-Pierre

perché sur un éperon rocheux et classé « réserve mondiale de la biosphère » par l’Unesco. Surnommée la perle des Vosges du Nord (ou de la Vasgovie), elle est nichée sur son rocher, le village étant comme une île, dans un océan de forêt.

La Petite-Pierre est une cité fortifiée forte de son château, également appelé château de Lützelstein – objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis avril 1922 – et occupé de manière ininterrompue depuis sa construction à la fin du XIIe siècle.

« Coupé : au premier de gueules au chevron d’argent, au second d’or plain »

Mais intéressons-nous plutôt, sur le territoire communal, à un autre un monument historique classé en 1934, la maison de garde de La Petite-Pierre.

La bâtisse est située au 24, rue Principale à La Petite-Pierre, à l’arrière de la mairie du village.

La maison de garde de La Petite-Pierre est aussi appelée « Maison des Païens » ou  « Maison de l’Alchimiste ».

Nous vous invitons à découvrir une interprétation symbolique de sa façade

Alors, une « Maison de l’Alchimiste » ? Pas si sûr que cela ! En tout cas, rien ne prouve qu’un

pratiquant de l’alchimie, passant sa vie à chercher ce qu’ils appelaient la Pierre philosophale ou le Grand œuvre, c’est-à-dire un moyen d’opérer la transmutation des métaux, ait opéré dans cette maison. A priori, point d’adepte.

D’après « Le Magasin pittoresque » paru en 1833, « les savants qui se sont adonnés à l’alchimie dans le Moyen Âge avaient d’autres noms que celui d’alchimistes ; ils s’appelaient, par exemple, les enfants de l’art, les initiés, les cosmopolites, les adeptes, les rose-croix, les souffleurs, ou les philosophes hermétiques, par allusion à Hermès ou Mercure trismégiste (c’est-à-dire trois fois grand), fameux philosophe égyptien qu’on suppose avoir été conseiller d’Isis, femme d’Osiris, et avoir vécu environ 1900 ans avant Jésus-Christ ».

L’histoire de La Petite-Pierre

La Petite Pierre a toujours été une terre frontière. À l’époque romaine, elle constitue la limite entre deux tribus guerrières : les Triboques du côté de l’Alsace et les Médiomatriques du côté de la Moselle. Au Moyen Age, elle sépare la Sarre et l’Alsace. Aujourd’hui encore, elle marque la limite entre la plaine d’Alsace et le plateau lorrain.

Dès l’Antiquité, La Petite Pierre est aussi un carrefour économique et politique majeur en raison de sa situation géographique au sommet d’un col. Deux axes s’y croisent : la Route du Sel, qui permet l’approvisionnement de l’or blanc en Alsace ; et la Via Bassoniaca, une voie antique qui relie Metz à Brumath. Aux VIIIe et IXe siècles les évêques de Metz empruntaient la route du Sel pour se rendre dans les grandes abbayes de la région : celles de Marmoutier et de Neuviller, près de Saverne. C’est à l’un de ces évêques, Drogo, fils naturel de Charlemagne, que La Petite-Pierre doit son premier essor. Il aurait construit au IXe siècle sur le sommet de l’Altenbourg, le premier château de La Petite-Pierre. De par sa position stratégique sur la crête des montagnes, la ville a longtemps exercé un contrôle sur la traversée des Vosges. Ainsi, très tôt des fortifications ont vu le jour pour défendre ce lieu ô combien convoité.

C’est également à la colline de l’Altenbourg que nous trouvons l’origine du nom de La Petite-Pierre où une borne milliaire était placée. Ces bornes routières permettaient de marquer les distances sur le tracé des principales voies de circulation. Il existait deux types de pierres-bornes : les grandes pierres ou lata patra, distantes de dix lieux (ce qui fait un peu plus de 22km) et les petites pierres ou parva petra, situées à mi-chemin. Parva petra ? En français ça donne…Petite pierre !

Athanor

L’histoire de la maison de garde La Petite-Pierre, dite « Maison des Païens » ou  « Maison de l’Alchimiste »

La maison a été construite en 1534, à l’initiative du Comte palatin du Rhin – à ce titre, l’un des sept Princes-Électeurs – Louis V le Pacifique (1478-1544), à l’emplacement d’une ancienne tour de guet de l’époque romaine, ce qui lui aurait donné son nom de « Maison des Païens », largement employé aujourd’hui. Les traces des fondations romaines subsistent toujours dans la cave de l’actuelle maison.

