De notre confrère varois varmatin.com – Par Romain Alcaraz
Ce mardi soir, Michaël Latz, maire de Correns entre 1995 et 2020, organise une conférence avec sa loge franc-maçonne. L’occasion d’évoquer cette société pas si secrète.
Franc-maçon. Voilà un terme qui attise les curiosités autant qu’il excite l’imaginaire. Société secrète capable de manipuler l’opinion ou club-service amélioré?
“Rien de tout ça”, répond Michaël Latz.
L’ancien maire de Correns ne cache pas son appartenance à ce mouvement de pensée, qui organise, mardi 25 octobre, une conférence publique à Brignoles. Avec sérénité, il décrit son vécu au sein de l’institution et tente de “désamorcer les fantasmes”.
“Loges”, “grands maîtres”, “conseillers de l’ordre”… Que se cache-t-il derrière ce vocabulaire énigmatique encore usité aujourd’hui?
Quel est l’état de la maçonnerie à Brignoles et autour?
Il y a là une dizaine de loges, d’obédiences différentes. Le Grand Orient de France, le Droit humain, la Grande loge mixte de France…
On compte une dizaine d’ateliers réguliers, avec entre 15 et 25 personnes présentes, qui viennent d’un peu partout autour de Brignoles.
De quelle obédience faites-vous partie ?
Du Grand Orient de France et de la Grande Loge mixte. C’est d’ailleurs avec cette dernière, et plus particulièrement ma loge, « Pesce Lune », que nous organisons la conférence-débat.
Comment définir la maçonnerie selon vous ?
La maçonnerie, c’est une école de formation. On apprend à réfléchir dans la tolérance et le respect des autres. C’est aussi une école de liberté de pensée, dans un esprit laïc : chacun est libre de croire ou de ne pas croire, on respecte le choix de chaque individu.
En quoi est-ce une école de la liberté de pensée ?
Il y a des traditions et un rituel qui permettent de respecter la qualité du travail des uns et des autres. On n’est pas au café du commerce quand nous sommes réunis dans une loge. Les gens présentent leurs travaux, mais on ne s’apostrophe pas. À l’issue, on discute, mais dans un souci de construire une idée plutôt que de la détruire.
La franc-maçonnerie, c’est aussi cette idée d’une société secrète qui favorise des carrières de membres cooptés…
Cette image des francs-maçons qui s’entraideraient à travers les affaires, c’est un mythe, un imaginaire populaire. Je n’y ai jamais été confronté.
Que vous apporte la maçonnerie dans ce cas ?
Ça m’a obligé à réfléchir à des problèmes auxquels je n’aurais pas été confronté autrement qu’à travers les travaux des membres de ma loge. Ça m’aide en tant qu’espace d’apprentissage, de cheminement personnel.
Quel est le rôle de ces travaux ?
Il ne s’agit pas de transformer la société, mais de transformer l’homme pour qu’il apporte de la lumière. Être un modèle, un exemple de tolérance, de respect, mais aussi de rejet des idéologies extrémistes. On ne fait pas que de spéculer, on est attaché aux problématiques du monde actuel.
Reste tout de même ce mystère autour de cette confrérie…
Ce n’est pas un lieu secret. C’est un lieu discret. Je ne dirais pas qui est franc-maçon, mais j’en parle librement de mon côté. Il existe beaucoup de fantasmes sur la maçonnerie, mais nous sommes des femmes et des hommes comme les autres.
Pour revenir à l’actualité, la Grande Loge mixte propose cette conférence. Les autres loges ne sont pas mixtes ?
Il y a des loges dont les ateliers sont effectivement réservés aux hommes, d’autres réservés aux femmes. Moi, je considère qu’on ne peut pas discuter des problèmes en se coupant de la moitié de l’humanité. D’où mon attachement à la Grande Loge mixte d’obédience libérale.
La conférence qui est proposée s’attache particulièrement à la question de la place de la femme dans cette société moderne.
Les problématiques d’inégalité entre les hommes et les femmes sont toujours aussi importantes, même si les choses se sont améliorées. Il y a toujours ce plafond de verre encore plus au Congo puisque c’est de cela que je traiterai en ouverture. Je vais décrire ce que j’ai vu là-bas, dans un endroit qui pourrait être un paradis, mais qui est un enfer pour les femmes.
(suite sur le site pour les abonnés)… Où l’on apprend quels sont les autres intervenants, Salle Gavoty – Mairie 4 Rue Entraigues, 83170 Brignoles