La liberté? Que de croyances, voire de certitudes ne mettons-nous pas derrière cette valeur universelle. Stephan Lau, un scientifique vint d’en débusquer une :Plus de choix, moins de liberté ?
Alors je me pose une question en tant que très ancien Franc-maçon : Le rituel, le règlement de l’obédience (pour ceux et celles pour lesquels, elle est importante) ne laissent aucun choix. Conclusion : ils ont développé chez moi mon sentiment de liberté! Paradoxe insoutenable; je me sens diminué. Lis plutôt l’expérience de Stephan Lau:
Les choix variés ou complexes nous laissent le sentiment d’être bloqués ou entravés. À l’inverse les choix très simples dont l’issue est heureuse nous donne l’impression d’être libres comme l’air. Notre sentiment de liberté nous trompe : il correspond généralement à une liberté moins étendue. Lorsque le résultat d’un choix, même trivial, nous est profitable, nous aimons penser que nous avons décidé librement. C’est plus flatteur !.15% de satisfaction en plus pour 80% de liberté en moins. C’est le surcroît de bien-être chez des personnes devant choisir un chocolat parmi 6 au lieu de faire leur sélection dans une boîte de 30. (2000)
Dans les années 80, le neurophysiologiste Benjamin Libet a découvert que le cerveau déclenche nos mouvements avant que nous ayons pris conscience de sa décision, le plus souvent prise à notre insu. L’attente d’un résultat positif contribue au sentiment de liberté. Ça c’est intéressant pour les trois maillets.
Les personnes qui remettent en question l’existence du libre-arbitre ont plus souvent des comportements égoïstes, agressifs ou malhonnêtes. Croire au libre-arbitre réduirait le stress et augmenterait la satisfaction globale dans la vie mais pousserait à des jugements plus sévères vis-à-vis des personnes qui enfreignent la loi. En quelque sorte l’important c’est d’y croire. (Roy Baumeister et Lauren Brewer). En quelque sorte, les inconditionnels du respect sourcilleux du rituel croient au libre-arbitre mais ne laissent pas les autres de la loge l’exercer à leur gré. C’est compliqué, l’Homme! Heureusement je ne veux plus être que Couvreur!
Je suis stupéfait par ces résultats provisoires. Je ressens le contraire !Mais tu n’as pas tout lu. Voici la chasse à la croyance “Nous sommes tous, ou devrions être, tous égaux”.
Et bien non, pas du tout. C’est même l’inverse a étudié Sébastien Bohler :Les inégalités rassurent notre cerveau. Trop c’est trop pour moi, initié qui honore l’égalité. Je me laisserais donc avoir par mes désirs enfouis? Lis plutôt :
La plupart d’entre nous se disent opposés aux inégalités. Mais en réalité nous répugnons à les remettre en question, car elles nous rassurent.
Expérience : un individu, Pierre, a reçu beaucoup plus d’argent que son voisin Paul. Les participants peuvent, s’ils le veulent, corriger cette situation en reversant une partie de l’argent de Pierre à Paul, ce qui produit une solution plus égalitaire mais conduit à attribuer un peu plus de ressources à Paul qu’à Pierre. Ou bien ils peuvent maintenir le statu quo. La plupart des gens s’en tiennent à la situation initiale car elle ne modifie pas l’ordre hiérarchique. (Arquéphilie)
Le maintien des inégalités s’expliquerait par notre attachement aux hiérarchies. Car elles semblent faciliter le traitement de l’information. Nous aurions plus de facilité à mémoriser deux visages si l’un dégage une impression d’autorité et l’autre, une impression de soumission. Les employés ont le sentiment d’être plus efficaces au sein d’entreprises dont ils identifient aisément l’organisation hiérarchique et des tâches collectives indépendantes. Meilleures performances s’il y a une hiérarchie claire. Performances meilleures dans les groupes où certains membres ont un taux de testostérone (marqueur de dominance) élevé et d’autres au taux plus faible. Qui donc, dans ta Loge a-t-il, (elle, plus rarement) un taux de testostérone élevé. Celui qui attend d’éteindre calife à la place du calife?
CERVEAU ET PSYCHO
N° 92 octobre 17