ven 19 avril 2024 - 23:04

Mozart et le mystère de la loge secrète

De notre confrère radioclassique.fr – Par Ondine Guillaume

A un mois de la présidentielle nous nous sommes intéressés à ces compositeurs pour qui la musique classique était une véritable arme politique. De Mozart à Chostakovitch découvrez ces « politiciens mélomanes » qui ont marqué l’histoire de la musique savante occidentale.

Si la Franc-maçonnerie peut être difficilement considérée de prime abord comme un mouvement ou un parti politique à part entière, elle n’en reste pas moins un ordre avec une hiérarchie bien spécifique. Régie par des règles et des morales, elle peut s’inscrire dans une dimension politico-administrative. Si ce mouvement englobe en son sein de multiples courants, nombreux sont les artistes à avoir adhéré aux idées profondément humanistes et fraternelles de la Franc-maçonnerie. Souvent mal perçue par les politiques et les sociétés de manière générale, cette société « secrète et philosophique » a pu être à l’origine d’idées créatrices et de sources d’inspirations dans les œuvres, et plus particulièrement dans celles de Wolfgang Amadeus Mozart. C’est à 28 ans que Mozart intègre la loge maçonnique de Vienne en tant qu’apprenti. Promu rapidement au rang de compagnon puis de maître, il trouve dans cette confrérie des idéaux basés sur les valeurs des Lumières.

Mais les loges sont prises pour cible dans la capitale autrichienne, accusées d’avoir conspiré contre l’empereur Joseph II. Le pouvoir souhaite garder le contrôle sur les sociétés secrètes viennoises et bientôt elles passent du nombre de 8 à 2. Pourtant la loge enseigne beaucoup à Mozart et cela se répercute dans son art et en particulier dans ses opéras. Il part du postulat que le rang social d’un individu ne définit en rien la pureté de son âme, une maxime que prône la Franc-maçonnerie. Cela se retrouve d’ailleurs dans Les Noces de Figaro où le protagoniste, un simple domestique, est pourtant érigé au rang de héros. A contrario, le comte Almaviva ne fait preuve d’aucune noblesse d’esprit. Mais un opéra traduit mieux que jamais le pouvoir de l’influence maçonnique sur Mozart, il s’agit de La Flûte enchantée. Si l’œuvre peut paraître enfantine et fantastique, elle témoigne pourtant d’une lutte acharnée entre la lumière, c’est-à-dire le savoir, et l’obscurantisme. Un contraste qui est le fondement même de la Franc-maçonnerie.

Ecoutez l’air Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen, extrait de La Flûte enchantée, une œuvre empreinte de références à la Franc-maçonnerie :

Toute cette œuvre lyrique est truffée de références au mouvement maçonnique et cela ne paraît pas surprenant quand on sait que le librettiste de l’opéra, Emmanuel Schikaneder, était le confrère Franc-maçon de Mozart. L’emploi d’harmonies ou de rythmes ternaires peut également faire référence au symbolisme du chiffre 3 dans l’idéologie maçonnique. Si vous doutez encore de l’ampleur et du pouvoir de la loge sur la vie du compositeur autrichien, il n’y a qu’à prendre l’exemple d’une des dernières œuvres de sa vie : « L’éloge de l’amitié », une petite cantate maçonnique Köchel 623. Si Mozart ne termina jamais son Requiem en 1791, année de sa mort, il privilégiera en composant in fine, cet ode à la confrérie commandée par le chambellan de sa loge maçonnique.

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