(De l’esprit dans la matière ? Il y a la matière à reflexion !)
« Existe-t-il au monde une connaissance dont la certitude soit telle qu’aucun homme raisonnable ne puisse la remettre en doute ? Cette question qui, à première vue pourrait paraître simple, est en réalité l’une des plus difficiles »
Bertrand Russell – « Problèmes de philosophie)
Cette pensée du grand philosophe britannique nous amène d’emblée à mettre à distance nôtre rêve ou idéal pythagoricien de pouvoir accéder à des vérités parfaites, éternelles, indubitables ! Ne demeure pour nous que le poids d’une interrogation sans réponse, que nous comblons par la mise en place d’une foi momentanée ou définitive, scientifique, philosophique ou religieuse, mais dont nous savons qu’elle ne joue qu’un rôle rassurant, un calmant, devant la peur « des espaces infinis » pascalien.
Aussi longtemps que l’être humain ne se développera pas en sagesse autant qu’en connaissance, l’accroissement de son savoir impliquera une augmentation de ses dangers de destruction.

Bertrand Russell pense que la personne heureuse est celle qui a des affections libres et des intérêts larges. Dès lors cet être humain « se sent un citoyen de l’Univers, il jouit en toute liberté du spectacle et des joies que le monde lui offre, il n’est pas troublé par la pensée de la mort parce qu’il ne se sent pas réellement séparés de ceux qui viennent après lui. C’est dans cette union profonde et instinctive avec le courant de la vie que l’on trouvera les joies les plus intenses » (1). N’en demeure pas moins qu’une interrogation, liée à l’homme depuis son apparition, continue à se poser : Existe-t-il une dimension indépendante de la matière, que nous pourrions appeler l’âme, qui serait issue de cette matière pour les uns, ou qui lui donnerait une orientation spirituelle pour les autres ? En fait, l’homme n’est-il que l’un des aboutissements du transformisme de la nature ou un être crée par une puissance divine supérieure dont il représente la finalité et est à son service ? C’est l’une des questions à laquelle Bertrand Russell va tenter de répondre.
I-LE GALOPIN DE LA PHILOSOPHIE BRITANNIQUE.

Avant d’entrer dans une réflexion sur le concept de métaphysique tel que Bertrand Russell l’entendait (et dont il avait fait un ennemi auquel s’affronter !), il est bon de jeter brièvement un coup d’œil sur la biographie d’un grand philosophe riche en couleurs.
Bertrand Russell pourrait se définir, en premier lieu par une appartenance forte à ses racines et à la culture galloises même si sa vie sera ponctuée de voyages divers : né le 18 mai 1872 à Trelleck, il décédera à Penrhyndeudraeth, ces deux lieux étant au pays de Galles. Il laissait derrière lui une œuvre immense de plus de 60 livres et environ deux mille articles. Il est unanimement reconnu comme l’un des plus grands philosophes et logiciens du XXe siècle, et est le cofondateur de l’influente école de philosophie analytique. Il fut également un penseur de l’éthique, du politique et de l’éducation, un vulgarisateur de la science et de la philosophie et un intellectuel engagé.
Issu d’un milieu où l’aristocratie et la haute bourgeoisie se côtoient (son grand-père paternel était lord John Russell qui fut deux fois Premier Ministre), il eut la chance de n’être pas enfermé dans l’immobilisme conservateur, car ses parents étaient libres-penseurs ! Ce qui marquait une originalité dont il allait devenir, lui et son frère, les héritiers. Malheureusement, ses parents décéderont très tôt et ils seront confiés à leurs grands-parents qui les scolariseront à domicile. C’est par son frère qui lui donne à 11 ans sa première leçon de géométrie avec les « Eléments » d’Euclide qu’il va développer une véritable passion pour la géométrie et les mathématiques. Passions qui demeureront permanentes jusqu’à la fin de sa vie, mais qui débuteront par des études de mathématiques à Cambridge qu’il poursuivra à Berlin. En 1894, il travaille à l’ambassade britannique à Paris, puis, en 1896, il commence à enseigner à la London School of Economics puis aux Etats-Unis avant de devenir professeur au Trinity College en 1899. C’est durant ces années que Russell va commencer à s’intéresser aussi, très sérieusement, à la philosophie.

