jeu 21 novembre 2024 - 18:11

Le revenu universel inconditionnel, un espoir pour lutter contre la pauvreté !

C’est dans la première phrase du préambule de la déclaration des droits de l’homme de 1948 que l’on peut prendre connaissance de l’importance de la dignité humaine : « Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. »

Reconnaître la « Dignité » à tous les membres de la famille humaine implique la reconnaissance de droits ; c’est ce que fait la déclaration des droits de l’homme avec ses trente articles. Mais malheureusement cette reconnaissance juridique et philosophique n’a pas suffi !

74 ans plus tard, cette dignité reconnue, inhérente à tous les membres de la famille humaine,  n’empêche pas  des centaines de millions d’êtres humains de vivre dans des conditions indignes. Que faire ? Comment expliquer cette situation ?

Une approche politique donne une réponse, en incriminant les grands groupes capitalistes mondiaux et les états impérialistes et autocrates. Mais, une autre réflexion peut nous intéresser ; elle a été initiée en 1516 par Thomas More  (1478-1535), érudit anglais, une des figures de l’humanisme, qui, dans son ouvrage « L’utopie », théorisa un monde différent avec la possibilité pour un individu de percevoir un revenu de la communauté indépendamment de son activité !

Bien d’autres penseurs ont poursuivi cette réflexion sur le revenu universel, malgré le dénigrement dont il a été victime ; il a été accusé de favoriser l’inactivité et la paresse. Il a été opposé à la notion de travail, considéré comme la seule valeur source de liberté. Aujourd’hui, devant la persistance d’inégalités sociales discriminantes, devant la pauvreté de millions de personnes de nombreux états sous-développés, le revenu universel a reconquis des lettres de noblesse.

Yoland Bresson, économiste français, (1942 – 2014 ), membre du GODF

Le revenu universel ne peut être compris si on oublie que tout individu inscrit son existence dans le cadre d’une communauté. Toute communauté se révèle être une entité culturelle, parfois politique, mais aussi économique.  Elle rassemble l’ensemble des pouvoirs économiques de ses membres qu’ils soient des particuliers ou des entreprises.

Aujourd’hui, pour de nombreux pays, la communauté c’est bien sûr la nation et l’état, mais cela peut aussi être des entités plus réduites, la commune, le canton ou le département. On pourrait définir la communauté comme un ensemble de structures institutionnelles et sociales dans lesquelles les membres vivent et développent une activité et un travail permettant à cette communauté de s’organiser et faciliter le vivre ensemble.

On peut dire que le revenu universel a vocation à réinventer le contrat social qui lie les individus et leur communauté. Ce n’est pas un chèque en blanc versé avec générosité de façon irresponsable !

Dans les pays riches, où, malgré des aides sociales, persistent des ilots de paupérisation sociale, le débat sur le revenu universel s’est polarisé sur la capacité ou non pour l’Etat de prendre en charge un revenu universel d’un montant équivalent au seuil de pauvreté. Rappelons que « le seuil de pauvreté est fixé par convention à 60 % du niveau de vie médian de la population. En France, il correspond à un revenu disponible de 1 102 euros par mois pour une personne vivant seule et de 2 314 euros pour un couple avec deux enfants âgés de moins de 14 ans » (source insee).

Le montant du revenu universel est destiné à être fixé en fonction des capacités financières réelles de la communauté. Cela suppose une expertise indépendante. Dans les pays en voie de développement, avec le même principe, le débat est tout autre.

D’abord, nous sommes confrontés, dans certains secteurs de la population, à une situation dramatique où l’extrême pauvreté impose sa loi ; la dignité reconnue en théorie fait figure d’utopie. Le mal être suscite la révolte et aussi la fuite !

On peut comprendre que dans nos pays occidentaux où la grande majorité de la population a un niveau de vie élevé, on n’ait pas conscience de ce vécu de millions d’êtres humains en particulier africains !

Mais l’actualité, elle, ne les oublie pas ! Cette extrême pauvreté, elle alimente l’immigration clandestine, l’économie parallèle avec le trafic des stupéfiants ! Elle transforme notre démocratie pépère en mettant au pouvoir les ennemis de la démocratie, c’est ce qu’on appelle l’illibéralisme qui devient de plus en plus une réalité

En un mot, l’extrême pauvreté associée à une démographie galopante transforme les relations pacifiques en conflits permanents ! L’Europe s’en trouve déstabilisée, la paix dans le monde n’est plus qu’un vœu pieu !

