ven 29 mars 2024 - 16:03

Manuel de Secours pour Vénérable Maître… très seul en Loge

  •  Date de parution : 01/06/2018
  •  Pages : 128
  •  ISBN : 978-2-9557 120-7-8
  •  EAN : 9782955712078
  •  Présentation : Broché
  •  Poids : 0,25 Kg
  •  Dimensions : 16,0 cm × 24,0 cm × 0,7 cm
  •  Editions LOL : www.editions-lol.com

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La France compte plus de 4500 Loges maçonniques, soit un minimum de 45 000 officiers. Calculez maintenant le nombre de combinaisons possibles de conflits et de désaccords au sein de cet athanor maçonnique. Une Loge peut être saine en septembre et explosive en décembre. Ce Manuel propose des moyens simples pour gérer ces frictions humaines dans l’Atelier, afin qu’elles deviennent riches en enseignement.

Une Loge a besoin de communiquer à l’interne pour maintenir l’harmonie et à l’externe pour garnir ses colonnes. Comment agir discrètement mais efficacement pour promouvoir le sacré ? Quels outils utiliser et avec quelle fréquence ? Si les Rituels ont très peu évolué, les méthodes de communication du XXI e siècle, quant à elles, ne sont plus du tout les mêmes.

Cet ouvrage est le premier Manuel pratique pour Vénérable Maître qui aborde de manière simple les aspects inattendus de la gestion de sa Loge. Vous tenez entre les mains l’outil idéal pour cela.

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Le premier ouvrage que j’ai écrit était destiné aux Apprentis déçus qui souhaitaient démissionner[1]. Retenir les jeunes pousses avec des arguments solides et vérifiables était louable. Il m’a semblé assez rapidement que la racine du mal venait du manque de transmission initiatique et surtout de l’absence d’exemplarité de certains Maîtres. J’ai alors écrit un deuxième ouvrage sous la forme d’un manuel d’instruction[2]. Il était associé à un service Internet gratuit qui propose aux Maîtres volontaires de tutorer les Apprentis maçons orphelins[3]. La troisième étape fut de prendre le problème à la base : « Informer et préparer les profanes en amont pour éviter les déceptions ». C’est ainsi qu’un troisième ouvrage vit le jour pour répondre aux questions des futurs candidats à l’Initiation[4]. Lorsqu’on observe l’évolution de la Franc-maçonnerie à travers le monde, on constate qu’il n’existe pas une, mais de nombreuses Francs-maçonneries. Elles ont deux choses en commun, tout d’abord l’Initiation et ensuite la Fraternité, car personne ne pratique seul. C’est avec ce deuxième point que les problèmes du Franc-maçon commencent sérieusement. Comme l’écrit Jean-Paul Sartre dans sa pièce de théâtre Huis clos[5] : « L’enfer, c’est les autres ». Pourtant, c’est grâce à eux que nous pouvons grandir et nous élever, de ce fait, ils sont aussi notre paradis.

Certains maçons déclarent que la version d’origine anglo-saxonne de la Franc-maçonnerie est actuellement mise à mal. Cela entraînerait une inexorable baisse des effectifs ayant pour cause l’affaiblissement de la voie initiatique au profit d’une logique de club service. En résumé, ils pensent que lorsqu’un art devient un club social, il ne faut pas s’étonner que ses membres s’enfuient les uns après les autres.

D’autres Frères plus informés de ce qui se passe outre-Manche[6], affirment haut et fort que c’est très inexact, que ce propos est typiquement français, et qu’il s’agit d’une idée reçue qui oppose les Frères du R∴E∴A∴A∴ à la maçonnerie anglaise pour entretenir la querelle. Il semblerait donc que 87% des maçons anglais estiment que l’essentiel se trouve dans l’étude du symbolisme et de la morale[7]. Ce qui semble créer la confusion, c’est que la maçonnerie anglo-saxonne est basée sur la bienfaisance, à ne surtout pas confondre avec le service. L’action caritative est donc au cœur de la pratique. Elle figure d’ailleurs dans les fondamentaux de la Franc-maçonnerie. Le « Masonic Charity Foundation » de Londres est un organisme qui participe à la direction de la maçonnerie anglaise.

