Nous nous plongeons avec révérence dans l’œuvre magistrale que Florian Besson, William Blanc et Christophe Naudin ont ciselée avec une précision d’orfèvre initiatique. Ce texte, tel un manuscrit exhumé des profondeurs d’un sanctuaire oublié, nous convie à un voyage intérieur à travers les croisades, ces épopées médiévales qui ne se limitent pas à des récits de batailles et de conquêtes, mais s’élèvent comme des symboles vivants d’une aspiration humaine vers l’absolu.
Nous ressentons, à chaque ligne, le souffle d’une tradition maçonnique qui traverse les âges, reliant les chevaliers en armures aux mystères gravés dans les rosaces des cathédrales, un fil d’Ariane d’ésotérisme et de lumière spirituelle. Ces trois auteurs, unis par une fraternité intellectuelle et une passion commune pour les arcanes de l’histoire, nous guident avec une élégance rare vers un savoir qui transcende les chroniques profanes, ouvrant les portes d’un temple intérieur où l’histoire se fond dans l’éternel.

Le logo des éditions Libertalia, qui porte cet ouvrage, s’impose avec sa sobriété audacieuse comme une empreinte visuelle d’une force symbolique immédiate. Sur un fond noir profond, évoquant les mystères insondables, le nom Libertalia s’étire en lettres blanches, nettes et modernes, ancrant une identité claire. La touche distinctive réside dans l’emblème qui surmonte cette inscription : un crâne blanc traversé par une diagonale rouge vive – mais aussi jaune sur certains logos, comme leur Facebook – , ornée d’un os, rappelant les pavillons pirates et l’héritage de l’utopie libertaire qui inspire la maison. Ce motif, à la fois brut et poétique, incarne un esprit de révolte et de liberté, une invitation à défier les conventions, tout en puisant dans une esthétique minimaliste qui laisse place à l’imagination. Ici, la diagonale rouge, tranchante comme une lame, semble ouvrir une brèche dans l’obscurité, suggérant une quête de lumière au sein des ténèbres, un thème qui résonne avec l’engagement culturel et politique de l’éditeur.

Ces couleurs nous parlent avec une intensité renouvelée : le rouge éclatant, tel un soleil alchimique naissant des cendres, incarne la rubedo, cet ultime stade où l’âme, purifiée par le feu des croisades, s’élève vers l’or spirituel ; le noir, voile profond des mystères occidentaux, évoque la nigredo alchimique, cette nuit initiatique où les ténèbres digèrent les illusions pour révéler la pierre philosophale ; le blanc, éclat pur de l’albedo, surgit comme la neige immaculée des cimes spirituelles de l’Occident, un renouveau où l’âme, lavée par les eaux sacrées, atteint l’équilibre. Ces teintes, dans leur danse sacrée, tissent une tapisserie alchimique où le sang versé, les ombres affrontées et la lumière conquise s’unissent en un rite éternel.

La première de couverture de Dix questions sur les croisades amplifie cette puissance visuelle avec une composition qui mêle symbolisme et modernité. Le fond rouge éclatant, évoquant un soleil ou un bouclier ardent, crée une aura dramatique, presque sacrée, qui enveloppe la figure centrale : un chevalier stylisé, drapé d’une cape noire, tenant une épée dressée comme un axe vertical. La croix blanche qui orne son heaume et sa poitrine ancre immédiatement le thème des croisades, tandis que les lignes épurées et géométriques du dessin confèrent une abstraction contemporaine, loin des représentations classiques. Cette silhouette, imposante et solitaire, semble surgir d’un horizon lointain, invitant le lecteur à plonger dans un passé revisité avec un regard neuf. Le titre, en majuscules blanches encadrées de noir, tranche avec audace sur le rouge, tandis que les noms des auteurs – Florian Besson, William Blanc et Christophe Naudin – s’affichent en haut, comme des sentinelles veillant sur cette exploration. Le logo Libertalia, repositionné en bas, réaffirme l’identité de l’éditeur, liant l’ouvrage à son ethos libertaire. Cette couverture, à la fois frappante et énigmatique, promet une immersion dans un récit où histoire, symbolisme et réflexion s’entrelacent avec une intensité rare.

Florian Besson, dont le nom résonne comme une clarté savante, est un médiéviste dont les recherches sur les États latins d’Orient ont révélé les secrets d’une géographie sacrée, un territoire où se croisent les influences célestes et terrestres.

