« Les cieux racontent la gloire de Dieu, le firmament proclame l’œuvre de ses mains …ce n’est pas un récit, il n’y pas de mots, leur voix ne s’entend pas. Leur harmonie éclate sur toute la terre et leur langage jusqu’au bout du monde »
(Psaume 19)
Le Silence et l’or
Si la Parole qui est d’argent nous montre la Lune, le Silence qui est d’Or, nous montre le Soleil.
Le Silence ? Mais quel est donc ce Silence qui se trouve au cœur de toutes les traditions initiatiques ?
De tout temps silence, mystères et secrets ont été associés :
« O toi qui apporte l’eau dans un lieu éloigné, viens, assiste-moi car je suis un silencieux. Thot, fontaine douce à l’homme altéré dans le désert. Elle est scellée pour le bavard mais ouverte pour le silencieux »
Ainsi priait l’Egyptien s’adressant à son dieu.
De même les compagnons de Pythagore s’entraînaient au silence, car ils entendaient beaucoup de révélations divines et secrètes, qu’il leur aurait été difficile de garder pour eux s’ils n’avaient pas commencé par apprendre que le silence est aussi parole. »
Chez les Romains, Angerona, la divinité tutélaire secrète qui protégeait Rome, était la déesse du silence. Elle veillait sur le solstice d’hiver et sur la mystérieuse germination qu’il évoque. Son rituel était mis au service de la régénération du Soleil menacée.
Mais qu’est-ce que le silence ?
Il est impossible à circonscrire. Quand nous l’écoutons, il nous révèle le sans-limite. Nous révélant notre capacité d’accueillir en nous plus grand que nous…
Il se relie à l’écoute et à la compréhension intérieure, au cerveau droit.
On pense alors à Socrate parlant à Phèdre : « Mon ami, les prêtres du temple de Zeus à Dodone ont affirmé que les premières paroles divinatoires sortirent d’un chêne. Ainsi les gens de ce temps-là, qui n’étaient pas savants comme vous autres les jeunes, se contentaient dans leur simplicité d’écouter le langage d’un chêne ou d’une pierre, pourvu qu’il dît la vérité » (Platon Phèdre 275 b)
Le Soleil Roi de l’univers
Si la Lune, lorsqu’elle est pleine, formant un disque rayonnant, est envahie de la lumière de la connaissance, toutefois elle n’est qu’un reflet du Soleil, la Source lumineuse au-delà de la nuit.
Le Soleil, énergie, chaleur est « le plus brillant des objets visibles pour les mortels et un symbole universel de la Déité suprême… Il est comme le cœur dans le corps humain, il est la plus immédiate manifestation de Dieu. »
« Il trône au centre exact des cieux. En tant que seul souverain visible, il tient en main le sceptre royal et règne sur tout l’univers » Fludd (1574-1637)
Le Soleil un symbole universel du roi.
Ainsi nous le montre le Tarot dont le symbolisme judéo chrétien est construit :
– D’une part sur l’alphabet hébreu :
Les 22 lames sont en rapport avec les 22 lettres de l’Alef Beith, qui sont en rapport avec les trois éléments, Air, Feu Eau, les sept planètes et les douze signes.
– D’autre part sur les symboles chrétiens de l’époque comme le Pape (la Lame V).
Ainsi la Lame IIII LEMPEREUR est en rapport avec le Daleth qui est le nombre 4 et avec le Soleil car dit le Sepher Yetsirah (Livre de la Formation) :
« Il (Ya, Yahvé, Elohim, roi de l’univers) fit régner la lettre Daleth par la fécondité, Il la couronna et la combina avec les autres. Avec elle, il forma le Soleil dans l’Univers ».
Le Soleil est lui-même en rapport avec le nombre 4 par les quatre points cardinaux manifestés sur cette lame par la croix plantée sur le globe de l’univers tenu par l’Empereur.
En Mésopotamie
L’hymne à Shamash, dieu du Soleil (tournant du IIe au Ier millénaire), berger du monde
« Illuminateur des cieux tout entiers
Toi qui là-haut et là-dessous, dissipes les ténèbres.
(Alors que de la Lune les ténèbres n’ont pas reçu la lumière)
O Shamash, illuminateur des cieux tout entiers
Toi qui là-haut et là-dessous dissipes les ténèbres
Ta splendeur enveloppe la Terre comme un filet
Juché sur les montagnes tu inspectes le monde (Sur l’image ci-dessous Shamash escalade la montagne dans l’encadrement d’un portail (milieu du 3ième millénaire).
