lun 20 janvier 2025 - 21:01

1925 : L’année où la Franc-maçonnerie a été interdite par la loi du fascisme

Du site officiel du grandeoriente.it

1925 est l’année où la Franc-maçonnerie du Grand Orient d’Italie fut interdite par la loi par le fascisme. Une année qui marque également le début de la transformation du leadership de Benito Mussolini d’une dictature masquée à un régime ouvertement autoritaire, avec des chemises noires, des milices paramilitaires, déterminées à intensifier la campagne d’intimidation et de répression contre les opposants politiques déjà commencée en « après la marche sur Rome le 28 octobre 1922.

Une vague de violence qui se traduit par de véritables massacres, passages à tabac, destruction des sièges du parti adversaires, arrestations arbitraires et, dans de nombreux cas, assassinats, comme ce fut le cas dans la nuit du 3 au 4 octobre à Florence, lorsque fut assassiné le maçon libre Giovanni Becciolini, à l’histoire duquel le Grand Maître Stefano Bisi a consacré une reconstitution historique précise contenue dans le volume « Les dictatures enferment les cœurs » (Betti).

Les Chemises noires ont agi avec le soutien tacite du gouvernement, créant un climat de terreur qui paralysait toute tentative de résistance. De nombreux dirigeants de l’opposition ont été contraints à l’exil ou au silence, tandis que les syndicats ont été dissous, tout comme d’autres associations non alignées sur le régime naissant. Cette violence systématique a servi non seulement à éliminer les opposants, mais aussi à consolider le contrôle social et politique du régime.

Les lois très fascistes et la dictature

Dans le même temps, Mussolini a lancé une série de réformes législatives qui ont consolidé son pouvoir, en promulguant les soi-disant « lois fascistes », qui ont achevé le processus de démantèlement de l’État libéral et transformé l’Italie en un État totalitaire. La première de ces mesures, visant précisément à éteindre la voix de la franc-maçonnerie, fut ratifiée le 26 novembre 1925 et publiée sous le numéro 1. 2029 au Journal Officiel du 28 novembre. Promulguée par le roi Vittorio Emanuele III, signée par le chef du gouvernement Benito Mussolini, après avoir vu le garde des sceaux Alfredo Rocco, la législation intitulée “Régularisation des activités des associations, organismes et instituts et de l’adhésion de ceux-ci au personnel employé par l’État, les provinces, les communes et les institutions soumises par la loi à la protection de l’État, des provinces et des communes » a restreint le droit d’association, soumis les associations au contrôle policier et adopté des mesures plus répressives grave. Approuvé par une large majorité des deux chambres du Parlement, il interdit définitivement la franc-maçonnerie, marquant le début de la fin de toutes les libertés civiles.

Francisco Franco Bahamonde (1892-1975),le « Caudillo »

Avant cela, plus de deux ans de pillages et d’attaques contre les loges perpétrés par les chemises noires sur la vague de haine envers les francs-maçons semée par le Parti National Fasciste, qui, avant que le projet de loi parvienne à la Chambre le 14 avril 1925, publia une circulaire , numéro 4, distribué à toutes ses Fédérations, dans lequel il était dit : « La franc-maçonnerie constitue en Italie la seule organisation concrète de cette mentalité démocratique qui c’est à notre parti et à notre idée de Nation infâme et irréductiblement hostile qu’il permet, et lui seul, aux différents partis, bourgeois et socialistes, de l’opposition parlementaire et aventinienne, la résistance, la cohérence et l’unité d’action”. Le 8 août de l’année précédente, le Conseil national fasciste avait également approuvé un ordre du jour entérinant la rupture définitive avec la franc-maçonnerie.

Le texte de la loi, élaboré dès janvier, figurait parmi les priorités absolues du gouvernement et du parti fasciste. Le débat à la Chambre était fixé au 16 mai. L’orateur de la proposition était Emilio Bodrero, l’un des opposants les plus virulents à la franc-maçonnerie au sein du Pnf, partisan de féroces campagnes anti-maçonniques.

Parmi les très rares députés présents dans la salle le jour du débat se trouvait Antonio Gramsci qui a pris la parole pour s’en prendre à la loi. C’était aussi son premier et unique discours dans un parlement désormais complètement fasciste. Mais sa, comme le prévient l’historien et Grand Maître honoraire du Grand Orient Santi Fedele, n’était pas une harangue de défense des francs-maçons mais une dénonciation claire contre la dérive liberticide en cours.

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Pierre d’Allergida
Pierre d’Allergida
Pierre d'Allergida, dont l'adhésion à la Franc-Maçonnerie remonte au début des années 1970, a occupé toutes les fonctions au sein de sa Respectable Loge Initialement attiré par les idéaux de fraternité, de liberté et d'égalité, il est aussi reconnu pour avoir modernisé les pratiques rituelles et encouragé le dialogue interconfessionnel. Il pratique le Rite Écossais Ancien et Accepté et en a gravi tous les degrés.

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