Il y a quelque chose que la Covid nous a enseigné, c’est que nous passions notre vie à nous souffler dessus, les uns sur les autres… Jamais, je n’avais eu conscience que j’absorbais l’air de mon voisin comme si je me postais sous son nez or nous sommes tous des machines à vapeur qui cracherions notre fumée sous une grande verrière, à la différence près que nous répandons une buée invisible où nos miasmes contagieux restent en suspension.
J’ai l’impression qu’il en va de même des idées méphitiques qui prospèrent dans le débat public, jusqu’à former de bizarres traînées de poudre empuantissant l’atmosphère, au risque de bientôt l’embraser. Dommage que les mêmes principes d’expansion opèrent moins promptement quand il s’agit de faire sa place à l’autre et de le laisser respirer…
Il faut bien reconnaître que rechercher la vertu ne nous vient pas facilement. Depuis que l’air a déchiré nos poumons pour la première fois, trouver un souffle commun pour oxygéner l’esprit requiert tout un apprentissage. Avec les batteries que l’on nous prépare, on s’apprête à électriser rapidement une bonne part de la population… dans l’idée peut-être d’en électrocuter quelques-uns, au passage ! Alors, pour nous qui restons de bons vieux moteurs thermiques, apprenons à contrôler nos humeurs et à ne pas nous emballer à la moindre occasion.
N’oublions pas, qu’à compter de la Saint-Jean d’hiver, nous allons remonter vers la Lumière et que notre effort consistera une fois de plus, indéfiniment – car nos mauvais penchants se reconstituent désormais plus facilement que la Nature – à démêler l’écheveau de nos contradictions, pour sortir de la nuit aveuglante de nos peurs et de nos désirs enfouis.
Passez de bonnes fêtes, dans la loi d’Amour !