ven 13 décembre 2024 - 17:12

Sociétés secrètes (à but terroriste) en Europe

Comme chaque semaine, nous vous proposons un tour d’horizon des sociétés secrètes. Cette semaine, nous braquons nos projecteurs vers un groupe de sociétés peu fréquentables et certainement peu spirituel dans tous les sens du terme. Nous les connaissons toutes car elles font parler d’elles dans la rubrique des faits divers de l’actualité. Elles sont toutes orientées vers la violence et le pouvoir par la force.

1° Euskadi ta Askatasuna

Euskadi Ta Askatasuna, plus connu sous son acronyme ETA (pour « Pays basque et liberté » en basque), est une organisation basque indépendantiste d’inspiration marxiste-léniniste active du 31 juillet 1959 au 2 mai 2018 (officiellement). Plusieurs organisations ont porté ce nom depuis la création de la première ETA en raison de plusieurs scissions.

Fondée en 1959, l’organisation a évolué d’un groupe résistant au régime franquiste vers une organisation terroriste.

Devise : Bietan jarrai « Continuer dans les deux voies »

À partir de 1968, selon les chiffres officiels et les communiqués d’ETA, ETA a tué 829 personnes, fait des centaines de mutilés, commis des dizaines d’enlèvements et de nombreuses extorsions de fonds.

ETA est une partie du mouvement nationaliste basque dénonçant la répression et les crimes imputés au régime franquiste. Selon la fondation Euskal Memoria, depuis 1960, 4949 personnes ont été tuées, 22 417 personnes ont été incarcérées dont 4 774 ont porté plainte pour avoir été torturées. Néanmoins, l’avènement de la démocratie en Espagne en 1977 ne fera pas baisser le nombre des attentats. Au contraire, le bilan de ceux-ci, les séquestrations d’entrepreneurs et de personnalités publiques augmenteront fortement les années suivantes.

Le groupe est proscrit comme organisation criminelle par les autorités espagnoles. Il est placé sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada, des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni et l’était jusqu’en 2009 sur celle de l’Union européenne mais n’apparaît plus en 2010. En avril 2018, encore 281 prisonniers sont incarcérés dans des prisons en Espagne (228), en France (52) et au Portugal (1). Parmi eux, seulement 3 sont incarcérés au Pays basque.

Carte : Territoire revendiqué par les indépendantistes basques (Crédit le-cartographe.net)

La plupart des revendications d’ETA portent sur l’indépendance du Pays basque ou Euskal Herria et ce, dans un courant marxiste-léniniste. La devise d’ETA est « Bietan jarrai » et signifie « continuer dans les deux voies ». Elle se rapporte aux deux figures du symbole, un serpent (représentant la sagesse, et par extension la politique) enroulé autour d’une hache (représentant la force, et par extension la lutte armée).

Le 5 septembre 2010, l’ETA annonce un cessez-le-feu dans une vidéo remise à la chaine d’information anglaise BBC. Le 10 janvier 2011, ETA annonce un cessez-le-feu « permanent, général et vérifiable », ce qui correspond à l’appel dit « déclaration de Bruxelles », signée par différentes organisations internationales, et à l’« accord de Guernica », signé par les principales forces de la gauche abertzale, qui appelaient ETA à franchir ce pas. Dans ce communiqué, l’organisation se donne pour objectif d’obtenir la « fin de la confrontation armée » au Pays basque. Le 20 octobre 2011, l’organisation indépendantiste basque annonce « la fin définitive de son action armée ». Le 16 avril 2018, l’organisation écrit une lettre annonçant sa dissolution, et sa publication dans la presse internet espagnole le 2 mai 2018 signale la dissolution du groupe.

2° Action directe

Action directe (AD) est le nom d’un groupe terroriste communiste, issu de la lutte anti-franquiste et du mouvement autonome.

Son existence se place dans le contexte de ce que l’on a appelé les « années de plomb », qui ont vu apparaître des mouvements tels que la Fraction armée rouge en Allemagne ou les Brigades rouges en Italie. Il emprunte son nom à la théorie anarchiste de l’« action directe ».

