Notre Frère Rémi de Guyane nous offre pour les fêtes ce florilège de dessins et de textes. Nous rendons ainsi hommage à la création de ce frère que nous saluons, ainsi que toutes les Soeurs et tous les Frères des territoires et départements d’Outre-mer.
A CAYENNE COMME À PARIS
QUAND LE PERE NOEL S’INVITE
NE SOYEZ JAMAIS SURPRIS
QU’IL PRATIQUE SON PROPRE RITE
DEVINEZ CE QU’IL TRANSPORTE
DU PREMIER AU TRENTE TROIS
BIEN RANGES AU FOND DE SA HOTTE
VOUS DONNEZ VOTRE LANGUE AU CHAT ?
LES RITUELS DES FRANCS MACONS
TROQUES POUR DES SPIRITUEUX.
ET SANS AUCUNE CONCESSION
POUR SE MONTRER GENEREUX
IL FRAPPE TROIS FOIS A LA PORTE
PUIS IL INVITE TOUS LES FRERES
ET TOUT CELA SANS ESCORTE
A FAIRE RESONNER LES VERRES.
PARLONS NOEL MACONNIQUE
QUAND LE VINGT CINQ DECEMBRE
AU LIEU DU TRAIN ELECTRIQUE
UN PUZZLE UN PEU ETRANGE.
T’EST LIVRE PAR PERE NOEL,
NE SOIS PAS PLUS OFFUSQUE
LORSQU IL DESCENDRA DU CIEL
DE DEVOIR RECONSTITUER,
EN CHERCHANT LA VERITE
SUR LES TRACES DU MAITRE HIRAM,
TOUTES LES PIECES EPARPILLEES
DE CE TERRIBLE DRAME.
PATIENCE EST MERE DE VERTU
QUAND IL SAGIT POUR LE MACON
DE RETROUVER LA PAROLE PERDUE
EN CHERCHANT AU PLUS PROFOND.
Mon très cher Frère Rémi,
Merci, du fond du cœur, pour ce cadeau venu de Guyane comme une lumière chaude au milieu de l’hiver. Tes dessins et tes vers s’accordent avec une évidence rare : l’œil sourit pendant que l’esprit travaille. Tout y est juste, et surtout fraternel – cette manière de faire passer, sous la malice du Père Noël, des éclats de nos rituels, de nos degrés, de nos mots, sans jamais les trahir, mais en les transposant dans une poésie de partage.
Nous y reconnaissons ce que la tradition a de vivant : un humour qui n’abaisse pas, une tendresse qui n’affadit pas, et cette intelligence symbolique qui sait que le sérieux initiatique n’interdit jamais la joie – au contraire, il la fonde.
Et puis il y a ce clin d’œil magnifique au « puzzle » : la Parole perdue, les pièces éparpillées, la patience, la remontée vers le sens… Tu dis en quelques images et quelques rimes ce que bien des planches peinent à faire entendre : la quête n’est pas une grimace, c’est un chemin.
Merci encore, Frère, pour ce florilège qui nous rassemble “à Cayenne comme à Paris”, et qui honore aussi, délicatement, nos Sœurs et nos Frères d’Outre-mer. Tes dessins et ton texte se marient à merveille : l’un donne le sourire, l’autre ouvre une porte – et, comme il se doit, nous la franchissons ensemble.