Il n’y a pas de recettes pour être heureux, sinon qui sait, faire un meilleur constat de notre condition humaine et agir en conséquence. Ce regard sur notre vie nous indique tout naturellement qu’il y a les choses sur lesquelles nous avons une possibilité d’action et celles qui ne sont pas de notre ressort. Nous consommons souvent beaucoup d’énergie, en pure perte, sur ces dernières !
Par ailleurs, la nature même nous conseille de vivre “ici et maintenant”, chaque moment, avec ses joies et ses peines. Il n’y a pas d’action possible sur “ailleurs et autrefois”, c’est à dire sur le passé, qui est un film tourné, terminé, archivé, en boîte. Quant au futur, “là-bas et demain”, c’est l’inconnu. Il ne sert à rien de s’angoisser sur l’inconnu, c’est encore de l’énergie gâchée, comme chauffer un appartement, la fenêtre ouverte ! Il s’agit simplement de transformer cet inexistant, en idée puis en projet constructif. Il faut toujours avoir un rêve d’avance !
Dès lors, d’où viennent nos peurs, nos craintes rétroactives du passé (ai-je bien fait ce que j’aurais dû faire pour moi, pour untel, etc. ?) notre anxiété pour aujourd’hui (est-ce que je fais bien ce que je dois faire ?) et notre appréhension de demain (que vais-je faire et devenir ?) Ce questionnement, c’est tout simplement un “doute négatif” résultat de 2000 ans de culpabilité gréco-judéo-chrétienne, que l’on soit croyant ou athée (c’est bien souvent la même carte à jouer, mais retournée !), né de notre civilisation de la culpabilité, qui a inventé un Dieu à l’inverse des hommes…paré de toutes les qualités. C’est à dire doté d’une perfection que nous ne pourrons jamais atteindre, et qui donc, nous infériorise et conditionne en “état de faute” permanent ! La culpabilité, toujours !
Comment s’en défaire ? Il s’agit de « changer de plan » et de se mettre en situation de “doute positif”‘. Cette auto interrogation (qu’est-ce qui est à mon « niveau », au sens propre et figuré de l’outil ? qu’est-ce qui ne l’est pas ?) est à même de nous conduire à la pratique d’un « vie bonne », sans peur et sans reproche. Pourquoi y aurait-il quelque honte (un sentiment parfois culturel !) à vivre dans le confort matériel que l’on acquiert ou acquis tout au long d’une existence de travail ?! Si possible, avoir chaud dans sa maison, manger à sa faim, être bien dans une enveloppe charnelle satisfaite – et dans une tête sereine – permet sur le pas de sa porte, de mieux réfléchir, de mieux voir le monde et d’aller vers les autres avec lucidité et sans égoïsme.
Bref, occuper un corps sain et bénéficiant du “silence de ses organes” (l’une des définitions de la santé) offre le moyen de “penser mieux” pour exister, mieux que vivre. La “spiritualité physique” (culture du bien-être) a autant de valeur qu’une spiritualité religieuse (observance théologique) ou une spiritualité laïque (réflexion sans Dieu). Les trois peuvent cohabiter – selon les options de chacun – quand elles sont profitables à l’Homme.
Dépasser son ego pour rejoindre ses égaux ! Voyager léger (porter une valise avec le nécessaire, mais pas la malle universelle !), prendre le temps des choses et faire chaque chose en son temps, s’aimer et aimer l’autre comme un autre moi, à sa mesure, avec lucidité, c’est peut-être cela, le bonheur… Cette petite fleur de « bon sens » et qui donne du sens à notre vie, qu’il faut cueillir chaque jour au lever, comme au premier matin du monde…