Ses membres ont revendiqué plus de 80 attentats ou assassinats sur le territoire français entre 1979 et 1987. Action directe est interdit pour apologie de la lutte armée par un décret du 24 août 1982 portant dissolution du groupement par l’effet de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées. L’organisation est, depuis, officiellement considérée comme terroriste par les autorités françaises. Les derniers militants de l’organisation ont été arrêtés en 1987, puis jugés et condamnés par une formation spéciale de la cour d’assises de Paris sous les chefs d’inculpation d’assassinat de l’industriel Georges Besse, de celui de l’ingénieur général de l’armement René Audran, de tentatives d’assassinat sur le contrôleur général des armées Henri Blandin et du vice-président du Conseil national du patronat français (CNPF) Guy Brana, et des attentats contre les locaux d’Interpol et ceux de l’Union de l’Europe occidentale.

Selon le criminologue Jean-François Gayraud, l’organisation compta environ 200 sympathisants et militants sur huit ans d’existence. Au plan international, Action directe mène notamment des actions avec les Cellules communistes combattantes (Belgique), la Fraction armée rouge (Allemagne), divers groupes armés italiens (Brigades rouges, communistes organisés pour la libération prolétarienne, Prima Linea), les Fractions armées révolutionnaires libanaises et des groupes marxistes turcs.

3° Fraction armée rouge

La Fraction armée rouge ou FAR (allemand : Rote Armee Fraktion ; également connue sous le sigle RAF) est une organisation terroriste allemande d’extrême gauche, ou, selon sa propre phraséologie, une organisation de guérilla urbaine qui a opéré en Allemagne de l’Ouest de 1968 à 1998, contribuant au climat de paranoïa et de renforcement sécuritaire de ce que l’on a alors appelé l’« Automne allemand » (de) et plus généralement en Europe occidentale les « années de plomb ».

Elle est souvent surnommée bande à Baader ou groupe Baader-Meinhof, ou encore « groupe Baader-Mahler-Meinhof », d’après les noms de ses dirigeants les plus connus.

4° Front de libération de la Bretagne

Le Front de libération de la Bretagne (FLB) est une organisation terroriste indépendantiste bretonne active de 1966 jusqu’à l’amnistie de 1981. Elle est surtout connue pour l’attentat du château de Versailles (juin 1978). Deux branches armées se disputeront l’appellation FLB, l’Armée républicaine bretonne ou ARB, dès 1968, et l’Armée révolutionnaire bretonne, à partir de 1971. De cette date à 1974, les deux ARB revendiquaient leurs attentats.

Le sigle F.L.B. (Front de libération de la Bretagne) a été remarqué pour la première fois à Pontivy, où des inscriptions avaient été tracées sur la chaussée, dans la nuit du 25 au 26 septembre 19634. En 1966, un communiqué du mouvement clandestin est publié dans le journal fédéraliste L’Avenir de la Bretagne de Yann Fouéré, en adoptant un ton et un style proches de ceux des déclarations irlandaises. « Nous reprenons le combat progressiste et révolutionnaire que chaque génération de Bretons a entrepris pour la liberté de la Bretagne et pour le droit des Bretons à rejeter le statut colonial afin de se gouverner lui-même. » Après une action manquée en juin 1966 contre la perception de Saint-Brieuc et revendiquée FLB, un FLB-ARB prend réellement forme dès l’année suivante et se fait remarquer par une série d’attentats (environ 30) en Bretagne contre des symboles de l’État français (édifices publics, préfectures, casernes de gendarmerie, bureaux de perception…).

Le mouvement breton n’appartenait à aucun parti politique précis, ses militants allant de l’extrême droite à l’extrême gauche, souhaitaient tous une Bretagne libre de ses divergences politiques, revendiquant :

la fin de la « colonisation forcée » de la Bretagne par la France (ruine de l’économie bretonne à compter du xviiie siècle) ;
le strict respect des traités de 1532 liant la Bretagne à la France (Lettre de Vannes, Édit d’Union, Édit du Plessis-Macé). « Lesquels traités sont bafoués depuis la Révolution de 1789 » et la fameuse nuit au cours de laquelle fut votée par les députés du tiers état l’abolition de tous les privilèges.
De nombreux attentats à la bombe sont perpétrés contre des préfectures, des perceptions, des monuments et locaux administratifs, des casernes, des gendarmeries, tout ce qui peut représenter l’« État français » en Bretagne.

