Après avoir tracé la carte du territoire à parcourir, il est possible de tracer un cap à suivre menant des apparences où le [Myste • erre] au Centre où il s’ignitie1 devenant enfin l’Initié s’étant affranchi du [vois • Le] du [ris2 • d’os]. Sans Feu primordial, pas d’Holocauste3, juste un veau d’or dévoré en [ri4 • paille]
Pour sortir de la [mal • le • é • diction] c’est toujours le premier pas qui coûte et c’est par les Trois qu’on le [révèle].
C’est aussi ce premier [Pas], ce premier manque ou première frustration, qui donne [l’en • vie] générant l’inertie aux autres pas permettant de traverser l’abîme en poursuivant son [élan] comme d’autres poursuivent leur [cache • à • lot] jusque derrière les portes de [l’Aur • riant].
En cela le Roman Graphique de [l’Âme • en • dore • le] de la Roue du Tarot peut nous guider sans [mot • dire] au cœur des six-lances🐇 en quête de l’Ibis vert prévenant les crues du [nie • Il] en répondant à l’appel du Coq🐇.
« un voyage de mille lieux commence par un premier pas »
Lao Tseu

Le Kaïros du Chemin
Suivant les différents rituels l’angle de l’Equerre de notre posture est orientée soit sur le pied droit ou le pied gauche.
Dans tous les cas, le pas du Franc-Maçon se décompose comme suit : le point de départ où l’on se trouve. Statue de [scelle] immobile le long de notre Fil à Plomb dont le leste est notre propre centre de Gravité.
Répondant à l’appel du Coq🐇 vient le basculement vers l’avant dans une perte d’équilibre contrôlée par le Niveau formé par la souplesse des organes de notre corps : la peau collée à la chair, la chair unie aux os. Le point d’arrivée de la première jambe marque l’appui salvateur prévenant la chute fatale mais pourtant si intimement nécessaire au Chemin.
Le retour à l’Equerre est possible lorsque La seconde est ramenée ensuite derrière la première. L’Equerre horizontale ainsi formée est gage d’un retour propice au flamboiement du Centre de Soi[e] duquel part le fil [d’Art • Jean] [tant • dû] par le Poids de Plomb à transmuter en Poids de Plume donnant les fruits de [l’en • vol] vers la saison de la pesée juste après le [légèr • été].
[L’équarri], le [nie-veau] et les [lacets de plomb] [dys • paraissent] sur les pierres du Chemin qui les transmutent. Les traces que nous laissons ne sont peut-être que les scories nécessaires à la transmutation du [chemine • ment] à soi-même en celui qui [part • s‘aime] et [en • s’aime • anse] les abords de Pierres d’angle marquant les chemins de liberté qu’il n’a pu explorer en [re • co • nnaissant] chaque pas uniquement pour ce qu’il est, sans ce retourner sur ce qu’il fut tout en espérant ce qu’il sera… Une Loge est une aventure collective dont la progression dépend du travail de chacun.
C’est en funambule marchant sur le fil de [l’Un • se • tend] que l’écho sort du Silence et par [l’évent] ramène des abysses [l’émaux] [pair • dus].
« fais de chaque pas un Chemin en lui-même »
Lao Tseu
De l’Âge au Pas : la fréquence
Cette opération est répété le nombre de fois nécessaires avec les variantes que l’on connaît selon les Degrés. Les Degrés sont codifiés par des Âges, parfois farouches selon nos Chemins de Vie. Ils sont, pour les Loges bleues, de 3 ans pour les Apprentis, 5 ans pour les compagnons et 7 ans et plus pour les Maîtres. Ces âges déterminent des tessitures différentes de la toute première cérémonie qui amène le profane sur son Chemin vers [l’Un • connu]. Cette cérémonie peu porter différents noms, réception chez les uns, initiation chez d’autres, sans compter ce que j’ignore…
Dans l’idéal, cette façon de marcher fait de chaque pas un chemin en lui-même sauf que l’Idéal est une direction, une espérance, une expérience à vivre pour certains. Il perd de sa majuscule lorsque, séparé de son unité originelle, il [deux • vient] un but prétentieusement atteint ou à atteindre. Nous ne sommes pas un idéal ! En humains, héritiers de la pensée aristotélicienne, nous sommes très souvent focalisés sur le but, parfois appelé aussi objectif, à atteindre quitte à tordre le chemin à notre guise en tentant de quitter ce jeu de [l’ • oi •e]… A chacun ses expériences, toutes enrichissent le Chemin si elles deviennent transmission…
Ainsi l’Apprenti prête attention au premier (l’origine) et au dernier pas (but et point de départ du pas d’après).
Le Compagnon prête attention au premier, puis, contraint par le Chemin, à l’étape du quatrième et enfin du cinquième pas.
Le Maître prête attention au premier. Au cinquième, il s’élèvera pour les sixième et septièmes pas pour terminer sa course « achabienne » pour terminer l’initiation des degrés symboliques de la Franc-maçonnerie en espérant l’Ignition qui verra naître l’Initié.