Est-ce le cas en France ? Bien entendu, non. Il ne faut pas oublier que chez nous, durant plus d’un siècle, la maçonnerie n’existait pratiquement plus. Elle était diluée dans la politique, comme aujourd’hui on la retrouve parfois diluée dans… l’ésotérisme, la philosophie, la politique, le syndicalisme.

Nous sommes tous d’accord : la maçonnerie du XXIè siècle ne possède plus les pouvoirs politiques des siècles passés. Cela ne remet aucunement en question les combats menés et les victoires acquises, mais l’actuel Art Royal évolue dans une société qui a changé et s’est complexifiée. Si la Franc-maçonnerie que nous pratiquons aujourd’hui en France trouve son intérêt dans une forme de renaissance initiatique, c’est qu’elle donne du sens à la « Fraternité » et au « Vivre ensemble ». Il faut surtout observer qu’elle se régénère grâce à la promesse du « bien vivre avec soi-même ».

Tout groupement maçonnique cherchant à se substituer aux nombreuses plateformes sociales et politiques du pays engendre des désillusions chez les candidats fraîchement initiés. Quand une société base toutes ses valeurs sur le matérialisme et l’action, il est facile de comprendre le succès grandissant d’un Art qui donne la place au sens de la vie et à l’être dans son essence.

La majorité des organisations maçonniques repose actuellement sur les deux éléments que sont la Loge avec ses membres et l’Obédience (avec son autorité). Certaines Loges sont dites libres (sans Obédience) ; dans cette dernière configuration, la Loge est seule et totalement autonome. Une chose est cependant certaine, dans tous les cas, la Loge se doit impérativement d’être souveraine. Comme le rappelle l’adage : « Ce n’est pas la queue qui remue le chien ». La Loge est à la base de l’Obédience mais certainement pas le contraire. En théorie, une Loge peut vivre et se développer seule, une Obédience certainement pas. En pratique, on se rend compte en France que de nombreuses Loges sont aux ordres de leur Obédience.

La Loge ne peut pas vivre sans son Vénérable Maître, car il en est le centre. Il reste à définir quelle sorte de Vénérable il souhaite être, car l’avenir et la pérennité d’une Loge dépendent aussi de l’attitude de son V∴M∴. Nous voyons parfois des Loges s’effondrer à cause de l’orgueil démesuré ou de l’incompétence du Premier Maillet de l’Atelier. Nous voyons aussi des Loges s’épanouir par l’exemplarité du V∴M∴ et le travail sérieux du collège.

Pour bon nombre de Francs-maçons, devenir Vénérable Maître est une forme de quête du Graal, l’atteindre est une consécration. Ils oublient cependant qu’il ne s’agit pas d’une récompense, d’un grade ou de l’étape obligée d’un cursus professionnel. Cette fonction se nomme d’ailleurs une charge. C’est un poids à supporter et une expérience temporaire qu’il faut intégrer dans son chemin initiatique. Il faut ensuite se préparer à transmettre le flambeau pour le bien de la Loge et du Vénérable lui-même, pour éviter qu’il ne vampirise son atelier et le condamne à court terme.

Cette épreuve, car il en est ainsi, comporte trois étapes majeures :

  1. La première se caractérise par l’avant-montée en charge. Cette période d’élection crée parfois de sérieux remous. Enfin, elle se concrétise par la cérémonie d’installation qui parachève la première phase.
  2. La deuxième est constituée du mandat et des diverses épreuves qu’il comprend.
  3. La troisième est pour certains la plus initiatique. Il s’agit de la descente de charge, qui comprend la transmission au successeur. Cette dernière phase peut se montrer éprouvante, car il s’agit de lâcher prise avec l’illusion du pouvoir. Ce travail final consacre le mandat du Vénérable élu. Nous connaissons tous des Vénérables (cela s’applique aussi à certains Grands Maîtres) qui passent à l’Orient Éternel avec leur sautoir et leur équerre autour du cou, tant ils se sont identifiés à ce petit promontoire que nous nommons l’Orient. Ils n’ont jamais pu descendre de charge. Quelle tristesse pour eux, quel drame pour tous !

