Si notre démarche initiatique a un sens, c’est parce qu’elle peut nous permettre d’avoir des réponses philosophiques aux grandes problématiques qui se posent aux êtres vivants répartis sur notre planète. L’originalité de la démarche maçonnique provient d’un fonctionnement ouvert qui permet aux loges de se nourrir des réflexions des meilleurs d’entre nous. C’est pour cela que l’évolution des mœurs et des connaissances n’est pas un problème pour les Francs-maçons.
La tradition nous inspire mais ne nous bride pas.
Or aujourd’hui de grandes questions philosophiques se posent aux philosophes du monde entier.
Il est clair que les dirigeants qui gouvernent le monde aujourd’hui nous conduisent vers un enfer qui signera la perte du monde vivant. Seule la réflexion philosophique pourra éclairer les consciences !
Ne serait-il pas de notre responsabilité de participer à cette exigence ?
On peut dégager sept problématiques fondamentales et pour chacune, les principaux philosophes qui apportent une contribution :
L’avenir de l’humanité dans l’Anthropocène ? Bruno Latour, Baptiste Morizot, Donna Haraway, Dipesh Chakrabarty posent la question de notre vécu dans un monde abîmé par l’homme lui-même ?

La place de l’être humain à l’ère du post-humanisme ? Pour Rosi Braidotti, Catherine Malabou, Yuk Hui, sommes-nous en train de dépasser les frontières de notre propre humanité ?

Un monde commun est-il encore possible après les affres de la mondialisation ? Pour Achille Mbembe, Judith Butler, Kwame Anthony Appiah, ne s’agit-il pas reconstruire du lien dans un monde fragmenté ?

Vers quelles vérités se tourner ? Pour Markus Gabriel, Bernard Stiegler, Byung-Chul Han, comment penser dans un monde saturé de désinformation ?

A l’échelle mondiale, la Justice est-elle encore un repaire ? Martha Nussbaum, Amartya Sen, Étienne Balibar posent la question d’une éthique pour un monde inégal et interdépendant ?

Comment l’être vivant peut-il résister aux nouvelles formes de domination ? Shoshana Zuboff, Hartmut Rosa, Giorgio Agamben s’interrogent sur les libertés possibles dans un monde hyperconnecté et surveillé.

La conscience du monde est elle accessible ? pour Pierre Hadot, Alexandre Jollien, Fabrice Midal y a-t-il encore une place pour la sagesse, la lenteur, la présence intérieure ?

Pour les Francs-maçons, il me semble qu’une des répercussions les plus importantes de ces travaux qui nous concernent au premier plan, a trait à la critique de l’Humanisme !

L’Humanisme a révélé ses limites ! Il a joué son rôle aux XVIIe et XVIIIe siècles et s’est révélé incapable au XIXe et au XXe siècle de prendre en compte son incapacité à comprendre le monde. Aujourd’hui nous sommes dans l’ère du post-humanisme avec plusieurs pistes dont le transhumanisme.
Pour permettre aux Francs-maçons de travailler et d’exprimer leurs réflexions à ces questions fondamentales, une mise en commun, un partage me semblerait indispensable !
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