De notre confrère Les Infos du Pays Gallo
« Il va faire très chaud au cours de ces prochains jours. Des températures excessives qui incitent à la prudence vis -à -vis d’un soleil de plomb. Un phénomène qui intervient alors que nous sommes en pleine période touristique…
Mais le Morbihan a plus d’un tour dans son sac et surtout un éventail infini de possibilités de sorties-détente capables de faire face à toutes les situations. Il n’y a pas que la plage dans notre département… Ainsi, le week-end prochain qui pourrait être le point culminant des températures prenez donc le temps de visiter l’église du Temple à Carentoir dont les murs épais protègent des excès du soleil. Depuis ce samedi Quittery Desgrées du Loû, une jeune étudiante en histoire à l’UCO* a repris le poste de guide qu’elle occupait déjà l’an dernier.
L’église du temple de Carentoir est un site emblématique des Templiers, cet ordre militaire et religieux qui a occupé une place prépondérante dans l’organisation de la France du 12è siècle. Elle était l’une des plus importantes Commanderies des Templiers en Bretagne par sa situation stratégique. Les Templiers avaient pour mission de protéger les pèlerins qui se rendaient en Terre sainte et les lieux saints dont le Saint-Sépulcre à Jérusalem. Ils eurent aussi pour mission d’être les gardiens du trésor royal, peut-être à l’origine du grand mystère qui les entourent…
L’arrestation massive des Templiers le vendredi 13 octobre 1307 marqua la fin de l’ordre, mais aussi l’émergence de légendes qui subsistent toujours dont celle de l’introuvable trésor des templiers qui subsistent toujours aujourd’hui. D’ailleurs Quittery Desgrées du Loû confirme recevoir régulièrement parmi ses visiteurs des passionnés qui n’hésitent pas à parcourir des centaines de kilomètres pour découvrir les différents sites témoins de cette histoire. « Moi, je leur dis que le trésor des Templiers se trouve bien ici… », sourit la jeune fille. En fait, l’église du Temple de Carentoir recèle deux vrais trésors, son retable qui a été restauré et un gisant qui est l’un des 4 derniers connus en France. Daté du XIIIè siècle, il pourrait être celui d’un templier.
On peut aussi découvrir l’organisation de ce lieu de culte qui était à l’origine séparé en deux parties, la chapelle réservée aux Templiers et la nef qui faisait office d’église pour les paroissiens locaux. L’église Saint-Jean Baptise recèle de nombreux autres symboles rares témoins de la présence des templiers.
Et cette année, vous pouvez y découvrir une exposition très riche prêtée par la ville de Troyes (Aube) un des hauts-lieux français de l’Ordre des Templiers.
Pratique : Cette église est fermée toute l’année, sauf pendant l’été. Une occasion unique de la découvrir. Elle est ouverte uniquement le samedi et le dimanche, de 14 à 18 heures et la visite est gratuite.
Attention : Beaucoup de visiteurs confondent cette église avec celle de Carentoir. Celle-ci se trouve dans le hameau du Temple, quelques kilomètres plus loin »
Ploërmel et Questembert sont des communes situées dans le département du Morbihan, en région Bretagne.
En savoir + sur l’église Saint-Jean-Baptiste du Temple de Carentoir (Bretagne, Morbihan).
La paroisse de Karantoe est mentionnée en 1182, dans la charte apocryphe de Conan IV confirmant les donations en faveur des Templiers en Bretagne. Dès la fin du XIVe siècle, l’ancien établissement templier de Carentoir est le chef-lieu d’une commanderie hospitalière, car en 1391, on trouve un certain frère Guillaume Gasteau en tant que maître et commandeur de l’abbaye et maisons de l’hôpital de Carentoir appelé temple de la couefferie de mallanzac.
En 1443, frère Jean de La Roussière signe une quittance en qualité de commandeur du temple de Karentoer, c’est la plus ancienne maison connue du Temple de Carentoir. En 1520, frère Jan Briolus est Commandeur de l’hôpital du temple de Carentoir et de ses appartenances qui consistent tant en maisons, jardins, vignes, bois et futaies, prés, viviers, grains. Un demi-siècle plus tard, frère Jean Pelletier fait un aveu en 1574 et précise qu’au Temple de Carentoir il y a maisons et manoirs de la commanderie avec ses églises, cimetières et maisons presbyterales contenant tant en courts et jardins, vignes, prés, pâturages, terres labourables formant environ six journaux.
La justice patibulaire est assise sur les landes du temple proche du moulin à vent de la commanderie. Dans un aveu de 1643, le commandeur Gilles du Buisson déplore la destruction du manoir commandal pendant la Ligue : au derrière de ladite église en amont sont les vieilles maïsières ou autrefois étaient le logis et manoir du commandeur qui a été démoli par l’injure de la guerre civile; une grange qui est pour serrer les gerbes de la “dixme”. Mis à part la destruction du manoir commandal, le bourg du Temple conserve sa physionomie jusqu’à la Révolution Française.
En 1744, le commandeur Jacques-René Frin des Touches rénove entièrement le chœur de l’église du Temple et fait construire un imposant retable, puis, le 9 Juillet 1752, la voûte qui sépare la nef du chœur est restaurée aux frais des paroissiens. Sur le cadastre napoléonien de 1825, on distingue aisément un porche en saillie du pignon occidental, mais en 1900, il fut démoli.
Enfin, les dernières traces romanes de l’église du Temple disparaissent pendant la campagne de travaux de l’architecte ordinaire des Monuments Historiques du Morbihan, René Guillaume : destruction des fenêtres romanes de la nef remplacées par de grandes baies en plein-cintre, suppression des hauts contreforts et suppression du mur de refend et de la voûte en berceau qui séparaient la nef du chœur.
Siècles de la campagne principale de construction : 13e siècle ; 16e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle ; 20e siècle – Siècle de campagne secondaire de construction : 12e siècle
Source : Ministère de la culture ; POP : la plateforme ouverte du patrimoine
*L’Université catholique de l’Ouest (UCO), Angers. En chiffres : 12 500 étudiants, plus de 100 formations universitaires dans ses 8 campus.