sam 14 décembre 2024 - 07:12

Le Temple-sur-Lot : Une journée sous le signe des templiers

De notre confrère sudouest.fr – Par Françoise Yrieix

Dans le cadre des Journées européennes du patrimoine, le village a axé la journée du samedi 17 septembre sur les ateliers médiévaux avec les Frères du feu sacré, des passionnés de l’histoire des Templiers qui animent souvent au château de Bonaguil. Ces frères ont séduit un public nombreux et intéressé par leur simplicité, leurs connaissances et leur prévenance. Les enfants étaient ravis de porter les habits des Templiers et d’essayer leurs armes.

Un repas médiéval était également organisé, avec deux cochons qui tournaient à la broche. Quelque 60 personnes en ont profité, avec les membres du Conseil municipal qui servaient en tenue d’époque. Les époux Demange, en tenue également, ont été particulièrement présents puisque leur bar-épicerie était transformé en taverne du village.

Le château de Bonaguil est un ancien château fort, du xiiie siècle, fortement remanié au xve siècle, qui se dresse sur la commune française de Saint-Front-sur-Lémance dans le département de Lot-et-Garonne, en région Nouvelle Aquitaine.

Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste des monuments historiques classés provisoirement et éditée en 1862. Il est également mentionné dans les listes de 1875, 1889, 1900, 1910, ainsi que dans celle du journal officiel du 18 avril 1914.

Le château de Bonaguil est situé à la charnière de l’Agenais et du Quercy, sur la commune de Saint-Front-sur-Lémance, dans le département français de Lot-et-Garonne, mais il est la propriété de la commune de Fumel.

Il est situé sur un éperon calcaire qui domine d’une trentaine de mètres le confluent de deux étroites vallées, sur un affluent de la Thèze, appelée de trois noms : le ruisseau de Caupenne2, la Petite Thèze et ruisseau de Bonaguil. Il présente la particularité de ne pas être sur une position stratégique : le château ne défend pas une ville, ni le passage d’un fleuve, ni une vallée importante ou une route commerciale.

Le château de Bonaguil, avec les transformations de Bérenger de Roquefeuil, intègre les dernières améliorations dans la construction des châteaux forts, mais la barbacane qui en protège l’entrée annonce les transformations qui vont être nécessaires pour résister à l’artillerie qui passe à la fin du xve siècle des boulets de pierre aux boulets de fonte.

Sa construction débute au xiiie siècle, avant 1271, puis il est entièrement repris à la fin du xve siècle et au début du xvie siècle par le baron Bérenger de Roquefeuil qui lui ajoute tous les perfectionnements défensifs du Moyen Âge finissant. Il intègre à partir de 1480 les derniers perfectionnements de la défense au moyen de l’artillerie tant pour utiliser celle-ci que pour s’en prémunir : imposante barbacane couvrant l’accès au château, canonnières par dizaines tant dans les six tours que dans les courtines, chambres de tir casematées (« voûtées ») à l’abri des boulets adverses et permettant des tirs bas et rasants, « moineau » casematé interdisant toute circulation au fond du grand fossé, terrasses d’artillerie étagées au pied du corps de place qui constituent autant d’enceintes successives à forcer, aménagement à des fins défensives d’une grotte naturelle située sous l’éperon rocheux.

Le Temple-sur-Lot, blason

À son achèvement vers 1510, il apparaît cependant obsolète. En effet, à cette époque du début de la Renaissance, les grandes familles nobles ainsi que le roi et ses proches commencent à construire les premiers châteaux de la Loire et, dans tout le royaume, de nombreuses forteresses médiévales de la petite et moyenne aristocratie, même si elles conservent quelques dispositifs défensifs, sont peu à peu transformées en résidences d’agrément par abattage d’une partie des tours de flanquements et des courtines afin de les ouvrir sur la lumière et la campagne.

Hormis la perte de ses charpentes pendant la Révolution française, le château de Bonaguil est aujourd’hui dans un bon état de conservation. Il n’eut jamais à subir d’attaque et fut habité jusqu’à la Révolution.

Le nom signifierait « Bonne Aiguille » ou « Bonne Eau » et désigne le site défensif : un promontoire rocheux et escarpé de calcaire urgonien, convenant parfaitement à l’établissement d’un château fort. Ce site est préféré aux éperons proches de plus grande altitude par la présence d’un point d’eau.

Le saviez-vous ?

Le château de Bonaguil ferait partie des dix lieux les plus hantés de France. Avec une figure emblématique, celle de Marguerite de Fumel, alias la Dame blanche de Bonaguil, la dernière chatelaine…

La légende de Marguerite de Fumel, la Dame blanche du château

Béranger de Roquefeuil homme cruel et redouté dans la région, prenait un malin plaisir à faire pendre les partisans de la rébellion paysanne. Sa fille, Marguerite ne pouvant plus supporter les délires tyranniques de son père, espérait partir avec son amant afin de ne plus assister à ces crimes odieux et surtout à s’enfuir de son emprise. Mais le seigneur Béranger avait d’autres plans pour sa fille : un mariage avec un vieux comte très riche, afin de renforcer les liens et les biens familiaux. Rebelle, Marguerite s’enfuit du château en larmes. L’histoire nous raconte qu’on ne vit plus jamais la jeune femme. D’autres ont raconté qu’elle ne serait jamais sortie de l’enceinte du château. Ainsi on peut voir, chaque soir de novembre, son fantôme, tout de blanc vêtue, arpenté le château en pleurant. Chaque mois de novembre, la dernière chatelaine, Marguerite de Fumel reviendrait hanter le château de Bonaguil et déambulerait en effet dans les couloirs du château…

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