William Blanc, né d’une vie humble comme chauffeur avant de s’élever vers les sommets de l’université parisienne, porte en lui une flamme pour les légendes arthuriennes et les réappropriations contemporaines du Moyen Âge, comme en témoignent ses ouvrages tels que Le Roi Arthur, un mythe contemporain ou Winter is Coming, où il explore les liens entre fantasy et politique.

Christophe Naudin, ancré dans l’enseignement avec une plume sensible aux mythes historiques, complète cette triade en disséquant les narrations nationalistes, de Charles Martel et la bataille de Poitiers à des réflexions sur les usages politiques du passé. Ensemble, ils forment une loge d’initiés, travaillant la matière brute des faits pour en extraire une quintessence philosophique, un baume spirituel que nous accueillons avec une dévotion presque rituelle.
L’ouvrage nous enveloppe d’une aura où les croisades se révèlent bien plus que des expéditions militaires. Elles sont des rituels cosmiques, des pérégrinations où l’âme humaine, portée par la croix rouge, cherche à toucher l’invisible. Nous y voyons Godefroy de Bouillon comme un initié brandissant un étendard sacré, Saladin comme un gardien des mystères orientaux, et les Templiers comme des sentinelles d’un savoir occulte transmis à travers les âges.

Ces figures évoluent dans un théâtre d’ombres où se croisent les influences hermétiques, les enseignements maçonniques et les échos d’une sagesse universelle. Les auteurs, avec une audace contemplative, nous invitent à dépasser les récits linéaires pour pénétrer dans une dimension où le temps se courbe, où Jérusalem devient une métaphore de l’âme en quête de rédemption, un Graal spirituel que chaque pèlerin porte en son cœur. Nous ressentons une profondeur initiatique dans leur approche, une volonté de lever le voile sur des vérités enfouies sous les strates des interprétations mondaines, un appel à contempler l’histoire comme un miroir de notre propre ascension intérieure.

Les croisades, dans cette œuvre, ne sont pas un chapitre clos, mais un vivant testament où se reflètent les aspirations humaines, des aspirations que les traditions maçonniques ont toujours cherché à sublimer. Nous y discernons une résonance avec les arcanes de la Rose-Croix, où chaque question posée devient une clé ouvrant une nouvelle chambre du temple intérieur, un espace où se rencontrent la lumière et l’ombre dans une danse éternelle. Florian Besson, William Blanc et Christophe Naudin ne se contentent pas de narrer les faits. Ils invoquent, ils méditent, ils transmutent l’histoire en une expérience vivante, un rite de passage qui nous transforme à mesure que nous avançons dans leur texte. Nous y trouvons une richesse de nuances, une exploration des thématiques philosophiques, religieuses et ésotériques qui élève l’ouvrage au rang d’un grimoire moderne, un legs pour ceux qui, comme nous, osent écouter les murmures d’un passé qui continue de vibrer dans l’âme des éveillés.

Avec une subjectivité assumée, nous confessons que ce texte nous a traversés comme une lumière traversant une vitre teintée, révélant des couleurs inattendues, des reflets d’une sagesse ancienne que nous avions presque oubliée. Les dix questions qui structurent cet ouvrage ne sont pas de simples interrogations : elles sont des sentiers sacrés, des chemins initiatiques qui nous mènent vers une compréhension plus profonde de nous-mêmes. Nous y voyons une invitation à devenir des pèlerins de notre propre conscience, à arpenter les sentiers de notre initiation guidés par les échos de ces récits médiévaux. Chaque page nous offre une méditation, une occasion de plonger dans les abysses de l’âme collective, où se mêlent les cris des batailles et les prières silencieuses des ermites, où se tissent les fils d’une histoire qui dépasse les frontières du temps.

