mer 27 août 2025 - 02:08

Quel est donc ce lien qui unit l’UNSA au Grand Orient de France ?

analyse critique d’une tentation de corps intermédiaire

Le Grand Orient de France (GODF), première Obédience maçonnique française avec 49 912 membres cotisants et 1 399 loges, traverse une période de mutation marquée par une volonté affirmée de s’ériger en corps intermédiaire de l’État, comme en témoigne la remarque de Pierre Bertinotti, Grand Trésorier et probable futur Grand Maître, dans le procès-verbal du Conseil de l’Ordre du 24 janvier 2025 : « Le Grand Orient de France doit être un corps intermédiaire reconnu. »

Cette ambition, qui ne figure ni dans la Constitution ni dans le Règlement Général du GODF, soulève des questions sur l’essence même de l’Obédience, son identité et ses relations avec des acteurs extérieurs partis politiques, syndicats et notamment l’UNSA.

Guillaume Trichard ex Grand Maître du Grand Orient

Ces liens, incarnés par des figures comme Nicolas Penin, Guillaume Trichard, Emmanuel Pierrat, Philippe Foussier, Catherine Picard et, selon certaines sources à vérifier, Cécile Révauger… révèlent une proximité problématique, oscillant entre collusion et instrumentalisation mutuelle.

Philippe Foussier ex Grand Maitre du Grand Orient.

Cet article explore ce rapport complexe, analyse les tensions entre la vocation initiatique première du GODF et son engagement sociétal. Il interroge la légitimité de cette posture de corps intermédiaire à la lumière de la crise démocratique contemporaine et des échecs récents du GODF à mobiliser l’opinion aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’obédience.

I. Contexte Général :

La crise démocratique et le rôle des corps intermédiaires

Nicolas Penin Grand Maître du GODF

La France traverse une crise démocratique profonde, caractérisée par une montée de l’abstention, le discrédit des partis traditionnels, et une fragmentation du lien civique, une syndicalisation en berne, comme l’ont analysé Frédéric Gilli et Pierre Rosanvallon. Dans ce contexte, les corps intermédiaires – syndicats, associations, organisations civiques – sont perçus comme des remparts contre le populisme, le « jupitérisme » présidentiel, ou l’individualisme passif (le « colibrisme »). 

Ces entités, en théorie, facilitent le dialogue entre citoyens et État, renforçant la cohésion sociale. Le GODF, fort de son histoire républicaine et de son engagement pour la laïcité, pourrait être tenté de s’inscrire dans cette dynamique. Cependant, cette ambition marque une inflexion majeure par rapport à son identité traditionnelle d’obédience initiatique, vouée « à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité », comme stipulé dans ses statuts.

La proposition de Pierre Bertinotti, qui qualifie le GODF de «corps intermédiaire», n’a jamais été débattue dans les loges, révélant un décalage entre les aspirations de certains membres du Conseil de l’Ordre et la base des membres dans les Loges.

Cette absence de délibération interne soulève des questions sur la légitimité démocratique d’une telle révolution.

II. Un GODF en Mutation : De l’Obédience Initiatique au Corps Social ?

Le GODF, né en 1773 d’une transformation de la première Grande Loge de France, s’est historiquement distingué par son engagement humaniste et politique, notamment sous la Troisième République, où il a joué un rôle clé dans la promulgation de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Cependant, des textes récents, comme le procès-verbal du Conseil de l’Ordre de janvier 2025 ci-dessus, mettent en lumière un glissement vers une posture de corps intermédiaire engagé, assumant un rôle quasi-syndical ou politique.

À ce sujet, il faut regretter que les PV des séances du Conseil de l’Ordre ne soient pas portés à la connaissance des Loges, depuis celui de février. Le PV de mars n’est paru que fin juin et n’a pas été débattu en Loge. Les PV d’avril, de mai et de juin n’ont pas été portés à la connaissance des Loges. Ainsi 4 PV non communiqués ne permettent pas de juger de l’action du Conseil de l’Ordre sur un tiers de son mandat.

Une évolution juridiquement floue

Guillaume Trichard, UNSA, sur son parcours syndical – © D.R.

Le GODF est une association loi 1901, fédération de loges autonomes, et non une institution reconnue dans le jeu démocratique comme un parti ou un syndicat. La notion de « corps intermédiaire » n’a pas de fondement juridique clair dans ses statuts, qui insistent sur son caractère philosophique, philanthropique et progressif au service d’un universalisme revendiqué. Cette ambition de devenir un acteur sociétal visible entre en contradiction avec ces principes, car elle suppose une extériorisation permanente – c’est-à-dire une prise de parole publique – qui n’est pas toujours compatible avec la réfléxion maçonnique.

Un paradoxe de visibilité

Le GODF cherche à être audible dans l’espace public, sans y parvenir, notamment sur la laïcité, mais sans assumer les contraintes légales des lobbies ou groupes de pression, telles que la transparence financière ou la responsabilité publique. C’est ainsi que l’exécutif du GODF s’est refusé à plusieurs reprises à assumer sa RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises)

Pierre Bertinotti déplore que le discours du GODF sur la laïcité ne soit pas audible par la jeunesse, mais ce constat s’étend aussi aux membres de l’obédience dont la moyenne d’âge est passé de 40 ans en 1985 à 65 ans en 2025.

Il est intéressant de noter que les Maîtres représentent : 80,26 % des effectifs (Compagnons : 8,82 % – Apprentis : 10,92 %), ce qui démontre un dangereux vieillissement qui fragilise le GODF par le manque d’attractivité auprès de la jeunesse.

La pétition lancée sur change.org pour constitutionnaliser les deux premiers articles de la loi de 1905, initiée lors du colloque de février 2025 au Sénat, n’a recueilli que 19 150 signatures à ce jour, loin des 200 000 visées par Nicolas Penin et des 54 680 membres revendiqués par le GODF. Cet échec, tout comme la manifestation organisée pour s’opposer à l’extrême droite par Guillaume Trichard en juin 2024, qui n’a réuni qu’environ 200 personnes, illustre l’incapacité de l’exécutif du GODF à mobiliser ses membres, révélant une déconnexion entre ses ambitions et sa capacité d’influence. Il y a un vrai divorce entre un exécutif hors sol et une base de plus en plus récalcitrante.