Le revenu universel inconditionnel, en permettant à ces populations de sortir de l’extrême pauvreté et de vivre dignement au village, peut être la solution !

C’est dans le cadre de la commission nationale d’étude du revenu universel inconditionnel du GODF que cette réflexion a abouti à l’idée de proposer une expérimentation sur un secteur communal du Sénégal !

Un groupe de sœurs et frères de différentes loges du Grand Orient de France s’est engagé dans cette réflexion ; une association profane a été créée ; elle est dénommée « Digne avec le revenu universel inconditionnel » !

Aujourd’hui, le projet est construit ; il s’agit d’expérimenter et d’évaluer la pertinence de la délivrance d’un revenu universel inconditionnel en Afrique ; si on prend l’exemple de ce que l’ONG « Give directly » fait au Kenya, il s’agira d’un revenu universel inconditionnel de l’ordre de 20 €/mois sur une période d’environ 5 ans pour une population communale de plus de 3000 habitants – A titre d’information ce devrait être un budget de réalisation de l’ordre de 30 millions d’Euros.

Une commune du Sénégal profond est volontaire : c’est Ethiolo !

Une ONG reconnue accepte d’être maître d’œuvre du projet : C’est ENDA GRAF SAHEL, une branche d’ENDA TIERS MONDE !

Une évaluation du coût nécessaire à l’étude préalable et au recueil des informations indispensables au montage du projet a été faite : 50 000 Euros sont nécessaires !

Si vous souhaitez donner un sens à votre engagement, c’est possible ! Différentes possibilités s’offrent à vous dans la mesure de vos possibilités !

Nous avons six mois pour réussir ce pari !

Si nous réussissons nous pourrons tous être fiers d’avoir permis de faire ce premier pas qui permettra d’avoir une idée claire des retombées possibles du revenu universel inconditionnel !

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4 Commentaires

  1. Il y a tellement de retraités sur Cannes, Mougins…-villes du 06 catégorisées riches- M Lisnard maire de Cannes cite de mémoire la moyenne pour les couples à 1500 euros… Les futurs retraités seront-ils mieux lotis (je ne crois plus au père Noël). Alors 1100 par personne, 2200 le couple. Je suis pessimiste peut être ? :.

  2. Le RUI… Par Toutatis !

    Une planche sur le Revenu Universel Inconditionnel ? La barbe… C’est comme la laïcité, il y a des sujets qui, lorsqu’ils apparaissent sur l’ordre du jour, suscitent les mêmes réactions de recul, ou, au mieux, d’indifférence fraternelle.
    Alors j’ai décidé de vous accompagner avec une histoire.
    En espérant, peut-être pas un enthousiasme débordant, mais au moins un intérêt amusé.
    .’.
    A cette époque, toute la Gaule était occupée par les Romains. Un peuple conquérant, imposant sa vision du monde, libérale et mondialiste. Toute ? Non ! Un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur.
    Mais tout n’est pas rose en ces temps difficiles. Jadis, le village semblait somnoler dans une quiétude campagnarde, ponctuée de chasse aux sangliers et aux Romains, et d’agapes ripailleuses.
    Mais le temps, et les générations se succèdent. Les systèmes économiques copiés sur le modèle Romain ont lentement infusés au sein du village. Quelques boutiques et ateliers se sont agrandis. Les plus fragiles et celles qui n’ont pas voulu se vendre ont fermé. Les riches sont devenus de plus en plus riches, vivants souvent sans travailler de leurs mains, et les pauvres devenus, par voie de conséquence, de plus en plus pauvres.
    Certes, Abraracourcix, le chef de la tribu, avec Panoramix, le Vénérable druide, ont imaginé un système d’entraide mutuelle, en demandant aux plus riches de contribuer à la survie des plus pauvres. Mais les écarts se creusaient toujours davantage. Le village était au bord de la révolte, entre les pauvres, qui n’avaient pas grand-chose à perdre, et les riches, retranchés derrière les murs de leur maison en pierre, avec vue sur la mer.
    Déjà, quelques années auparavant, les plus pauvres avaient colorisé leur tunique en jaune, et occupé les carrefours en brulant des branchages et ralentissant le trafic des chariots. Sans grand résultat.
    Il est temps d’agir différemment, a alors pensé le Vénérable druide, Panoramix.
    Et un matin, à la surprise générale, il convoque l’ensemble des habitants au centre du village.
    « Mes amis, aujourd’hui, dans mon chaudron, point de potion magique. Mais je vous distribue, à tous, sans distinction d’âge, de genre ou de richesse, un gobelet de 1000 sesterces, et je renouvellerais cette distribution à chaque lunaison ».