Nous sentons, à travers les mots des trois auteurs une volonté de restaurer une mémoire vivante, une mémoire qui ne se contente pas de reposer dans les livres d’histoire, mais qui s’incarne dans notre présent. Les croisades, ici, deviennent un symbole de l’éternelle quête humaine, un reflet des luttes intérieures que chaque initié doit affronter pour atteindre la lumière. Cette œuvre, par sa densité poétique et sa portée ésotérique, s’élève comme un phare dans la nuit des âges, guidant ceux qui cherchent à percer les mystères d’un passé qui continue de murmurer à l’oreille des âmes éveillées. Nous y trouvons une invitation à ne pas seulement lire, mais à vivre ces récits, à les porter en nous comme un flambeau allumé dans les ténèbres, un flambeau qui éclaire notre propre chemin vers la connaissance et la transcendance.
Dans cette méditation, nous voyons se dessiner une fresque où les chevaliers ne sont pas seulement des guerriers, mais des alchimistes de l’âme, transformant le plomb des conflits en or spirituel. Les auteurs, avec une sensibilité rare, nous permettent de ressentir cette transmutation, de toucher du doigt une vérité qui échappe aux regards profanes. Nous y discernons les traces d’une sagesse hermétique, d’une tradition maçonnique qui voit dans chaque croisade une étape vers l’illumination, un pas vers l’union des contraires. Cette œuvre, par sa profondeur et sa beauté, devient un miroir où nous nous reflétons, où nous confrontons nos propres ombres pour en extraire une lumière nouvelle.

Ainsi, Florian Besson, William Blanc et Christophe Naudin nous tendent une clé, une invitation à entrer dans le temple de la connaissance initiatique. Nous avançons, guidés par leur plume, à travers les corridors d’un passé vivant, où chaque pierre raconte une histoire, où chaque bataille résonne comme un enseignement. Cette œuvre, par sa richesse et sa puissance évocatrice, nous rappelle que les croisades ne sont pas finies : elles vivent en nous, dans nos quêtes personnelles, dans notre désir incessant de toucher l’infini. Et c’est avec une gratitude profonde que nous refermons ce texte, non pas comme un livre terminé, mais comme une porte ouverte vers un horizon de lumière et de mystère.

Nous rencontrons aujourd’hui pour la première fois les éditions Libertalia, une maison d’édition indépendante née en 2007 à Montreuil, dont le nom évoque l’utopie pirate de Libertalia, cet îlot mythique de la fin du XVIIe siècle à Madagascar, reflet d’un double imaginaire littéraire et égalitaire porté par ses trois fondateurs, Nicolas Norrito, Charlotte Dugrand et Bruno Bartkowiak. Établie comme une association à but non lucratif et animée d’une visée politique, Libertalia s’inscrit dans une mouvance libertaire, publiant une vingtaine d’ouvrages par an et proposant un catalogue éclectique de plus de deux cents titres.

Ce répertoire mêle avec audace la littérature sociale, les sciences humaines, le rock’n’roll, l’antifascisme et même la littérature jeunesse, témoignant d’une volonté de bâtir, modestement mais avec conviction, des jours heureux. Depuis 2012, la diffusion et la distribution sont assurées par Harmonia Mundi Livre, renforçant sa présence dans le paysage éditorial. En 2018, Libertalia a franchi une nouvelle étape en ouvrant une librairie au 12 rue Marcelin-Berthelot à Montreuil (département de la Seine-Saint-Denis dans la Métropole du Grand Paris, en région Île-de-France), un espace de quartier qui incarne son engagement culturel et communautaire. Cette découverte nous invite à explorer avec curiosité les trésors qu’elle offre, à commencer par l’ouvrage qui nous réunit aujourd’hui.
Dix questions sur les croisades
Florian Besson – William Blanc – Christophe Naudin
Libertalia, coll. Dix questions, 2025, 176 pages, 10 €

Bonjour,
La représentation de ce « Chevalier de l’Ordre du Temple » me fait plutôt penser aux « Chevaliers teutoniques ». Deux ordres bien distincts… qui avaient chacun leurs casques très caractéristiques. Mais, ce n’est pas très important aux yeux de la grande majorité des lecteurs éclairés…
Bonne journée.
Ivan KESIC
Ces trois auteurs sont des alchimistes de l’âme transformant le plomb des conflits en or spirituel .
En effet ,c’est un appel à contempler l’histoire comme un miroir de notre ascension intérieure.
Un vivant testament où se reflètent les aspirations humaines que les traditions maçonniques ont toujours cherché à sublimer.
En conclusion, les croisades ici, deviennent un symbole de l’éternelle quête humaine, un reflet des luttes intérieure que chaque initié doit affronter pour atteindre la lumière.
Véritable chef-d’œuvre à lire et à relire afin de s’abreuver de ces symboles vivants et vivifiants…