Une crise de leadership

La succession rapide des Grands Maîtres est un problème majeur : sept en dix ans et, si c’est Pierre Bertinotti qui est élu, il ne lui sera possible statutairement que d’exercer un mandat d’un an.

Les tensions internes, provoquées par la catastrophe financière de la gestion Trichard (un million d’euros de déficit cumulé entre le GODF et la SOGOFIM et la Fondation), par l’affaire de la Fondation sous Foussier-Hubsch, par l’affaire Bauer, ancien Grand Maître poursuivi dans plusieurs dossiers par le Parquet National Financier et par l’affaire Sandillon, actuel Grand Officier délégué aux droits des enfants, parjure devant la cour criminelle du Morbihan jugeant Le Scouarnec, chirurgien pédocriminel… reflètent une crise de gouvernance majeure.

L’élection comme Grand Maître de Nicolas Penin, en août 2024, succédant à Guillaume Trichard, tous deux jouissant d’une décharge syndicale au bénéfice de l’UNSA posait le double problème du cumul de deux charges à plein temps, celle de grand maître et celle de responsable syndical rémunéré par le syndicat donc sur des fonds publics et de l’appartenance en situation de responsabilité à un syndicat défenseur par définition d’intérêts catégoriels et corporatistes.

Rue Cadet devant la librairie DETRAD à côté du GODF
Rue Cadet – GODF

De plus, l’élection annoncée de Pierre Bertinotti pour un mandat d’un an en 2025, ne vise t-elle pas à assurer une transition entre les mandats Penin (2024-2025) et Guillaume Trichard (2023-2024) et les futurs mandats des mêmes Guillaume Trichard (2026-2029) et Nicolas Pénin (2029-2032) ?

Cela suggère des maneuvres d’appareil pour assurer la continuité entre les figures liées à l’UNSA. Cette planification à long terme, ne semble t-elle pas contourner le débat démocratique dans les loges, ce qui renforce l’impression d’une mainmise d’une oligarchie syndicale sur les cercles restreints de l’obédience ?

III. La Question de l’UNSA : Collusion ou Instrumentalisation Mutuelle ?

Le lien entre le GODF et l’UNSA, un syndicat non représentatif au niveau interprofessionnel mais influent dans la fonction publique, constitue le point de crispation central. Cette proximité, incarnée par des figures clés, soulève des interrogations sur une possible collusion ou instrumentalisation mutuelle.

Une convergence idéologique

L’UNSA, avec une vision partisane de la laïcité, proche du mouvement « Printemps Républicain », ciblant particulièrement l’islamisme, trouve un écho dans une partie très minoritaire du GODF, malgré l’influence de Nicolas Penin et de Guillaume Trichard, tous deux toujours responsables syndicaux à l’UNSA. Dans leurs profils Linkdin, ils démontrent leur collusion objective entre leur fonction syndicale et leur fonction présente ou passée de Grand Maître. Pour Guillaume Trichard, il s’agit d’une violation de l’Article 23 du Règlement Général qui « interdit à tout membre du Grand Orient de France de faire état d’une fonction anciennement occupée ». Cette disposition vise à imposer une certaine humilité à d’anciens dignitaires.

Penin, Conseiller Principal d’Éducation et Grand Maître depuis août 2024, et Trichard, secrétaire général adjoint de l’UNSA et Grand Maître de 2023 à 2024, occupent des postes à temps plein au GODF, tout en bénéficiant de décharges syndicales à l’UNSA, fonctions visiblement associées dans leurs profils LinkedIn. Cette double casquette ne pose t-elle pas, en outre, la question d’un éventuel « emploi fictif » ?

Un risque que le Conseil de l’Ordre du GODF semble prêt à assumer, malgré les précédents judiciaires du Front National et du Rassemblement National au Parlement européen, qui ont mis une décennie à être dénoncés.

Des figures clés au carrefour

D’autres personnalités participent à cette interconnexion :

Source : Instagram d’Emmanuel Pierrat
  • Emmanuel Pierrat, avocat du GODF et de l’UNSA, a été temporairement écarté en raison de condamnations profanes, comme rapporté par 450.fm. Son retour en grâce sous Guillaume Trichard soulève des questions sur les critères de sélection éthique des collaborateurs du GODF. Surtout si on tient compte de sa récente garde à vue d’Avril dernier pour des faits similaires à sa précédente condamnation d’interdiction d’exercice de sa profession d’avocat.
  • Catherine Picard, élue récente de la région Ouest et ancienne présidente de l’UNADFI, incarne un lien plus complexe. Infirmant un jugement du tribunal d’Evreux, la cour d’appel de Rouen a condamné, mercredi 18 juillet 2007, la présidente de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu (Unadfi), Catherine Picard, à verser 6750 € aux témoins de Jehovah pour diffamation (Source : Le Monde).
  • Philippe Foussier, ancien Grand Maître (2017-2018), dignitaire du Grand Chapitre Général de Rite Français est aujourd’hui journaliste à l’UNSA après sa retraite. Son implication dans l’affaire de la Fondation du GODF, qui a entraîné une perte de 300 000 euros liée à un immeuble rue Castérès, a été révélée par 450.fm en août 2024. Membre de la région 3 de Paris, comme Trichard, Foussier soutient activement ce dernier, renforçant l’idée d’un réseau d’influence aux bénéfices réciproques, plutôt que celle d’un idéal institutionnel.
  • Gérard Contremoulin, Ve Ordre du Grand Chapitre Général du Rite Français via son blog Sous la Voûte Étoilée, promeut une vision alignée sur les positions de l’UNSA et du GODF, renforçant leur visibilité mutuelle.
  • Cécile Révauger, initiée en 1982 au sein d’une loge maçonnique de la GLFF. Elle démissionne pour rejoindre le GODF en 2013. En 2020, elle devient la première sœur membre de la chambre d’administration du Grand Chapitre général du Rite français du GODF. Selon certaines sources, elle serait proche de l’UNSA.

