ven 29 mars 2024 - 00:03

Pratiques de longue vie pour un Sage des temps modernes !

Si on doit à la pensée taoïste et au bouddhisme d’avoir mis en avant des principes de longue vie, je vous propose une adaptation contemporaine qui intègre les connaissances médicales de notre époque.

Dans la tradition taoïste, selon les textes, la durée de vie correspond à 90 ans ou à 120 ans ; 120 ans, soit deux siècles chinois, correspond aux deux entités du symbole du Taighitou (parfois nommé Taiki ou Taiji) avec une phase yang de 0 à 60 ans et une phase yin de 61 à 120 ans. Mais bien sûr la mort de l’initié taoïste qui adviendra sera suivi d’une renaissance puisque l’immortalité leur est acquise.

On pourrait se poser la question de l’intérêt d’avoir une « longue » vie !  Quelle raison de vivre ? Quel sens donner à sa vie pour la vouloir la plus longue possible ?

Ces questions ne se posaient pas au XVIIIème siècle à l’époque où la franc-maçonnerie s’institutionnalisa !  A cette époque, dans tout l’occident, sous l’influence du dogme chrétien, l’être humain était censé rechercher une place au Paradis :  créature de Dieu, il ne dispose pas totalement de son libre arbitre ; sa destinée est entre les « mains »  du « Grand Architecte de l’Univers » dans la mesure où il n’est pas sous une influence satanique .

Aujourd’hui, il est fréquent d’entendre dire que mieux vaut une vie bien remplie qu’une vie longue et monotone, sans passion ! Et d’autres d’évoquer le « destin » qui bien souvent décide de la durée de vie sans qu’on y puisse grand-chose.

Tout cela peut être vrai mais les pratiques de longue vie ont aussi un intérêt quelque soit l’âge pour entretenir son corps et son esprit et pour éviter les dégradations de l’état de santé liées à des comportements plus ou moins suicidaires.

Un proverbe indien n’est pas inintéressant : « Fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d’y rester. »

L’être vivant peut se concevoir comme un regroupement de cellules ayant des entrées et des sorties ; la spécificité de chaque être vivant est due à son patrimoine génétique. La sagesse peut se comprendre comme la capacité à sélectionner les entrées et à gérer les sorties.

J’ai sélectionné sept principes généraux qui me semblent nécessaires pour avoir toutes les chances d’avoir cette longue vie.

Cette préoccupation sur notre longévité va de pair avec la prise de conscience qu’il faut arrêter tout ce qui met en danger la pérennité de la vie sur Terre.

J’ai aussi conscience que cette réflexion pourrait paraître déplacée alors que dans tant de pays, la vie est encore très aléatoire et suppose une volonté forte de surmonter de multiples contraintes et je mesure à sa juste valeur la chance de vivre dans des pays qui sont capables d’assurer à leurs habitants autant d’avantages sociaux.

Les sept principes de longue vie pour un Sage des temps modernes

I – Concevoir un projet de vie en conscience :

  • C’est un exercice difficile auquel chacun devrait s’atteler dès l’adolescence ; bien souvent il se réduit à quelques chapitres : le choix des études, de la profession, de l’orientation sexuelle, du désir d’enfants, de l’orientation politique et religieuse et bien sûr l’existence de passions. Bien souvent ces choix semblent s’imposer du fait du milieu social et de la réussite scolaire.
  • Construire un projet de vie suppose une introspection et la recherche de réponses à des interrogations légitimes. L’intérêt mercantile ou la recherche d’une promotion sociale sont le plus souvent des leurres.
  • Avec les années, ce projet de vie peut se préciser entrainant des réorientations.
  • Le projet de vie quand il est pensé, influe naturellement sur la sérénité de l’existence.
  • Un projet de vie doit intégrer le droit à l’erreur et la capacité d’accepter les souffrances affectives qui sont inhérentes à l’existence.
  • La démarche maçonnique peut contribuer à concevoir un projet de vie en s’inspirant des valeurs qu’elle prône.
source : http://silveravie.com/