Si on fait abstraction des étapes intermédiaires qui appartiennent à chacun et qu’on ne ne retient que le « premier et le dernier pas qui coûtent » cela donne les partitions illustrées ci dessus. Elles nous donnent les fréquences particulières à chaque degré à appliquer à la roue du Tarot.
De la fréquence au Chemin
« Le but n’est pas LE But, Le But est le Chemin »
Lao Tseu
La règle est simple : on part toujours du parvis en prenant appui sur le Bateleur (I) et le cycle s’arrête lorsque le Monde (XXI), point d’arrivée du cycle, est atteint. L’initié retourne sur le parvis couronné des lauriers de la mandorle de la Gloire du Monde, derrière le Miroir à [l’Or • riant] où [l’Aur • y • est]

Pourquoi partir du [par • vi •e • s] ?
Parce que la vie matérielle où l’on doit « amener la Lumière de l’Œuvre commencée dans le Temple » selon le Rite Ecossais Ancien et Accepté, chemine en spirale. [L’en • vol] en spirale est ainsi [par • vie] en [par • vis], à l’extérieur du Temple imaginaire que nous bâtissons à chaque Tenue. Un certain Rituel demande d’ailleurs au Compagnon d’entrer suivant un pas dit « Pas à vis » évoquant le parcours en spirale, témoignant ses progrès sur le chemin de l’Or des Nombres.

Sur le parvis, c’est à dire dans le monde matériel qui nous entoure, nous incarnons ce Temple en nous sans pour autant le dévoiler, c’est une partie du Secret maçonnique.
Pour le cycle de l’Apprenti, on s’élance donc du parvis et on prend appui sur le Bateleur (I) et l’Impératrice (III) est notre première étape du voyage. Elle devient base de départ. On prend ensuite appuis sur l’Empereur (IIII) et on arrive à l’Amoureux (VI), et ainsi de suite jusqu’au point d’arrivée du Monde (XXI). De cette façon, c’est 7 étapes qui sont proposés à l’Apprenti dans ce Voyage Initiatique avant de rejoindre le parvis.
Pour le cycle du Compagnon, selon le même système, durant la première étape de ses 5 voyages ce pose un choix à faire. Au dernier pas de ce premier voyage, l’initié arrive sur le Jugement (XX). Là une alternative se présente à lui :
- soit il respecte la règle et prend appui sur le Monde pour continuer son cycle de voyages, auquel cas il en fera 5 pour parvenir au Monde en point d’arrivée
- soit il ne respecte pas la règle des cycles établie prend appui sur le Monde pour s’élever directement dans le 3ème cycle. Cette transgression aura une importance capitale pour la suite de notre Chemin.
Pour le cycle du Maître, celui-ci ayant ailé ses bottes de [3 + 4 • lieux] grâce aux Arts Libéraux et aux noces de Mercure, selon les règles établies ses voyages seront au nombre de 3.
Entre rémanence et immanence : la transcendance
Je note que ce Chemin particulier révèle quelque chose de contre-intuitif en apparence derrière la série des âges maçonniques (3, 5 et 7 et +) théoriques. Si cette suite numérique est croissante, elle agît comme un alambic en en tirant du Chemin parcouru un élixir ramenant au ternaire (Plus, 7, 5 et 3 étapes). Ce parcours alchimique en spirale, au gré des forces centrifuge et centripète extrait ainsi la substantifique moelle ramenant aux origines, dans le cabinet de réflexion, devant ce crâne pour témoin, ce miroir pour porte, ce soufre, ce sel et ce mercure comme moyen, jetant désespérément [l’ancre] sur ce [teste • amant] de papier. [Les • preuves] présentées ici ne nous demandent-elles pas de tout quitter pour parcourir le Chemin de l’Art-Royal dans l’espérance de devenir cet Œuvrier qui révélera par son Chef d’Œuvre l’Artiste endormi en nous ? Le pain et l’eau sont là pour rassurer nos peurs, même si nous quittons tout pour cette odyssée, nous ne manquerons jamais de rien de vital dans ce Voyage Initiatique.
Le petit « Plus » de la Voie initiatique marquerait la possibilité de poursuivre la Spirale d’Or qui mène au Centre de la Sphère en nous rappelant que pour visiter les différents Temples permettant de transmuter le ternaire du Savoir 🜍 – Expérience ☿ – Connaissance 🜔 en pure Conscience ⎈ il faut aller chercher derrière les apparences écrites par d’autres en [occis • dans] l’acteur du Chemin. C’est ainsi et seulement ainsi que celui-ci révèle l'[hauteur] de son reflet. Narcisse ne sait pas nager mais c’est en plongeant à sa rencontre qu’il se relève.
Le Chemin nous offre ainsi la possibilité, le risque même, de quitter notre point de rémanence au point de jonction K de la transcendance avec l’immanence. C’est sur ce point que le Franc-maçon se tient à l’Ordre dès l’origine. Sa malédiction est que pour le découvrir, pour se le dévoiler à soi-même, il faut faire ce Voyage Intérieur. Celui unique qui change le regard. C’est seulement ainsi que l’on peut espérer, parfois, incarner ce point K🐇, le corps droit et tendu exprimant la tension de l’espoir en l’immanence, les pieds à l’équerre, la rémanence en origine, la transcendance en véhicule, le Corps, l’Esprit et l’Âme réunis au Centre du Cercle, entre Equerre et Compas, endroit où jamais Franc-maçon ne se perd, le Coq solaire sur son épaule gauche et l’Ibis vert lunaire posé sur celle de droite.
Une musique des sphères