Hypothèses d’instrumentalisation

Deux hypothèses expliquent cette proximité :

  1. L’UNSA utilise le GODF pour gagner en visibilité idéologique. L’UNSA, souffrant d’un « complexe d’infériorité syndicale » dû à son statut de syndicat non représentatif, pourrait chercher à s’appuyer sur le prestige historique du GODF pour renforcer sa légitimité, notamment sur la laïcité et pour envisager la possibilité de devenir une centrale syndicale avec les dotations publiques en prime.
  2. Le GODF instrumentalise l’UNSA pour accéder à un rôle politique. Faute de reconnaissance institutionnelle comme corps intermédiaire, le GODF pourrait s’appuyer sur l’UNSA, bien implantée dans la fonction publique, pour amplifier son influence dans le débat public.

Ces deux institutions sont manifestement en déficit de notoriété et d’influence. Leur relation contre-nature pose problème. Elle réduit la diversité d’expression au sein du GODF, elle abolit son indépendance, elle introduit des logiques d’alliances partisanes et compromet le caractère initiatique de l’obédience. « Les métaux syndicaux ne sont plus à la porte du Temple.»

De plus, l’UNSA tente d’investir les fraternelles maçonniques, où elle se heurte à des obédiences plus traditionnelles comme la GLDF, la GLNF, la GLAMF ou la GLTSO, qui privilégient une approche spirituelle plutôt que sociétale.

IV. Le Discours sur la Laïcité : Un Échec de Mobilisation

Le GODF a fait de la laïcité une pierre angulaire de son identité, comme en témoigne son engagement historique sous la Troisième République et sa pétition de 2025 pour constitutionnaliser les deux premiers articles de la loi de 1905. Cependant, cette démarche souffre d’un manque d’adhésion, tant externe qu’interne.

Une laïcité controversée

Le discours du GODF sur la laïcité, souvent perçu comme intégriste, est critiqué pour son incapacité à s’adapter aux réalités contemporaines. L’accent mis sur la lutte contre l’islamisme, partagé avec l’UNSA, risque de réduire la laïcité à une posture identitaire, éloignant le GODF de son idéal universaliste. Les accusations de néo-colonialisme de la part de frères africains, soulignent les limites de cette approche, qui peine à intégrer la diversité des contextes culturels et sociaux. Le Conseil de l’Ordre du GODF ne conduit pas une réflexion critique sur ses conduites 

V. Une Tension Non Résolue : Entre Initiation et Militantisme

Le GODF semble tiraillé entre deux courants :

  • Un courant maçonnique initiatique, intemporel, centré sur le perfectionnement individuel et collectif, incarné par le Rite des Moderns (Anderson) et la devise « Liberté, Égalité, Fraternité », adoptée en 1848.
  • Un courant profane militant, tourné vers un engagement sociétal, où le GODF aspire à jouer un rôle de « sentinelle » de la République, comme l’a exprimé Guillaume Trichard dans Challenges.fr.

Cette tension n’est ni assumée ni débattue collectivement. Le glissement vers un rôle de corps intermédiaire, porté par des figures comme Bertinotti, Penin, et Trichard, s’opère dans des cercles restreints, sans consultation des loges. Cette absence de débat interne contredit le principe maçonnique de démocratie, basé sur le suffrage universel au sein de l’obédience. De plus, la proximité avec l’UNSA, marquée par des conflits d’intérêts potentiels (comme les décharges syndicales de Penin et de Trichard), compromet l’indépendance du GODF et expose l’obédience à des accusations d’emploi fictif, similaires à celles qui ont visé des partis politiques.

VI. Conclusion : Une Nécessité de Réflexion Collective

Catherine Picard (Crédit Wikipedia)

Le lien entre le GODF et l’UNSA, incarné par des figures comme Nicolas Penin, Guillaume Trichard, Emmanuel Pierrat, Philippe Foussier, Cécile Révauger, Catherine Picard, Pierre Bertinotti… révèle une tentative de positionner le GODF exclusivement comme un corps intermédiaire, en s’appuyant sur un syndicat influent dans la fonction publique. Cependant, cette stratégie, qui vise à amplifier l’influence du GODF sur la laïcité et les questions républicaines, se heurte à plusieurs obstacles :

  • Une légitimité contestée, due à l’absence de débat dans les loges et à l’échec des initiatives publiques, comme la pétition de 2025 ou la manifestation de 2024.
  • Une indépendance compromise, par des liens trop étroits avec l’UNSA, qui introduiront des logiques partisanes au sein de l’obédience.
  • Un décalage idéologique, entre la vocation initiatique du GODF et son ambition de devenir un acteur politique, au détriment de sa mission universaliste.
Temple Groussier
Temple Arthur Groussier, Grand Temple

Pour surmonter ces tensions, le GODF doit ouvrir un débat collectif sur son rôle dans la société. La Commission Maçonnisme et Juridictions, en posant la question « En quoi sommes-nous différents des autres institutions et organisations ? », offre une opportunité de clarifier cette identité. Plutôt que de s’aligner sur des partenaires comme l’UNSA, le GODF devrait réaffirmer son rôle d’espace initiatique, capable de rassembler les différences dans un esprit de fraternité, fidèle à son objectif de « Centre de l’Union »  fondé sur le principe de « rassembler ce qui est épars ». Sans cette réflexion, l’obédience risque de perdre son âme maçonnique au profit d’une politisation mal assumée, d’une syndicalisation inappropriée au détriment de sa Constitution et de son héritage républicain.