Le FLB « historique » a disparu de la circulation depuis le procès du 3 au 10 octobre 1972 pour renaître de ses cendres quelques années plus tard. L’ensemble de l’Emsav (mouvement breton), à l’exception notable de l’Union démocratique bretonne (UDB), refuse de condamner le FLB.

5° Armée républicaine irlandaise

L’Armée républicaine irlandaise (en anglais : Irish Republican Army, IRA ; en irlandais : Óglaigh na hÉireann) est le nom porté, depuis le début du xxe siècle, par plusieurs organisations paramilitaires considérées comme terroristes par l’Irlande et le Royaume-Uni luttant par les armes contre la présence britannique en Irlande. Les différents groupes se réfèrent à eux comme Óglaigh na hÉireann (« volontaires d’Irlande »).

Photocopie de l’image reproduite, prise pendant la guerre d’indépendance de l’Irlande.

L’Irish Republican Army appelée aussi Old IRA, issue de l’union en 1916 entre l’Irish Citizen Army (proche du Parti travailliste irlandais) et les Irish Volunteers (alors généralement proches de l’IRB), est active entre janvier 1919 et décembre 1921, pendant la guerre d’indépendance irlandaise. Si ceux qui ont accepté le traité anglo-irlandais forment les Forces de Défense irlandaises, une partie de l’organisation, refusant cet accord, se constitue en une nouvelle Irish Republican Army, illégale.

L’Irish Republican Army anti-traité apparaît entre avril et juin 1922 du fait du refus du traité anglo-irlandais par une partie de l’Old IRA. Elle participe ainsi à la guerre civile irlandaise de juin 1922 à mars 1923. Elle maintient son activité dans les deux Irlandes (État libre d’Irlande, indépendant, et Irlande du Nord, britannique), mais concentre son action sur les intérêts britanniques, surtout en Irlande du Nord. En 1969 l’organisation se divise, donnant naissance à l’Official Irish Republican Army et à la Provisional Irish Republican Army, minoritaire, moins socialiste et plus activiste.

L’Official Irish Republican Army, proche de l’Official Sinn Féin, plus socialiste et moins nationaliste que la Provisional Irish Republican Army, mène des campagnes d’attentats principalement entre 1969 et 1972 durant le conflit nord-irlandais, avant de décréter un cessez-le-feu.

La Provisional Irish Republican Army, minoritaire après la scission de 1969 (d’où son nom de provisional, « provisoire ») devient rapidement grâce à son militantisme la principale organisation armée républicaine du conflit nord-irlandais. Le terme de provisional est d’ailleurs abandonné vers la fin des années 1970. Elle fut active de 1969 à 1997 (date du cessez-le-feu définitif), puis déposa définitivement les armes en 2005. Refusant le processus de paix, deux organisations scissionnèrent d’avec la PIRA : la Real Irish Republican Army et la Continuity Irish Republican Army.

La Continuity Irish Republican Army est issue d’une scission d’avec la Provisional Irish Republican Army dès 1986. Opposée à l’accord du Vendredi saint de 1997, elle continue son action armée jusqu’à aujourd’hui.
La Real Irish Republican Army est une scission opposée au processus de paix de la Provisional Irish Republican Army, apparue en 1997 et encore active aujourd’hui.
L’Irish Republican Liberation Army naît en 2006 d’une scission de la Continuity Irish Republican Army.

1 COMMENTAIRE

  1. Au ministère de la guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, on pourrait penser que l’apogée de l’histoire humaine serais l’époque des chasseurs cueilleurs 3 heures de travail par jour, depuis la seule façon que l’homme a trouvé pour évoluer et le conditionnement, il est grandement temps de ce remettre en question, que serait la suite logique de notre évolution ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Guillaume Schumacher
Guillaume Schumacher
Guillaume SCHUMACHER a été initié au GODF à l’Orient d’Épinal. Il participe également, quand il le peut, aux Imaginales Maçonnique & Ésotériques d'Épinal organisées aussi par son atelier. Avant d'être spéculatif, il était opératif. Aujourd'hui, il sert la nation dans le monde civil. Passionné de sport et de lecture ésotérique, il se veut humaniste avec un esprit libre et un esprit laïc.

Articles en relation avec ce sujet

Titre du document

Abonnez-vous à la Newsletter

DERNIERS ARTICLES