    La surprise est grande, les regards se croisent, les critiques fusent : « Si on donne tout ça aux pauvres, ils ne vont plus vouloir travailler, et boire leur sesterces en cervoise ! Si on fait ça, alors tout l’Empire Romain va nous envahir pour bénéficier de cette manne ! Puis, de toute façon, nous n’aurons jamais assez de sesterces, ça va coûter un pognon de dingue ! « .
    Sur de la pertinence de la démarche, Panoramix ne change rien, et la première distribution a lieu.
    Et le village se transforme en quelques semaines. Les conséquences sont aussi diverses, que, parfois, inattendues.
    Contrairement aux craintes, les villageois conservent leur métier. Obelix continue de livrer ses menhirs à des clients, par ailleurs plus nombreux, le poissonnier à vendre son poisson (que les pêcheurs continuent de pêcher) et le forgeron à frapper sur son enclume.
    Car le gaulois, comme tous les hommes, trouve sa dignité et son accomplissement dans le travail. Mais désormais, pour tous, un travail choisi, libérateur et empli de dignité.
    Les enfants, plutôt que d’aller en forêt ramasser des glands pour les cochons, au risque de tomber sous les coups d’une patrouille romaine, retournent à l’école, et apprennent à lire et à écrire.
    Il se raconte même que ceux qui allaient cueillir des champignons hallucinogènes pour les revendre au seuil des chaumières abandonnent ce trafic et se découvrent des vocations pour devenir boulanger ou maréchal ferrant.
    Les femmes, fières d’une nouvelle dignité, se libèrent, et ouvrent des échoppes pour y vendre qui des tuniques en laine savamment tissées, qui des pots de miel ou des pâtés cuisinés.
    Certaines même envisagent de prendre leur part de responsabilité dans la cité, en participant aux assemblées de décisions, jusque-là réservées aux hommes.
    Le poissonnier propose du poisson frais tous les jours, n’étant plus obligé de « refourguer » sa marchandise périmée aux plus pauvres. La santé des villageois s’améliore, les tisanes médicinales et onguents étant devenus accessibles à tous.
    Certes, quelques changements sont plus conflictuels. Comme la demande de reconnaissance des deux porteurs du bouclier du chef. Ils occupent un travail peu enviable, payé moins que les 1000 sesterces. Ils réclament une augmentation de salaire. Le village ne pouvant supporter cette dépense supplémentaire, ils obtiennent, en compensation, une journée de congé, et des sandales neuves, en plus évidemment des 1000 sesterces. Abraracourcix, le Chef, ne peut décemment pas déambuler à même le sol, et conserve ses deux porteurs, fiers de leurs belles sandales.
    Une conséquence inattendue touche même le barde. Ayant plus de temps pour s’entrainer sur sa lyre, il joue enfin des morceaux agréables, et n’est plus attaché et bâillonné lors des banquets.
    Les Romains observent le changement et, jusqu’à Rome, tous s’interrogent : »Mais d’où viennent les sesterces ? Déjà, ils avaient la potion magique, désormais, ils ont aujourd’hui de l’argent magique ? »
    Des espions romains se mêlent aux villageois et enquêtent. Une filature nocturne de Panoramix dissipe le mystère.

