Revenons sur le trident, un des symboles de cet État d’Europe orientale, le deuxième d’Europe par sa superficie et le premier entièrement européen qu’est l’Ukraine.
Le trident : quelques définitions :
- Fourche à trois pointes parallèles et barbelées servant à harponner les poissons ;
- En mythologie : Attribut symbolique de Neptune, dieu des mers et des eaux et plus généralement, attribut des divinités aquatiques ;
- En archéologie : Arme de guerre offensive dont le fer est divisé en trois pointes renforcées à leur extrémité de lames tranchantes.
Le trident est une arme d’hast de l’Antiquité gréco-romaine ainsi que l’attribut de Poséidon ou Neptune, en latin Neptūnus, qui, dans la mythologie romaine, est le dieu des eaux vives et des sources, mais aussi le protecteur des pêcheurs, des bateliers et des chevaux d’après le poète Virgile
(c. 70 av. J.-C.-19 av. J.-C.).
La symbolique du trident
C’est un objet symbolique associé aux légendes des eaux. Poséidon (dieu des Mers de la mythologie grecque) possède un trident, fabriqué par les Cyclopes et symbole de sa domination des mers, tout comme Britannia dans les allégories symbolisant la maîtrise britannique des mers.
C’est aussi un objet symbolique dans l’hindouisme. Le trident (trishula) y est un des attributs du dieu Shiva et concentre dans chacune des pointes la création, la permanence et la destruction.
Le trident est associé aussi au diable, Lucifer, Satan, etc. On peut le voir représenté avec un costume rouge, des cornes et la queue en forme de trident.
Le trident en héraldique
D’après l’« Alphabet et figures de tous les termes du blason » ( Paris, 1899) de L.-A. Duhoux d’Argicourt, le trident se définit comme une sorte de sceptre à trois dents, assez usité dans les armes anglaises, soit comme meuble de l’écu, soit comme ornement extérieur des armoiries.
Dans le « Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France » (Paris, 1816) de Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842), le trident est meuble de l’écu représentant une fourche à trois dents ou pointes. Il paraît en pal, les pointes en haut. Le trident étant l’attribut de la souveraineté des mers, peut avoir été pris par quelques familles en mémoire de succès maritimes importants, ou de ce que quelques-uns de leurs ancêtres ont fait fleurir le commerce et respecter le pavillon de leur nation dans les deux mondes.
Le trident dans les armoiries de l’Ukraine
Le blason de l’Ukraine est formé par un champ unique, d’azur, dans lequel apparaît une composition préhéraldique liée à la dynastie des Riourikides en place au Xe siècle et d’autres éléments héraldiques remontant au xXVe siècle. Cette composition est nommée trident (ou Tryzub / trizoub : Тризу en ukrainien).
C’est l’un des plus vieux symboles existants car il remonte au XIIe siècle. Selon la plupart des historiens, la signification du trident ukrainien semblerait être la représentation symbolique d’un faucon gerfaut fondant sur une proie en piqué, stylisé selon une influence viking ou une forme de tamga slave. Des fouilles archéologiques ont montré que des figures de tridents apparaissent dès le Ier siècle av. J.-C. C’est officiellement le blason de l’Ukraine depuis le 26 juin 1996. C’était déjà le symbole national durant la période pendant laquelle le pays avait déjà été indépendant précédemment (1917-1920).
On peut aussi lire dans ce blason, signifié de manière stylisée,
LES 4 LETTRES CYRILLIQUES DU MOT
« LIBERTÉ »
(воля – prononcer volia)
Rappelons quelques paroles de l’hymne ukrainien : Ще не вмерла України (Chtche ne vmerla Ukraïny, « L’Ukraine n’est pas encore morte ») qui a été composé par le prêtre gréco-catholique ukrainien Mykhaïlo Verbytsky sur des paroles sont de Pavlo Tchoubynsky. Celles-ci sont tirées d’un poème publié pour la première fois en 1863 dans le journal de Lviv Meta. Il s’agit d’un chant patriotique qui exalte l’amour de l’Ukraine et cultive la mémoire des héros nationaux, comme Severyn Nalyvaïko (mort en 1597), chef de l’insurrection populaire en Ukraine et en Biélorussie (1594-1596). Extrait :
« Ni la gloire ni la liberté de l’Ukraine ne sont mortes,
La chance nous sourira encore, frères-Ukrainiens,
Nos ennemis périront, comme la rosée au soleil,
Et nous aussi, frères, allons gouverner, dans notre pays.
Refrain :
Pour notre liberté, nous donnerons notre âme et notre corps,
Et prouverons, frères, que nous sommes la nation des Cosaques… »
Sources : CNRTL ; Wikipédia ; « Au blason des Armoiries »