Transformant le GODF en corps intermédiaire, Le Conseil de l’Ordre aura ainsi vassalisé le GODF au service d’un communautarisme syndical

Sources :

  • 450.fm, série spéciale sur l’affaire de la Fondation du GODF, août 2024.
  • 450.fm, « Nicolas Penin : Un syndicaliste à la tête du GODF pour défendre l’école publique et la laïcité », 26 août 2024.
  • books.openedition.org, « La laïcité, une valeur d’aujourd’hui ? Le renouveau de l’intégrisme laïque : le cas du Grand Orient de France ».
  • godf.org, « Discours au Colloque ‘120 ans de Laïcité, 120 de Liberté’ par Nicolas Penin », 24 février 2025.
  • Challenges.fr, « Inquiet pour 2027, le nouveau patron du Grand Orient de France prône de ‘réparer la République’ », 2 septembre 2023.
  • Cairn.info, « Le Grand Orient de France et la politique », 1er février 2021.
  • 450.fm, « Grand Orient de France : ‘Pas une voix à l’extrême droite !’ », 30 mai 2024.
  • Procès-verbal du Conseil de l’Ordre du GODF, février 2025.

29 Commentaires

  1. Miracle miracle, le PV de la tenue d’avril du Conseil de l’Ordre adopté en mai est sur le portail depuis le 9 JUILLET soit près de 6 semaines après son adoption. Toutes les loges sont en vacances, les orateurs des Loges sur le départ ne l’auront pas lu et ceux qui sont sur l’arrivée ne le lirons pas .
    Quel dommage pour ces 121 pages !
    Bravo à la GSAI pour son efficacité.

  2. il est grand temps d’organiser un sondage sauvage auprès des 50 000 membres pour connaître ceux qui veulent aller vers la piste corps intermédiaire et ceux qui veulent rester francs maçons.
    Si c’est 50/50 comme je le pense il faudra qu’une des deux moitiés change d’obedience ou en crée une nouvelle
    Espérons qu’une majorité suffisante désavoue la gouvernance actuelle et la future présumée encore une fois syndicaliste …
    on ne peut plus être gouvernés par des F dont on est aux antipodes sur la conception que l’on a de la franc-maçonnerie

  3. Cet article démontre surtout que la gouvernance du GODF EST DANS UNE TRIPLE CRISE
    – financière. Un trou de 1 million d’euros dû à la gestion calamiteuse de Trichard , l
    – administrative 3 PV du Conseil de l’Ordre non communiqué aux Loges
    -éthique:
    : des membres éminents de l’exécutif Pénin. Et Trichard qui font état sur leurs réseaux professionnels de leur « qualité » maçonnique (Trichard et Pénin ) et de leurs emplois syndicaux
    Des affaires Sandillon et Bauer mal traités
    Etc etc
    Il n’y a aucune réflexion en interne ,

  4. Si Omnibus est maçon sa loge ne doit pas être au GODF , obédience dont les statuts sont formels.
    Chaque Tenue doit donner lieu à un PV qui doit être voté à la tenue qui suit immédiatement à l’ouverture des travaux . Le Conseil de l’Ordre qui se réunit en la forme maçonnique est soumis à cette obligation . Cette obligation est rappelée dans le règlement intérieur du Conseil de l’Ordre et notamment dans son article 6 qui indique que le PV adopté doit être adressé à toutes les Loges de l’association , tout ceci sous la responsabilité du Grand Secrétaire aux Affaires Extérieures. Or comme il est rappelée dans l’article, les PV du Conseil de l’Ordre ne sont plus publiés depuis celui de mars qui n’est arrivé que fin juin dans les Loges.
    Autrement dit, le Conseil de l’Ordre s’est abstenu de communiquer aux Loges QUATRE PV ; mars , avril, mai , juin
    Que s’est -il passé au GODF depuis mars ? l’affaire Bauer dont les procédures judiciaires sont opérationnelles depuis au moins deux ans même si sa condamnation n’est intervenue que le 5 mars 25 (n’est ce pas Mr Trichard?), l’affaire Sandillon(n’est ce pas Mr Pénin?), la candidature Bertinotti pour faire la courte échelle à Mr Trichard puis à Mr Pénin., le flop de la pétition « constitutionnalisation des 2 1ers articles de la loi 1905).
    Oui, cher Omnibus: il y a un loup , car comme le disait le disait Martine Aubry, la voisine de Pénin dans les Hauts de France « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup » et au GODF il y’a au moins deux loups aux dents très longues qui se servent du GODF pour leur carrière professionnelle comme en témoigne leur profil Linked in .
    C’est ce que cet article démontre., Ne vous en déplaise,cher Omnibus.
    Contrairement à ce qui se passait dans les années précédentes, les manœuvres d’appareil sont mises à la
    portée de tous les maçons du GODf et d’ailleurs et ceci grâce à 450 FM
    Auparavant, les informations ’étaient cachées par le blog commercial des Hauts de France, l’imposteur qui usurpe le nom d’Hiram

  5. Bonjour,
    A la lecture de cet article à charge contre le GODF, je me pose la question : que font, que sont, certains maçons hors du temple ?…

    Pour moi, mon investissement humaniste a commencé très jeune par un engagement syndical. Un syndicat « réformiste » qui n’est pas l’UNSA mais avec lesquels j’ai toujours eu d’excellents rapports : ce n’était pas le syndicalisme du tout ou rien, mais plutôt celui du dialogue, de la recherche du consensus, du « gagnant-gagnant » comme on dit souvent « chez nous ».
    Alors comment s’étonner que l’on trouve beaucoup de gens issus de syndicats où bien avant l’idéologie, l’homme est central, ses conditions de vie et de travail ?

    Si certains ex- ou encore syndicalistes sont sur-représentés au sein d’une obédience libérale, non seulement ça ne m’étonne pas, mais ça ne me choque pas. Ca me semble un cheminement logique. Il y a moins de cédétistes au GODF, mais ils sont aussi là, et tous ne sont pas des cathos de gauche, des « bobos » comme on dit sur CNEWS. Et c’est pourtant l’organisation syndicale qui est majoritaire (sauf chez les fonctionnaires, les cordonniers sont les plus mal chaussés).
    Ou sinon, il faut réactiver la loge Athanor de la GLAMF pour se débarrasser de ces dissidents !
    Je plaisante.

