mar 15 octobre 2024 - 01:10

ITALIE : La franc-maçonnerie est morte, la franc-maçonnerie est vivante

De notre confrère italien expartibus.it – De Hermès

Ceux qui entrent dans la franc-maçonnerie avec les bonnes qualifications, le cœur dur, les parjures et les narcissiques de carrière mis à part, seront toujours amoureux de cette institution malgré tous ses défauts.

C’est arrivé (presque) à tout le monde et cela arrivera toujours au moins aussi longtemps que la franc-maçonnerie existera. Du moins sous cette forme particulière. Oui, car rien dans ce monde n’est éternel.

Quand la Franc-Maçonnerie est née, sous une forme initiatique kabbalistique, rosicrucienne, gnostique, entre 600 et 700, sur l’échafaudage formel de la franc-maçonnerie opérative des corporations de commerce, historiquement au départ sans rituels, et net de tout mythopée et du moi ultérieur -configuration des légendes, sur terre un rêve vêtu d’un doux nom “mas-so-ne-ri-a” s’est révélé, malheureusement désormais rendu nauséabond par les projections morbides du vulgaire et des médias , pour ainsi dire facilité par la nature “laïque” ” de certains de ses membres de base et supérieurs.

Franc-maçonnerie : une pensée unique de hauteur pure et de profondeur formatrice dont les dimensions spatiales et spirituelles ne peuvent être comprises et touchées que pendant de brefs instants.

Il y a la maladie de l’Afrique. Mais pour ceux qui en ont fait l’expérience, il y a aussi le mal de la Loggia, sorte de nostalgie aiguë qui assaille les glorieux et les destinés lorsqu’ils se retirent volontairement ou de force du travail rituel.

La nostalgie qui s’en dégage est une saudade qui nous transporte au-delà des frontières rigides du dualisme. Ce n’est pas la mélancolie existentielle du déprimé, symptôme d’un malaise pathologique, d’une blessure mortifiante, d’une manie d’auto-punition d’un être encore inachevé.

La nostalgie de la Loge est une plume qui flotte librement dans l’éternel présent. C’est une découverte et une découverte “naturelle” dans un monde juste et parfait. Au moins en potentiel. Et progressant plus profondément, à la lisière des degrés progressifs qui révèlent et dévoilent le mystère de la lumière obscure ou « l’ombre de la lumière » , la Franc-maçonnerie est une avancée sans filet sur le fil du rasoir tendu sur l’abîme.

Un Chemin qui peut donner au balisé et adapté, pas au bourgeois en quête de faveurs, un misérable petit change lui suffit, un mélange indiscernable de sensations opposées et opposées, comme dans l’image inquiétante d’Abraxas.

La franc-maçonnerie est un oxymore vertigineux. Une tristesse joyeuse qui chante, langoureuse qui te caresse puis te gratte jusqu’au sang et te brise. Libérer l’œuf lumineux des chaînes du cœur endurci.

Même lorsque vous n’en avez pas envie, ou pensez que vous n’avez pas la force de participer aux Rounds, le prix est toujours une préoccupation rampante. Presque un sentiment de culpabilité, plus ou moins atroce.

D’autre part, qui n’est pas un Homme de Désir, comme dirait Louis Claude de Saint-Martin, qui ne désire ardemment retourner dans la Jérusalem Céleste, qui n’est pas fou d’amour pour son propre Soi perdu et démembré, centrifugé dans le froid et dans le silence de l’espace sidéral en attente endormie de la main aimante de sa propre Isis intérieure, il ne peut pas être appelé un Initié. Tout le reste est une inspiration civile plus ou moins noble, une tension éthique moralisatrice, un sens de la solidarité civique. Philanthropie. Dans le médium pas stat Virtus, mais “stat Virus” , permettez-moi de plaisanter.

Mais quand même une petite fibre de la trame dense du lourd voile qui nous enveloppe est déchirée, la Lumière fait irruption. La Franc-Maçonnerie est, ou devrait être, une révélation spatio-temporelle, une épiphanie de l’Être de la Tradition primordiale qui était, est et sera.

Mais attention : rien ne garantit que cette forme spéciale vivra éternellement puisqu’elle est née ab aeterno . Tout dans ce monde naît et meurt. Civilisations, religions, confréries initiatiques. Les Pythagoriciens, les Eleusis, les Esséniens.