    Depuis longtemps, un système d’entraide des plus riches vers les plus pauvres existait. Mais il était très incomplet, la collecte détournée, la redistribution compliquée. Chaque fin de lunaison, en pleine nuit, Panoramix et Abraracourcix faisaient le tour des riches demeures avec un pot en terre et recueillaient quelques sesterces pour les pauvres, en fonction des richesses de chacun. La démarche du pôt revenant à chaque lunaison, ils dénommaient cette quête d’un « pôt sur le revenu ».
    Mais seule la moitié des villageois recevaient cette visite nocturne, les plus pauvres en étant dispensés, et la collecte était souvent bien maigre car les plus retords dissimulaient leur capacité contributive au fond de leur grenier et de leur cave.
    Avec la distribution des sesterces à tous, la tournée du pôt chez tous les villageois devient plus juste socialement, associant l’ensemble des villageois à la vie de la communauté, et aussi beaucoup plus rentable.
    Il existait également une taxe prélevée sur les bénéfices gagnés par les commerçants et artisans, taxe calculée selon le niveau de ce bénéfice.
    Dès que vous achetiez une paire de sandales, un menhir ou une coupe de cervoise, une partie de la valeur ajoutée était versée dans la caisse du village. Cette coutume avait été imaginée par les auvergnats, réputés pour leur sens de l’économie, que certains qualifient de pingrerie.
    C’était le Tribut des Villages Arvernes, ou T.V.A.
    Puisque tous les villageois ont désormais de quoi acheter au-delà du minimum vital, les échanges sont plus nombreux, le produit de la taxe augmente sensiblement.
    D’autres historiens, plus au fait des données économiques que moi, ont aussi évoqué la multiplication des échanges avec des pirates, fatigués de naufrages se terminant inévitablement par un bain de mer, et reconvertis en commerçants importateurs, mais cela reste à confirmer.
    C’est ainsi que le chaudron de Panoramix s’emplissait à chaque lunaison.
    Et nos romains, ont-ils envahis le village pour bénéficier des 1000 sesterces ?
    Non, et ce fut l’inverse qui se produisit. Les soldats romains, voisins du village, observent les changements. Et réclament alors à leur décurion, puis à leur centurion, puis au général de la légion, le même traitement que les gaulois.
    Les demandes arrivent aux oreilles du grand Jules.
    L’idée fait son chemin d’une distribution à tous d’un pécule suffisant pour vivre dignement, pour tous dans l’empire, même pour les plus riches patriciens, et cela quoi qu’il en coûte.
    C’est ainsi que, selon l’histoire, le 15 mars de l’an 44 avant JC, le jour des Ides de mars, sous le «portique de Pompée», où s’est réuni le Sénat romain, Brutus, celui que César considère comme son fils, lui demande : « A moi aussi ? » et Jules de lui répondre : « Tu quoque mi, fili » (Toi aussi, mon fils). Mais je ne suis pas certain du contexte à l’origine de cette célèbre réponse paternelle…
    .’.

    Je demande tout de suite pardon à Goscinny et Uderzo de cet emprunt bien maladroit, et à leurs créatures de les avoir impliqués dans mon histoire. Et, après notre Ten.’., nous nous retrouverons autour du banquet, avec ou sans barde, avec ou sans cervoise, avec ou sans sanglier, mais toujours en gauloise fraternité.
    Mais, vous l’avez compris, cette fable n’est destinée qu’à décrire, bien sommairement, le Revenu Universel Inconditionnel, et certaines conséquences de son application.
    Chacune de mes phrases, de mes « paraboles », reste cependant scrupuleusement respectueuse de la réflexion de la Commission d’Etude, avec pour seul objectif que d’ouvrir des portes, des pistes, pour imaginer un autre avenir pour notre société, pour un « Nouveau Contrat Social », comme le titre le dernier ouvrage de cette Commission.
    Car il s’agit bien de réfléchir, de proposer, de confronter les idées et les hypothèses, afin que d’autres s’emparent de ce bel objectif.
    Objectif idéal ? Utopie ? Quelle importance, puisque notre devoir, notre mission, notre raison d’être de F.’.M.’. n’est-il pas de contribuer à l’amélioration de l’Homme et de la Société ?

    J’ai dit, T.’.V.’.

    • Merci beaucoup MTCF Pierre,
      C’est super ce que tu écris !
      C’est vrai qu’une méconnaissance aboutit à la déformation du projet et à son rejet !
      Espérons que ta contribution favorise l’ouverture des consciences !
      Fraternité !

    • MTCF Pierre, il faut aussi savoir que ce projet d’expérimentation de la délivrance d’un revenu universel inconditionnel a été initié par des frères du GODF ! Ce serait merveilleux qu’il se réalise ! Nous pourrions dire que les travaux de loge peuvent aussi se concrétiser en dehors du temple ! Pour plus d’infos voir sur http://www.darui.fr

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Alain Bréant
Alain Bréant
Médecin généraliste, orientation homéopathie acupuncture initié en 1979 dans la loge "La Voie Initiatique Universelle", à l'orient d'Orléans, du GODF Actuellement membre d'une loge du GODF à l'orient de Vichy Auteur sous le pseudonyme de Matéo Simoita de : - "L'idéal maçonnique revisité - 1717- 2017" - Editions de l'oiseau - 2017 - "La loge maçonnique" - avec la participation de YaKaYaKa, dessinateur - Editions Hermésia - 2018 - "Emotions maçonniques " - Poèmes maçonniques à l'aune du Yi King - Editions Edilivre - 2021

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