Tu prends soin de tous les habitants de la terre
Tu fais paître tous les êtres vivants sans exception
Ici-haut et là-dessous, leur berger unique c’est toi
Tu ne cesses de traverser ponctuellement les cieux
Chaque jour tu parcours la terre interminable
Pasteur de là-dessous et Berger d’ici haut
Le guide et la lumière de l’univers c’est toi Shamash
Lorsque ta redoutable splendeur enveloppe le monde
De toutes les populations aux langages divers
Tu perces les destins, tu scrutes la conduite
Tous sont prosternés devant toi
Et le cosmos entier, Shamash aspire à ta lumière »
Shamash dieu de la justice
Si le premier code des lois connu est celui d’Ur-Nammu (2011 – 2095 av J.C.) et lui a été donné à Ur dont il était le roi par le dieu Lune, Nanna (Sin), celui d’Hammourabi, roi de Babylone de 1792 à 1750, deuxième code connu après celui d’Ur Nammu, lui été donné par le dieu Soleil, Shamash. Nous voyons ici Hammurabi coiffé du casque royal debout devant Shamash, assis sur un trône. Il porte la tiare à cornes caractéristique des divinités, une longue barbe et une robe à volants. Il est identifié comme dieu-soleil par les rayons qui jaillissent au-dessus de ses épaules. Les trois rangées d’écailles sur lesquelles il pose ses pieds représentent les montagnes de l’Est qu’il franchit tous les matins. Il remet au roi les insignes de la royauté, le bâton et un objet circulaire (anneau ou cercle) qui symbolisent l’équité.
Dans les temples le dieu Soleil participe aux initiations
Ainsi on peut voir une représentation du roi de Babylone, Nabu Napla Iddina, introduit rituellement devant Shamash (Sippar IX° siècle).
Il est d’abord conduit par la main par un officiant devant le symbole du Soleil, une étoile à quatre branches (en rapport avec les quatre points cardinaux) séparées par des rayons ondulant. Ce symbole est tenu par des officiants juchés sur un auvent tenant les cordes auxquelles il est accroché.
Derrière, séparé par deux colonnes, le dieu assis surmonté des trois symboles des grands dieux Shamash, Ishtar et Nanna (Sin), Sin étant le père de Shamash et d’Ishtar.
(Sin est le grand dieu mâle et son croissant le grand phallus lunaire qui fécondait la terre lors de sa disparition).
Le roi devait en effet être adoubé et initié au temple car c’est grâce à Shamash qu’il pouvait régner en toute justice, le Soleil étant garant de l’ordre du monde et de la Justice sous la forme du Droit et de l’Equité.
De même lorsqu’on prêtait serment, on le faisait le vingtième jour du mois, Vingt étant le nombre de Shamash.
Dans le Judaïsme
Une longue tradition assimile Yahvé au Soleil, mis en rapport avec la justice tout comme en Mésopotamie.
Ainsi dans Malachie (III, 20), Yahvé s’adressant aux Justes leur dit : « Pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de Justice brillera : il apportera le salut dans son rayonnement »
Dans le Christianisme
Le Christ est lunaire en tant qu’incarnation. Il est alors la Parole émanée du Très Haut.
Mais il ressuscite solaire, dégagé de son incarnation. C’est la raison pour laquelle il est dit mort à trente-trois ans, cycle solaire astronomique puisque tous les trente-trois ans le Soleil retrouve le point vernal à la même heure.
En tant que Soleil, le Christ est alors placé au centre du Zodiaque comme sur cette image du XI° siècle.
Les douze apôtres qui l’entourent, tout comme les douze tribus d’Israël, sont en analogie avec les douze signes du zodiaque.
De même tout comme Yahvé il est appelé Sol Justiciae, soit Soleil de justice dès le III° siècle. Ou encore Verus Sol le Soleil vrai.
Ainsi sur cette image qui était inscrite autrefois dans les missels au temps de Noël, marquant la naissance du Christ le 25 décembre tout comme Mithra au moment de la fête du solstice d’hiver et de la renaissance du Soleil, nous voyons sur le temps liturgique le Christ Soleil de Justice au plus fort de son éclat au solstice d’été.
