ven 13 septembre 2024 - 01:09

Lieu symbolique : Le Château de Commequiers (Vendée)

Le Château de Commequiers, mentionné dès le XIe siècle, est situé dans la commune de Commequiers, en Vendée en région des Pays de la Loire et dans la province historique du Poitou.

La Vendée, dans un premier temps…

Située dans les Pays de la Loire, la Vendée est un département riche en histoire et culture. Bordée par l’océan Atlantique, elle offre des paysages variés, des plages aux bocages et marais.

Marquée par les Guerres de Vendée (1793-1796), elle a un passé médiéval et révolutionnaire notable. La région est connue pour ses châteaux, églises romanes, et traditions festives, comme le Puy du Fou

(cf. notre « Lieu symbolique : Le Puy du Fou – commune des Épesses – Vendée » du 29 mars 2024). Le patois vendéen y est encore présent, préservant une partie de son identité culturelle.

Blason de la ville de Thouars (Deux-Sèvres)

Le premier seigneur

Le premier seigneur connu est Urvoidus (ou Urvoy), vassal des Thouars, mentionné en 1093 lors de la fondation du prieuré Saint-Nicolas à la Chaize-le-Vicomte. Urvoidus est également baron de Commequiers en 1099, dominant les paroisses de Soullans, Saint-Christophe-du-Ligneron, Maché, et le Perrier, ainsi que cinq châtellenies, dont La Vérie près de Challans.

En rouge, le département de la Vendée

La maison de Montaigu

Au XIIe siècle, par mariage, la seigneurie passe à la maison de Montaigu. Brient I de Commequiers et Agathe (Icostima) de Montaigu en sont les figures notables. Leur fils, Maurice Ier de Montaigu, soutient les Plantagenêts contre le roi de France, une position maintenue par leurs descendants.

Carte du département de la Vendée (1790 – 1793)

Au XIVe siècle, Josselin Ier de La Forest-sur-Sèvre acquiert Commequiers, suivi par les Jousseaume au siècle suivant. En 1440, Jeanne Jousseaume hérite du château et épouse Louis de Beaumont-Bressuire, initiateur de la grande reconstruction du château à la fin du XVe siècle.

Louis de Beaumont reconstruit le château en pierres blanches de Sallertaine, créant une enceinte octogonale avec des tours rondes. En 1628, après le combat de Riez, le château est démantelé sur ordre du cardinal de Richelieu.

La seigneurie passe ensuite aux Montmorency-Luxembourg puis est vendue vers 1780 à Jean-Charles Le Roux des Ridellières. En 1926, le château est inscrit au titre des monuments historiques. En avril 2023, un arrêté classe le donjon annulaire du château.

Anne Charles Sigismond de Montmorency-Luxembourg, par Louis Carrogis dit Carmontelle

Vous avez dit Montmorency-Luxembourg ?

Une famille qui n’est pas inconnue du maçon en général et de celui du GODF en particulier. En effet, Anne Charles Sigismond de Montmorency-Luxembourg (1737 – 1803), né à Paris, était un marquis de Royan, comte d’Olonne, et duc de Piney-Luxembourg. Héritier d’une ancienne famille noble, il devient lieutenant général des armées du roi en 1784. Franc-maçon influent, il fonde la loge aristocratique « Saint-Jean de Montmorency-Luxembourg » et est administrateur général du Grand Orient de France, jouant ainsi un rôle significatif dans le développement de la franc-maçonnerie en France.

Sous la grande maîtrise de Louis-Philippe d’Orléans, il a contribué à structurer et réformer la première obédience maçonnique française. Son influence a permis l’émergence d’une franc-maçonnerie bourgeoise et aristocratique, ainsi que la création de loges d’adoption, intégrant des femmes sous tutelle des loges d’hommes. Son travail a donc fortement marqué le paysage maçonnique français. Une loge portant son nom à la matricule du Grand Orient.

Élu représentant de la noblesse en 1789, il émigre en Angleterre lors de la Révolution française, puis se retire au Portugal où il meurt. Marié à Madeleine Suzanne Adélaïde de Voyer de Paulmy d’Argenson, il a quatre enfants, dont Charles Emmanuel Sigismond, 11e duc de Piney-Luxembourg.

La structure médiévale du château

Le château initial était une motte castrale, construite vers le XIe siècle. Le château reconstruit au XVe siècle est de forme octogonale irrégulière, avec huit tours circulaires reliées par des courtines. Conçu pour l’usage des armes à feu, chaque tour possède des ouvertures canonnières et des latrines se déversant dans les douves.

Côté architecture et défenses

Les tours sont couvertes de toits coniques et probablement surmontées de mâchicoulis. La base évasée (glacis) des tours permet de renforcer les maçonneries et de défendre contre les assaillants.

Quid du symbolisme et des légendes

Le château de Commequiers, par sa structure octogonale et ses tours, représente un exemple typique de l’architecture militaire de la fin du Moyen Âge, symbolisant le pouvoir féodal et la défense militaire avancée de l’époque.

Les récits entourant le château incluent des histoires de combats médiévaux, de sièges et de défenses héroïques. La transition entre les familles nobles et les alliances matrimoniales ajoute une dimension légendaire à l’histoire du château.

Les animations du temps présent…

Chaque année, l’association des Amis du vieux château de Commequiers organise diverses manifestations, dont les « Médiévales », qui se tiennent le premier week-end d’août. Plus de 500 figurants en costumes d’époque participent à des campements, marchés médiévaux, tournois équestres et d’archerie, combats à l’épée, spectacles, jeux pour enfants, théâtre, marionnettes, défilés, banquets, tavernes, et crêpes vendéennes, recréant l’ambiance médiévale pour les visiteurs.

Le Château de Commequiers est un monument historique qui illustre l’évolution de l’architecture militaire et les dynamiques féodales de la région de Vendée. Son histoire riche et ses légendes en font un site important pour la culture et le patrimoine local, célébré chaque année lors des festivités médiévales. Sources photos : Wikimedia Commons ; Tripadvisor

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Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti, directeur de la rédaction de 450.fm, est chroniqueur littéraire, membre du bureau de l'Institut Maçonnique de France, médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie et auteur de plusieurs ouvrages maçonniques. Il contribue à des revues telles que « La Chaîne d’Union » du Grand Orient de France, « Chemins de traverse » de la Fédération française de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain, et « Le Compagnonnage » de l’Union Compagnonnique. Il a également été commissaire général des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, qu'il a initiées.

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