II – Protéger son cerveau

  • Le cerveau, c’est l’outil de notre capacité cognitive et à ce titre nous devons veiller à le garder en pleine forme. (Pour aller plus loin dans l’histoire des connaissances sur l’activité cérébrale, la recension du livre de Matthew Cobb “Une brève histoire du cerveau”)
  • Cela suppose :
    • La prévention des traumatismes crâniens
    • Une alimentation saine et adaptée à notre activité en veillant, en particulier, au poids
    • D’éviter une surcharge d’activité et d’avoir un rythme de vie qui permette un sommeil réparateur sans utilisation médicamenteuse
    • De proscrire les prises de risque inconsidérées (en particulier les addictions diverses)
    • De surveiller les risques cérébraux des médicaments prescrits.
source : https://www.francealzheimer.org/une-boite-a-outils-pour-proteger-son-cerveau/

III – Entretenir de bonnes relations sociales et proscrire le recours à la violence :

  • Sauf conditions d’existence particulière, le temps de vie comprend une partie importante dans un cadre familial soit en qualité d’enfant, soit en tant qu’adulte avec un conjoint, des enfants et parfois d’autres membres de la famille.
  • Être capable d’établir des relations familiales harmonieuses et non conflictuelles suppose une attention particulière.
  • Le risque est grand de voir survenir un sentiment d’échec : une séparation affective, des enfants se sentant mal aimés, un conflit induit par une succession et plein d’autres opportunités plus ou moins subies.
  • Le recours à la violence (physique et/ou morale) est une tentation qu’il faut savoir évacuer. Dans ce chapitre on peut aussi associer l’ambition personnelle, la propension à vouloir diriger et convaincre.
Source : https://www.mentalhealth.org.uk/publications/relationships-21st-century-forgotten-foundation-mental-health-and-wellbeing

IV – Se passionner pour son travail

  • Le temps de travail occupe généralement plus du tiers de la journée ; c’est dire combien la qualité de vie au travail est un facteur important de longue vie.
  • Idéalement, le travail choisi et aimé est un élément positif de bonne santé et de longue vie ;
  • Mais le travail peut aussi être imposé et pas forcément aimé : l’objectif sera alors de minimiser les affects négatifs :
    • La gestion des conflits interpersonnels
    • La réponse au surmenage physique et intellectuel
  • Le travail c’est le lieu par excellence où s’exerce l’activité intellectuelle ; il suppose aussi un perfectionnement continu et des changements professionnels.
  • La retraite est l’occasion de changer de « travail » en permettant une activité choisie pas forcément rémunératrice !
  • Pour nous, francs-maçons, dans notre imaginaire collectif, c’est bien sûr dans le compagnonnage que nous puisons notre référence à l’investissement dans le travail !
Source : https://compagnonnage-sante.monsite-orange.fr/

V – Pratiquer une activité physique et/ou sportive :

  • Elle est indispensable et nécessaire quel que soit l’âge. L’activité physique (y compris le sport) est le meilleur antidote au stress ressenti durant une journée.
  • Un « échauffement » préalable est conseillé : gymnastique au sol avec des mouvements des différentes articulations.
  • Elle doit être modérée mais peut être plus importante selon l’entrainement acquis ; l’intensité de l’activité physique peut s’apprécier par la fréquence des pulsations (prises généralement au niveau du poignet ou par l’intermédiaire d’une application électronique) : une activité physique intense peut être source de problèmes de santé ; sur le plan cardiaque, il est conseillé de ne pas dépasser le chiffre des pulsations obtenues par la formule (220-l’âge) ; la prudence, surtout pour ceux qui débutent une activité sportive, conseille une marge de sécurité de 10% du chiffre obtenu (exemple vous avez 50 ans – rythme cardiaque maximum : 170 – marge de sécurité : 17 à chiffre à ne pas dépasser : 153 pulsations/minute. L’utilisation d’un cardio-fréquence-mètre permet de surveiller le rythme cardiaque en temps réel.
  • Une activité physique quotidienne (au minimum, une marche soutenue pendant 45 minutes) est souhaitable.
  • Le Qi Gong, gymnastique chinoise, est une activité de choix à pratiquer le matin après le réveil  (environ 20 minutes).

