mer 12 mars 2025 - 06:03

Inclusion en harmonie : Piano et voix de l’autisme – Musique, Handicaps et Franc-maçonnerie

Les loges Héphaïstos, Humanisme et Handicaps, Le Monde, Archipel organisent une conférence publique musicale Dimanche 30 mars 2025 à 14h30 au G.O.D.F. en l’Hôtel Cadet, 16 rue Cadet, 75019 Paris :

« Musique Handicaps et Franc-maçonnerie »

William Theviot, pianiste virtuose et auteur du livre “Journal d’un Asperger : un an dans ma bulle de verre” mettra en musique l’évènement.
Cette conférence est gratuite et ouverte au grand public.
Réservez votre place : https://www.archipel5995.org

William Theviot

Âgé de 31 ans, ce pianiste, concertiste, diagnostiqué autiste asperger à 19 ans, mène un combat contre les discriminations envers les artistes porteurs de handicap dans le milieu de la musique classique.

Il a 7 ans quand il découvre le piano. Il entendait ses sœurs jouer, avant d’approcher à son tour l’instrument.

À 11 ans, il intègre le Conservatoire de Bordeaux, dont il ne garde pas un bon souvenir. Il raconte souffrir de discriminations face à ce qui relève d’un handicap invisible qui ne sera diagnostiqué que quelques années plus tard, l’autisme : « Ce handicap, cette différence, m’ont amené à avoir un comportement qui laissait peut-être parfois perplexe, ne serait-ce qu’en posant des questions qui paraissent hors-sujet dans le cours, ou alors avoir émotionnellement des réactions atypiques par rapport à d’autres élèves, aussi raisonnables soient-elles. »

Aujourd’hui encore, William Theviot dénonce le manque d’inclusion des personnes porteuses de cette différence dans le milieu de la musique classique : « Il n’y a, à ma connaissance, pas d’agent ou agente artistique pour personnes en situation de handicap qui connaitraient toutes les problématiques liées au handicap et qui sauraient les expliquer aux employeurs, mais aussi les atouts, qui sont énormes. Je me suis rendu compte que la thématique de la différence, du médico-social, et le monde de la musique classique étaient des montagnes qui ne se rencontraient pas. »

Concert-conférences, interpellation de l’ancienne ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, qui a reçu le musicien au ministère, le concertiste multiplie les actions de sensibilisation : « Je ne prémédite pas grand-chose de mes initiatives, elles s’imposent à moi, parce que pour secouer le cocotier, pour faire en sorte qu’il y ait quelque chose qui se passe, je pense que je ne peux compter que sur moi-même. Cette thématique est un désert culturel, malheureusement. » Face à la tâche, William Theviot ajoute : « Je ne peux pas me permettre d’être découragé, parce que c’est un peu comme dans la série L’homme qui valait trois milliards, dans laquelle le personnage doit toujours avancer, sinon il explose. Je ne peux pas me poser la question d’avoir envie de me reposer ou pas, sinon je ne peux pas fonctionner. »

Si le combat n’est pas facile, déclare le musicien, il raconte tout de même recevoir des témoignages de reconnaissance de la part de parents d’enfants dits neuro-atypiques, qui souhaitent devenir musiciens. « On dit souvent qu’il n’est jamais trop tard, conclut William Theviot, mais pour moi, il n’est surtout jamais trop tôt. »

L’autisme

Rappelons que l’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui affecte la communication, les interactions sociales et la perception sensorielle, avec des manifestations très variées. Certaines personnes rencontrent des difficultés à s’exprimer, tandis que d’autres possèdent des talents spécifiques, comme par exemple la musique.

La musique joue un rôle clé en apaisant l’anxiété et en facilitant l’expression. La musicothérapie aide à la communication et à l’interaction sociale, tandis que certaines personnes autistes développent une sensibilité musicale exceptionnelle. Elle devient ainsi un moyen privilégié pour structurer leur monde et établir des liens avec les autres.