Le Soleil l’Or et l’Alchimie
Cette image de Fludd
D’une part montre l’importance de la position centrale du Soleil d’autre part l’apparition de la lumière dans un processus alchimique mené à terme :
Les quatre éléments se sont ordonnés en cercles concentriques au centre desquels apparaît le Soleil, processus dont dit-il il a été témoin : « A la fin de cette expérience ils retirèrent du centre de la masse une « substance solaire », une précieuse gemme « tombée du ciel, comme Lucifer ».
Ce que l’on retrouvera au 28ième degré du REAA, Chevalier du Soleil.
Les cycles du Soleil, astre de vie qui réchauffe et éclaire
Cycle annuel
Si la Lune avec le Soleil ont permis ensemble de diviser le zodiaque en douze parties égales en rapport avec les douze mois, c’est évidemment le Soleil qui a premier de compter les jours Le Soleil a divisé l’année en 365 jours un quart.
La division de l’année en quatre saisons et du zodiaque en quatre quadrants.
Le zodiaque étant oblique par rapport à l’équateur le Soleil monte et descend le long du zodiaque
Il monte du point le plus bas au Sud au solstice d’hiver jusqu’au point le plus haut au Nord au solstice d’été. Et de là il redescend jusqu’au solstice d’hiver.
C’est le Soleil qui sur cette route montante et descendante coupant par deux fois l’équateur a mis en évidence par la variation de son éclairement des longueurs du jour et de la nuit et par son action évidente sur les saisons, sur les cycles de variation de la température, l’importance de son action sur le vivant qu’il soit végétal ou animal.
C’est ainsi que dès l’antiquité les peuples fêtèrent de façon générale :
– Le passage du Soleil à l’Équateur au point gamma passant du Sud vers le Nord à l’équinoxe de printemps.
– Son arrivée au solstice d’été au plus haut de sa course puis sa descente vers le sud traversant à nouveau l’Équateur au point gamma prime’ en passant dans l’hémisphère sud à l’équinoxe d’automne.
Et enfin son arrivée au point le plus au Sud au solstice d’hiver (pour l’hémisphère nord évidemment).
Au solstice d’hiver on fêta l’arrivée du renouveau du Soleil après une mort apparente. Les chrétiens y firent naître le Christ Nouveau Soleil.
À l’équinoxe de printemps on fêta la Nouvelle année :
À Babylone c’était la fête du dieu Marduk, chez les Hébreux ce fut la Pâque.
Chez les chrétiens la mort et la résurrection du Christ et la Pâque chrétienne.
Au solstice d’été un peu partout on fêta le Soleil avec des feux de joie
Les chrétiens en firent la fête de Jean le Baptiste (qui baptisa Jésus dans le Jourdain), le Précurseur de Jésus, en raison de sa phrase « Il faut qu’il croisse et que moi je diminue (comme les jours qui commencent alors à décroître) » (Jean 3,30) et on l’appela la St Jean d’été parce que du coup on instaura la fête de St Jean l’Evangéliste le 27 décembre de sorte qu’il y eut les deux St Jean celle d’été et celle d’hiver par homophonie sans doute avec l’ancien dieu Janus aux deux visages symboles des portes des solstices.
Par la croix des équinoxes et des solstices, le zodiaque fut ainsi divisé en quatre parties en rapport avec les quatre saisons et ces quatre parties en trois, soit un total de douze parties égales, les « dodécatémories » n’ayant rien à voir avec les signes du zodiaque désignés par les étoiles et les constellations, mais formant ce que l’on appelle aujourd’hui le zodiaque des saisons.
Le zodiaque des « signes » lui est construit sur les étoiles et les constellations.
Ainsi disait le poème de la création des Babyloniens :
Il créa les stations pour les grands dieux et plaça des étoiles à leurs images.
À chacune il fixa trois étoiles par signe (les trente-six décans du zodiaque)
La division du zodiaque en trois parties
Par ailleurs le zodiaque fut divisé en trois parties, contenant de la sorte trois fois les quatre éléments, Feu, Terre, Air, Eau, bien connus en alchimie.
Feu Bélier (constellation évidemment), Terre Taureau, Air Gémeaux, Eau Cancer
Feu Lion, Terre Vierge, Air Balance, Eau Scorpion (Nèpe scorpion d’eau)
Feu Sagittaire, Terre Capricorne, Air Verseau, Eau Poissons
Le Cycle de 33 ans
Ce nombre fait évidemment référence au cycle solaire bien connu et transmis dans les traditions antiques.
Tous les trente-trois ans le Soleil se retrouve à la même heure au point vernal.
