mar 03 décembre 2024 - 17:12

Lieu symbolique : La loge maçonnique de Colmar (Haut-Rhin)

Colmar est une commune française située dans la collectivité européenne d’Alsace, dans la région Grand Est. Préfecture du Haut-Rhin, elle compte un peu plus de 70 000 habitants, ce qui en fait la troisième commune la plus peuplée d’Alsace après Strasbourg et Mulhouse.

La ville de Colmar est mentionnée pour la première fois au IXe siècle. Elle a été une ville libre du Saint-Empire et membre de la Décapole, ce qui lui a permis de se développer rapidement à la fin du Moyen Âge et durant la Renaissance. Bien que protégée par des remparts, Colmar a souffert des troubles de la Réforme, de la guerre des Paysans et de la guerre de Trente Ans, après laquelle elle a été annexée par la France. En 1871, elle a été cédée à l’Empire allemand puis réintégrée à la France en 1918 après l’armistice.

Colmar possède un riche patrimoine architectural, incluant une ancienne collégiale, plusieurs couvents, un théâtre remarquable, des canaux pittoresques connus sous le nom de Petite Venise, et des maisons médiévales. La ville est au cœur du vignoble alsacien et proche du piémont vosgien, bénéficiant d’un climat propice à la viticulture, d’où son surnom de « capitale des vins d’Alsace ». Elle abrite également le musée Unterlinden, connu pour le retable d’Issenheim, et est la ville natale du frère Auguste Bartholdi, créateur de la statue de la Liberté à New York, et de Jean-Jacques Waltz, dit Hansi.

Historique de la construction de la loge de Colmar

Kaiser Wilhelm II of Germany, en 1902

Sis au 37 avenue Georges Clemenceau, le temple abritant la loge de Colmar a été édifiée entre 1905 et 1906 grâce aux fonds personnels de Guillaume II (1859-1941) – membre de la maison de Hohenzollern et troisième et dernier empereur allemand (Deutscher Kaiser) ainsi que le neuvième roi de Prusse, de 1888 à son abdication en 1918. Le rez-de-chaussée abrite le « temple républicain » où se réunit la loge « Clemenceau », l’une des six loges des lieux. Le temple maçonnique proprement dit se situe au premier étage. Une pierre insérée dans la façade indique la date de construction et le nom du conducteur de travaux, Ziegler. Bien que le nom de l’architecte Rothacker soit partiellement effacé, les premières lettres sont encore discernables.

La biographie de Richard Rothacker , architecte

Richard Rothacker est connu pour avoir conçu la loge de Colmar. Les plans de ce bâtiment ont été signés en juillet 1904 à Strasbourg et l’édification, comme précisé supra, s’est déroulée entre 1905 et 1906. La loge avec son style distinctif et ses nombreux symboles maçonniques, reste un témoignage important de l’architecture de cette époque en Alsace.

Ses contributions architecturales

Richard Rothacker a laissé une empreinte durable grâce à son rôle dans l’architecture publique et maçonnique. Ses travaux reflètent une combinaison d’influences impériales et républicaines, intégrant des éléments symboliques forts dans les structures qu’il a conçues.

Sa reconnaissance… éternelle ?

Les plans et les travaux de Richard Rothacker sont archivés et reconnus pour leur valeur historique et architecturale. Le bâtiment lui-même est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 2007, ce qui souligne l’importance de son œuvre.

Son influence

L’œuvre de Richard Rothacker continue d’être étudiée et admirée pour sa contribution à l’architecture maçonnique et publique en Alsace, témoignant de l’esthétique et des techniques de construction du début du XXe siècle.

Richard Rothacker demeure une figure respectée dans le domaine de l’architecture, particulièrement pour son rôle dans la conception de bâtiments symboliquement et historiquement significatifs.

Richard Rothacker, fils de la lumière ?

Il n’existe pas de preuves ni de documents spécifiques indiquant que Richard Rothacker était lui-même franc-maçon. Son rôle principal en tant qu’architecte de la Loge maçonnique de Colmar semble avoir été purement professionnel, se concentrant sur la conception et la construction de bâtiments importants. La participation à la franc-maçonnerie, en tant que membre, n’est pas attestée dans les informations disponibles sur lui.

