La plus ancienne revue maçonnique française, toujours en parution régulière, La Chaîne d’Union est créée en 1864 à Londres par des francs-maçons français exilés, fuyant le Second Empire (1852-1870), régime dictatorial où la plus grande partie du pouvoir est entre les mains de Napoléon III (1808-1873).
C’est la revue trimestrielle d’études maçonniques, philosophiques et symboliques du Grand Orient de France.
Le N° 100 « LA FRANC-MAÇONNERIE, VOIE TRADITIONNELLE ET MODERNITÉ », en 192 pages.
La table des matières :
AVANT-PROPOS par Georges Sérignac
ÉDITORIAL par Jacques Garat
ENTRETIEN AVEC FRANÇOIS HARTOG
Expériences du temps et régimes d’historicité
I – TRADITIONS EN QUESTIONS
Tradition et modernité en franc-maçonnerie : l’éternel retour…
Roger Dachez : La notion moderne de tradition a une histoire. Elle se manifeste toujours autant comme récapitulation que comme création. Ce débat qui est incessant en franc-maçonnerie, ne remet pourtant pas en cause l’indéniable permanence de la vie initiatique.
Éloge du conservatisme maçonnique : pour voyager ensemble sur la même voie
Alain Bauer : À l’issue de trois siècles d’histoire, les différents visages de la franc-maçonnerie expriment toujours une culture commune capable de se transmettre durablement tout en préservant ses racines et le renouvellement de ses fruits.
Les arts de la modernité conservatrice : tradition et changement à travers l’exemple d’un royaume africain
Benoît Beucher : La recherche actuelle en histoire africaine montre que la tradition n’est généralement pas ce qu’elle prétend être. Sur une trame suffisamment fixe pour être perçue comme permanente, elle est sans cesse réactualisée en fonction des enjeux du moment.
Tradition et modernité
Marc Lebiez : Une tradition authentique se constitue dans la durée sans qu’on puisse en déterminer le moment ni les acteurs du changement opéré. La franc-maçonnerie reconstruit une tradition à partir d’un héritage ancien et participe ainsi à la construction de la modernité elle-même.
De la fête des morts à Halloween : une réinterprétation de la tradition dans la modernité
Gilbert Coyer : Comment des éléments empruntés à une société traditionnelle, sous les apparences d’une tradition conservée sont en fait réorganisés dans une fête tout autre qui les réinterprète dans la sémantique et les valeurs de notre société contemporaine.
La tradition réinventée ou le XIXe siècle au travail
Jean-Pierre Laurant :Les maçons du XIXe siècle éprouvent un besoin de tradition qui paraît en contradiction avec la raison des Lumières, mère de toutes les sciences nouvelles qu’ils entendent intégrer. Pour garder un sens identique avec ces contenus différents ils cherchent à théoriser autrement la transmission initiatique.
Tradition et modernité : quels enjeux pour l’histoire maçonnique ?
Dominique Jardin : Ces notions cachent aussi des enjeux de légitimité et de choix de légitimité qui peuvent empêcher de voir que toute tradition est construite et qu’elle est bien moins la transmission d’un contenu que celle d’une pratique dialectique du travail individuel et du travail de groupe.
Margaret Jacob et l’histoire de la franc-maçonnerie
Cécile Révauger : L’itinéraire personnel et intellectuel de l’universitaire américaine qui, dans les années 1980, a mis en évidence le rôle éminent de la franc-maçonnerie anglaise puis européenne dans la diffusion des Lumières.
ENTRETIEN AVEC MARGARET C. JACOB
De Londres à Los Angeles, la franc-maçonnerie est-elle encore une force de progrès ?
II – CHEMINS DE FRANCS-MAÇONS
Au cœur de la modernité : une voie essentiellement philosophique
Pierre Rabaté : Comme la philosophie, la franc-maçonnerie est faite d’attention à l’autre et d’esprit critique partagé. Les outils des francs-maçons, leurs apprentissages de l’écoute, de la parole, de la fraternité sont au cœur de l’initiation et de la qualité des liens en loge.
Et si la franc-maçonnerie était un remède à la modernité ?
Daniel Beaune : Le temps maçonnique inscrit les francs-maçons dans le cycle de la nature et par l’intermédiaire du rituel et de la fraternité elle retisse le lien à l’autre et, dans le même temps, elle retisse les liens perdus avec le passé.
La tradition vivante
Olivier Balaine : La tradition se transmet, dans un équilibre entre objectivisme et traditionalisme, par tous les actes, gestes, paroles de réunions qui s’appuient sur l’oralité de la lecture et des échanges pour accéder à une mémoire qui permet de questionner le présent et de porter l’avenir.
Échapper aux injonctions du monde profane
Philippe Foussier : Retirés dans un espace et un temps qui s’affranchissent des contraintes et des codes du monde extérieur, les francs-maçons cherchent dans ce cadre émancipateur des ressources nouvelles pour incarner l’idéal humaniste des Lumières et l’engager dans la fabrication d’une société future de progrès.
Tradition et modernité, unité et dualisme transitoire
Jean-Paul Dekiss : Un regard inspiré des cultures premières sur l’engagement des francs-maçons pour construire de nouveaux édifices sur un socle de traditions, dans une histoire faite d’héritages et de ruptures, d’oublis et de redécouvertes.
Le franc-maçon contemporain : un oxymore vivant ?
Naudot Taskin : En loge, la lenteur est en soi une mise à l’épreuve pourtant la récente pandémie a montré que le télescopage des mythes et de la technologie de l’ubiquité ne modifiait pas sa condition atemporelle d’être humain promis à la mort.
La Chaîne d’Union, 1864-2022
Pierre Mollier : Les cinq vies de la revue fondée à Londres en 1864
III – LA CHAÎNE D’UNION, 1981-2022
Table des articles par auteurs (en 40 pages)
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Jeudi 28 avril prochain, le Grand Maître du Grand Orient de France invite les Sœurs et les Frères à la table ronde « LA FRANC-MAÇONNERIE, VOIE TRADITIONNELLE ET MODERNITÉ ».