    Mais une infiltration au sein d’autres obédiences pourrait sans doute mettre au jour des pratiques qui ne sont guère éthiques. Ceci dit, est-il plus difficile de manipuler un groupe minoritaire qu’une structure solide et nombreuse où forcément des débats, philosophiques, sociaux, économiques sont par nature plus difficiles ? Et franchement, ces loges sont tellement « obscures » que c’est la croix et la bannière de s’y présenter, même au REAA. Et surtout pas les femmes !

    Nous recherchons tous « la vérité ». Mais si certaines vérités ne sont pas bonnes à dire, je crois surtout que la vérité est un concept mou, personnel et donc peu maçonnique, et je crois que le pire est de cracher dans la soupe. Il y a hélas des FF et des SS qui pour des conflits qui me semblent plus des conflits de personnes qu’autre chose.

    Alors j’abonde dans le sens de Luisetti, et j’irai même plus loin : ignorer le monde profane pour se concenter uniquement sur le symbolique « dans la Loge » est pour moi une forme d’onanisme mental.

    J’avoue qu’à essuyer les flèches de certains sur mon institution, je retrouve mon « essence » ouvrière, immigrée, enfant de la République et que ces attaques répétée par Eudes-Edouard, ou je ne sais quel bobo parisien, me navre profondément.

    Je ne pers pas espoir…

    Antoni Nowak
    Ancien fils d’ouvrier analphabète, ex-fonctionnaire (c’est moins glorieux que « consultant », mais je voulais être escroc international : mes parents s’y sont opposé…)

  6. Amusants ces commentaires sur le pourquoi du comment.. faut croire que les FFMM aient une vie si triste qu’ils aient besoin de se créer des « frissons » en cherchant un « loup » même s’il n’y en a pas.
    Que des comptes rendus de réunions ne soient publiés qu’en décalé, si cela fonctionne comme dans une loge, je ne vois rien de condamnable. On fait une réunion une fois par mois, un compte rendu est fait, il est voté le mois d’après à la réunion suivante, et au mieux il est publié dans le mois qui suit. Un fonctionnement d’association.
    Chercher et sous entendre la dissimulation est a minima malhonnête intellectuellement.
    Je peux comprendre que le GODF dérange, par ses positions ou son côté pris pour de l’hégémonie, mais chaque obédience a son corpus à proposer, ses spécificités, il y a de la place pour tous, où est l’intérêt ?
    Ces commentaires ne rendent pas service à la FM, ni aux FFMM, ni aux obédiences en général.
    En voulant être ceux qui lavent plus blanc que les autres on finit par discréditer l’ensemble. Dommage.

  7. Roland :
    Cet article denonce de vrais problèmes au sein de cette vénérable institution. La naïveté serait de les découvrir en oubliant leurs antérieuriorites historiques. Oublier les débats qui agiterent les premières années du Droit Humain, oublier (ou faire fi) de ce qui se passa et continue toujours à agiter la 2e obédience historique mixte (GLMU). Le rôle délétère des militants Unsa continue toujours à poser des problèmes de gouvernance. Mais, comme l’a écrit un commentateur, ce n’est pas le seul problème qui agite les loges et leur etonnante relation avec l’étonnement silence des comptes-rendus obédience ?

  8. Cet article soulève pas mal de polémique jusque sur un blog concurrent.
    Ce qui paraît démesuré.
    C’est selon moi un signe de la nocivité des institutions appelées obediences qui se parent d’un rôle initiatique, sacré là où elles devraient se limiter à un rôle de service, facilitation. Factuellement les obédiences divisent, éparpillent les franc-maçons en des clans qui s’excluent, cultivent une allégeance contre-maconnique.
    Ce qui aboutit à des dérives gourouesque comme un GM de la GLNF declaré « ultime lien entre Dieu et et les hommes « …
    Il revient à chaque FM de prendre distance avec ces « machins qui prennent une importance démesurée, heureusement limitée par leur émiettement (200 obédiences en France minimum) et même chez les « grosses «  au moins !
    Sachons désobéir !!! À ces machins ! Contrairement à leurs mensonges, aucun serment d’obéissance à ces machins.

  9. « Le GODF semble tiraillé entre deux courants :
    Un courant maçonnique initiatique, intemporel, centré sur le perfectionnement individuel et collectif, incarné par le Rite des Moderns (Anderson) et la devise « Liberté, Égalité, Fraternité », adoptée en 1848.
    Un courant profane militant, tourné vers un engagement sociétal, où le GODF aspire à jouer un rôle de « sentinelle » de la République, comme l’a exprimé Guillaume Trichard dans Challenges.fr. »
    Pensez-vous que les chapeaux à plumes comme Trichard ou Bauer ou d’autres soient représentatifs d’une structure de plusieurs dizaines de milliers d’individus majeurs et … vaccinés ?
    Pensez-vous que dans un pays où il y a entre 1000 et 1500 fromages deux courants de pensées soient suffisants pour rendre compte de cette structure ?
    etc.
    Pensez-vous être représentatif de la pensée de chacun de vos lecteurs ?

  10. Les termes appartiendraient ou seraient proches de … selon certainse sources est assimilable à de la calomnie. Lorsque l’on est incapable de citer les dites sources ni d’apporter la moindre preuve ! Calomniez, calomniez toujours, il en restera quelque chose! De telles pratiques sont indignes de journalistes dignes de ce nom et encore moins de la part de Francs-Maçons. Le monde profane et ses turpitudes refont surface ! Est-ce une question d’égo ou d’ambitions insatisfaites de certains ?