Cycle solaire et donc royal et divin, aussi, les héros dans les mythes antiques meurent à trente-trois ans et Jésus ne fit pas exception tout comme Alexandre le Grand ou Shiva.
Le Cycle de 28 ans
Moins connu que le cycle de trente-trois ans, mais important dans le Judaïsme, le cycle solaire de vingt-huit ans appelé Ma’hzor Gadol « Grand Cycle », fait référence au fait que tous les vingt-huit ans le Soleil passe au point vernal, non plus cette fois à la même heure, mais le même jour, soit le Mercredi, suivant la Bible puisque le Soleil et la Lune ont été créés le quatrième jour. Le dernier début de ce cycle était le Mercredi 0h (soit le Mardi 18h), le 8 avril 2 009 (14 nissan 5 709) et le prochain le 8 avril 2 037.
À chaque début de ce cycle on dit la Bénédiction du Soleil (Birkat Ha ‘Hhama) : « Loué sois-Tu, Éternel notre D., Roi de l’univers, Auteur de l’œuvre de la Création. »
Le Cycle de 2 160 ans.
Le Soleil est responsable des ères de 2 160 ans et des religions qui s’y sont associées.
Comment ?
Chaque année au cours de sa route montante du solstice d’hiver (le point le plus bas, le plus au sud, (pour l’hémisphère nord) il coupe l’équateur à un point appelé point gamma. Or ce point gamma n’est pas fixe, car le Soleil chaque année coupe l’équateur un peu plus en arrière. De la sorte ce point gamma recule de 1 degré en 72 ans et d’un signe entier soit de 30 degrés en 2 160 ans en moyenne. Et fait le tour du zodiaque » en 2 160 x 12 soit en 25 920 ans environ.
Ce point tourne donc en sens contraire des signes passant des Gémeaux au Taureau, du Taureau au Bélier puis du Bélier aux Poissons et aujourd’hui depuis 2 020 au Verseau si l’on respecte la tradition et le « Nœud du Ciel » figuré par l’étoile du Noeud des Poissons marquant le point où se relie la bouche et la queue du serpent Ouroboros.
Ce phénomène se nomme la « Précession des équinoxes » (soit le point gamma chaque année précède celui de l’année d’avant soit recul des points équinoxiaux et évidemment avec les points solsticiaux) et étaient bien connu des Anciens. Le grec Hipparque l’a redécouvert en allant s’instruire à Babylone.
Non seulement les Anciens connaissaient bien ce phénomène, mais leurs religions s’associaient à ce décalage. Ils le marquaient dans leurs monuments, dans les noms de leurs divinités.
A l’ère du Taureau 4ième millénaire av J.C.
Sur cette image montrant à l’intérieur le zodiaque saisonnier dit tropical et à l’extérieur, le zodiaque antique basé sur les étoiles on voit le point gamma entrant dans la constellation du Taureau.
A ce moment-là, il y a 6 400 ans, l’axe des équinoxes se trouve sur la Voie lactée qui passe d’un côté entre les étoiles du Taureau et celle des Gémeaux qui ont les pieds dessus et de l’autre entre celles du Scorpion et celle du Sagittaire marquant une étape importante dans le grand cycle de 25 920 ans.
Tous les 6 400 ans, un des axes de la croix des équinoxes et des solstices, Ici c’est celui des équinoxes se place sur cette Voie lactée en pointillé sur le schéma.
Les équinoxes se produisaient dans la constellation du Taureau (celui du printemps) et du Scorpion (automne) et les solstices dans la constellation du Lion (été) et du Verseau (hiver)
On voit ci-dessous la croix des équinoxes et des solstices associée à l’image du Taureau (équinoxe de printemps) et du Lion (solstice d’été) sur une tablette mésopotamienne de la fin du quatrième millénaire.
Tandis qu’en Egypte ancienne on fêtait le Taureau Apis.
La transmission de cette époque clef
Ces constellations ainsi que leurs étoiles repères Aldébaran pour le Taureau, Régulus pour le Lion, Antarès pour le Scorpion nommé aussi L’Homme Scorpion et le Verseau, marquant en fait l’origine du zodiaque tel que nous le connaissons se transmirent à travers les siècles comme des constellations clefs.
Toutefois le Scorpion ou Homme scorpion fut remplacé par un Homme et le Verseau par un Aigle soit la constellation de l’Aigle voisine (En fait l’aigle qui enleva le Verseau jusque dans l’Olympe soit Ganymède pour en faire l’échanson des dieux).