On peut ainsi remarquer que des arcanes sont visitées plusieurs fois alors que certaines ne le sont qu’une seule fois comme le montre le tableau ci-dessus.
Ici, nous découvrons les 4 arcanes « mères » ou « Triples » : le Bateleur , le Chariot, le Diable et le Monde.
Puis, les 12 arcanes « doubles » sont pour l’Apprenti et le Compagnon : l’Impératrice, l’Empereur, l’Amoureux, l’Ermite, la Roue de Fortune, le Pendu, l’arcane sans nom XIII, la Maison Dieu, la Lune et le Soleil. En ce qui concerne le Compagnon et le Maître on trouve la Justice et la Tempérance.
Pour finir, les 5 arcanes « simples », c’est à dire visitées qu’une seule fois, sont : la Papesse, le Pape, la Force, les Étoiles, le Jugement.
Nous pouvons remarquer par exemple, que le Compagnon et le Maître devant maîtriser tous les deux les arcanes de la Justice et de la Tempérance, la structure proposée serait bien en lien direct avec La Légende des trois premiers Degrés. Cet exemple est-il constitutif d’une règle de lecture, d’un simple hasard ou d’une intuition ? A chacun de trouver sa réponse dans cette proposition artistique qui s’espère adogmatique.
L’intuition

Pour conclure, il reste une voie sur le dessin qui n’a pas encore développée : c’est la voie de l’Intuition. Cette voie parabolique est un accès direct au [sans • trait] du [mille • lieux].

C’est une voie initiatique pleine et entière car elle demande son tribu de [sang • trait], ses sacrifices, au premier duquel figure l’incrédulité de ceux à qui on tente de l’expliquer au lieu de simplement la transmettre. Ce sont parfois les cris de Cassandre qui résonnent dans l’oubli. Comme toutes les voies initiatiques, cette [Voi • e • x] du poète ne peut que se vivre car elle a sa rationalité propre.
« Impose ta chance, serre ton bonheur, va vers ton risque, à te regarder ils s’habitueront »
René Char
La Voie mystique du kaïros pour transcender l’oubli
C’est parfois plus l’intuition que l’envie qui nous accompagne lors de nos premiers pas. C’est elle qui nous fait lever le pied pour basculer de [l’avent]🐇 vers le pendant mais souvent… nous oublions…

C’est une voie de solitude, arpentée dans la [n’ai • Je], de pas de vis en pas de côté. Une Voie mystique et onirique de confrontation aux illusions du monde… la Voie de traverse de ceux qui n’ont pas la mémoire du Savoir mais qui parfois entendent [l’Âme • moire] traversant le val [d’aime • hors] en rendant sa splendeur à l’écho du Silence fécondé des larmes de Pénélope tissant le [même • moire], attendant [nue • lisse] son altérité transfiguré.

C’est la Voi(e)(x) du Fou attaché à son Mat, comme Ulysse le fut afin de ne pas succomber aux chants des sirènes… cependant « qu’il est paradoxalement Sublime et Beau d’explorer les abysses avec elles… les souvenirs de ma chasse exhalent l’ambre gris du fantasme de Moby Dick… ma fragrance de [l’évide • dense] solastalgique🐇 initiatique… » aurait peut-être pu dire le capitaine Achab après avoir franchi les portes de son Aur riant, transmuté par ses passions délétères.
C’est ainsi que voyage le Fou, les bras ballants en équilibre sur son mat…
- Ignitier : du latin « ignis » – feu – Ignition, état de ce qui est en [feu]
↩︎ - Ris : Partie d’une voile qu’on peut replier pour diminuer sa surface ↩︎
- Holocauste : Sacrifice religieux, pratiqué notamment par les Hébreux aux temps bibliques, et au cours duquel la victime (uniquement animale chez les Hébreux) était entièrement consumée par le feu. (Source : https://www.cnrtl.fr/definition/holocauste) ↩︎
- Ri : utilisation polysémique d’un pronom personnel non officiel en espéranto pour la troisième personne du singulier ; RI venu de RYS (Belgique) signifie petit court d’eau ; enfin, diminutif du nom commun rire ↩︎