jeu 21 novembre 2024 - 17:11

Nouveau : Jacques Fontaine propose une méthode introspective pour atteindre le « Connais-toi Toi-même ». Il nous livre sa méthode et ses outils

Les autres, ton miroir ? : La connaissance de soi ? Un des maîtres-mots de la sagesse. Et ce depuis des siècles. Mais pourquoi ce refrain ? Comment, en effet, être, sinon, heureux, du moins se sentir à l’aise dans une société qui dicte nos comportements ? En dépit de nos affirmations sur la croyance datées sur cette Liberté de l’humanimal qui le distinguerait des autres animaux. Mais l’introspection, l’outil du « Connais-toi toi-même « est, pour ce motif, indispensable pour mieux vivre sa vie. Alors déboulent les questions du « comment » ? Seul(e) ? Pas facile à cause des tours tordus de nos inconscients individuel et collectif. Alors, avec un(e) autre ? Oui, avec les professionnels des sciences humaines, de la psychanalyse aux thérapies cognitivo-comportementales.

            Mais le moyen le plus sûr reste encore et toujours les relations avec les autres : ne sont-ils pas, avec leurs sourires, leurs jugements, leur mépris, leur amour… des miroirs de ce que nous envoyons comme messages ? Et ces messages nous aident enfin à mieux comprendre qui nous sommes, du moins aux yeux des autres. Ce qui est un tenon et une mortaise, indépassables d’une partie de notre bonheur de vie. Alors, vite, écoutons ce que vivent, la famille, les voisins, les amis(es)… dans l’image que nous tissons sans cesse devant et avec eux(elles) de nous-mêmes. Conséquence évidente : la connaissance de soi ? Oui, de deux manières : la classique introspection ET le regard des autres, bien renouvelé aujourd’hui.

            C’est aujourd’hui un passage obligé, assènent les chercheurs : je suis la somme de ce que je crois que je suis et de ce que les autres ressentent de moi. Il faut donc impérativement les deux. Le monde du travail a vite senti, depuis quelques décennies, la force éclairante portée par le regard des autres sur nos attitudes, nos compétences. Et alors chacun(e), qui a choisi de connaître ce que les autres ressentent de lui, est en mesure d’apporter de-ci de-là des ajustements à ses comportements, ou de les refuser s’il n’est pas d’accord. L’outil est nommé « référentiel de compétences » mais, en initié(es), nous le nommerons « miroir maçonnique »

            Dans notre belle Franc -Maçonnerie, on nous serine sans cesse les vertus de la connaissance de soi ; mais pas par la seule introspection. Les Maçons avaient déjà, tout deviné ; c’est par la vision des autres, leur exemple, que nous connaîtrons mieux l’initié(e) que nous sommes. Rappelle-toi ce moment fort de l’initiation. Le postulant(e) est retourné(e) vers la porte ; on lui enlève le bandeau et il se voit dans le miroir qu’on lui tend. Et on entend : « Quel est votre plus grand ennemi ? » Silence. Alors le miroir glisse vers le bas et apparaît la tête radieuse d’un Frère, d’une Sœur. Comme pour lui faire comprendre : « A travers moi et mon accueil si souriant et affectueux, tu es celui, celle que tu es à nos yeux, en tant que Maçon ». 

Car notre qualité de Maçon n’est pas, ou rarement, celle que nous imaginons, à travers nos croyances et nos discours et l’image que nous avons de nous-même, cette pierre de touche maudite de l’introspection.

Ainsi les autres membres de la Loge sont-ils plus aptes que nous-mêmes pour porter un regard sur nos comportements et compétences réels, concrets dont nous témoignons dans nos relations, où que ce soit, parvis, tenues et planches, autres échanges maçonniques.

            Ainsi le « miroir maçonnique » est-il la psychagogie, pédagogie de l’initiation selon Platon, d’ancrage nouvelle et désormais essentielle, dans la progression maçonnique. Partons donc et regardons-nous, à présent, dans le miroir qui nous est tendu et dans celui du regard de l’autre. A renouveler, pourquoi pas, à chaque passage au moins. L’enjeu maçonnique n’est-il pas de taille ? Se connaître soi-même, grâce au regard des autres ? Pour être toujours plus capable de devenir un acteur d’une « spiritualité pour agir ». Le miroir maçonnique deviendra sans doute un outil fondamental de la psychagogie de notre cheminement maçonnique. Alors n’hésitions plus un seul instant : sans vergogne, adaptons-le à notre projet initiatique.