C’est sous cette nouvelle forme qu’on les retrouvera dans la Bible avec la vision du char d’Ezéchiel, puis dans le christianisme avec le Christ au tympan des églises entouré de ces quatre images associées aux quatre éléments et aux quatre évangélistes.
L’ère du Bélier et le judaïsme 2ième millénaire av J.C.
Entre environ 2 160 avant J.C et la naissance du Christ ce fut l’ère du Bélier : l’équinoxe de printemps avait lieu lorsque le Soleil se trouvait dans la constellation du Bélier, l’équinoxe d’automne dans celle de la Balance.
Le solstice d’été dans celle du Cancer et celui d’hiver dans le la constellation du Capricorne.
Tout comme les symboles astrologiques de l’ère du Taureau ceux de l’ère du Bélier furent associés aux religions.
Ce fut une époque si importante au niveau de l’histoire de nos civilisations (C’est aussi durant cette ère que naissent les premiers alphabets dont l’alphabet hébreu) que l’on ne put se débarrasser de ses symboles et qu’aujourd’hui encore la plupart de nous croyons que le printemps arrive dans le Bélier et que nous continuons de manger du mouton à Pâque !!!
C’est durant cette ère qu’à Babylone le dieu Marduk dieu Soleil dont les quatre faces représentaient les quatre points cardinaux refit le monde. On le voit ici le pied sur un petit bélier dont les trois étages de laine représentaient les trois décans de la constellation du même nom.
À l’équinoxe de printemps, il disparaissait pour renaître et on le fêtait en grande pompe.
C’est aussi au début de cette ère qu’apparaît Abraham, le premier des patriarches, le grand ancêtre du peuple de la Bible puis qu’un certain Yahvé se révèle à Moïse et le fait sortir d’Egypte.
C’est la Pâque le Passage, la Pessah, le passage du Soleil au-dessus de l’Equateur et le passage de l’Egypte au désert qu’il faudra traverser pour atteindre la Terre promise. On égorge des moutons et on les mange.
Puis Moïse recevant les tables de la Loi devient le premier législateur. La Justice prend une place grandissante. La Balance qui est face au Bélier prend toute son importance.
Au milieu de l’ère, Salomon avec l’aide d’Hiram construit le Temple à Jérusalem et y place l’Arche d’Alliance et les Tables de la Loi.
La Maçonnerie s’emparera de cette histoire reprenant le mythe à sa façon.
L’ère des Poissons de Jésus de Nazareth à nos jours
Alors que, à la naissance du Christ, le point gamma venait d’entrer dans la constellation des Poissons et le point gamma prime celui de l’équinoxe d’automne dans la Vierge. Le solstice d’été avait lieu dans celle des Gémeaux et celui d’hiver dans celle du Sagittaire.
Au milieu de l’ère, tout comme au milieu de l’ère précédente Salomon construisit le temple, l’Occident chrétien se couvrit d’églises architecturées sur les symboles chrétiens.
Les deux tours occidentales reprenant à leur façon les deux colonnes du temple de Salomon manifestaient la constellation des Gémeaux où se trouvait le Soleil de justice au plus haut de ciel.
A l’arrière en face la flèche manifestait celle de la constellation du Sagittaire (de Sagittarius tireur à l’arc de Sagitta flèche) où se trouvait le solstice d’hiver à l’époque de la naissance du Christ.
Sans oublier les zodiaques inscrits sur les portails
Les Templiers de leur côté prirent comme devise « Deux sur le même cheval »
Ils se plaçaient sur le Soleil au plus haut en pleine lumière et, sous eux, leur monture, celle du Sagittaire.
Ainsi dans le Tarot cette lame XVIIII est en rapport avec la lettre 19ième lettre hébraïque le Qof.
Or Qof est la lettre qui « forma les Poissons dans l’Univers » (Sefer Yetsirah).
Or durant toute l’ère des Poissons, dont nous sommes en train de sortir, le solstice d’été avait lieu dans la constellation des Gémeaux, que nous voyons ici en train de cuire sous les flammes du Soleil, ce que nous raconte cette lame.
Elle nous rappelle que le Christ est un poisson et par les Gémeaux met en avant la notion de Fraternité. C’est durant cette ère que naissent les différents fraternités celles des moines, des religieuses, de ouvriers compagnons
C’est durant cette ère qu’est prêché l’amour du prochain.