Si vous tenez ce livre entre vos mains, c’est que vous vous posez certaines questions. Cela est bien légitime, car les épreuves du V∴M∴ sont très nombreuses. Aussi allons-nous en évoquer quelques-unes dans cet ouvrage. Nous tenterons d’aborder les moyens d’y faire face, afin de transformer cette lecture en moment constructif. Nous verrons aussi comment dynamiser un Atelier pour le rendre plus vivant. Je vous souhaite une belle aventure. Ouvrons les travaux, il est midi…

UTILITÉ DE CE MANUEL DE SECOURS

Posez la question à n’importe quel Apprenti fraîchement initié, il affirmera avec conviction que le chemin initiatique en Loge se termine par la consécration suprême : « devenir Vénérable Maître ». Il faut dire que cette fonction est à l’Apprenti ce que la mère poule est au poussin. C’est la première personne qu’il voit, trônant avec son maillet à la main. Il représente le pouvoir et l’autorité de sa « Loge Mère ». Durant tout son apprentissage, il n’aura de cesse d’admirer cet être qui a tous pouvoirs. Nous avons tous plus ou moins rêvé de nous faire appeler Vénérable Maître avec déférence et respect. Il est naturel que cette fonction cristallise quelques fantasmes chez certains. Une fois arrivé à la fonction suprême de la Loge, des problèmes insoupçonnés apparaissent. Ils ne viennent pas toujours par là où on les attendait. La solitude du pouvoir amplifiant les sensations d’altitude à l’Orient, le Vénérable Maître est souvent très isolé. C’est donc dans un esprit de partage d’expérience que cet ouvrage abordera lesdites épreuves et tentera de proposer des solutions, ou du moins, des façons différentes d’envisager les choses. Les nœuds sont parfois tellement serrés qu’il peut être difficile de retrouver l’harmonie autrement qu’en séparant ou en mettant en sommeil la Loge. Autrement dit, le remède peut tuer le malade tant la pathologie est ancrée.

Rassembler ce qui est épars

Il est bien difficile de dynamiser un Atelier dont les tiraillements internes mobilisent l’énergie et l’esprit de toute la loge. C’est pourquoi la première partie de ce Manuel sera consacrée à la remise en ligne, à la rectification et aux soins de la Loge. L’Apprenti démarre sa vie maçonnique par le travail de rectitude et de silence avant de pouvoir s’exprimer et de voyager. Il me semble qu’il en est de même avec la Loge. Il faut qu’elle soit saine pour pouvoir ensuite s’exprimer pleinement. C’est donc en seconde partie que seront abordées les techniques destinées à dynamiser et renforcer les effectifs. En résumé, on restaure l’équilibre et la bonne entente. Ensuite, on renforce les effectifs. Puis, on travaille sur les racines pour pérenniser l’Atelier et maintenir la stabilité aussi longtemps que possible. Toute la construction de ce livre repose sur cette logique d’évolution.

Quelques chiffres

La France compte environ 180 000 maçons[8], dont 35 000 femmes, soit 20 % des effectifs. Il existe chez nous plus ou moins 5 000 loges maçonniques, pour un total approximatif de 300 Obédiences. Il s’en crée et s’en détruit tous les mois, car certaines structures sont absolument microscopiques et ne représentent que l’ego de leur fondateur. Sachant que les six premières Grandes Loges françaises représentent à elles seules 85 % du total, les 294 restantes se partagent les 26 000 membres restants. Cette organisation typiquement gauloise nous permet de prendre conscience que nous ne sommes pas face à un bloc monolithique, mais bien devant un écosystème très complexe. Cette organisation est unique au monde. Cela fait de la maçonnerie française une curiosité dans le paysage maçonnique mondial.