  11. il serait indispensable que le contenu de cet article soit envoyé par mail a tous les F et S du GO afin qu’ils sachent qu’en haut lieu , sans leur demain leur avis, on veut transformer leur obédience en corps intermédiaire a visée politique
    Ils ne le savent pas…On leur impose cette vision ..
    J’invite les F et S du go a pratiquer l’essaimage de cet article par mail qui devrait circuler telle une pandémie afin que la base soit informée …c’est le minimum …

  12. Un intervenant s’étonne que le Conseil de l’Ordre ne soit pas contraint de diffuser ses PV de Tenue baux Loges . C’était vrai avant La Covid mais avec Penin c’est un comble. Le PV de mars est arrivé fin juin et les loges ne se sont pas inquiétés de ne pas recevoir blés Pv d’avril et de mai Quand à celui de juin il arrivera après le Convent et personne ne le lira et pourtant il devrait nous entretenir des prises de parole des Conseillers
    Les loges ne s’intéressent que très modérément aux PV du Conseil Elles sont surtout léthargiques confites dans une sociabilité corpusculaire qui ne laisse rien présager de bon Seul le musée sauve les apparences d’un GODF mal en point

    • Quel est le lien fonctionnel entre être non lecteur des PV et être léthargique ?
      et si tout simplement dans les priorités des « baseux » du GODF il y avait d’autres intérêts maçonniques que ceux de lire les avis perso profanes de chapeaux à plume très éphémères.

  13. Bravo mon F.°. Jean-Louis ton argumentaire est lumineux et criant de vérité concernant ce qu’est pour moi l’engagement Maçonnique et gageons que cette déviance vers laquelle quelques Conseillers ou anciens G.°.M.°. voudraient nous entrainer trouvera la fin qu’elle mérite.

  14. Il est vraiment curieux que le conseil de l’ordre du GODF ne soit pas contraint de communiquer ses procès verbaux aux loges. Cela dit cette volonté de faire dériver le Go vers un rôle vers un corps intermédiaire était prévisible. En effet les militants (surtout ceux qui sont simultanément permanents d’une organisation syndicale), sont très efficaces en matière d’administration (ce qui n’exclut nullement ni les erreurs ni même d’éventuelles malversations) celai leur donne de grandes facilités à se faire élire à des postes de responsabilité. C’est une stratégie qui en politique s’appelle le noyautage. Cependant, est-ce le rôle d’une société initiatique que d’organiser une manifestation ou même de lancer des pétitions à caractère politique ? Il semble vu le peu de Frères qui ont participé à la manifestation ou signé la pétition que la majorité des membres du GO ne le pensent pas. Merci pour cet article qui met les Frères du GODF devant leurs responsabilités : Ils vont voter au convent… Il est dans leur pouvoir de renvoyer les militants à leur rôle syndical, par ailleurs, puisqu’en apparence les règlements et constitutions du GODF ont été violés il leur est possible, si c’est le cas, de prononcer les sanctions qui s’imposent. Cette démarche serait probablement salutaire et éviterait au GODF de vivre un éclatement comme celui qu’a vécu la GLNF il y a quelques années.

  15. Merci pour cette mise au point qui explique bien des choses et bien des problèmes incompréhensibles dans les loges bleues
    Mais quid alors des ateliers supérieurs ????

  16. Cet article qui semble documenté aux bonne sources décrit l’avenir que prépare quelques « têtes pensantes du GODF et de l’UNSA réunies » pour se préparer un avenir personnel radieux.
    Parmi eux , l’ex-Grand Maître Trichard et le futur ex-Grand Maître Pénin se mettent en scène sur Linked in en affichant leur appartenance commune à l’UNSA et au GODF. Linked in est un réseau social professionnel qui a pour but « la connexion de professionnels »
    Ces publications tombent sous le coup de l’article 93 alinéa 2 « usage de la qualité maçonnique ou de l’Ordre à des fins personnelles » et pour Trichard de l’article 23 « Nul frère ayant occupé des fonctions électives ne peut s’en prévaloir une fois le mandat terminé »
    Gageons que le Garde des Sceaux Sabater qui a diligenté un certain nombre de plaintes article 93 va se précipiter pour mettre Trichard et Pénin devant la Section Permanente. Les faits sont suffisamment caractérisés et tout membre du GODF peut rédiger la plainte en Justice Maçonnique si Sabater fait comme pour le Dr Sandillon, toujours Grand Officier délégué aux droits des enfants, « enterrer le problème ».
    Y-at-il encore des frères courageux au GODF parmi les 40 000 maîtres inscrits dont seul la moitié est plus ou moins active.

  17. Cette dérive du godf vers un statut de corps intermédiaire est inquiétante car elle brouille l image de la fm aux yeux du public, pervertit la spécificité d’une obédience maçonnique, génére la confusion sur la finalité propre des syndicats et jette le discrédit sur une volonté homogénéisante du godf.
    Dès à présent cette dérive porte des fruits amers.
    Insucces des initiatives sur la laïcité, stagnation des effectifs et vieillissement des effectifs.

  18. il.faut un schisme dans cette obédience comme il.y a eu a la gnlf..
    il faut une partie des membres qui forment un syndicat et font de la politique en abandonnant le mot franc maçonnerie qui est une usurpation , une contrefaçon
    et une autre partie des membres qui font de la franc-maçonnerie , ouverte a la mixité , autorisée a traiter des sujets societaux s’interdisant bien évidemment de s’immiscer dans un rôle politique
    le hold up d’une bande de politicards de la bien pensance de salon de gauche tendance socialiste sur une obédience sans que la base ait son mot a dire est un scandale

  19. Soyons francs ! Le Courant Maçonnique Initiatique s’est réduit à une peau de chagrin depuis longtemps.
    Ne nous étonnons pas des démissions, mais que les caciques cessent cette politique de l’autruche.
    Libre et de bonnes mœurs !! Mais avec tous ce que je lis je doute, je doute ,je doute mais espère !

  20. Beaucoup de commentaires. Je suis d’accord sur un seul point… il faut combattre l’islamisme car , à cause du terrorisme islamiste la France est en grand danger . Les islamistes veulent séparer ce que nous … essayons de rassembler.
    Le syndicalisme n’a rien à faire en loge .
    Comme on disait jadis  » chacun chez soi et les vaches seront bien gardées. « 

  21. Le Franc Maçon n’a que faire d’un « corps intermédiaire » ! Il doit être lui même un corps intermédiaire là où il vit pour transmettre la Lumière. A condition qu’il en soit porteur !

