C’est en rédigeant ma note de lecture ce samedi 2 décembre que revint à moi – mais m’a-t-il vraiment quitté un jour ? –, le souvenir de ce que représentait, pour l’Empereur, cette date.
En effet, deux événements ont grandement contribué à la légende de Napoléon et à sa place dans l’histoire : son couronnement, en 1804, en tant qu’empereur des Français, et, en 1805, soit un an après son couronnement, la bataille d’Austerlitz. Une des victoires les plus célèbres de Napoléon, stratège militaire de génie, également connue sous le nom de « la bataille des Trois Empereurs ». Une victoire contre les armées russe et autrichienne considérée comme son chef-d’œuvre tactique.
L’ouvrage Qui veut tuer Bonaparte ? écrit par le médecin libéral Philippe Bornet, spécialiste reconnu de Napoléon et chroniqueur à Radio Notre Dame, sera en librairie le 14 décembre prochain.
Il est préfacé par l’historien, journaliste et écrivain David Chanteranne, reconnu pour sa contribution significative à la compréhension et à la diffusion de la connaissance de l’ère napoléonienne en sa qualité d’attaché de conservation au Musée Napoléon de Brienne-le-Château et de rédacteur en chef de plusieurs revues notamment Château de Versailles Magazine.
Cet ouvrage est un récit historique haletant et à suspense décrivant avec moult détails les secrets du siège de Toulon et de la stratégie qui mena Bonaparte à la victoire. Victoire qui scella le début de son irrésistible ascension. Le rôle de Bonaparte a été particulièrement remarquable pour son ingéniosité tactique et son audace. À l’époque, il n’était qu’un jeune officier d’artillerie, mais ses compétences exceptionnelles dans la planification et l’exécution de l’artillerie ont joué un rôle crucial dans la victoire des républicains. Bonaparte a proposé un plan audacieux pour capturer les collines entourant le port de Toulon, ce qui permettrait aux forces républicaines de bombarder la flotte britannique et de reprendre la ville. Sa stratégie a été un succès, et cela a conduit à la retraite des forces britanniques et royalistes.
Cette victoire a non seulement été importante d’un point de vue stratégique, mais elle a également propulsé Bonaparte sur le devant de la scène militaire et politique en France. Il a été promu au grade de brigadier général à l’âge de 24 ans, en reconnaissance de son rôle déterminant dans la bataille. Ce succès précoce a jeté les bases de sa future carrière militaire et de sa montée au pouvoir en tant que l’un des dirigeants les plus influents et controversés de l’histoire de la France.
Un récit qui devrait donc passionner tous les amoureux d’histoire et de stratégie militaire.
Dans la droite ligne de deux de ses précédents ouvrages La Furia : Bonaparte en Italie (La Fureur) roman se concentrant sur les campagnes italiennes de Napoléon, une série de batailles par le mené Napoléon dans le nord de l’Italie entre 1796 et 1797 et Sultan Bonaparte qui lui explorait l’expédition de Napoléon en Égypte et en Syrie de 1798 à 1801
Des romans se fondant aussi sur des événements historiques offrant une perspective romancée de la vie de Napoléon, en soulignant ses compétences en tant que stratège et leader, tout en explorant les implications morales, politiques et humaines de ses actions.
Mais plus qu’un roman, nous précise Philippe Bornet, Qui veut tuer Bonaparte ? est aussi un roman stratégique. Un genre littéraire que beaucoup découvriront.
Dans ce contexte, qui ici est militaire, un roman stratégique désigne les intrigues principales tournent autour de stratégies militaires ou politiques, mettant l’accent sur les tactiques, les manœuvres, et les jeux de pouvoir – fiction spéculative sur la stratégie, narration, inspiration de stratégies réelles, etc.
Bien sûr que nous ne dévoilerons pas les tenants et les aboutissants de cette belle aventure que nous propose l’auteur, mais nous pouvons cependant évoquer les différentes étapes conduisant à l’épilogue.
Et dans un récit historique à suspense, le suspense s’exprime de diverses manières pour captiver le lecteur à travers chaque chapitre. À commencer par l’épisode du souper de Beaucaire. Un événement historique associé à Napoléon Bonaparte, alors jeune général, qui a eu lieu le 28 juillet 1793 à Beaucaire, en France. Événement connu pour le pamphlet que Napoléon a rédigé peu après, intitulé Le Souper de Beaucaire, qui a contribué à sa montée en notoriété. Dans ce texte, il reproduit les conversations de la soirée, présentant ses arguments en faveur de la Révolution. Le pamphlet a été bien accueilli par les révolutionnaires et a aidé à établir la réputation de Napoléon comme un fervent partisan de la Révolution française. Il a aussi attiré l’attention des dirigeants politiques de l’époque.