VI – Pratiquer une activité sexuelle épanouissante :

  • Elle peut être homo, hétéro sexuelle ou solitaire.
  • C’est une activité très polymorphe s’accompagnant ou non d’un orgasme.
  • Lorsqu’elle est partagée, elle est conditionnée à une réelle acceptation et à un désir partagé ;  c’est aussi un moment d’échanges d’intimité.
  • Sa périodicité est très variable selon les personnes (de plusieurs fois par jour à une fois par mois)
  • Elle doit être spontanée et non imposée (surtout en cas de vie de couple).
  • La soumission (en particulier féminine) est le plus souvent un signe d’échec.
source : https://www.zavamed.com/fr/

VII – Cultiver une activité artistique :

  • Elle permet l’expression des émotions et à ce titre c’est un élément important de l’équilibre émotionnel.
  • Bien souvent, c’est une activité réduite considérée comme non-essentielle.
  • Quand un talent artistique n’est pas apparu dans l’enfance, le pôle artistique de la personnalité s’exprime dans le choix des activités culturelles de consommation. Pourtant seule la pratique d’un art a un intérêt.
  • Personnellement, il me semble que la peinture pourrait être l’activité artistique privilégiée pour toutes celles et tous ceux qui à l’âge adulte veulent en pratiquer : son grand intérêt c’est de participer à la construction de son univers symbolique protecteur (Lire un développement sur ce sujet) !
Source : https://www.artshebdomedias.com/

Conclusion

Si la franc-maçonnerie est avant tout une communauté de personnes désireuses de vivre avec certains principes moraux, le champ d’une implication de ces principes dans la vie quotidienne en général et dans l’attention portée au corps et à l’esprit en particulier, est laissé à la libre appréciation de ses membres.

Dans la pratique, on voit bien que les francs-maçonnes et les francs-maçons sont des bons vivants qui aiment bien jouir de la vie sans se poser trop de questions !

Ces principes de longue vie pourraient paraître au premier abord incompatibles avec le côté épicurien de nos « habitudes », mais la qualité de vie engendrée est sans nul doute à prendre en compte, d’autant que nous sommes majoritairement des personnes âgées, parfois très âgées, et les problèmes de santé obèrent la pratique maçonnique !

Naturellement, il s’agit de principes généraux et chaque individu est un cas particulier : il faudra donc adapter et évaluer les conditions de réalisation en fonction des situations.

L’ensemble peut se visualiser sur le modèle de la représentation de l’Ikigai (voir le schéma en tête de l’article), que les japonais affectionnent.

Concrètement, chacun peut facilement intégrer ces principes dans son mode de vie ; au niveau de la vie en loge, cela supposerait une réflexion sur les agapes et une remise en cause de la dérive actuelle dans certains ateliers d’en faire une « troisième mi-temps » où le défoulement s’accompagne de plats hypercaloriques, hypersucrés et d’une hyperalcoolisation fortement préjudiciables !

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Alain Bréant
Alain Bréant
Médecin généraliste, orientation homéopathie acupuncture initié en 1979 dans la loge "La Voie Initiatique Universelle", à l'orient d'Orléans, du GODF Actuellement membre de la RL "Blaise Diagne" à l'orient de Dakar - GODF Auteur sous le pseudonyme de Matéo Simoita de : - "L'idéal maçonnique revisité - 1717- 2017" - Editions de l'oiseau - 2017 - "La loge maçonnique" - avec la participation de YaKaYaKa, dessinateur - Editions Hermésia - 2018 - "Emotions maçonniques " - Poèmes maçonniques à l'aune du Yi King - Editions Edilivre - 2021

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