Le réalisateur et scénariste Pierre Courrège, membre fondateur de notre journal, nous propose son premier roman (destiné à devenir film). Bien connu du monde du cinéma après 3 longs métrages en qualité de réalisateur et 6 en qualité de scénariste s’engage dans ce genre qu’est celui du roman. Nous lui devons bien ce coup de projecteur et souhaitons un grand succès à « La Photographie » – L’autre mission Eichmann.

La Photographie est une œuvre qui conjugue habilement la tension du thriller, la rigueur historique et une plume immersive. Dès les premières lignes, le lecteur est transporté dans l’atmosphère lourde et incertaine de l’Europe d’après-guerre, où la traque des criminels nazis se joue dans l’ombre, entre manipulations et affrontements clandestins.
L’intrigue, construite avec une précision remarquable, dévoile un réseau complexe de protagonistes, chacun animé par des motivations profondes et nuancées. Le personnage de Manus Diamant incarne à la perfection l’archétype de l’espion charismatique, dont l’intelligence, l’adaptabilité et la détermination en font une figure inoubliable. Son parcours, jonché de dangers et de dilemmes moraux, confère au récit une intensité dramatique rare, renforcée par une narration fluide et haletante.
L’auteur réussit un tour de force en entrelaçant plusieurs niveaux de lecture : d’une part, une intrigue palpitante digne des meilleurs romans d’espionnage ; d’autre part, une réflexion plus profonde sur la justice, la mémoire et les enjeux géopolitiques d’une époque en pleine mutation. Loin de se contenter d’une vision manichéenne, le texte dévoile avec subtilité les ambiguïtés de l’après-guerre, où les anciens bourreaux peuvent devenir des pions stratégiques pour les puissances en place.
La construction narrative, alternant moments de tension extrême et séquences plus introspectives, maintient une dynamique captivante qui empêche tout essoufflement. Les descriptions, d’une précision cinématographique, font revivre les ruelles de Rome, les rives brumeuses du lac d’Altaussee ou les salons feutrés de Linz avec une puissance évocatrice saisissante. On y perçoit non seulement les lieux, mais aussi l’atmosphère d’un monde en pleine recomposition, où chaque décision peut faire basculer le destin des personnages.
Enfin, le final, qui s’achève avec l’exécution d’Eichmann, boucle magistralement le récit en résonnant avec l’Histoire, tout en laissant une empreinte indélébile dans l’esprit du lecteur. Le texte ne se contente pas de raconter une traque : il plonge dans les méandres de la mémoire collective, questionne la notion de justice et souligne la complexité des luttes souterraines qui ont façonné le monde moderne.
Un récit magistral, dense et profondément captivant, qui s’inscrit dans la lignée des plus grands romans d’espionnage historique.
Découvrez l’histoire
Deux ans après la Seconde Guerre mondiale, l’Europe panse ses plaies, mais l’onde de choc de la guerre persiste. À Rome, en 1947, des soldats américains traversent un marché animé, tandis qu’une mystérieuse femme entre discrètement dans une église. Accueillie par un prêtre, elle cherche refuge et de nouveaux papiers d’identité. Grâce à un réseau dirigé par Mgr Draganovic, un prêtre collaborant avec le Vatican, elle et son mari, des nazis en fuite, obtiennent des documents pour émigrer en Argentine.
Cependant, leur tentative d’évasion est déjouée par un groupe d’agents juifs du Shay, service de renseignement de la Haganah. Se faisant passer pour des soldats américains, ils capturent le couple. Karl Stumpfegger, est interrogé sur Adolf Eichmann, architecte de la “Solution finale”. Zeev, le chef du groupe de la Haganah en Italie, traque Eichmann, toujours en cavale. Le but de Zeev est de se procurer une photographie du criminel de guerre afin de pouvoir l’identifier.
Mais l’ex-officier SS refuse de coopérer. Son épouse, Irma Langefeld, surveillante dans un camp de concentration, affiche une haine inébranlable et est exécutée sur place. Karl, à son tour, est éliminé, leurs corps jetés dans un lac.
Pendant ce temps, les services secrets américains et russes échangent d’anciens nazis en fonction de leurs intérêts géopolitiques, laissant des criminels de guerre s’échapper.
A vienne, avec l’aide d’Asher Ben Natan, chef du Shay pour l’Europe, Zeev planifie une nouvelle approche et font appel à Manus Diamant, un jeune agent séduisant et charismatique. Quand Manus arrive à Vienne, il a comme mission de se procurer par la manière douce une photographie d’Eichmann en approchant sa femme. La chasse à l’un des plus grands criminels nazis est lancée.
L’histoire mêle espionnage, mémoire historique et destin individuel dans un contexte de reconstruction post-guerre, tout en explorant la complexité des relations humaines marquées par le poids du passé.
“La Photographie – L’autre mission Eichmann” vient de paraître en France, Belgique, Suisse et Québec aux Editions Nouveau Monde – collection Sang Froid – en livre de poche au prix de 9,50 euros et qu’il est disponible en librairie, FNAC, Cultura, etc., plus sites de vente en ligne (Amazon, etc…)