Quand la forme « se rebelle » et tente de passer outre le fond, le fond, quand le formalisme vide des éternels scribes et pharisiens d’hier, d’aujourd’hui et de demain, le dogmatisme dans ses innombrables déguisements et autojustifications, la soif de pouvoir des prêtres professionnels ou de la caste de certains PDG déguisés en Grands Maîtres se manifeste, là est sanctionnée la mort d’une idée puissante, vive et fougueuse. Et surtout gratuit.

De même que le corps d’un scarabée mourant sur un trottoir ou sur une pelouse se fane de plus en plus, comme une mèche désormais sans cire, et se dessèche et se cristallise dans un douloureux remuement des jambes. Précisément alors il faut repenser cette nostalgie, la faire mourir, jusqu’à ce qu’elle soit capable de la libérer d’une expression déterminée, d’un « style », des formes historiques qui l’ont générée. Pour ensuite le déconstruire et le ré-élaborer dans un chemin initiatique encore plus puissant et spirituel.

Le Retour à l’Ile Blanche, à la Jérusalem Céleste, au Temple intérieur, où il n’y a plus ni formes ni colonnes, mais une immersion pure et indicible dans une pureté de sens et une intensité de perception.

La Franc-Maçonnerie peut et peut-être, en un certain sens, « devra mourir » pour faire place à l’éternel renouveau de la Tradition, de l’Être. Mais ce qui ne peut jamais mourir, de manière ésotérique, c’est le “baptême” initiatique de la Terre, de l’Air, de l’Eau et du Feu.

Et l’idée d’un espace sacré capable d’unir, comme un pont, la Terre et le Ciel et d’une œuvre opérationnelle capable d’activer l’Eveil, ne mourra jamais. Et l’amour et la chaleur de la Fraternité Universelle qui unit les Chercheurs de Lumière ne mourront jamais.

Beaucoup de gens simples s’imaginent Dieu là-haut et nous là-bas. Mais il n’en est pas ainsi : Dieu et moi ne faisons qu’un. Le multiple est mal et douleur, l’Un seul est joie et bien.
Maître Eckart

Si quelque chose meurt on ne meurt pas avec : on ne laisse mourir que la forme, la carapace, sans exercer aucune possession, aucune idée de la mienne, de la nôtre. Ou d’éternel. Ce ne serait pas possible. Le vent souffle toujours où il veut.

Et si la franc-maçonnerie venait à mourir, vive la franc-maçonnerie.

Car son noyau initiatique renaîtrait infailliblement sous une autre forme pour donner vie à une nouvelle Ecole, une nouvelle Révolution, terme qui, astronomiquement, comme on le sait, désigne le mouvement qu’un astre fait autour d’un centre de masse jusqu’à son retour. .au point d’origine. Quelque chose renaît déjà sous nos yeux aveugles dans un ailleurs créatif, époustouflant et contemporain.

Une fois de plus le coeur et la sophie d’une femme viennent à notre secours . L’un des nombreux maîtres trahis, inconnus, maintenus en marge des églises « solaires » et des temples de la franc-maçonnerie patriarcale.

Ce passage de Sœur Katrei, tiré du texte « Devenir Dieu » du Pseudo Meister Eckart, nous invite à abandonner la rationalité, les schémas, les définitions, pour entrer dans le plus pur vertige du détachement, du non-attachement et enfin revenir à ses propres sources.

Mais comme j’aimerais
revoir ceux de ma Loge Mère !
J’aimerais pouvoir les revoir,
mes frères noirs et noirs,
Entre l’odeur agréable des cigares au-delà,
Pendant que nous passons le bâton de feu;
Et avec le vieux khansamah qui ronfle
Sur le sol du garde-manger,
Ah !
redevenir un Maître Maçon bien connu dans ma Loge Mère !
A l’extérieur
“Sergent, Monsieur, Salut, Salaam”
A l’intérieur, “Frère”, et il n’y avait rien de mal à cela.
Nous nous sommes rencontrés au niveau et nous nous sommes séparés dans l’escouade,
et j’étais deuxième diacre dans ma loge mère là-bas !

Rudyard Kipling

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