Ainsi cette sculpture sur la façade occidentale de Notre Dame la Grande à Poitiers (XI°/XII° siècle) que l’on a appelé La Réconciliation faisant référence au Psaume 84 « Quand le Messie annoncé vient « Amour et Fidélité se rencontrent Justice et Paix s’embrassent »
En fait cette posture est celle du « Signe de reconnaissance » dans le Compagnonnage.
Elle sera reprise par Villard de Honnecourt dans ses cahiers.
En Franc-Maçonnerie
Dans la symbolique maçonnique le Soleil incarne l’esprit immortel, l’or impérissable. Sur l’image ci-contre on voit un maçon constitué des éléments de sa loge.
Dans certains rites (comme le RER) le Soleil est l’une des Trois Lumières de la loge, ces trois lumières étant le Soleil, la Lune et le VM.
L’Orientation du Temple
C’est le Soleil qui décide de l’Orientation du Temple :
L’Orient, comme son nom l’indique, est à l’Est, au Soleil levant le jour de l’équinoxe.
Les trois fenêtres
Elles marquent les trois lieux repères où se trouvent le Soleil visible dans la journée
-À son Levant,
-À sa culmination au Midi
-À son Coucher le soir.
Trois lieux où se trouvent le Vénérable de la Loge et les deux Surveillants (au REAA) décrits dans l’ordre :
Le 2ième Surveillant est au Midi
– F (S) 2ième Surveillant, où est votre place dans la loge ?
– Au Midi Vénérable Maître
– Pourquoi êtes-vous placé ainsi ?
– Pour mieux observer le Soleil à son méridien, envoyer les ouvriers du travail de la récréation et de la récréation au travail afin que le VM en tire honneur et contentement
Le 1er Surveillant est à l’Occident
– Frère 1er surveillant où est votre place dans la loge ?
– À l’Occident Vénérable Maître
– Pourquoi ?
– Comme le Soleil se couche à l’Ouest pour fermer le jour de même le 1er Surveillant s’y tient pour aider le Vénérable Maître à fermer la loge payer les ouvriers et les renvoyer contents et satisfaits.
Le Vénérable de la loge est à l’Orient :
– Frère (S) 1er Surveillant où se tient le Vénérable Maître ?
– À l’Orient
– Pourquoi ?
Comme le Soleil se lève à l’Est pour ouvrir le jour, de même le Vénérable Maître s’y tient pour ouvrir la loge, la diriger dans ses travaux et l’éclairer de ses lumières.
Nous voyons que le rituel mentionne les trois lieux du Soleil visible dans l’ordre Midi, Occident, Orient dans le même ordre que les trois où Hiram sera frappé par les trois mauvais compagnons.
Le premier le frappera au Midi, le deuxième à l’Occident, le troisième au Levant, là où il ne pourra plus se lever, faisant d’Hiram un être solaire.
Trois lieux, où, plus tard, seront cloués les trois mauvais compagnons, assassins d’Hiram.
Mais :
C’est à Midi plein que l’on ouvre les travaux sous la Pleine Lumière et à Minuit Plein qu’on les ferme.
Les deux colonnes et les solstices
Les deux colonnes
C’est pour observer les mouvements du Soleil au cours de l’année que Salomon a fait faire les colonnes de bronze par Hiram.
Placées devant le Temple face à L’Est, tout comme l’étaient les obélisques en Égypte, placés par paires devant les pylônes, elles marquent les solstices.
Les obélisques placés devant le portail, symbolisant l’horizon d’où apparait le Soleil, étaient symboliquement les piliers qui soulèvent le ciel et le tiennent écarté de la Terre.
Les constructeurs du Temple de Salomon suivirent cet exemple et nommèrent les colonnes Yakhin et Boaz soit « qui soutient » « en Force ».
Quoiqu’il en soit, le Soleil frappant son lever au milieu entre les deux colonnes marquait les équinoxes.
Par ailleurs Les Hébreux s’orientant face à l’Est ont toujours le Midi à Droite et le Sud à Gauche.
Pour dire au Midi on dit « à droite ».
De la sorte c’est la colonne du Midi « celle de droite » qui fut nommée Yakhin par Hiram, le bronzier qui l’avait élaborée, et c’est celle du Nord qui fut appelée Boaz, comme l’avait bien compris Vuillaume et comme c’est toujours le cas au REAA.
Quoi qu’il en soit et quels que soient les noms des colonnes, les Apprentis sont placés au plus haut du Nord, au solstice d’été, soit au plus haut de la route montante du Soleil.
