L’ouvrage Écrire à l’ombre des cathédrales parcourt les pratiques d’écriture médiévales au sein des cathédrales, centres névralgiques du pouvoir ecclésiastique. Grégory Combalbert et Chantal Senséby, les directeurs de ce travail, rassemblent des études éclairant la production documentaire dans l’espace anglo-normand et l’Ouest de la France du XIe au XIIIe siècles.
Cet ouvrage en trois parties – première partie « Écrire, rédiger, mettre en forme » ; deuxième partie « Être acteurs de l’écrit » ; troisième partie « Faire écrire, conserver et transcrire » – est réalisé sous la direction de Grégory Combalbert, maître de conférences en histoire médiévale à l’université de Caen Normandie (centre d’intérêts : histoire de l’Église dans le monde anglo-normand, pratiques de l’écrit en milieu cathédral et édition numérique des actes épiscopaux) et Chantal Senséby, maîtresse de conférences à l’université d’Orléans, ses recherches portant sur la culture et les usages sociaux de l’écrit, principalement dans le Val de Loire entre le Xe et le XIIe siècle.
Un ouvrage ayant reçu le soutien de l’Université d’Orléans, du laboratoire POLEN (EA 4710) et de celui du CRAHAM (UMR 6273, Université de Caen Normandie/CNRS). Dans leur avant-propos Grégory Combalbert et Chantal Senséby introduisent le sujet en évoquant le rôle des chancelleries épiscopales et des bureaux de rédaction des cathédrales.
Puis, dans « Écrire à l’ombre des cathédrales. En guise d’introduction », Olivier Guyotjeannin présente les structures organisationnelles des chancelleries épiscopales et leur fonction documentaire au service des évêques.
La première partie traite de la production diplomatique des évêques de Bayeux et de Coutances (XIe-XIIIe siècles), analyse du rôle de la chancellerie d’Évreux dans la production documentaire et les réseaux d’influence.et met notamment en lumière des relations entre l’évêque Guillaume de Passavant et le chapitre cathédral. Usage des documents comme instruments du pouvoir épiscopal, étude comparative des pratiques d’écriture des évêques, chartes épiscopales du XIIe siècle sont décryptées.
Quant à la seconde partie, cette dernière explore les acteurs de la production documentaire, en abordant notamment les pratiques capitulaires – Production et conservation des actes écrits dans des diocèses, analyse comparative de la production documentaire des différents chapitres, etc.
Enfin la troisième et dernière partie « Faire écrire, conserver et transcrire » s’intéresse aux pratiques de conservation et de transmission des documents.
La conclusion de Véronique Gazeau, Professeure d’histoire médiévale à l’université de Caen, synthétise les contributions, soulignant l’importance des documents comme instruments du pouvoir épiscopal et du chapitre cathédral.
Écrire à l’ombre des cathédrales offre donc une exploration minutieuse des pratiques d’écriture dans le contexte cathédral du XIe au XIIIe siècle. Les contributions démontrent la diversité des formes documentaires, les enjeux politiques, administratifs et liturgiques associés à la production de ces écrits. Les analyses croisées fournissent une vision riche et nuancée de l’organisation documentaire des cathédrales, rendant ce travail essentiel pour les chercheurs en histoire médiévale.
La première de couverture porte la mention Colloque Cerisy. Rappelons que le Centre culturel international de Cerisy (CCIC), principal moyen d’action de l’Association des Amis de Pontigny-Cerisy (AAPC), assure, dans le cadre accueillant d’un château du XVIIe siècle (monument historique), l’organisation et la publication des Colloques de Cerisy. Ceux-ci se caractérisent par la qualité de l’accueil, leur durée, l’ampleur des discussions et la convivialité du séjour.
Écrire à l’ombre des cathédrales – Espace anglo-normand et France de l’Ouest, XIe-XIIIe siècle
Sous la direction de Grégory Combalbert et de Chantal Senséby
Presses Universitaires de Rennes, Coll. Histoire, 2024, 414 pages, 28 €
Les Presses Universitaires de Rennes (PUR) – éditeur de sciences humaines et sociales depuis 1984, le site.