Dans un monde fragmenté, où les voix se croisent sans toujours s’entendre, où les destins s’ignorent ou s’éloignent, une question se pose avec acuité : la Loge peut-elle encore être le centre de l’union des hommes ?
Peut-elle, dans sa simplicité rituelle, dans la lenteur de ses travaux, incarner ce lieu symbolique où les âmes, comme des pierres disjointes, retrouvent leur juste place ?
« La Franc-Maçonnerie est le Centre de l’Union, le moyen de concilier une amitié sincère entre des personnes qui, autrement, seraient restées à jamais étrangères. »
Constitutions d’Anderson, 1723
Mais ce centre est-il réel ou rêvé ?

Mon questionnement s’est déployé en trois temps : d’abord, un constat, parfois amer, de ce qui se vit dans nos Loges. Puis une analyse, sociologique et fraternelle, de cette réalité. Enfin, une quête plus intime : celle d’un sens plus haut, d’un principe invisible qui transcenderait les imperfections du groupe.
Dans sa structure, la Loge est un groupe. Comme tout groupe, elle connaît les tensions, les silences, les absences. Pourtant, lors de notre initiation, ces mots nous ont été confiés : « Ne condamne pas hâtivement ce qui te semble faux ; peut-être n’as-tu pas compris. »
Alors, nous avons voulu comprendre.
La Loge possède des règles, un espace, un temps, une finalité. Elle est une société en miniature, mais aussi un laboratoire d’idées et de transformations intérieures. Elle n’est pas un simple club. Ce qui la distingue, c’est son objectif transcendant :
« Travailler à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité. »
(Article 1er de la Constitution)
C’est dans cet effort partagé que naît l’union.

Mais l’union est fragile. Elle ne s’impose pas ; elle se construit. Trois forces doivent la nourrir : l’intégration, la cohésion, l’adaptation. Et si les conflits surgissent — car ils surgissent —, ils ne sont pas des échecs. Ils sont des révélateurs. À condition que la force émotionnelle des dissensions n’éclipse pas l’élan fraternel.
Au-delà des structures visibles, la Loge est animée par un souffle. Ce souffle, les anciens l’appelaient l’Égrégore : une énergie invisible, née de la convergence des volontés, des pensées, des présences sincères.
« L’homme est supra-individuel. »
Jean-Pierre Bayard.
Ainsi, la Loge devient ce centre symbolique :
- La Montagne sacrée, où se rencontrent le Ciel et la Terre ;
- Le Temple, où l’homme s’élève par l’initiation ;
- Le Point fixe, où les dualités s’apaisent.
« Tous les cercles des choses connues peuvent être concentriques et par conséquent avoir le même Centre. »
Doctrine traditionnelle
C’est là, dans ce centre, que naît la lumière. C’est là que s’opère la renaissance de l’homme intérieur.
Notre mission, nous la connaissons : « Rassembler ce qui est épars. »
Devoir fondamental du Maître Maçon

Comme Isis reconstituant Osiris, notre travail est d’unir ce qui fut dispersé. D’ordonner nos âmes dissonantes en une fraternité vivante. Chaque pierre, chaque frère, vient s’ajuster, non en dépit de sa singularité, mais grâce à elle.
Alors… La Loge est-elle le centre de l’union ?
Oui. Non parce qu’elle est parfaite. Mais parce qu’elle aspire à l’être. Parce qu’elle est un foyer spirituel, une dynamique, un creuset. Elle est ce lieu où l’homme, déposé dans le cercle, apprend à devenir citoyen de l’univers.
« Être Franc-Maçon, c’est le devenir. »
La Loge est le Centre de l’Union — non comme un point d’arrivée, mais comme un point de départ toujours renouvelé vers l’unité.
La loge, a condition de n’y faire ni syndicalisme , ni politique , c’est a dire toutes les loges de toutes les obédiences sauf celles du godf ( j’y suis et je n’en peux plus de cette ambiance politico syndicale ) ou le profane est au centre des préoccupations ,sont des lieux ou grace a la spiritualité qui y regne on oublie les bruits du monde extérieur ..on en a tant besoin…Pourquoi ce commentaire désagréable ? Pour que peut être avec d’autres qui pensent comme moi mais se taisent sous la menace d’exclusion cette sourde rumeur si bruyante sur le ras le bol d’etre dirigé par des syndicalistes fasse de plus en plus de bruit …
La loge est desormais pour moi assez difficile à définir autrement que par ses aspects « Rassemblement d’inities » dans un contexte expérimental et sacré .Les émotions
profanes devraient de préférence ne pas trop s’y ressentir? sauf celles touchant à la détresse ou la « douleur » de l’un des dits initiés .(rôle d’alerte d’un officier Hosp…)
L’ intérêt premier de la loge étant pour moi de procurer un support matériel encadré collectif a une évolution spirituelle ou physique (capacité à se mobiliser effectivement…) individuelle.
HD
Merci pour ce partage très enrichissant ´la loge est aussi un lieu où le bonheur ,Lajoie se partage ,se transmet .c’est un véritable centre d’union