Collectif – Musée du Compagnonnage de Tours, 2021, 140 pages, 23 €
Avec un format (21×30 cm) supérieur à celui d’un magazine standard et même de qualité supérieure, cette livraison du Musée du Compagnonnage de Tours date du dernier trimestre 2021.
Un numéro 18 de belle facture, à en juger par les plumes qui ont collaboré à cet opus : Virginie Tostain, directrice du musée ; Nicolas Adell, Maître de conférences en notre apologie à l’université de Toulouse – Jean Jaurès ; Jean Philippon, Bordelais, la Constance reçu compagnon cuisinier des Devoirs Unis en 1988 à la cayenne de Lausanne (Suisse) ; Frédéric Thibault, compagnon tailleur de Pierre des Devoirs Unis (Union Compagnonnique), reçu en 2004 sous le nom de Provençal, la Quête du Savoir ; Christian Dumolard, diplômé en sciences politiques et en sociologie, passionné par le symbolisme en architecture profane et sacré et Bernard Brangé, passionné par l’histoire de l’art médiéval et responsable des guides ‘’Accueil-Jeunes ‘’ à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Mais aussi par un sommaire riche et attrayant :
– Dossier Alphonse Fardin :
Focus « Alphonse Fardin, Normand le Bien Aimé du Tour de France »
Alphonse Fardin, compagnon-poète
L’Ère Nouvelle du Devoir (1854-1889) : histoire d’une scission dans le Compagnonnage des cordonniers-bottiers
– Le testament de Napoléon Gaillard
– Manifeste pour les plaques compagnonniques commémoratives des flèches de Notre-Dame de Paris, de la Sainte-Chapelle et de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans au XIXe siècle
24 septembre 1911 : Inauguration du premier musée compagnonnique de Tours
3 décembre 1991 : Disparition de Roger Lecotté
– Quelques nouvelles du musée…
Dans son avant-propos, Virginie Tostain exprime combien l’équipe du musée a, avec bonheur, le plaisir de travailler depuis plus de 50 ans, main dans la main avec les compagnons de tous les Devoirs. Elle est d’ailleurs elle-même rédactrice, en partie, du dossier consacré à Alphonse Fardin
(1859-1929), Normand le Bien Aimé du Tour de France, compagnon cordonnier-bottier et membre de l’Académie normande. Le « fonds Fardin » – manuscrits, poèmes, pièces de théâtre, souvenirs du tour de France – est une précieuse donation de Martine Auroy-Nicoud faite au musée. Ce compagnon suit les pas d’Agricol Perdiguier (1805-1875), compagnon menuisier du tour de France dit Avignonnais la Vertu, écrivain et député, du poète, chansonnier et pacifiste Frédéric Escolle (1815-1902), dit Joli-Cœur de Salernes, Compagnon Étranger tailleur de pierre et de Napoléon Louis Guillaumou (1834-1905), qui fut, avant sa carrière politique, comme son père et ses trois frères, compagnon cordonnier du devoir, prenant à son tour la plume et le crayon. Il laisse une magnifique lithographie allégorique du temple compagnonnique.
En noir et blanc, elle représente un temple compagnonnique avec ses colonnes et son fronton. Sur ce dernier sont représentés les trois fondateurs légendaires du Compagnonnage, à savoir le roi Salomon, le père Soubise et Maître Jacques.
Sinon, notre attention été retenue par l’article de celui que vous connaissez déjà tous grâce à notre article « Il taille réellement sa pierre, lui ! Son nom… Frédéric THIBAULT » du 22 juillet dernier https://bit.ly/3fsxaZQ.
Ici, il nous instruit sur « Le testament de Napoléon Gaillard », cordonnier ayant participé en 1871 à la Commune. Napoléon Gaillard (1815-1900), dit aussi « Gaillard père » ou encore surnommé « Château Gaillard » en raison de sa taille imposante, a participé à l’érection d’une barricade place de la Concorde.
Sinon, près de 55 pages, tel un dossier central – « Manifeste pour les plaques compagnonniques commémoratives des flèches de Notre-Dame de Paris, de la Sainte-Chapelle et de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans au XIXe siècle » – écrit à quatre mains par deux érudits et passionnés que sont Christian Dumolard et Bernard Brangé, nous en livre tous les secrets ou presque… Après une introduction présentant les trois édifices, le premier des quatre chapitres extrait de « L’entrepreneur charpentier Auguste Bellu » – État civil, travaux, restauration de la flèche de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, puis de celle de la cathédrale Notre-Dame de Paris, des accidents de chantier à Notre-Dame de Paris et d’Auguste Bellu dans le monde. Le deuxième chapitre parle du « Gâcheur Georges ». La définition de ce métier, peu connu contrairement à celui d’architecte, est donnée par Viollet-le-Duc dans son « Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XXIe siècle au XVI e siècle, Tome 9, article « Trait », p. 197 (Paris, Éd. A.Morel, 1863) source, Gallica : « C’est ainsi que l’on désigne l’opération qui consiste à dessiner, grandeur d’exécution, sur une aire, les projections horizontales et verticales, les sections et rabattements des diverses parties d’une construction, de telle sorte que […] le gâcheur (puisse) faire tailler les pièces de bois qui constituent une œuvre de charpenterie. » Quant au troisième chapitre, il nous éclaire sur « Les symboles écrits sur les plaques » puis un dernier que « Le contexte dans lequel s’insèrent ces restaurations ».
Après l’« Éphémérides », les « Quelques nouvelles du musée… » terminent harmonieusement cette remarquable et très belle revue. En rappelant ce qui s’y est passé en 2020- 2021 – nouveaux espaces d’exposition, , l’exposition temporaire « Le Compagnon et son chef-d’œuvre », et pose la question de savoir à quand le nouvel accès est la nouvelle boutique.
Rappelons que les Fragments d’histoire du Compagnonnage sont disponibles à la boutique du musée du compagnonnage de Tours, sur la boutique en ligne du site Internet https://www.museecompagnonnage.fr/boutique/410
Mais attention, les numéros 9, 10, 14 et 15 sont épuisés. Les pages 138 et 139 se font l’écho des sommaires de la revue depuis sa première parution en 1998