Il est aussi un homme qui s’engage politiquement : en 1907, il se présente au Parlement et défend le droit de vote des femmes. Il est défait ! En 1911, arrive à Cambridge un brillant étudiant allemand : Ludwig Wittgenstein et va s’établir entre eux une coopération fructueuse. Au moment de la guerre de 1914, Russell milite pour le pacifisme et il se voit refuser le passeport qui lui était nécessaire pour aller enseigner à Harvard aux Etats-Unis. Ses collègues universitaires vont jusqu’à voter pour que lui soit retiré son poste de professeur. Pire, en 1918, il sera condamné à 6 mois de prison !
Entre les deux guerres se déroule une longue période de production d’ouvrages philosophiques. C’est aussi un grand nombre de bouleversements dans sa vie affective par toute une série de divorces. Il accepte finalement de retourner en Amérique du nord pour enseigner. En 1939, c’est là que la guerre le surprend avec sa famille, une guerre que cette fois il juge nécessaire de mener contre le nazisme. Contraint de rester aux Etats-Unis, il accepte un poste au City College of New-York, mais une violente campagne est lancée contre lui en raison de ses écrits et opinions progressistes sur le mariage, les femmes et la sexualité. De nombreuses personnalités le soutiennent (Charlie Chaplin, Albert Einstein, Aldous Huxley, etc.) mais il perdra son poste. C’est à cette époque qu’il publie son « Histoire de la philosophie occidentale » qui le mettra à l’abri du besoin.
Revenu en Grande-Bretagne, son œuvre étant connue désormais, il est honoré pour ses idéaux humanitaires et sa défense de la liberté de pensée. En 1955, il publie avec Einstein le « Manifeste Russell-Einstein » sur le contrôle atomique, et en 1958, il devient le président de la campagne pour le désarmement nucléaire. C’est d’ailleurs au cours d’une manifestation en 1961, que Russell écopera encore d’une semaine de prison ! Son dernier combat, en 1967, sera la mise en place, en collaboration avec Jean-Paul Sartre, du « Tribunal Russell » (Appelé aussi « International War Crimes Tribunal ») contre les crimes de guerre et de génocide commis par les Etats-Unis au Vietnam.
Evidemment, devant une telle personnalité et une telle œuvre, nous nous bornerons à n’aborder qu’un thème de sa pensée qui lui était cher : la métaphysique et sur lequel il reviendra toute sa vie (parfois avec contradiction !), dans une interrogation constante sur le sens de l’éthique.
II-LA METAPHYSIQUE : L’ILLUSION D’UN AU-DELA DE LA MATIERE OU L’HERITAGE DU MYSTICISME ANTIQUE ?

Débutons en donnant le contenu du mot « métaphysique ». Ce dernier, désigne, en premier lieu, l’ensemble des traités d’Aristote qui faisaient suite à la physique et abordaient les problèmes qui concernaient la matière, l’esprit, l’être, le non-être, la vie et l’au-delà. Questions essentielles dans la démarche vers la connaissance. La philosophie générale définit mieux le rôle de la métaphysique dans la mesure où elle apparaît comme une réflexion sur notre expérience vécue, qu’elle soit psychologique, morale ou scientifique, pour en dégager de sa diversité une vision générale et convergente. C’est là où elle prend distance avec la psychologie et la psychanalyse qui sont des études phénoménales des manifestations de l’esprit, de la logique, qui définit des règles de raisonnement, et de la morale qui édicte des règles de conduite. Si la métaphysique pose le problème de l’Être, elle met en même temps, la possibilité de le connaître : ontologique et épistémologique, la métaphysique demeure le projet fondamental de la réflexion et de la recherche philosophique.
Dans l’Antiquité, la pensée mythique sera essentiellement nourrie par les interrogations métaphysiques. On peut avancer l’idée que c’est à partir du VIe siècle avant J.-C. Que le concept va prendre forme : au-delà des croyances, des rites et des tabous, quelques hommes vont tenter de faire prévaloir une réflexion personnelle ayant pour seuls critères les « moyens de la raison ». Elle consistait dans des importantes innovations : le raisonnement est un discours qui transporte la certitude d’une proposition considérée comme vraie à une autre proposition, par le canal de l’évidence. Déconcertés par le caractère changeant et contradictoire des phénomènes, décrits par Héraclite, les Grecs voulurent une stabilité en cherchant un réel situé au-delà des apparences sensibles, d’où l’opposition entre « doxa », connaissance sensible et empirique, et « noesis », connaissance intellectuelle et rationnelle. Cette orientation devait tout naturellement conduire à la conception métaphysique d’une réalité immuable, cosmologique, nécessaire par-delà le devenir, l’altérité et la diversité permanente des phénomènes sensibles. Conception que résume Parménide quand il dit : « C’est dans le moment présent qu’est rassemblé tout l’Être, maintenu immobile dans sa totalité par les liens puissants de la nécessité et pareil à la masse d’une sphère bien arrondie dont tous les rayons sont égaux ». Optique qui sera reprise par Platon dans son fameux mythe de la caverne : « L’esprit est un prisonnier qui se délivre de ses chaînes, qui marche vers la lumière du jour et qui, en découvrant le soleil, découvre à la fois les objets qu’il éclaire et la raison de l’ombre qu’ils laissent derrière eux ». Cette mutation intellectuelle que l’on appellera le « miracle grec » va ouvrir deux modes de pensées qui peuvent devenir facilement contradictoires : la vérité serait au-delà des contingences matérielles d’une nature qui emprisonnerait l’homme mais, en même temps, en mettant en question le témoignage trompeur des sens, ouvrir la voie aux mathématiques théoriques démonstratives et aux premières découvertes scientifiques, ce qui serait un retour pragmatique à la matière, l’âme devenant la priorité de l’intelligence. Socrate va souligner aussi que ce que nous appellerons la naissance de la dialectique remet en cause les idées reçues, les certitudes passionnelles et les postulats implicites qui hantent la pensée humaine. Se mettait en place la recherche d’un discours rationnel destiné à unir les hommes dans la quête de la vérité et du bien. Cependant, un malaise va peu à peu survenir : la peur de devenir prisonnier d’une logique qui ressemble à un dogme qui priverait l’homme de sa liberté. Des tentatives vont avoir lieu pour dépasser la logique d’Aristote.

