Au commencement était la Chevalerie…
Le dictionnaire la définit comme une « institution militaro-religieuse propre à la noblesse féodale. Les règles de la chevalerie étaient la bravoure, la courtoisie, la loyauté, la protection des faibles ». D’où l’adjectif « chevaleresque ».
Dans les faits, nous sommes d’évidence renvoyés aux Croisades. Certes, celles-ci sont le résultat des conflits précédents qui ont enflammé le bassin méditerranéen et ont été provisoirement interrompus à Poitiers en 731 par Charles Martel. Mais ces expéditions du Moyen-Âge qui ont suivi sont reconnues par tous les historiens, tel un « désastre « politico-ecclésial ». Et nombreux s’accordent à dire que l’attentat du 11 septembre 2001 contre les « Twin towers » de New York a ouvert un prolongement auxdites Croisades, avec un nouveau type de guerre : le terrorisme. Celui-ci ne cesse de s’amplifier sur la planète depuis cette date et les drames des 7, 8 et 9 janvier 2015 à Paris, s’inscrivent malheureusement dans cette succession macabre ! Nous pouvons craindre d’autres épisodes dramatiques, à cause de la folie criminelle de l’Homme, emporté par le cycle des revanches interminables.
Les mythes, précieux « récits-miroirs », jalonnent le temps de leurs reflets, pour nous rappeler l’histoire du monde. Si l’effondrement des tours new-yorkaises nous rappelle celui de la Tour de Babel, les trois assassins des récentes et tragiques journées, remémorent étrangement aux francs-maçons que nous sommes, les trois mauvais compagnons et leur représentation meurtrière : ignorance, fanatisme, ambition démesurée !! Sensibilisés comme tous les citoyens, nous pouvons dire aujourd’hui, dans un juste élan compassionnel :
JE SUIS HIRAM !
Le temple maçonnique, sans couverture, est la métaphore même de l’Homme inachevé, dont le cerveau ne comporte pas encore de « centre de l’amour » ! Souhaitons que l’évolution l’en gratifie ! Le mythe se différencie de la légende par une fin ouverte, laquelle permet à la légende d’Hiram de devenir le mythe d’Hiram, et au Rite Ecossais Ancien et Accepté de se déployer. Dans sa progressivité, il débouche sur l’épopée templière, en passant symboliquement de la chevalerie de l’épée à celle de l’esprit. Aux règles chevaleresques toujours d’actualité, ne convient-il pas que nous y ajoutions une valeur en perdition, à reconquérir et à répandre : LA RESPONSABILITÉ ?! Parce que chacun est responsable de chacun, il est impératif d’interrompre le cycle mortifère précité par tous les dialogues possibles.
L’homo sapiens est encore dans l’enfance de l’esprit : il lui reste à GRANDIR dans sa tête. Cette croissance, passe par la CULTURE, synonyme de civilisation. En termes de croyance, je dois respecter le ciel sacré de mon semblable comme il doit respecter le mien. Sur terre, « le geste qui relie », commence avec ma main serrant celle de l’autre. Symbole même de notre chaîne d’union à l’opposé de toute pratique dévoyée.
« La superstition n’est que la caricature du vrai sentiment religieux », dit André Gide.
Gil GARIBAL