La plume alerte de Philippe Bornet nous conduit ensuite à connaître plusieurs autres épisodes tels que celui du peintre et officier de police Jean-François Carteaux, devenu général.
De l’arme secrète aussi. Rappelons-nous que la bataille de Toulon était principalement un engagement naval, les forces alliées tentant de maintenir le contrôle sur la base navale importante de Toulon, qui leur avait été remise par la faction royaliste française. Les Républicains, cherchant à reprendre la ville et son port, assiégèrent Toulon. Napoléon Bonaparte, alors jeune officier d’artillerie, s’est distingué lors de cette bataille en concevant la stratégie qui a conduit à la reprise de la ville par les forces républicaines. Son plan impliquait un barrage d’artillerie pour saisir les hauteurs entourant Toulon, ce qui permit aux Républicains de bombarder efficacement le port et les navires britanniques ancrés là. Cette stratégie fut couronnée de succès et conduisit au retrait des forces alliées, marquant une victoire significative pour les Républicains français.
L’auteur a le don de nous mettre au cœur de la bataille. Nous vivons les jours et les nuits avec la troupe qui a, à sa tête, une génie qui a su, en positionnant les batteries d’artillerie sur des points stratégiques, infliger des dégâts considérables aux ennemis. L’utilisation novatrice de l’artillerie a démontré son talent et son potentiel en tant que grand chef militaire. Ce qui a grandement contribué à sa promotion rapide dans les rangs militaires.
Nous avons tout particulièrement apprécié la carte d’état-major de l’imprimerie impériale de 1867, représentant le plan du siège de Toulon.
Cet ouvrage permet aussi de bien comprendre le débarquement de la coalition à Toulon en 1793, période où la ville de Toulon, alors un important port militaire français, a été occupée par les forces de la coalition antirévolutionnaire, composée de Britanniques, d’Espagnols, de Napolitains, de Piémontais et de Français royalistes… Cette occupation est intervenue dans le contexte de la Première Coalition contre la France révolutionnaire. Quant à la Mission O’Hara, l’ouvrage fait référence à l’intervention de l’officier britannique, le général Charles O’Hara dont la mission était de maintenir le contrôle de Toulon contre les forces républicaines françaises.
En conclusion, retenons que le siège de Toulon a été un moment décisif, à la fois dans la trajectoire de Napoléon Bonaparte vers le pouvoir et dans l’affirmation de la République française face à ses ennemis internes et externes.
Si nous connaissons les nombreuses tentatives d’assassinat de Napoléon : conspiration des poignards (10 octobre 1800), complot de la machine infernale (24 décembre 1800), plusieurs autres complots royalistes et jacobins et tentatives pendant les campagnes militaires… Napoléon a survécu à toutes ! Renforçant sa paranoïa et sa méfiance, l’amenant à renforcer sa sécurité personnelle et à prendre des mesures répressives contre ses opposants politiques. Cela a même contribué à l’aura de son destin invincible… Mais ici, Qui veut tuer Bonaparte ? À lire, un roman stratégique captivant et passionnant, mieux qu’un page-turner !
Nous ne manquons pas aussi, fidèle à notre tradition, d’évoquer un éditeur quand nous chroniquons pour la première fois un de ses auteurs.
Ce roman est une publication des éditions Via Romana, dont le siège est à Versailles. Une maison fondée en 2006 par Benoît Mancheron et qui se définit comme un éditeur littéraire de culture chrétienne reconnue pour sa riche collection. Via Romana publie une variété d’œuvres, y compris des contes pour la jeunesse, des livres sur l’histoire, la religion, la poésie, l’essai littéraire, ainsi que des romans et des livres sur des sujets de société.
Via Romana est une expression latine qui signifie littéralement la voie romaine. Un nom sans doute choisi pour symboliser les qualités ou l’héritage de la Rome antique… Des principes romains qui représente encore pour nous l’ordre, la discipline, la rigueur et l’organisation.
Qui veut tuer Bonaparte ?
Philippe Bornet – Préface de David Chanteranne
Via Romana, 2023, 202 pages, 20 € – Disponible chez l’éditeur
Merci M. Bornet de l’intérêt que vous portez à 450.fm.
Je devrais recevoir sous peu votre “Napoléon et Dieu”.
Il est vrai que la question de l’appartenance de Napoléon à la franc-maçonnerie reste un sujet fascinant qui continue de susciter l’intérêt des chercheurs, du grand public et plus encore de nos lecteurs.
Je vous souhaite une belle fin de semaine.
Grand merci de l’auteur à M. Yonnel Ghernaouti . Nous lui signalons également la parution il y a deux ans de Napoléon et Dieu chez le même éditeur (demandez un SP) avec un chapitre entier intitulé Napoléon était-il franc-maçon ? qui devrait vivement l’intéresser.