Présentation de l’éditeur
Le gouverneur général Félix Éboué a passé toute sa carrière dans l’Empire colonial français, entre les Antilles et l’Afrique subsaharienne. Administrateur de proximité, allant au-devant de ses administrés, les respectant, essayant toujours de les comprendre, médiateur et républicain au plus profond de lui-même, il a souvent été écarté par des intrigues de bas étage.
Il a payé son indépendance d’esprit, mais aussi son engagement dans les rangs du socialisme et dans la franc-maçonnerie qu’il ne cachait pas.
Nommé gouverneur du Tchad début 1939, une voie de garage à ses yeux, il entre vivant dans l’Histoire en août 1940 : refusant la soumission, il se rallie au général de Gaulle et devient un homme-clé de la France libre dans l’Empire colonial, organisateur sans faille qui sait mobiliser les énergies.
Il décède épuisé au Caire le 17 mai 1944, quelques semaines après la célèbre conférence de Brazzaville, sans avoir connu la libération de la France. En 1949, la République honore ce descendant d’esclave en le faisant entrer au Panthéon en même temps que Victor Schoelcher, l’homme de l’abolition de l’esclavage en 1848.
Cette biographie ne néglige aucun aspect des engagements et de la vie personnelle d’un homme hors du commun.
La biographie de l’auteur
Secrétaire général de l’OURS (Office universitaire de recherche socialiste), chroniqueur régulier à Historia et à Franc-maçonnerie magazine, ancien journaliste, Denis Lefebvre a publié une vingtaine de biographies et d’essais historiques depuis son premier livre, Guy Mollet le mal aimé (Plon, 1992), dont Marcel Sembat. Franc-maçonnerie, art et socialisme à la Belle Époque, Dervy, 2017.
[NDLR : Souvenons-nous ! Lundi 26 août 1940, par la voix du gouverneur Félix Éboué (1884-1944), le Tchad devient la première colonie à rejoindre la France libre. Rejoint, quelques jours plus tard, par le Cameroun et le Congo français.
Patriote résolu, l’homme politique était administrateur colonial et un résistant de la première heure durant la Seconde Guerre mondiale, répondant, dès août 40, à l’appel du 18 juin lancé par le général de Gaulle depuis Londres, au micro de la BBC. Il est aussi l’artisan du ralliement de l’Afrique-Équatoriale française (A-ÉF) à la France libre.
Depuis le 20 mai 1949, les cendres de Félix Éboué repose au Panthéon. Il reste un exemple d’engagement pour tous. Fils d’un orpailleur descendant d’esclaves affranchis, doté de hautes valeurs morales, il est un véritable humaniste.
Félix Éboué a été initié au sein de la Loge « La France équinoxiale » de la Grand Loge de France, à l’Orient de Cayenne, le 13 juillet 1922. Passé Compagnon le 1er février 1927 puis, le 26 mars 1927, élevé Maître Maçon, il s’affilie par la suite la Loge martiniquaise de la GLDF « Les disciples de Pythagore ».
Il semble aussi – sa femme Eugénie Tell, initiée au DROIT HUMAIN, s’engage dans les Forces françaises libres féminines et ayant servi comme infirmière à l’hôpital militaire de Brazzaville – que Félix Éboué ait fréquenté la Loge « Maria Deraismes », à l’Orient de Paris, de la Fédération française du DROIT HUMAIN.
C’est en quatre chapitres que Denis Lefebvre, bibliographe bien connu, nous conduit avec bienveillance à la découverte, essentielle et exemplaire, de cet homme remarquable. Il retrace tout son parcours tant profane que maçonnique, nous dépeignant Félix Éboué comme un homme d’une grande simplicité.
Le Maçon retiendra aussi, dans la dernière partie, les lignes consacrées aux « Hommages maçonniques ». Mais c’est sans doute aussi le titre du premier chapitre qui peut être repris comme une maxime maçonnique : « Écoutez beaucoup, parlez peu, comprendre. » Une belle « devise » que chacun pourrait faire sienne.
Nous soumettons à votre méditation la phrase de Jean Jaurès (1859-1914) : « Le devoir de mémoire n’est pas de conserver les cendres mais d’entretenir la flamme. » Puissions-nous, tous ensemble, faire vivre, longtemps encore, l’humanisme de ce grand homme parti trop tôt…
Denis Lefebvre – La Passeur éditeur, 2022, 176 pages, 18 €
L’équipe du Passeur
Le Passeur Éditeur n’est pas une création ex nihilo. Il est le fruit de la rencontre de plusieurs parcours professionnels dans les métiers du livre depuis vingt ou trente ans.
Le Passeur Éditeur est né de la certitude de ses fondateurs qu’unis ils arriveraient à mieux promouvoir leurs auteurs, faire vivre leurs livres, défendre leurs idées, en mettant en commun leurs réseaux, leur savoir-faire et leur expérience professionnelle. En savoir +]