Il leur importe dorénavant de suivre la « Route des hommes » en descendant en eux-mêmes.
Les Compagnons sont placés au solstice d’hiver au plus bas de la course annuelle du Soleil. Il leur appartient de monter sur la route des dieux pour atteindre les hauteurs du ciel.
La fête des solstices
Les Maçons tout comme les anciens, les fêtèrent.
Certains gardèrent les noms de St Jean d’été et de St Jean d’hiver. Ils fêtèrent celle d’hiver par un banquet et celle d’été par des feux.
De plus à l’origine toutes les loges se nommaient « Loges de St Jean »
Exemple : Catéchisme d’Apprenti au Rite français du GODF 1785
– Comment s’appelle votre loge ?
– La loge St Jean et toutes les loges portent le même nom.
Certains rites ont gardé cette formule comme le RER.
Le rituel du passage au grade de Maître
Hiram et le Soleil
Lorsqu’Hiram est assassiné par les trois mauvais Compagnons aux trois lieux solaires, Midi, Occident, Orient, on comprend qu’Hiram est assimilé au Soleil.
Comme lui, il meurt et renaît à l’Orient.
Et, quand le maçon sur le point de devenir Maître a vécu la mort d’Hiram et est relevé par le Vénérable Maître celui-ci lui transmet à son tour ce qu’il a reçu par ce que l’on appelle les « Cinq points de la Maîtrise » mais qui se rapproche fort de la gestuelle du Compagnonnage et rappelle tout aussi fort les Dioscures Castor et Pollux, les Jumeaux du zodiaque.
L’un est immortel, Pollux ; l’autre ; Castor est mortel. Il mourut. Pollux affligé s’unit à lui et ainsi se partagèrent l’immortalité. Ils vivaient et mouraient alternativement.
Les cycles solaires à travers les grades
Le cycle des douze signes et le 12ième degré du REAA
Ce nombre fait référence au découpage de l’année en douze mois et du zodiaque douze signes.
S’il est présent dans le temple sous la forme de la corde à douze nœuds qui peut s’accompagner en haut des murs des douze signes du zodiaque.
Cette corde à nœuds peut se voir comme la corde d’arpentage à douze nœuds
Mais on le trouve surtout comme par hasard au grade de Grand Maître Architecte 12ième degré du REAA
Le Grand Maître Architecte est placé face à l’Etoile polaire et doit tracer un cercle avec un compas qu’il apprendra à partager en douze.
Le cycle de 28 ans et le chevalier du Soleil
Le Chevalier du Soleil est le 28ième grade !
Nous voyons le Delta lumineux au centre du Soleil ou le Soleil au centre du Delta lumineux. Nous voyons aussi des symboles alchimiques comme les quatre éléments Feu, Terre, Air, Eau.
Le maçon contemple l’image du Paradis et de la transmutation en Or.
En témoignent les sept planètes retournées à leur origine et non plus étagées dans le ciel.
C’est l’annonce du retour. Ce retour se fera au 33ième degré.
Le cycle de trente-trois ans l’âge du Chevalier Rose Croix et les trente-trois degré du REAA
Au grade de Rose Croix au 18ième degré du REAA le Chevalier Rose Croix a 33 ans. L’âge du Christ à sa mort.
Il a appris la force de l’Amour universel par la Rose sur la Croix
Il sait que là est la voie pour la transmutation alchimique lorsqu’il sera lavé par le sang du Christ.
Mais ce n’est qu’au bout de sa montée au 33ième et dernier grade du REAA que le maçon aura, en théorie, terminé sa transmutation, sera arrivé au grand Œuvre à l’or :
Il pourra plonger sans crainte sa main dans le plomb fondu.
Les changements d’ère et 17ième degré
Le 17ième degré est basé sur l’Apocalypse qui termine l’Ancien et le Nouveau Testament.
Texte astrologique, ce récit nous dévoile une série de cycles de six plus, faisant écho à Beréshît, à la Création en six jours se terminant par un repos le septième.
Il est en analogie avec le cycle illimité des ères de 2 160 ans et des grands cycles multiples de celui de 2 160, auquel s’ajoute des cycles faisant référence à une succession d’univers de six jours cosmiques successivement détruits et renaissant après le silence d’un nouveau jour.
