Séquence souvenir aujourd’hui avec l’Auberge Espagnole
Une expression que j’ai souvent entendue quand je frappais à la porte du temple, de la part des différentes relations que j’avais à l’époque, relations qui allaient m’aider à rentrer en franc-maçonnerie.
On me faisait comprendre que j’allais trouver en franc-maçonnerie en fait ce que j’apporterais. A vrai dire, je n’ai jamais bien apprécié cette expression à sa juste valeur, je pense. Pour moi, déjà, les temples où nous nous réunissons inspirent plus la solennité que le désordre d’une auberge espagnole.
Alors il conviendrait mieux de chercher en dehors de nos temples.
Ce sont les lieux où nous prenons nos agapes qui ouvrent à plus de liberté dans nos propos et dans nos comportements. Ce sont nos contacts, nos réunions entre frères et sœurs qui nous font nous connaître et nous apprécier. A force de nous rencontrer en loges et à l’extérieur, nous nous rendons compte que nous sommes vraiment différents les uns des autres. Notre vie maçonnique en commun s’agrandit. Il n’y a rien de désordre dans tout cela, nous bénéficions de qualités qui démontrent nos capacités d’organisation.
C’est la dualité que nous avons en nous qui crée les personnages charismatiques ou les fortes personnalités que nous rencontrons parfois chez les Francs-maçons. Pour ma part je dois dire que j’ai eu la chance sur mon chemin de vie de croiser souvent des maçons haut en couleurs.
Déjà par exemple, profane, j’étais jeune à l’époque et je ne connaissais rien à la maçonnerie ni aux maçons, j’ai réussi à convaincre Henry Chapier, critique de cinéma à jouer dans un de mes films courts et quel personnage ! Je le découvris bien plus tard comme frère. Nostalgie quand tu nous tiens!
C’est mon frère Xavier, amoureux de rosé et passionné de course automobile qui me fit découvrir le grand Ayrton Senna. C’est mon parrain Henri qui me fit connaître les grands crus et les grands chefs cuistots, lui qui avait osé produire du Chablis aux États Unis !
C’est Jean, qui pour les derniers jours de sa vie fit un périple touristique en camping-car sur les différents lieux de son travail de représentant et avec ses frères les plus proches, dont un médecin qui l’aida à passer son dernier souffle. La liste est bien longue et le temps me manque pour vous dresser un tableau exhaustif de toutes les personnalités à inviter.
J ‘entends d’ici des voix qui me disent qu’il y a encore un nombre important de fous furieux, de passionnés, voire d’allumés chez nous. C’est à la fois avec respect, ironie et sourire que je le ressens. Ce sont les pièces manquantes fortes utiles au puzzle. A nous de savoir bien les reconnaître, les ajuster et de vivre avec.
Pour ma part dans toutes mes rencontres maçonniques, je n’ai pas eu à faire à des Illuminati, seulement à quelques Sœurs et Frères illuminés et de passage à l’Auberge Espagnole !