Être au monde : Glasgow et la franc-maçonnerie

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La petitesse de l'homme face à la nature, un grand thème romantique (tableau de Caspar David Friedrich).

Être au monde, voilà bien la vocation de l’engagement maçonnique.

Nos disciplines discrètes, parce qu’intimes, mais conduites en commun, ont-elles une autre vocation que de « continuer au-dehors l’œuvre commencée dans le Temple » ? Nous utilisons volontiers le vocable d’achèvement, que nous décalquons de la notion anglaise d’achievement, au sens de réalisation, non sans nimber le mot d’un imaginaire initiatique qui cherche à unir inspiration, conception, voire mise en « œuvre », dans un idéal de perfection que nous savons humainement inaccessible, quoique constamment proféré, de sorte que l’achèvement prétendu s’accompagne d’un égal inachèvement… Voilà ce à quoi doit tous les jours s’affronter le franc-maçon, sachant que son effort est sans relâche !

Ainsi, le franc-maçon ne saurait être au monde, d’un seul et courageux orteil prenant la température du bain. Il nourrit, par son appellation même, des projets concrets de vie, visant à une harmonie collective à laquelle il ne peut, certes, utilement contribuer, sans veiller en parallèle aux conditions mêmes de son propre épanouissement. Aujourd’hui, ses responsabilités ne s’exercent pas seulement à l’égard des cercles d’humanité auxquels il appartient car, plus il mesure les ravages que produisent sur la planète ses consommations frénétiques, plus s’imposent à lui les immenses défis que lui lancent l’épuisement des ressources et la fragilité du vivant, sans compter le bouleversement des climats.  

À quoi bon se prétendre franc-maçon si l’on entend limiter ses perspectives à un quant-à-soi individuel comme à un entre-soi social, sans se mettre en ordre pour être au monde en pleine conscience et en pleine responsabilité ?

1 COMMENTAIRE

  1. Courageuse interpellation MTCF Christian qui pose le problème de l’engagement !

    Doit-on attendre que Mesdames et Messieurs les Grand-e-s Maître-sse-s quittent leur “ZDC” ?

    Doit-on se résoudre à trouver ailleurs le cadre d’un engagement conscientisé ?

    En un mot, la Franc-Maçonnerie est-elle aujourd’hui condamnée à se limiter à une intention de salon où les commérages donnent l’illusion ?

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