À l’occasion de la disparition de Juliette Gréco (1927-2020), chanteuse et actrice, qui reste à jamais une figure emblématique de la chanson française à textes, le journal Le Monde publiait un très bel article. Extrait :
« Chanteuse et actrice, Juliette Gréco est morte le 23 septembre, à Ramatuelle (Var), à 93 ans. Elle fut la muse du Saint-Germain-des-Prés de l’après-guerre et l’interprète inoubliable de Brel, Gainsbourg, Vian, Roda-Gil, Miossec ou Biolay […]. Un temps installées rue de Seine à Paris avec leur mère, les deux enfants sont ensuite confiées à leur grand-père. « J’ai un vieux fond révolutionnaire solide, constant, confiait la chanteuse. Mon grand-père Jules était compagnon, donc sans doute franc-maçon. Il portait des bottines, et j’adorais les lui délacer le soir. Il mettait sa main sur ma tête, comme cela [elle fait le geste], légèrement. C’était un homme de bien, architecte à Bordeaux. Il pensait encore qu’un ouvrier était une personne d’importance, ce que l’on apprend dans la magnifique école du compagnonnage… J’ai toujours entendu des propos républicains dans mon enfance. Mais, à l’âge de 3 ans, j’ai assisté à une scène terrible, ahurissante : ma grand-mère a mis à la porte une domestique, et avant qu’elle quitte son service, déjà avec sa robe de voyage, sa valise, elle lui a fait laver les marches du perron, et j’ai été complètement révoltée… »
Peu de connaissance de son action et celle de sa famille durant la Seconde Guerre mondiale. Elle fut Commandeur de la Légion d’honneur (2012), Grande officière de l’ordre national du Mérite (2015) et Commandeur des Arts et des Lettres (2016).
Elle repose au cimetière du Montparnasse (division 7), auprès de son dernier époux, Gérard Jouannest, mort en 2018.
Source : Le Monde https://bit.ly/3hXOwsM