Mais, il ne faut pas oublier que l’effort rationnel ou métaphysique des premiers philosophes grecs ne peut être séparé du contexte mystique dans lequel il est apparu et qui a joué un rôle fondamental dans ses orientations. Par exemple, dans l’orphisme ou le pythagorisme, le mysticisme paraît favorisé l’essor de la pensée logique, mais dans la mesure ou la connaissance discursive de l’ordre du monde y est envisagée comme l’une des voies de la catharsis préalable à l’union mystique avec le divin. D’où une recherche permanente de l’identité profonde du vrai et du bien sous le signe d’un absolu qui a besoin d’une perfection dans la connaissance. Ce que Bertrand Russell confirme dans sa vision des choses : « La philosophie, qui est un effort pour embrasser le monde dans son ensemble au moyen de la pensée, s’est développée dès le début, grâce à l’union et au conflit de deux tendances humaines qui poussent les hommes, l’une vers le mysticisme, l’autre vers la science » Et dire que nous sommes toujours coincés dans cette tension contradictoire ! D’ailleurs, la place conservée jusqu’à nos jours par la mystique dans la métaphysique rationnelle apporte un argument à cet héritage et le fait que certains philosophes grecs aient adopté des positions métaphysique matérialistes, comme par exemple l’atomisme de Démocrite, qui ne contredit pas cette thèse. La confiance dans une certaine identité entre la Pensée et l’Être a soulevé très tôt, dès la période hellénistique, des objections diverses, dont Socrate qui faisait de la raison la maîtresse suprême de la vie morale, mettant en doute ainsi son ambition d’expliquer l’Univers.
III-PHILOSOPHES ET SCIENTIFIQUES EN QUÊTE DU GRAAL DE LA METAPHYSIQUE.

Les premiers sceptiques grecs, comme les Sophistes (Protagoras, Gorgias) vont très vite mettre l’accent sur la relativité de nos jugements et la fragilité de l’esprit humain. Si, à la suite de Parménide, Platon, Aristote ; le courant de la métaphysique relationnelle s’est poursuivi jusqu’à nos jours, à travers des remarquables personnalités (Saint Thomas d’Aquin, Descartes, Spinoza, Leibniz, Hegel, Husserl) il convient de constater qu’un courant critique n’a cessé de le critiquer comme l’empirisme britannique (Occam, Locke, Hume, par exemple) qui pense que notre entendement est incapable de penser par abstraction et que les idées générales n’ont aucune existence en dehors de notre conscience, ce que la scolastique appellera le « Nominalisme ». Le positivisme d’Auguste Comte, lui, affirme que le seul savoir objectif possible ne peut provenir que de l’observation des phénomènes et de la constatation de leur rapport constant de succession ou de similitude. Et le criticisme de Kant qui repose sur l’idéalisme, le phénomène, l’objet de la pensée, est le résultat d’une construction opérée à partir d’un donné sensible, informe et chaotique. La métaphysique commence, pour Kant, quand nous pensons que nous pouvons étendre l’application de notre pensée sur les phénomènes observables dans des entités abstraites inobservables comme « substance », « matière », « âme », « Dieu », etc… Il n’y a de savoir objectif que phénoménal, ce qui légitime la science qui serait l’illustration parfaite de ce mode de connaissance, mais qui condamnerait le rationalisme et ses prétentions métaphysiques. Mais le scepticisme intégral est une position insoutenable : il se détruit lui-même quand il nie qu’on puisse affirmer quoi que ce soit et l’existence de la science, avec son efficacité pratique, suffit à prouver que l’homme est capable d’accéder à une certaine connaissance. Cependant subsiste le problème de la relativité de la connaissance par rapport à notre structure cérébrale…