Aujourd’hui nous avons changé d’ère
L’équinoxe de printemps vient d’aborder la constellation du Verseau. Nous terminons un cycle de 6 400 ans. Nous retrouvons les quatre grandes constellations d’origine, mais pas aux mêmes angles de la croix :
Le Verseau pour l’équinoxe de printemps, le Taureau pour le solstice d’été, le Lion pour l’équinoxe d’automne et le Scorpion pour le solstice d’hiver. C’est l’axe des solstices qui se superpose à la Voie lactée. Aussi comme l’écrit Pierre d’Allergida dans son article « Dieu a besoin de notre aide »
Un grand réveil ne fait que commencer et sera exacerbé par le chaos social à venir qui accompagne inévitablement le changement des grands âges du zodiaque. La Franc-Maçonnerie, en tant que gardienne des Mystères Anciens, a l’obligation sacrée de se tenir au centre de telles tempêtes historiques et de guider le peuple vers le chemin des justes, d’être une voix qui crie dans le désert, de préparer la voie au retour du Roi.
Cette phrase est évidemment symbolique et non politique …
Merci pour la compilation
Les variantes du parcours d’Hiram pour échapper à ses assassins.
Trois ouvriers compagnons criminels tentent d’extorquer son secret à Hiram sans attendre de pouvoir le recevoir de manière régulière. Pour cela, ils se postent aux trois portes de l’enceinte du Temple qui n’avait que trois portes. On trouve : la première, celle du nord, était réservée au peuple ; la seconde livrait passage au roi et à ses guerriers ; la porte de l’Orient était celle des lévites. On trouve aussi : l’une à l’orient, qui communiquait à la Chambre du Milieu et qui était réservée aux maîtres; une autre au Midi et la troisième au nord; celle-ci était l’entrée commune à tous les ouvriers. Le Régulateur de 1801 rapporte : «on entrait dans le temple par trois portes : celle destinée aux apprentis et par la suite au temple, était à l’occident ; celle destinée aux compagnons, et après l’achèvement du temple aux lévites, était au Midi ; et celle destinée aux maîtres et par la suite aux pontifes, était à l’Orient.» : gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3193656/f193.
Le problème est que, probablement comme Newton l’a reconstitué en 1728, dans l’enceinte du Temple, il n’y avait pas de porte à l’occident (ouest). En tout cas, parce que les conjurés bloquent trois portes, cela signifie qu’il n’y en avait effectivement pas d’autres.
Le parcours du maître n’est plus le même selon les rites. Par exemple : son le trajet commence, selon le REAA, au sud puisqu’il est écrit : «ayant terminé son inspection des travaux du jour, Hiram allait se retirer par la porte du Midi» puis il se dirige vers la porte d’occident [?].Au Rite Francçais traditionnel, Hiram s’étant rendu dans le Temple par une porte secrète dirigea ses pas vers la porte d’Occident, où l’attendait le 1er assassin, puis il tenta de sortir par la porte du Midi, et finit par courir vers la porte d’Orient où il trouve le 3ème mauvais Compagnon. Cependant au Rite Français de référence du GODF, édition 2009, occident, nord et orient sont, dans l’ordre, les portes du parcours d’Hiram. Mais au Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm comme au Rite Opératif de Salomon: sa visite terminée, Hiram sortit de la Chambre du Milieu et se dirigea vers la porte d’Occident [?], puis continua vers la porte du nord. Au Rite Écossais Primitif, Occident [?], Midi et Orient est le trajet d’Hiram. Au Style Émulation, ils [les mauvais compagnons] s’embusquèrent respectivement aux entrées ménagées à l’Est, au Nord et au Sud du Temple, où notre Maître s’était retiré pour faire ses dévotions au Très Haut, ainsi qu’il y était accoutumé à l’heure de midi ; le premier coup est porté au sud, puis le Maître se dirige vers la porte du nord et reçoit le dernier coup à l’est trajet [le plus en accord avec le plan du Temple]. Pour le rite de Misraïm, le parcours est : midi, occident, orient, comme indiqué dans le Rituel de 1820 du Rite de Misraïm : francmaconneriemisraimite-mingam.fr/rituel-du-troisieme-degre-1820.
Au RER, Hiram entré par la porte d’occident, dirige ses pas vers la porte du midi, où il rencontre l’assassin, puis fuit vers celle du nord et finit à celle d’orient. (Rituel du grade de maître au RER, Rédigé au Convent de 1782).
Le trajet se finit toujours à l’Orient de la chambre funèbre de la loge. La narration du meurtre ne se rapporte donc pas toujours à l’orientation du Temple de Salomon, mais plutôt à celle la loge où se joue l’époptie.