En fonction de ton engagement maçonnique, je crois que tu peux faire éviter une croyance nuisible qui se répand dans la Franc-maçonnerie française. On entend, en effet, de plus en plus, cette affirmation : « On ne remercie pas en Franc-maçonnerie ». Comme si cela ajoutait à la qualité de notre travail. Cette idée nous vient d’un grand maître mal à l’aise dans ses relations avec ses obligés, et par-là, avec lui-même, bloqué dans la froideur, qu’il croit libératrice. Contresens énorme dans un groupe épris de fraternité. L’absence de « merci » authentique est un poignard de l’égrégore.
Or cette croyance est à l’inverse complet de ce qui est vérifié par la recherche en psychologie humaniste Maslow dès 1970, Bloom, Rogers…, et en neurophysiologie, sur les effets de la gratitude, concept clef, pour ce courant, de la qualité des relations fraternelles, empathiques, affectueuses…. « Merci ! » est un mot quasi magique. Sur le site « Positivia.fr » sont recensés les 10 effets bénéfiques de la gratitude provoquée par des « merci » sincères, vérifiés par plusieurs recherches citées. Les voici :
• La gratitude rend plus heureux
• La gratitude rend moins envieux
• La gratitude augmente le degré d’empathie
• La gratitude favorise les émotions positives
• La gratitude améliore la qualité du sommeil
• La gratitude renforce les relations
• La gratitude réduit le stress et l’anxiété
• La gratitude améliore la santé
• La gratitude réduit le risque de dépression
• La gratitude augmente l’espérance de vie
Ce n’est pas tout ! En neurophysiologie, les chercheurs ont découvert la preuve organique du double effet de la gratitude : le système neuronal de bien-être est déclenché chez celui, celle qui remercie et chez celui, celle qui est remercié(e). En un mot, dire « merci » est un puissant ferment de fraternité. Interdire de le faire nuit gravement à la relation d’affection fraternelle des Frères, des Sœurs. Or un des génies de la Voie maçonnique est de développer en loge la fraternité pour la diffuser à l’extérieur.
Je crois que cette erreur grave provient de la confusion entre le remerciement et le jugement : féliciter ou blâmer. Ce dernier, en effet, tend à rendre dépendante la personne jugée. Oui, cela est à éviter si nous visons la libération de l’individu.
Mais attention : le « merci » doit être sincère et ne pas être machinal, encore moins hypocrite. A travers les mimiques envoyées dans ces cas par l’émetteur, le récepteur, spontanément, saisit vite l’indifférence ; voire la tromperie. Merci, oui mais dans la sincérité de l’élan du cœur.
Ainsi donc, l’authenticité ne nous oblige en aucun cas à dire « merci ». Notre sincérité et notre envie décident. Nous sommes libres. Enfin… Et si les petits mercis maçonniques, après tout, ne nous aidaient-ils pas à nous faire avancer sur la Voie ?
On peut dire merci aux frères présents en loge et au couvreur pour la tranquillité de nos travaux ..il ne manque plus que les applaudissement 👏 pour le collège des officiers …La courbette est elle maçonnique…
Je suis en désaccord pour dire ” merci “, tu peux dire simplement sans engager les autres : [ j’ai apprécié……. ] car l’on sait ce que veux dire un merci, souvent peu sincère.
À lire aussi, mais un article toutefois réservé aux abonnés, d’Hugues Berton « Remercier en Loge », dans le FM mag et publié le 6 Septembre 2017 https://bit.ly/3FAXfQZ
Par contre, son travail – a priori le même – « Remercier en Loge », est en ligne gratuitement sur ‘’L’Édifice’’ https://www.ledifice.net/3001-6.html
On peut bien sûr remercier en FM. Ce qu’il faut à mon sens éviter c’est remercier pour la planche que le frère bien de livrer en loge car c’est là seulement son devoir. De plus remercier pour ” cette très belle planche” et pas pour celle d’après, c’est émettre un jugement. Si l’on tient à honorer particulièrement le travail d’un frère, on peut le faire en salle humide au moment des agapes.
Combien de fois ai-je vu et entendu les frères pratiquant le RER se retrouver sur les parvis à l’issu de la tenue pour dire de concert “Merci Vénérable Maître !”
Au Régime/Rite Écossais Rectifié, le rituel du grade d’Apprenti, rédigé en Convent Général de l’Ordre
l’an 1782, version complétée par Jean-Baptiste Willermoz et communiqué par lui en 1802
à la Respectable Loge «La Triple Union» à l’Orient de Marseille, il n’est nullement précisé cet usage, puisque la Loge étant fermée, ce « Merci VM » est dit par tous les BBAAFF au VM, sur les parvis…
Je pense même que la confusion entre remerciement et jugement est pernicieuse.
Nous sommes entrainés dès notre plus jeune âge à porter des jugements sur les choses et les êtres. La compétition, la rivalité, puis la haine ont pour base le jugement de tous sur tout et dans des cas extrêmes on tue au nom du jugement porté sur telle ou telle personne et même on peut se suicider parce qu’on se juge mauvais.
Les jugements peuvent aussi déformer la perception des pensées des philosophes comme le « Connais-toi toi-même » de Socrate
Pour moi, « Connais-toi toi-même » n’est pas connaître ses défauts et ses qualités (qui sont des jugements) mais connaître notre fonctionnement intérieur, connaître la mécanique de nos actions, connaître ce qui nous fait agir et nous conditionne.
La connaissance et le remerciement sont des moteurs, je jugement est un poison.