  22. Pour un regard humaniste sur la Cité : Plaidoyer pour un corps intermédiaire maçonnique, libre et interobédientiel
    Au cœur d’une société française traversée par des interrogations profondes, en quête de sens et de repères, la Franc-maçonnerie, par sa tradition humaniste et sa méthode singulière, a une voix à faire entendre. Pourtant, cette voix peine parfois à résonner d’un seul et même élan, freinée par la diversité de ses obédiences, les tensions entre vocation initiatique et engagement sociétal et la crainte légitime d’une récupération politique. Et s’il était temps de bâtir un pont, un corps intermédiaire maçonnique, résolument apartisan et interobédientiel, pour porter un regard éclairé sur les grands enjeux de notre temps ?

    L’idée n’est pas neuve, et d’aucuns se souviendront de tentatives passées, parfois controversées, de positionner la Franc-maçonnerie comme un « corps intermédiaire » de la République. Ces initiatives, si louables fussent-elles dans leurs intentions, se sont parfois heurtées au soupçon de collusion avec des intérêts partisans ou syndicaux, créant la division là où l’union était recherchée.

    L’objectif est ici tout autre. Il ne s’agit pas de transformer la Franc-maçonnerie en un lobby ou un acteur politique de plus, mais de créer une structure souple et réactive, émanation de la volonté commune des différentes familles maçonniques françaises. Un lieu de convergence et de synthèse, où des Francs-maçonnes et des Francs-maçons, issus de tous les Orients, pourraient travailler ensemble sur des sujets qui animent et parfois fracturent la société.

    L’urgence d’une parole maçonnique unie et humaniste
    La bioéthique, la fin de vie, l’intelligence artificielle, la crise environnementale, la justice sociale, la laïcité… Les chantiers qui appellent une réflexion éthique et humaniste sont immenses. Sur chacun de ces thèmes, les loges travaillent, les Sœurs et les Frères produisent des travaux d’une grande richesse, mais cette parole reste trop souvent confinée à la sphère de l’intime ou de l’obédience.

    Un corps intermédiaire interobédientiel permettrait de recueillir, de synthétiser et de porter ces réflexions dans le débat public. Non pour imposer une vision dogmatique, mais pour offrir une perspective maçonnique, nourrie de nos valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de tolérance et d’universalisme. Un regard qui place l’humain au centre de toutes les préoccupations, loin des clivages partisans et des idéologies réductrices.

    Apartisan ne signifie pas apolitique
    Il est crucial de le souligner : la démarche se veut résolument apartisane. Ce corps intermédiaire n’aurait pas vocation à soutenir un candidat, un parti ou un gouvernement. Son rôle serait de rester sur le terrain des principes et des idées, d’éclairer les enjeux et de rappeler les exigences humanistes qui devraient présider à toute décision politique.

    Car être apartisan ne signifie pas être apolitique au sens noble du terme. S’intéresser à la « polis », à la vie de la Cité, est au cœur de l’engagement maçonnique. Comme l’affirme la tradition, le Franc-maçon est un citoyen éclairé qui travaille à l’amélioration de la société. Cette nouvelle structure serait un outil pour incarner collectivement cette ambition.

    • Mon cher Frère Luisetti,

      En tant que frère, je me permets de répondre à ton texte, qui se pare de l’élégance d’un plaidoyer pour un « corps intermédiaire maçonnique, libre et interobédientiel », censé porter une voix humaniste dans une France en quête de repères. Ton ambition est séduisante, presque poétique : fédérer les obédiences pour éclairer les débats sur la bioéthique, l’intelligence artificielle, la laïcité ou la justice sociale.
      Mais derrière cette rhétorique ciselée, ton projet vacille sur des fondations fragiles, minées par des contradictions et une méconnaissance des écueils qui guettent toute tentative de faire descendre la Franc-Maçonnerie dans l’arène publique. Permets-moi, avec la rigueur d’un scalpel et la verve d’un littérateur, de trancher dans le vif de ta proposition, non pour la dénigrer, mais pour en révéler les failles béantes.

      Une ambition noble, mais un idéalisme naïf
      Tu rêves d’un espace où les francs-maçons, toutes obédiences confondues, synthétiseraient leurs réflexions pour les offrir au débat public, tels des phares dans la tempête sociétale. L’image est belle, mais elle pèche par un excès d’idéalisme. La Franc-Maçonnerie, par sa nature, est un kaléidoscope d’individualités et de sensibilités, un creuset où la diversité des obédiences – du Grand Orient de France à la Grande Loge Féminine, en passant par la Grande Loge de France – est à la fois sa richesse et sa faiblesse. Prétendre les unifier sous une bannière commune, même qualifiée de « souple et réactive », relève de la chimère. Les tensions historiques entre obédiences, marquées par des divergences sur la vocation initiatique face à l’engagement sociétal, ne se résorberont pas par la simple incantation d’un « corps intermédiaire ».

      Tu sous-estimes la profondeur de ces fractures.
      La GLNF, qui se revendique « régulière et de tradition » selon ses propres écrits, n’a-t-elle pas envisagé, il y a peu, un think tank maçonnique, comme si un vœu pieux pouvait effacer des décennies de rivalités ?
      D’ailleurs, cette année, l’absence des Rencontres La fayette, qui auraient pu incarner un dialogue interobédientiel, illustre cruellement l’incapacité des obédiences à s’unir pour un projet commun.
      Ton texte élude une question cruciale : qui conférerait à ce corps intermédiaire la légitimité de parler au nom de la Franc-Maçonnerie tout entière ? Les obédiences, jalouses de leur autonomie, accepteraient-elles de déléguer leur voix à une structure supranationale ? Rien n’est moins sûr. Les tentatives passées, que tu évoques avec une prudence diplomatique, se sont soldées par des échecs retentissants, précisément parce qu’elles ont suscité méfiance et accusations de récupération. En proposant une nouvelle itération de ce projet, tu foules un terrain miné sans offrir de boussole pour en éviter les pièges.