MODE D’EMPLOI DU MIROIR MAÇONNIQUE

6 acteurs mènent un miroir : L’Élu(e), les 5 répondants, mais 6,7 sont possibles, et l’organisateur.

Voici le déroulement des tâches.

  1. Le Vénérable annonce : « Qui aujourd’hui, désire-t-il-elle être l’Élu(e) ? Celui(celle) qui bénéficiera des perceptions des 5 répondants ? Choix.
  2. Qui désire-t-il-elle devenir répondant pour ce-te Élu(e) ? Le répondant aura un relevé à remplir sur les perceptions qu’il a des compétences maçonniques de l’Élu(e). Cinq personnes acceptent.
  3. Qui accepte d’être l’organisateur (à peu près deux à trois heures de travail de calcul des moyennes) ? Choix.
  4. Une tenue plus tard, l’organisateur remet à chaque répondant et à l’Élu(e) un « Relevé des compétences et des attitudes, telles qu’il les perçoit, de l’Élu(e). » Â lui remettre, sauf l’Élu(e) qui garde son relevé, à la tenue suivante. Chacun(e) remplit les cotations des compétences et fait leur moyenne pour obtenir les niveaux des attitudes.
  5. Voici les cotations : 0 : jamais – 1 : parfois – 2 : souvent – 3 toujours. Les répondants et l’Élu(e), ont, pour les aider, la liste des 73 comportements qui définissent les 8 attitudes.
  6. L’organisateur remplit le « Relevé des moyennes des 27 compétences », cotées par les 5 répondants de AA à CC. Ainsi l’anonymat sera préservé.
  7. L’organisateur fait maintenant, pour calculer chaque attitude, la moyenne des attitudes calculées par chaque répondant sur son relevé. Discipliné pour les compétences de A à F. Libre, de G à I. Fraternel, de J à M. Humble, de N à P. Volontaire, de Q à U. Discret/secret, V et W. Missionnaire de X à Z. Tolérant, de AA à CC.
  8. L’organisateur remet à l’Élu(e) le relevé final : 27 compétences et 8 attitudes. L’Élu(e) compare avec ses propres perceptions. A lui et à elle, de faire les comparaisons, fructueuses, pour mieux se connaître.
  9. La Chambre du Milieu peut décider de travailler sur ces résultats croisés de la manière qui lui semble opportune et enrichissante pour tous, toutes. Mais avec, bien entendu, l’accord de l’Élu(e)

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Jacques Fontaine
Jacques Fontaine
Jacques Fontaine est né au Grand Orient de France en 1969.Il se consacre à diffuser, par ses conférences, par un séminaire, l’Atelier des Trois Maillets et par une trentaine d’ouvrages, une Franc-maçonnerie de style français qui devient de plus en plus, chaque jour, « une spiritualité pour agir ». Il s’appuie sur les récentes découvertes en psychologie pour caractériser la voie maçonnique et pour proposer les moyens concrets de sa mise en œuvre. Son message : "Salut à toi ! Tu pourrais bien prendre du plaisir à lire ces Cahiers maçonniques. Et aussi connaître quelques surprises. Notre quête, notre engagement seraient donc un voyage ? Et nous, qui portons le sac à dos, des bagagistes ? Mais il faut des bagagistes pour porter le trésor. Quel est-il ? Ici, je t’engage à aller plus loin, vers cette fabuleuse richesse. J’ai cette audace et cette admiration car je suis un ancien maintenant. Je me présente : c’est en 1969 que je fus initié dans la loge La Bonne Foi, à Saint Germain en Laye, au Rite Français. Je travaille aussi au Rite Opératif de Salomon. J’ai beaucoup voyagé et peu à peu me suis forgé une conviction : nous, Maçons latins, sommes en train d’accoucher d’une Voie maçonnique superbe : une spiritualité pour agir. Annoncée dès le début du XXème siècle. Elle est en train de se déployer et nous en sommes les acteurs plus ou moins conscients mais riches de loyauté.

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