Ce lieu aurait toujours eu une fonction d’observation, la bâtisse étant construite sur un promontoire rocheux dominant les forêts des Vosges du Nord. Ce lieu était aussi traversé par la route du sel au Moyen Âge, assurant la liaison entre les bourgs de plaine et d’Alsace bossue et qui empruntait le col de la Petite-Pierre.

Aux dires de certains, un lieu magique et sacré d’Alsace. Il a sans doute quelque chose d’enchanteur à voir et à ressentir ici pour les passionnés d’ésotérisme.

La « Maison des Païens » a été la résidence estivale de Luc Hueber, peintre français et l’un des représentants du courant Réaliste alsacien des années 1920. Elle est aujourd’hui le lieu d’accueil des collections De Laforêt de Christian et Dominique Débat, fabricants maroquiniers français.

De style Renaissance, la « Maison des Païens » tient autant de l’architecture civile que militaire et son architecture est unique en Alsace.

Séquence environnement avec le « Jardin des Païens »

L’arrière de la Mairie de La Petite-Pierre donne sur le « Jardin des Païens », petit jardin en espaliers avec une vue panoramique de la forêt, en contrebas de la Maison.

D’une superficie de 0,69 ares, le jardin suspendu – jardin d’escaliers et de terrasses – est classé Monument Historique. Perché au-dessus du vide, il est propice à contemplation. Composé de plantations de vivaces, d’aromatiques, de fleurs de prairie et d’annuelles, ce petit jardin de curé avec son buis central, portillons et rambardes de bois est un véritable jardin extraordinaire. Une balade émerveillante ponctuée de fleurs, dans le respect de Mère Nature… Un lieu convivial et familial.

Les animations :

Aux alentours du 14 juillet : fête de l’Association des Amis de la Maison des Païens/Tous le mois d’août : programmation de concerts OFF dans le cadre du FESTIVAL DE JAZZ de la PETITE PIERRE à suivre sur l’actu de www.atelier-de-la-foret.fr/Rendez-vous aux Jardins/Journées Européennes du Patrimoine.

L’Association des « Amis du Jardin » de La Petite-Pierre s’est constituée pour faire vivre le lieu et l’habiter durant la période estivale. Plusieurs artistes contemporains ont exposé dans ce cadre, dont Didier Guth, Jérémy Couvez ou encore Denis Lavoyer, artiste qui occupe le relais des Arts, ancien relais de Poste de La Petite-Pierre.

C’est aussi le lieu des scènes OFF du festival de Jazz de La Petite-Pierre, qui a vu le jour dès les années 2000. Par ailleurs, la galerie des Païens, à l’arrière du bâtiment de la mairie, est un lieu d’exposition de créations d’ateliers de métiers d’art en céramique et verre.

Informations et horaires de la maison et du jardin des Païens

Basse saison : ouvert le week-end de 10h à 12h et de 13h à 17h/Haute saison : du mardi au dimanche et les jours fériés de 10h à 12h et de 14h à 18h. Gratuit.

Sources : Petit futé, Wikipédia, https://www.france-pittoresque.com/, Wikimedia Commons, www.cirkwi.com/fr/

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Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti est directeur de la rédaction de 450.fm. Il a fait l’essentiel de sa carrière dans une grande banque ancrée dans nos territoires. Petit-fils du Compagnon de l’Union Compagnonnique des Compagnons du Tour de France des Devoirs Unis (UC) Pierre Reynal, dit « Corrézien la Fraternité », il s’est engagé depuis fort longtemps sur le sentier des sciences traditionnelles et des sociétés initiatiques. Chroniqueur littéraire, membre du bureau de l'Institut Maçonnique de France (IMF) et médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie (Musée de France), il collabore à de nombreux ouvrages liés à l’Art Royal et rédige des notes de lecture pour plusieurs revues obédientielles dont « La Chaîne d’Union » du Grand Orient de France et « Perspectives » de la Fédération française de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain ou encore « Le Compagnonnage » de l’UC. Initiateur des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, il en a été le commissaire général. En 2023, il est fait membre d'honneur des Imaginales Maçonniques & Ésotériques d'Épinal (IM&EE).

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