Émir de la résistance, saint combattant, fondateur de l’État algérien, précurseur de la codification du droit humanitaire moderne, guerrier, homme d’État, apôtre… Les épithètes – souvent impressionnantes, mais aussi contradictoires – affluent lorsqu’il s’agit d’évoquer l’émir Abd el-Kader, dont nous avons tous entendu parler. Mais connaît-on assez Abd el-Kader ibn Muhyî ed-Dîn ?
A-t-on justement présenté celui qui inspira également de nombreux écrivains français, tels Victor Hugo qui l’appela « l’émir pensif, féroce et doux », Arthur Rimbaud qui le surnomma « le petit-fils de Jugurtha », ou encore le facétieux Gustave Flaubert qui indiquait qu’« “émir” ne se dit qu’en parlant d’Abd el-Kader » ?
L’exposition présentée au Mucem entend remettre en lumière la figure d’Abd el-Kader dans toute sa richesse et son importance historique et intellectuelle. À l’aide des recherches les plus récentes, de sources nouvelles et de collections inédites, elle déroule le fil chronologique de sa vie et explore certains aspects saillants de sa personnalité et de son action. Par-delà les éloges et les critiques, la fascination qu’il continue d’exercer invite à une meilleure connaissance de son expérience d’homme ; une expérience riche d’enseignements pour les générations actuelles et futures.
L’exposition réunit près de 250 œuvres et documents issus de collections publiques et privées françaises et méditerranéennes, dont les Archives nationales d’outre-mer, la Bibliothèque nationale de France, les Archives nationales, le château de Versailles, le musée de l’Armée, le musée d’Orsay, le musée du Louvre, la chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille, La Piscine de Roubaix…
- Commissariat d’exposition et direction d’ouvrage :
Camille Faucourt, conservatrice, responsable du pôle Mobilités et métissages, Mucem
Florence Hudowicz, conservatrice en chef du patrimoine, responsable du département des Arts graphiques et décoratifs, musée Fabre, Montpellier
- Conseil scientifique :
Ahmed Bouyerdene, auteur et chercheur en histoire, spécialiste de la vie et de l’œuvre de l’émir Abd el-Kader
Christian Delorme, prêtre du diocèse de Lyon, auteur, acteur du dialogue interreligieux
- Scénographie : Atelier Maciej Fiszer
Graphisme : Atelier Bastien Morin
Avec la contribution exceptionnelle du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
La bande-annonce de l’exposition « Abd el-Kader » https://www.youtube.com/watch?v=2yADG4nCYm4
Et l’émission
Découvrez un avant-goût de l’exposition « Abd el-Kader » en suivant notre émission spéciale en avant-première ! Une émission présentée par le journaliste Stéphane Stasi, accompagné de Camille Faucourt et Florence Hudowicz, commissaires de l’exposition, Christian Delorme, conseiller scientifique de l’exposition, et Agathe Salgon, chargée de production au Mucem.
Infos pratiques :
Du mercredi 6 avril au lundi 22 août 2022
Mucem – Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée
7 promenade Robert Laffont (esplanade du J4) 13002 Marseille – France
Téléphone : +33 (0)4 84 35 13 13 – Horaires : 10h-19h/ouvert tous les jours sauf le mardi
[NDLR : Nous vous rappelons que l’historien Thierry Zarcone, directeur de recherches au CNRS et chargé d’enseignement à Sciences Po Aix, pour son ouvrage « Le Mystère Abd-el-Kader – La franc-maçonnerie, la France et l’islam », (Éditions du Cerf, 2019) a été récompensé par un prix de l’Académie Française 2020, en catégorie « Histoire », le prix Diane Potier-Boès, un prix annuel, créé en 1982 qui est destiné « à l’auteur d’un ouvrage traitant des rapports entre l’Égypte et la France, ou à défaut d’un ouvrage consacré à l’histoire ou à la civilisation de l’Égypte, ou encore à défaut à l’histoire ou à la civilisation des pays de la Méditerranée ». Notons la postface de Franck Frégosi, directeur de recherche au CNRS, disciple de l’anthropologue, sociologue et politologue Bruno Étienne (OE).
Par ailleurs, vous pouvez vous intéresser au dossier de presse réalisé lors du colloque public du Grand Orient de France, le samedi 14 mai 2011 à Vendôme, consacré à « Abdelkader, Musulman et Franc-maçon » https://bit.ly/3PdTdzS
Est-il besoin de rappeler qu’en 1864, un certain 18 juin très précisément, Abd el-Kader al-Hassanî reçoit les bienfaits de l’initiation maçonnique au sein de la Loge « Les Pyramides », à l’Orient d’Alexandrie en Égypte, par délégation de la Loge parisienne du GODF « Henri IV ». Disciple d’Ibn Arabi, personnalité charismatique des confréries soufies, Abd el-Kader (1808-1883) expliqua à ses frères qu’il voyait dans la Franc-Maçonnerie « la plus admirable institution de la Terre » et un cadre pour rapprocher l’Orient et l’Occident.]