Nous tenons tout d’abord à remercier François Reyé, président du CDU de Poitiers
TEMPLE DE POITIERS
Perspective de classement à l’inventaire des monuments historiques
Un peu d’histoire :
Vers 1720, c’est au château des ORMES, dans la Vienne, que se constituât le premier centre maçonnique Pictave autour de personnalités éminentes de l’époque : le Comte Marc-Pierre d’Argenson, Antoine-René de Voyer de Paulmy, dont le père était membre de l’Académie Française et dont le fils épousa la fille du Grand Maître de la Maçonnerie et, naturellement, le Baron des Ormes, Lieutenant Général de Police de Paris.
Cette Loge maçonnique n’était rattachée à aucune obédience et n’existait donc que par elle-même, drainant nombre de Frères parisiens issus de la haute noblesse et du clergé.
C’est en 1754 que fut constituée la première Loge Poitevine fédérée au sein du Grand Orient et dont le vénérable Maître fut l’Abbé Barret, Abbé de Saint Benoît. Elle était dédicacée à Saint Benoît et semble avoir existé jusqu’en 1778. Une autre Loge existait, qui ne laissait que peu de traces, et qui portait le nom de Saint Prosper. Les Frères de ces Loges se réunissaient chez les uns ou chez les autres car ne disposant pas d’un Temple.
En 1767 fut créée la Loge « La Vraie Amitié » et, la même année, à Chauvigny la Loge « Saint Charles des Frères Unis » ; Loge qui fut éphémère, et c’est en 1774 que fut constituée à Poitiers la Loge « La Vraie Lumière », laquelle reçut en grandes pompes le Duc de Chartres futur roi de France sous le nom de Philippe Egalité. Ainsi, et pour ce qui concerne Poitiers, en 1773 existaient 4 Loges maçonniques.
Saut dans le temps, en 1892, en pleine troisième République, fut créée la Loge « La Solidarité », qui existe toujours.
Quant au temple :

Le bâtiment de la rue du trottoir, qui était loué par la Loge « Les Amis Réunis » qui s’éteignait, fut précisément acquis par les Frères de la Loge « La Solidarité » constituée en société civile, en 1891. Dès sa création cette Loge s’était affiliée à l’Ordre de Memphis Misraïm. Cet Ordre était apparu en Italie vers 1805 et adopté en France par le truchement de Jacques-Étienne Marconis de Nègre.
Son rite et ses rituels, très largement égyptophiles, avaient été inspirés par la campagne d’Égypte de Bonaparte. C’est la raison pour laquelle les décors de notre Temple sont totalement inspirés par l’Égypte pharaonique telle qu’envisagée et comprise à l’époque de Champollion. Ces décors ont été créés entre juillet 1891 et début 1892.
Cependant, peu de temps après sa création, en 1894, « La Solidarité » quittera l’Ordre de Memphis-Misraïm pour rejoindre le 21 mars 1896 la Grande Loge de France. Elle abandonnait alors le Rite de Memphis-Misraïm pour adopter le Rite Écossais Ancien et Accepté. Fort heureusement, les décors égyptiens furent conservés.
En 1951, la société civile constituée par les Frères de la SOLIDARITÉ, qui en avait donc fait l’acquisition 60 ans auparavant, transférait la propriété des bâtiments à la SIP pour le franc symbolique. Il était entendu, qu’en contrepartie de cette cession, la SIP entretienne le bâtiment, certes au titre du clos et du couvert incombant à tout propriétaire, mais également, au-delà, en termes d’investissements nécessaires à la dignité du lieu.
Le clos et le couvert sont globalement assurés mais, outre une réfection de la salle humide, le reste du bâtiment, y compris le Temple, sont demeurés en l’état où ils étaient au moment de la cession, c’est-à-dire en 1951.
Or, comme la suite de ce document l’établit, ce Temple est absolument remarquable, tant dans sa conception Memphis-Misraïm, que dans sa disposition, surmonté qu’il est d’une mezzanine ; en revanche le reste des bâtiments est dans un état déplorable.
Un ensemble maçonnique
Sur la place de la Liberté qui donne sur la rue du trottoir, a été édifiée une statue de la Liberté conforme à celle réalisée par Frédéric-Auguste BARTHOLDI.

En 1822, le général Jean-Baptiste BERTON est exécuté sur cette place, alors dénommée place du pilori, pour complot ; ses dernières paroles furent « Vive la France, Vive la liberté ». Afin de lui rendre hommage, les Loges maçonniques de Poitiers et de Neuville levèrent une souscription afin de financer l’acquisition de cette réplique de la « Statue de la Liberté » et de son socle sur l’une des faces duquel il en est fait mention. Elle fut inaugurée le 14 juillet 1903.

Ainsi, pour les Maçons de Poitiers, la place de la Liberté et le temple constituent, au moins au plan historique, un ensemble indissociable.

Présentation des bâtiments et du temple
Le Bâtiment est constitué d’un rez-de-chaussée, d’un étage en élévation et d’un étage inférieur où est situé le Temple. Le tout fut construit sur les murs de l’ancien oppidum romain dont on trouve les traces à l’étage inférieur.
I – le Rez-de Chaussée
une pièce sert de Temple noir :







L’Orient est entouré de deux toiles allégoriques nécessitant une restauration, démarche qui, il y a longtemps, avait été engagée mais n’avait pas aboutie.


Il est, à l’occident, dominé par une mezzanine donnant une belle perspective sur l’Orient :


Les parties latérales du Temple sont ornées de décors à papyrus

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