Les archives disponibles et les documents historiques sur Richard Rothacker mentionnent principalement son rôle en tant qu’inspecteur royal des bâtiments et son implication dans la création de la loge de Colmar, sans détails supplémentaires sur son appartenance à la franc-maçonnerie.

Le descriptif architectural du temple

Le bâtiment, de forme carrée, comprend un avant-corps décentré vers la rue et une tourelle d’escalier vers la cour. Les baies des grandes salles de réunion à l’étage et de l’escalier sont ornées de vitraux. Ces vitraux, ainsi que le décor sculpté et peint, reproduisent des symboles maçonniques. Le bâtiment a été ouvert plusieurs fois lors des Journées européennes du patrimoine, permettant aux visiteurs de découvrir différents symboles maçonniques tels que la corde à nœuds (symbole de fraternité universelle), l’équerre et le compas (symboles de la raison), et l’épée (signe d’égalité).

Les symboles et inscriptions

La façade de l’immeuble comporte diverses inscriptions et symboles maçonniques. Au sommet du fronton, entourant le compas et l’équerre, on trouve les inscriptions “O. DE COLMAR. G.O.D.F.L. LA FIDELITE” et les lettres des points cardinaux. Le compas est répété dans l’angle de gauche et l’équerre dans celui de droite, tandis que l’œil de la providence couronne le tout.

Les plans et archives

Les plans du bâtiment sont signés en juillet 1904 à Strasbourg par l’inspecteur royal des bâtiments Richard Rothacker (kgl. Bauinspektor, königlich signifiant royal). Ces archives comprennent des plans, des dessins en perspective, des coupes et des plans de masse de la loge.

Le projet de réaménagement

En 2001, le cabinet d’architecture Alter Ego a été chargé d’un projet de restructuration et de réaménagement du bâtiment. Un ascenseur a été installé à l’arrière près de la tourelle d’angle.

L’inscription aux Monuments Historiques

L’immeuble a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 9 février 2007.

Le bâtiment carré comprend un avant-corps décentré vers la rue, et une tourelle d’escalier vers la cour. Les baies de grandes salles de réunion à l’étage et de l’escalier s’ornent de vitraux. Ces vitraux, de même que le décor sculpté et peint, reproduisent des symboles maçonniques.

Cette inscription inclut l’immeuble en totalité, sa grille, son mur de clôture, ainsi que les huisseries et les éléments immeubles par destination.  Nous nous sommes fondées sur les références suivantes : archives de la ville de Colmar (Bibliothèque) et le site Internet du ministère de la Culture POP : la plateforme ouverte du patrimoine – Notice n°PA68000048, consulté le 14 juillet 2024.

Le temple maçonnique de Colmar est un témoignage précieux de l’architecture et de l’histoire maçonnique en Alsace, reflétant à la fois les influences impériales et républicaines de son époque.

Sources : Archi Wiki ; Monumentum-Carte des Monuments Historiques français ; ministère de la culture

Matthieu 7:7 « Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. »

1 COMMENTAIRE

  1. Bel article.
    petite pinaillante : “Kaiser Willhem II of Germany” ???
    Vous auriez pu écrire “L’empereur Guillaume II d’Allemagne”, pour que les francopnones comprennent qui c’est, ou “Kaiser Willhem II von Deutschland”, pour rester dans l’original, voire, internationalisme oblige, en globish, “The Emperor William the 2nd of Germany”, mais ce mix anglo-allemand…

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Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti, fut le directeur de la rédaction de 450.fm de sa création jusqu'en septembre 2024. Il est chroniqueur littéraire, membre du bureau de l'Institut Maçonnique de France, médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie et auteur de plusieurs ouvrages maçonniques. Il contribue à des revues telles que « La Chaîne d’Union » du Grand Orient de France, « Chemins de traverse » de la Fédération française de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain, et « Le Compagnonnage » de l’Union Compagnonnique. Il a également été commissaire général des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, qu'il a initiées.

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