La cellule appelée Loge est le tronc commun à tout cet ensemble. Nous allons justement travailler sur cet élément. Cette Loge est dite souveraine, car seule la Chambre du Milieu[9] prend les décisions. Partant de ce principe communément reconnu, la tâche est simplifiée, car la majeure partie des problèmes de la Loge sera plus facilement identifiable. En effet, il est rare que les conflits viennent de l’extérieur. Si cela arrive, il s’agira de cas singuliers ou ponctuels.

[1] « Manuel de survie pour Apprenti maçon voulant démissionner » www.manuel-de-survie.com – Editions LOL – 2014

[2] « Manuel de sauvetage pour Apprenti maçon sans instructeur » www.manuel-de-sauvetage.com – Editions LOL – 2016

[3] www.adopte-un-apprenti.com

[4] « Ma Franc-maçonnerie mise à nu… pour les profanes » www.ma-franc-maconnerie.com – Editions LOL – 2016

[5] Rédigée à la fin de l’année 1943, elle est représentée pour la première fois le 27 mai 1944 au théâtre du Vieux-Colombier, à Paris. Cette pièce est symbolique de l’existentialisme, mouvement littéraire du début du xxe siècle où l’être humain est défini par ses gestes et ses non-gestes.

[6] Commentaire de Philippe Martin (Membre de la Rudyard Kipling Lodge) : « Proportionnellement, il y a plus de maçons en Angleterre qu’en France. Toutes obédiences confondues, peu nombreuses heureusement (GLUA, DH, OWF, etc.), ils sont 225 000 membres. Voici un pourcentage de comparaison : France : 0,25% de maçons par rapport à sa population. Angleterre : 0,5%. Écosse : 1%. Il s’agit d’une régulation démographique. Il y a 70 ans en France, la maçonnerie était descendue à 0% pour cause d’interdiction de pratique. Elle ne pouvait donc que progresser au retour du Général de Gaulle. Il est difficile d’affirmer que c’est uniquement grâce à la voie initiatique. La GLUA ne communique pas sur ses effectifs et parle généralement de plus de 200 000 maçons, mais le décompte des Loges provinciales permet une consolidation qui se rapproche de 225 000. Le Mark Masonic Charity Fund affiche 180 000 membres. Or, tous les maçons anglais ne sont pas à la Grande Loge de la Marque (Apprentis, Compagnons, autres…), mais tous les Maçons de la Marque anglaise sont anglais. Ainsi, les effectifs de la GLUA ont plus augmenté ces dernières années que le GOdF, la GLdF et la GLNF réunies. Si l’on regarde les statistiques d’appartenance anglaises ou américaines, les périodes de crises sont propices à l’adhésion, les périodes de conflits mondiaux correspondent à des pics très importants, jusqu’à 800 000 membres, et les périodes de paix entraînent une baisse. Actuellement, la période de tensions, mais aussi d’ouverture, est favorable et les effectifs augmentent. »

[7] Source « Freemasons For Dummies » by Christopher Hodapp

[8] Certains affirment que nous sommes 160 000 pratiquants. Il est difficile d’obtenir des statistiques précises sur ce point, car les Obédiences communiquent difficilement sur leurs effectifs.

[9] Chez les anglo-saxons, c’est le conseil des Passés Maîtres de la loge qui prend les décisions. Le conseil de maîtres (ou Chambre du Milieu) devient alors un organe de ratification, mais surtout pas un lieu où l’on s’écharpe.

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Franck Fouqueray
Franck Fouquerayhttps://450.fm/
Il est le fondateur du Journal 450.fm. Il effectue sa première demande d’entrée en maçonnerie en 1988, il est ensuite initié au début du XXIe siècle. Il est membre de la Grande Loge Mixte de France. Fort d’une expérience de trois mandats de Vénérable Maître, il est auteur de 11 ouvrages dont 10 maçonniques. Il donne régulièrement des conférences. Parmi ses nombreuses activités, on peut noter qu'il est fondateur du réseau social maçonnique On Va Rentrer qui regroupe plusieurs milliers de Frères et Sœurs. Il est aussi le créateur du premier Festival d'humour maçonnique de Paris. De 2017 à 2022, il préside la Fraternelle des écrivains maçonniques. En 2021, il lance le journal maçonnique www.450.fm

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