La musique

La musique a de nombreux bienfaits sur la santé, tant physique que mentale. Elle réduit le stress en diminuant le taux de cortisol, l’hormone du stress, et favorise la relaxation. Elle stimule aussi la production de dopamine et d’endorphines, améliorant l’humeur et réduisant l’anxiété et la dépression.

Sur le plan cognitif, la musique renforce la mémoire et la concentration, utile notamment pour les personnes atteintes de maladies neurodégénératives comme Alzheimer. Elle améliore également la coordination et la motricité, particulièrement dans la rééducation après un AVC.

La musique a aussi des effets bénéfiques sur le sommeil, aidant à l’endormissement et améliorant la qualité du repos. En plus de renforcer les liens sociaux, elle contribue à une meilleure gestion de la douleur en détournant l’attention et en favorisant la relaxation. Ainsi, écouter ou pratiquer la musique est un véritable atout pour le bien-être global.

Musique et FM

(Source : BNF – LES ESSENTIELS Jean-Loup Graton)
Ce qui unit d’emblée musique et maçonnerie, c’est le lien de l’indicible ; de même qu’il n’y a de secret maçonnique qu’à travers son non-dit, il y a dans l’art musical, quels qu’en soient le genre, l’origine ou le style, l’expression ultime de ce qui ne peut se dire autrement ; le commentaire et même l’analyse du texte musical ne seront toujours que périphéries de celui-ci, irréductibles à l’essentiel. De même, il semble qu’en maçonnerie ce qui s’éprouve et relève de la connaissance ne puisse se transmettre que par l’expérience partagée. La musique et la maçonnerie ne sont pas dans l’ordre de la raison mais dans celui du discret.

Dès lors, de nombreuses convergences entre la musique et la maçonnerie apparaissent : d’abord pour la méthode – il faut être initié ; pour l’apprentissage – il faut un parrain qui soit un maître ; quant au travail – il faut faire ses gammes en respectant un rituel ou travailler sans relâche à « son perfectionnement intellectuel et moral » pour aboutir à la « maîtrise » de l’instrument ou à celle du troisième degré.
Enfin, l’échange lui aussi est « ritualisé » : la tenue ou le concert, et parfois même la communion, ou égrégore, éprouvée par le groupe ; les témoignages de ce qui est ressenti lors d’une chaîne d’union par exemple, qu’il faut mettre en regard d’un instant de ferveur partagée pour un air d’opéra ou lors d’une cadence improvisée à la fin d’un concerto.

Sources :

Journal d’un Asperger : un an dans ma bulle de verre” livre de William Theviot, (https://www.youtube.com/@williamtheviot9441/videos), France Musique (interview de William Theviot), (BNF – LES ESSENTIELS Jean-Loup Graton)

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Patrick Guedj
Patrick Guedj
Né le 20 janvier 1953, victime d'un accident en 1982 ayant entraîné l'usage d'un fauteuil roulant, marié et père de quatre enfants, dont deux issus d'un premier mariage. Retraité depuis 2018, après une carrière dans les Ressources Humaines pour une organisation internationale. Initié en franc-maçonnerie le 14 décembre 2001 dans la loge Unité Maçonnique à Paris, puis élevé au grade de Maître en 2005, avec un parcours riche en responsabilités : Maître des banquets, Secrétaire, Hospitalier adjoint, Maître des cérémonies, et Premier Surveillant. Plusieurs fois Délégué de loge pour la région Paris IV et loges d’Europe de l’Est, participant également à des visites d’ateliers en Serbie. Après une hospitalisation et des complications de santé en 2017, démission de la loge mère pour préserver la loge de toute charge, tout en maintenant des liens étroits. Depuis janvier 2019, membre de l'atelier « Liberté par le travail » à Mantes-la-Jolie, où des responsabilités ont été exercées, et actuellement Délégué au Congrès 07 et au Convent, ainsi que membre fondateur et Vénérable Maître de la loge Héphaïstos, Humanisme et Handicaps à Paris.

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