      Apartisan ou a-dogmatique ? Une gageure illusoire
      Tu insistes sur l’apartisanerie – ou devrais-je dire l’a-dogmatisme, à l’image de la profession de foi maçonnique – de ton corps intermédiaire, un mantra répété pour conjurer le spectre de la politisation. Mais cet apartisanisme est une chimère dans une société où toute prise de parole publique est scrutée, disséquée et étiquetée. La Franc-Maçonnerie, par son histoire et ses valeurs – liberté, égalité, fraternité, laïcité –, porte une charge symbolique qui la rend vulnérable aux soupçons d’agenda caché. Même des prises de position éthiques, sur la fin de vie ou la justice sociale, seront inévitablement lues à travers le prisme des clivages politiques. Affirmer, comme tu le fais, que ce corps évoluerait « sur le terrain des principes et des idées » est un vœu pieux qui ignore la réalité d’un débat public où l’idéalisme est broyé par la polarisation.
      Prenons l’exemple de la laïcité, que tu cites parmi tes chantiers prioritaires. Ce pilier de l’identité maçonnique est devenu un champ de bataille idéologique. Une parole maçonnique unie sur ce sujet, même empreinte d’humanisme, risque d’être perçue comme un alignement avec un courant politique, qu’il soit progressiste ou conservateur. Ton texte n’esquisse aucune stratégie pour naviguer cette tempête, se contentant d’une rhétorique généreuse mais déconnectée des réalités. En cela, il sous-estime la complexité d’une entreprise qui, loin d’élever la Franc-Maçonnerie, pourrait la précipiter dans un bourbier de controverses.

      Et toi Frère Luisetti, que fais-tu pour répandre parmi les autres Hommes les valeurs de la République et la Laïcité ?

      Une parole fragmentée : une force, non une faiblesse
      Là où tu vois un problème – la dispersion des voix maçonniques, confinées aux loges ou aux obédiences –, je vois une force. La Franc-Maçonnerie n’a jamais eu vocation à parler d’une seule voix, car son essence réside dans la pluralité des regards et la liberté des consciences. Les travaux des loges, riches et profonds, tirent leur puissance de leur intimité, de cet espace sacré où Sœurs et Frères explorent l’humain loin de la tyrannie du regard extérieur. Vouloir les synthétiser pour les projeter dans l’arène publique, c’est risquer de dénaturer leur sens, de les réduire à des prises de position formatées, soumises à l’opinion publique.

      Tu sembles croire que la Franc-Maçonnerie doit « résonner d’un seul et même élan » pour peser. Mais cette quête d’unité est-elle vraiment maçonnique ? La tradition célèbre la diversité des chemins vers la lumière. Imposer une structure centralisée, même sous le nom séduisant de « corps intermédiaire », c’est risquer d’étouffer cette diversité sous prétexte de cohérence. La véritable force de la Franc-Maçonnerie réside dans sa capacité à inspirer, en sourdine, les consciences individuelles, non à se muer en acteur institutionnel.

      Un réveil nécessaire
      Tu aspires à faire de la Franc-Maçonnerie un phare dans la Cité, comme elle le fut sous la IIIe République. Mais ton projet, par son manque de réalisme et sa sous-estimation des défis, risque de n’être qu’un feu de paille. La Franc-Maçonnerie n’a pas besoin d’un porte-voix tonitruant pour exister ; elle brille par sa discrétion, par son influence subtile sur les cœurs et les esprits. Plutôt que de rêver à une structure improbable, concentrons-nous sur ce qui fait la force de notre tradition : le travail en loge, la quête intérieure et l’engagement individuel dans la Cité. À vouloir trop en faire, tu risques de diluer l’essence même de ce que tu prétends défendre. Que ce texte soit un appel à la lucidité, mon Frère : la Franc-Maçonnerie n’a pas besoin de s’unir pour exister ; elle vit déjà, plurielle et libre, dans l’ombre féconde de ses temples.

      • Merci Jean Louis pour ta réponse et la liste de toutes les failles de ce projet que je ne sous estime pas et dont j’assume pleinement le côté idéaliste. Ces failles existent car nous devons travailler pendant plusieurs vies durant pour dépasser ces freins que tu évoquent et représentent par tes propos.

    • monsieur , je n’ai pas envie d’ecrire mon F ni de tutoyer des illuminés autocrates qui décident dans leur coin , la plus grande faille de votre projet est que vous décidez d’une orientation sans consulter la base…Un petit groupe de syndicalistes fait main basse sur une obédience maconnique pour la transformer en syndicat ..vous rendez-vous compte que c’est du vol ?……Vous rendez-vous compte que vous trompez le grand public et usurpant la qualité maconnique pour faire tout autre chose et que vous revoltez une grande partie des membres de votre association ? ça ne peut pas bien se terminer ..

    • Bien joué, frérot ! Plusieurs sources récentes montrent que le GODF revendique environ 54 000 membres. En 2023, Le Figaro rapporte 54 000 membres et 1 391 loges, et 450.fm évoque, la même année, 54 000 membres, dont 8 000 sœurs, répartis dans 1 400 loges. En 2024, 20 Minutes mentionne 54 400 membres et 1 395 loges, tandis que cette année, Sud-Ouest parle d’« environ 54 000 membres ». Le blog payant donne même, pour 2024, 54 700 membres, dont 6 680 sœurs. Ces chiffres, publiés dans les médias ou sur des sites liés au GODF, semblent issus de communications officielles, probablement des rapports annuels ou des déclarations du Grand Maître.
      Bataille de chiffres ou d’ego pour faire pipi plus loin ? Surtout quand on voit celle qui joue à vouloir être number two…

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Charles-Albert Delatour
Charles-Albert Delatour
Ancien consultant dans le domaine de la santé, Charles-Albert Delatour, reconnu pour sa bienveillance et son dévouement envers les autres, exerce aujourd’hui en tant que cadre de santé au sein d'un grand hôpital régional. Passionné par l'histoire des organisations secrètes, il est juriste de formation et titulaire d’un Master en droit de l'Université de Bordeaux. Il a été initié dans une grande obédience il y a plus de trente ans et maçonne aujourd'hui au Rite Français philosophique, dernier Rite Français né au Grand Orient de France.

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