L’objet de la science ne paraît pas être le fait concret lui-même, mais le modèle de ce fait concret, c’est à dire la fonction principale du modèle est d’exprimer, par sa nécessité logique, la nécessité naturelle qui est censée présider aux aspects observables de l’objet qu’il représente. L’objet de la pensée scientifique, comme le pense Kant, n’est pas le phénomène mais ce qui le fonde rationnellement. Le physicien Max Planck, l’un des fondateurs de la mécanique quantique, écrit à ce sujet (2) : « Une expérience n’est rien d’autre qu’une question adressée à la nature, la mensuration, le relevé de la réponse. Mais avant d’effectuer l’expérience, on doit la penser, c’est-à-dire formuler la question que l’on entend adresser à la nature et, avant de tirer une conclusion de la mensuration, on doit l’interpréter, c’est-à-dire comprendre la réponse de la nature. Ces deux tâches appartiennent au théoricien ». En fait, la connaissance scientifique oscille en permanence entre deux pôles : un pôle rationnel et un pôle expérimental. En cela se poursuit un dialogue constant entre la nature et l’humain qui est lui-même issue de cette nature. Nous pouvons évoquer une métaphysique qui exclue un Tiers divin, contrairement à une autre définition de la métaphysique qui inclurait obligatoirement une dimension religieuse. Russell rejette naturellement cette dernière orientation en pensant que la science n’est pas un athéisme par nature, mais une transcendance qui se transforme en une métaphysique laïque.
L’importance du rôle tenu par les mathématiques dans la formulation des théories ne pose-t-il pas en lui-même un problème philosophique de première grandeur : les rapports entre la pensée et la matière. La pensée rationnelle est un procédé indispensable à la Connaissance sous réserve qu’elle ne se cantonne pas que dans l’aspect scientifique. Ce qu’exprime Jean Piaget (3) : « La fonction métaphysique propre à la philosophie aboutit à une sagesse et non pas à une connaissance parce qu’elle est une coordination raisonnée de toutes les valeurs, y compris les valeurs cognitives, mais en les dépassant, sans demeurer sur le plan de la seule connaissance ». Les options que nous prenons dans la vie dépassent sans cesse notre connaissance objective et motivent une synthèse raisonnée entre nos croyances et notre savoir.
Cherchant au-delà d’une vérité dans la Science, une vérité dans la Vie, la Métaphysique apparaît comme une réflexion sur l’ensemble des Valeurs, qu’elles soient cognitives, morales, affectives, esthétiques, idéologiques ou religieuses. Son but est de tenter de comprendre les relations signifiantes qui unissent l’aspect empirique, sensible de l’être humain, à son intériorité. C’est par cette aptitude à l’échange entre nature et conscience que la métaphysique peut constituer une voie de sagesse et un véritable savoir qui sont les traits de notre Humanité…
Personne n’a bu la tasse ? Bon on arrête de nager pour aujourd’hui. On fait la planche !
NOTES
(1) Russell Bertrand : La conquête du bonheur. Paris. Ed. Payot. 2001. (Page 233).
(2) Planck Max : L’image du monde dans la physique contemporaine. Paris. Ed. Gonthier. 1949.
– (3) Piaget Jean : Sagesse et illusions de la philosophie. Paris. PUF. 1992.
BIBLIOGRAPHIE
– Baillargeon Normand et Santerre Chantal : Bertrand Russell. Paris. Ed. Que sais-je ? 2025.
– Benmakhlouf Ali : Bertrand Russell. L’atomisme logique. Paris. PUF. 1996.
– Russell Bertrand : Science et religion. Paris. Ed. Gallimard. 1971.
– Russell Bertrand : Histoire de mes idées philosophiques. Paris. Ed. Gallimard 1989.
– Russell Bertrand : Signification et vérité. Paris. Ed. Flammarion. 1989.
– Russell Bertrand : La connaissance humaine. Paris. E. Vrin. 2002.
– Russell Bertrand : Problèmes de philosophie. Paris. Ed. Payot. 2005.
– Russell Bertrand : Mysticisme et logique. Paris. Ed. Vrin. 2007.
– Russell Bertrand : Histoire de la philosophie occidentale. Paris. Ed. Les Belles Lettres. 2011.
Autre article sur ce thème
La matière est esprit sans nul doute. Mais l’Esprit est double + et -. Cet Esprit est l’infini connu depuis fort longtemps. Le symbole de cette connaissance par le chiffre 8 couché. Ce chiffre est double. On le trouve avec la croix templière à huit branches, un tour à gauche, un tour à droite = 88. Le coq du cabinet de réflexion maçonnique, comme celui qui surmonte le sommet des églises se lit phonétiquement dans les deux sens : coq et qoc. Le total par le chiffre de l’ordre alphabétique de ces lettres donne C=3, O=15, Q=17 total = 35 +53 = 88. Voilà ce qui était caché de la seule métaphysique de la matière-esprit d’atomes et autres petites bricoles, dont l’une double ne sera jamais découverte par la science des hommes.