De notre confrère lemessager.fr – Par Maxime Petit
Une équerre et un compas. Vous avez bien sûr reconnu le symbole de la franc-maçonnerie ! Derrière lui, il y a de nombreux mythes et encore beaucoup d’idées reçues. Alors, pour vous raconter à quoi ressemble vraiment cette fameuse franc-maçonnerie aujourd’hui, nous avons recueilli le témoignage de l’un de ses membres* à Annecy, qui a bien voulu nous raconter le fonctionnement d’une loge du Grand Orient de France. L’occasion aussi pour lui de montrer qu’il n’y a ni mystère ni complot derrière les francs-maçons.
Commençons par un peu d’histoire. Les premières loges maçonniques remontent à la fin du 18e siècle en Haute-Savoie. D’après notre interlocuteur, le Grand Orient de France en compte aujourd’hui plusieurs dans le département, que ce soit à Annemasse, Bonneville, Rumilly ou encore Thonon. On les appelle des ateliers. À Annecy, il y en a trois – avec chacun un nom particulier (L’Allobrogie, La Triple Équerre et La Bienveillance Écossaise) – qui rassemblent plus de 150 membres au total. Un seul de ces ateliers est mixte, les deux autres sont exclusivement masculins.
La candidature
Mais comment intègre-t-on la franc-maçonnerie ? S’il est possible de déposer une candidature directement sur le site internet du Grand Orient de France, la porte principale reste la cooptation. « Un frère repère quelqu’un qui serait bien dans le groupe. Il va se dévoiler à ce moment-là, lui proposer de présenter sa candidature, si la personne accepte de se lancer dans ce processus d’admission qui est assez complexe, explique notre témoin. Il y a une rencontre avec le responsable de l’atelier, qui va échanger avec le candidat. Au vu de ces échanges, il va déclencher trois enquêtes : sur son histoire personnelle, son histoire professionnelle et ses aspirations politiques, philosophiques, religieuses ou spirituelles. »
Les résultats de l’enquête sont présentés lors d’une tenue, la réunion que la loge organise deux soirs par mois dans un local à Annecy. Le candidat passe alors une audition : il est interrogé par les frères ou sœurs avec un bandeau sur les yeux, pour ne pas les reconnaître. Ce sont eux qui voteront pour ou contre son admission avec des boules blanches ou noires.
Les rites
Le nouveau franc-maçon va alors plonger dans un univers qui a ses propres rites, forgés au cours de trois siècles d’histoire. « C’est une démarche initiatique qui le fait rentrer dans un groupe mais aussi sur un chemin de progression personnel. Au fil du temps, il va s’éveiller à cette méthode dans la plus totale liberté de conscience. Il devra tenir secret l’identité de ses frères et sœurs, ainsi que le déroulement des travaux et des échanges. Non pas qu’il y ait des choses à cacher, mais pour garantir la libre expression de chacun. »
Le responsable de la loge s’appelle le vénérable. Il est entouré d’une équipe avec différents postes : secrétaire, orateur, maître de cérémonie, grand expert ou encore surveillant, tous élus par le groupe chaque année. Dans cette loge, il y a un « dress code ». « On demande plutôt un costume sombre et chemise/cravate. Dans le costume, il y a ce que l’on appelle le tablier, qui est obligatoire. Il donne une indication sur le grade de la personne. On a tous des gants et on peut avoir un cordon qui ceint le corps. »
Les débats
Les échanges sont bien codifiés, pour dépassionner et dépersonnaliser les débats. « Un frère ou une sœur va présenter un travail, appelé une planche, sur un sujet qu’on lui a imposé ou qu’il a choisi. Ensuite, les frères vont dire ce que cela évoque pour eux ou ce qu’ils en pensent. On ne peut pas s’adresser directement à une personne : c’est la triangulation de la parole. Il faut demander la parole au surveillant, qui la demande au vénérable, qui l’accorde. »
Il peut s’agir de thèmes d’actualité (réchauffement climatique, énergie nucléaire, fin de vie.), mais, le plus souvent, ils parlent de sujets liés directement à la franc-maçonnerie, à ses mythes et légendes qui se rapportent aux grandes problématiques de l’Humanité.
Les membres ont des profils variés (professions libérales, artisans, enseignants…) et forment un réseau social, qui réfléchit au monde qui l’entoure. Attachés aux valeurs républicaines et à la laïcité, ils essaient aussi d’agir dans la société. Notre témoin l’assure : « il n’y a pas de culte du secret », mais plutôt une « discrétion, en réaction aux persécutions (que les francs-maçons ont) subies lors de la Seconde Guerre mondiale ».
Merci infini pour m’avoir plongé dans la loge sans que je n’y sois physiquement. Avec ce témoignage je pourrai afin me décider d’être membre de la franc maçonnerie, .
Simple et bien expliqué.
Merci …merci…merci…